onyces & agathes de tout l’orient. La ville d’Ha-
dhramont eft à quarante-fix lieues O. de Caréfen.
Long. 6 y.8. lut. 14. 40. (D . J.)
HADRAS, (Hijl. mod.) nom donné par les Arabes
errans & vagabonds à ceux de leur nation qui
habitent les villes, qui contractent des mariages
avec les autres, 3c qu’ils haïffent mortellement.
H ADRIAN ALES, f. m. pl. (Hiß. une.')1 jeux accompagnés
de tous les affortimens de la déification ;
Antonin les établit à Pouzolles avec un temple en
l’honneur d’Hadrien, dont après la mort il obtint
du fénat l’a po thé oie.
Il y avoit dans ce temple un flamine du nom à'Hadrien
t avec un college de prêtres deftinés au fervicc
du nouveau dieu ; mais Hadrien n’avoit pas attendu
jufqu’à ce tems-là à goûter les honneurs divins ; il
s’étoit emparé lui-même pendant fa vie de la couronne
célefte ; il fe confacra un autel dans Athènes,
au temple de Jupiter Olympien ; 3c à mefure qu’il
paffoit par les villes d’Afie, il multiplioit les temples
qu’il fe bâtilîoit, les appelloit Hadrianées ; 3c félon
toute apparence , il ne fe propofoit pas de les con-
facrer à Jefus-Chrift. Lampridius eft le feul qui nous
ait fgit ce conte fabuleux. (D . J.)
HADRIANÉE, Hadrianeum, f. m. (Hiß. une.)
c’eft ainfi qu’Hadrien délira qu’on nommât les temples
qu’il faifoit bâtir lui-même en plufieurs ville s ,
à fa propre gloire ; & ce nom leur refta comme un
monument de fa vanité. F. Hadrianales. (D . J.)
* HADRIANISTES, f. m. pl. (Hiß. eccléf) ce
'furent des hérétiques des premiers fiecles de l’Egli-
fe ; Théodoret qui en a fait mention les met au nombre
des difciples de Simon le magicien. Apparemment
que leur chef s’appelloit Hadrien, 3c que
c ’eft de ce nom qu’ils furent appellés Hadrianifies ;
comme ajourd’hui on dit de Janfénius, Janfénifies ;
de Molina, Molinißes.
HÆMALOPIE, Fqye{ Hemalopie.
HÆMALOPS, (Médecine.') Voye{ Hemalops.
HÆMANTUS, (Botan.) Voyez Hem an tus.
HÆMAPHOBE , (Med.) Voyeç Hemaphobe.
HÆMATITE, ou SANGUINE, (Hifi . nat. Lith.)
Foye[ HEMATITE.
HÆMATOCELE, (Medecine.) Voye£ Hemato-
CELE.
HÆMATOSE, (Médecine.) Foye[ Hématose.
HÆMIMONTUS, (Geograph, une.) Voyeq_Hemi-
MONTÜS.
HÆMIS, (Mythol.) Foye^ HEMIS.
HÆMON, (Géogr. anc.) Voye{ HEM ON.
HÆMONIE, (Géog. anc.) Voye{ Hemonie.
.. HÆMOPHTYSIE y (Medecine.) Fqye^Hemoph-
TYSIE.
HÆMOROSCOPIE,ROSGOPIE. (Médecine.) Foyer Hemo-
HÆMORRHAGIE, (Medecine.) Voye7 Hémorrhagie.
RHHOÆIDMESO. RRHOIDES, (Medecine.) Voye7 Hemor-
HÆMORRHOIS, Foye^ Hemorrhois.
HÆMORTASIE, /^byc^HEMORTASIE.
HÆRMIX, (Botan.) Foye{ Hermix.
HAESBROUK, (Géog.) petite ville de Flandre ,
à deux lieues d’Aire. Longit. 20. 4. latit. So. 40.
(D .J . )
HAFIZI, ou HAFIZAN, ou HAFIZLER, f. m.
(Hiß. mod.) ce font en Turquie ceux qui apprennent
tout l’alcoran par coeur ; le peuple les regarde comme
des perfonnes facrées à qui Dieu a confié fa lo i , 3c qu il en a fait depofitaires. Il ne faut qu’une mémoire
heureufe pour parvenir à ce titre fublime. Ce
nom eft dérivé de l’arabe hafifi , qui lignifie en général
celui qui garde quelque chofe. R icaut, de Vempire
ottoman, (G)
H AGAD A ,f. f. (Hiß. mod.) forte d’oraifon que
les Juifs récitent le foir de la veille de leurpâque, au
retour de la priere ; ils fe mettent à une table, fur
laquelle il doit y avoir quelque morceau d’agneau
tout préparé, avec des azymes, des herbes ameres,
comme de la chicorée, des laitues, &c. 3c tenant
des taffes de v in , ils prononcent cette hagada, qui
n’eft qu’un narré des miferes que leurs peres endurèrent
en Egypte, & des merveilles que Dieu opéra
pour les en délivrer. Dict. des Arts. (G)
HAGARD, adj. (Gramm.) épithete relative au
regard. On dit de celui qui a dans la vue quelque
chofe d’incertain, de farouche 3c de trouble, qu’il a
les yeux hagards. Hagard , (Fauconnerie.) eft le contraire de for.
Le faucon hagard eft celui qui n’a pas été pris au
nid, & qui eft difficile à apprivoifer.
HAGELAND, (Géogr.) petit pays des Pays-bas
autrichiens, qui fe trouve entre Louvain 3c le pays
de Liège.
HAGENOW, (Géogr.) petite ville d’Allemagne,
dans le comté de Schwerin, au duché deMeklen-
bourg.
HAGENSTELZEN, célibataires, (Hiß. mod.) nom
que l’on donne en Allemagne, dans le bas Palati-
n a t, aux garçons qui ont laiffé pafler l’âge de vingt-
cinq ans fans fe marier; après leur mort, leurs biens
font confifqués au profit du p rince, s ’ils ne laiffent
ni peres ni meres, ni freres ni foeurs. Il y a auffi en
quelques endroits un droit que les vieux garçons
font obligés de payer au fouvërain, lorfqu’ils fe marient.
Ce droit fe nomme en allemand hagenfiolçen-
recht. Voyei Hubner, diclionn. géograph.
H A G I o ttH A J I , (Hiß. mod.) LesMahométans
nomment haj le pèlerinage qu’ils font à la Meque ,
Médine & Jérufalem ; celui qui s’eft acquitté de ce
pèlerinage fe nomme haji ou hagi. Chaque muful-
man eft obligé à remplir ce devoir une fois en fa
vie ; il doit, fuivant la lo i, choifir le tems où fes
moyens lui permettent d’employer la moitié de fon
bien à la dépenfe du pèlerinage ; l’autre moitié doit
refter en arriéré, afin de la pouvoir retrouver à fon
retour. Ceux qui ont fait plufieurs fois ce pèlerinage
font très-eftimés par leurs concitoyens. Le voyage
fe fait par caravanes très-nombreufes ; & comme
on paffe par des deferts arides, le fultan envoyé des
ordres au bacha de Damas de faire accompagner les
caravanes de porteurs d’eau, & d’une efeorte qui
doit être forte au-moins de 14000 hommes, pour
garantir les pèlerins des brigandages des Arabes du
defert. Foye^ hifi. othomane du prince Cantimir.
HAGIAZ ou HIGIAZ, (Géogr.) province d’Afie
dans l’Arabie, bornée O. par la mer Rouge, N. par
l’Arabie Petrée, E. par la Théama. Sa capitale eft
Hagia^ y autrement dite Hagr. (D . J.)
HAGIBESTAGE, (Géogr.) c’étoit autrefois une
grande ville ; c’eft à-préfent un village de la Nato-
lie , fameux par les pèlerinages des Turcs & par
l’hébergement magnifique, ou plutôt le palais def-
tiné pour les voyageurs. Tous les allans & venans y
font parfaitement bien reçus, logés & traités. Paul
Lucas en fait la defeription dans {on fécond voyage
de Grece. (D . J.)
HAGIOGRAPHES, f. m. pl. (Théolog.) nom que
l’on a donné à une partie de l’Ecriture fàinte, que
les Juifs appellent chetuvim. Foyeç Bible, &c. Ce
mot eft compofé d’àyUei faint, & de ypi<pb> % j ’écris.
Ce nom eft fort ancien. Saint Jérôme fait fou-
vent mention de ces livres, & faint Epiphane les
appelle fimplement ypàfna.
Les Juifs divifent les faintes Ecritures en trois
claffes : la loi qui comprend les cinq livres de M oy-
fe ; les prophètes qu’ils appellent neviim, 3c les chetuvim
que les Grecs appellent hagiographa, & qui
contiennent les livres dès pfeaumes, des proverbes,
de Job, de Daniel, d’Efdras, des chroniques, du
cantique des cantiques, de Ruth, des lamentations,
de FEcciéfiafte & d’Efther.
Les Juifs donnent aufli quelquefois à ces livres le
nom d'écrits par excellence,comme ayant été com-
pqfés d’après l’interprétation immédiate du Saint-
Efprit. C ’eft ainfi qu’en parlent Kimchi dans fa préface
fur les pfeaumes ; Maimonides, in more Nevoch
& Elias Levite, dans fon tkisbi. Cependant ils diftin-
guent les kagiographes des prophètes, parce que les
premiers n’ont point reçu la matière de leurs livres
par la voie qu’ils appellent prophetia, laquelle obn-
fifte en fonges, vifions, fouffles, paroles entendues,
extafes, &c. -mais purement & fimplement par l’inf-
piration 3c la direftion du Saint-Efprit. Foye^ Inspiration.
On appelle encore hagiograpke en général, tout
auteur qui a travaillé fur la vie 3c les aérions des
faints. Ainfi en ce fens les Bollandiftes font les plus
favans 3c les plus volumineux kagiographes que nous
ayons. (G)
HAGIOSIDERE, f. m. (Théolog.) Les Grecs qui
font fous la domination des Turc s, ne pouvant
point avoir de, cloches, fe fervent d’un fer au bruit-1
duquel les fidelés s’affemblent à l’églife ; 3c ce fer
s’appelle hagiofideron , mot compofé d’dyioç9 faine ,
& de <riS\tpo; , fer.
Magios donne la defeription d’un hagiofidere qu’il
a vû , 3c il dit que c’eft une lame large de quatre
doigts & longue de feize, attachée par le milieu à
line corde qui la tient fufpendue à la porte de l’églife
; on frappe deffus avec un marteau.
• Lorfqu’on porte lè viatique aux malades, celui
qui marche devant le prêtre porte un hagiofidere fur
lequel il frappe trois fois de tems-en-tems, comme
on fonne ici une clochette pour avertir les paffans
d’adorer. Diclionn. de Trév, (G)
H A G R ou H A G IA R , ou HAGIAZ, (Géogr.)
ville de l’Arabie Heureufe en Afie dans la province
d’Hagias, à 3 5 lieues N. de Médine. Cette ville pa-
roît être celle que Ptolomée & Strabon appellent
Petra deferti ; elle fournit fon nom à l’Arabie Petrée
; les fultans de Syrie & d’Egypte l’ont poffédée
long-tems. Foye{ Petra. Naflireddin lui donne #3 d.
30'. de long. & zJ>d. iâ', de latitude feptentrionale.
C D .J . )
HAGUENAU, Hagonoja , (Géogr.) petite ville
de France en Alface, capitale d’un bailliage ou pré-
fefture de même nom, autrefois impériale. Les
François la prirent en 1673, & les Impériaux en
1702; les François la reprirent en 1 7 0 3 ,8t les Impériaux
en 1705, après que le prince Louis de Bade
eut forcé les lignes des François, qui néanmoins
s en rendirent encore maîtres en 1706. Elle eft fur
la Motter qui la divife en deux parties, à j lieues
N. de Strasbourg, 6 O. de Bade, 10 S. O. de Landau
, iô i E. de Paris. Long. z S d. 2 7 '. 66". latit, a8d, w K B M
Haguenau adonné le jour à Capiton ("Wolphang
Fabrice), qui fe fit recevoir doÛeur en Medecine,
en D roit & en Théologie ; mais il fédiftingua feulement
dans, cette derniere fcience : il devint un des
plus habiles théologiens de fon tems dsns le parti
d’OEcolampade, dont'il époufa la veuve. Il mourut
de la pefte en 1542, âgé de 63 ans. (D . J.)
HAHELAND, (Géogr.) diftriâ dans la Pruffe po-
lonoife., où eft fituée la ville d’Elbingen.
HAI, f. m. il fe dit en jargon de Riviere, d’un endroit
dangereux où l’eau tournoyé, comme il arrive
ordinairement à la culée d’une pile dè pont,
du côté d’aval.
* HAIÇONS, f. ni. pl. (terme de Pêche) c’eft ainfi
qu’on appelle dans l’amirauté de Bayonne une forte
de petits bateaux peu différens de ceux qu’on y appelle
des tillolles. ..
HAICTITES, f. m. pl. ( Hijl. mod* ) fe&e de la
religion des Turcs. Ceux qui y font attachés croyent
comme les Chrétiens que Jefus-Chrift a pris un corps
réel, 3c qu’il s’eft incarné dans le tems, quoiqu’il
fût éternel. Ils ont même inféré dans leur profemon
de foi, que le Chrifi viendra juger le monde au dernier
jour , parce qu’il eft écrit dans l’alcoran : d Mahomet*
tu verras ton Seigneur qui viendra dans les nues. Or ce
mot de Seigneur, ils l’appliquent au Meffie , 3c ils
avouent que ce Meffie eft Jefus-Chrift, qui, difent^
ils, reviendra au monde avec le même corps dont
il étoit revêtu fur la terre , pour y régner quarante
an s, 3c détruire Tempire de l’ante-chrift ., après
quoi la fin du monde arrivera. Cette derniere opinion
, félon Po co k , n’eft pas particulière à la fefte
des Haiëites, mais généralement répandue parmi
tous les Turcs. Ricaut, de l'empire ottoman, ( G ) 1
HAIDENSCHÂFFT, (Géog.) ville d’Allemagne,
au duché de Carinthie, fur la riviere de Kobel.
HAIDINGSFELD, ÇGéog.) petite ville d’Allemagne
, en Franconie, dans l’évêché de Wurtsbourg.
HAIE, ou HAYE , f. f. ( Agriculture. ) c’eft une
longueur de plants fervant de clôture à un 'jardin
ou à un champ, laquelle eft plantée d’épines blanches
, de charmes, d’ormes, de ronces 6c de brof-
failles.
On dit une haie vive , une haie morte, une haie
d’appui ;T a hait, d’appui a pris ce nom de fa hauteur;
la haie v iv e , de fa nature qui eft de plantes ayant
racines & vivaces ; la haie morte, des échalats ,
fagots , ou branches feches dont elle eft faite.
Haie , ou plûtôt Haye-, ( Droit franç, coutumier. )
les haies font quelquefois un fiâjet de difputes, que
les Lois ont de la peine à prévenir, ou à régler. Suivant
le Droit coutumier de France , ceux qui plantent
une haie, doivent laiffer un efpace entre la haie
& le fonds voifin : fi elle eft v iv e , la diftance doit
être d’un pié 3c demi fi elle eft: de bois mort, on
peut l’établir fur l ’extrémité du fonds ,-fans laiffer
aucun vuide ; parce que fe'mblable clôture ne fau-
roit préjudicier au fonds voifin. Ce n’eft 'donc qu’à
l’égard dé la haie vive, qu’il fùrvient des contefta-
tions de propriété; par exemple., lorfque deux voi-
fins reclament chacun la haie | & quële juge ignore
à qui elle doit appartenir; en ce cas, le femiment
de Coquille, dans fes qufi. chap. cxlviij. eft que s’il
y a un foffé du côté de la haie, elle doit appartenir
au propriétaire du fonds, qui eft au-delà du foffé 3c
de la haie : dans le doute, ajoûte-t-il, on doit ju-*
ger de la propriété de la haie par la qualité & par la
nature des héritages qui font aux deux côtés ; car
fi elle eft entre une terre que l’on feme & une vigne,
la préfomption fera qu’elle' appartient au propriétaire
de la vigne, à qui la clôture eft plus néceffaire
qu’à la terre. Il en eft de même d’une haie plantée
entre une terre & un p ré, le pré étant expofé à la
pâture du bétail, s’il n’eft pas clos. Loifel, dans fes
tnjlitulions coutumières , liv. II. tit. iij. art. 8. a décidé
de même que Coquille. Aubert, addit. à Ri-
chelet. ( D . J . ) Haie , c’eft dans VArt militaire une difpofition de
foldats f ur une ligne droite ou fur un feul rang ; en-
forte que mettre des foldats en haie, c’eft les mettre
fur un feul rang. Foyt^ Evolutions. ( Q )
HAIE ( LA ) Géog, ) lieu charmant des Provîntes-
Unies dans la province d’Hollande, autrefois réfi-
dence des comtes de Hollande , d’où lui vient fon
nom flamand de S ’ Gravetihagen, que l’on exprime
en latin par Haga Comitum.
C ’eft aujourd’hui le centre du gouvernement de
la république, la demeure des membres des Etats-
généraux , des ambaffadeurs 3c miniftres étrangers.