354 H U N A l’ égard de la grandeur des kunes , elles fe proportionnent
fur la hune du grand mât. Il y a beaucoup
de conftruaeurs qui règlent les proportions de
leurs hunes fur les baux ; par exemple, fi un vaiffeau
a 40 pies de bau , la grande hune doit avoir 40 piés
de circonférence ; la tirconférende de la hune de la
mifene doit avoir un fixieme de moins que la grande
Hune , &c les hunes des mâts d’artimon & de beaupre
ont de circonférence la moitié de celle de la grande
hune. Ces dimenfions ne font pas Cependant e»nt
tantes, elles varient luivant la méthode dé chaque
conftrnfleur •'& la grandeur du bltimetit. Plut les
hunes font gtàndes , & plus elles font propres pour
les ufages auxquels elles font deftinées ; il elt bon
néanmoins d’éviter de les faire trop grandes » Parcc
qu’elles fiefoient trop pelantes , & q u elles dengure-
roiént le vaiffeau.
On couvre les hunes de peau de mouton, pour
empêcher que les voiles & les cordages qui donnent
contre elles ne fe gâtent. Dans le vaiffeau de guerre,
elles font entourées de baffingues, voye{ ce mot. Lorf-
qu’il s’agit d’un combat, on y place auffi du petit,
canon & de menues armes, qui, pour l’ordinaire,
incommodent beaücoup l’eniiemi. (Z ) _
Hunes de perroquet, ce font des efpeCês d thunes
faites avec des barres feulement placées au-deffous
du chouquet du mât de perroquet ; on les appelle
iuffi croifccs. ( Z )
HUNFELD , (Géog. ) petite ville d Allemagne,
dans là principauté de Fuldè.
HUNGARISCH-BROD , (Geog.) ville d Allemagne
en Moravie , près des frontières d Hongrie ,
für la rivière d’Ohlau. *
HUNIERS, f. m. pi. (Murine.) ce font des voiles
qui fe mettent aux mâts de hune. Quelquefois
on entend par ce mot le mât de hune. Dans ce dernier
fens, voyei Ma t s ; & pour le premier , voye^
V oiles. Les huniers font d’un grand ufage ; on dit avoir
Its huniers à mi-mât, avoir les huniers dehors : la première
expreffion lignifie que la vergue tpi foûtient
là voile n’eft lape que la moitié du mât ; & la faconde
, que les huniers font au vent ; on dit encore,
mettre le vent fur les huniers , c’eft placer les voiles
appellées huniers , de telle forte que le vent donne
deffus &C ne les rempliffe pas. Hiffer & amener les
huniers, c’eft les hàuffer & abaiffer les voiles du
grand mât dë hune. Enfin amener Us huniers fur le
ton, c’eft baiffer les voilés nommées huniers, jufqu’à
la partie du mât qu’on appelle le ton. ( Z ) • H u n ie r , C arReau , Ec h iq u ie r , fubf. m.
(Pèche.) filet qui n’a rien de particulier ; les pêcheurs
s’eii fervent dans les rivières aütoiir des îles & îlots.
Voye{ nos Planches de Pêche.
HUNINGUE, Hunnihga, ( Géog. ) petite, mais
forte ville de la haute Alface dans le Suntgow. Les
fortifications font du maréchal de Vauban ; elle eft
fur le Rhin, aux frontières de iaSuiffe, à une lieue N. de Bâ le, 7 S. de Brifach. Long. a i . / i. lut. 47.
4 2 . (D- U HUNOLDSTEIN, (Géog.) ville & château d’Allemagne
, dans l’élefroràt de Trêve.
HUNS, (LLiJl.) peuple nombreux de IaScythie,
ou de la Tartarie occidentale. Leur empire fut fondé
parTchung'Goei environ 1200 ans avant la naif-
fance de jefus-Chrift, mais leur hiftoire n’eft connue
que depuis Teou-Man-Tanjou, qui vivoit environ
209 ans avant l’ére chrétienne. Les Huns fournirent
alors les Tartares du nord de la Corée , & de-là ils
s’étendirent vers l’occident jufqu’à la mer Cafpienne,
& pofféderent tout le vafté pays que nous appelions
Tdrtarie. Ils fe fubdivifereht en un grand nombre de
nations différentes, q ui, fous différens noms, ont
fait la conquête de toute l’Afie. En 376, fous le régné
H U N de l’empereur Valens, ceux qui conferverent le nom
de Huns, Hunni, qui vient du nom Chinois Hioung-
Non, traverlerent le palus Méotides, portèrent l’al-
larme chez toutes les nations voifmes du Tanaïs,
vainquirent les Oftrogoths , 6c s’emparèrent des
pays fitués au nord du Danube ; de-là ils firent des
courfes fréquentes chez leurs voifins, & répandirent
fouvent la defolation fur les terres des Romains
qu’ils fe rendirent tributaires. Sous la conduite d’Attila
, le plus fameux de leurs chefs , les Huns firent
la guerre dans l’occident; ils s’avancèrent jufques fur
le Rhin & dans les Gaules , fe rendirent maîtres
des villes de T rêv es , de Strasbourg, de Spire, de
"Worms, de Mayence , de Befançon, de T o u l, de
Langres, de Metz ; s’approchèrent jufqu’à Paris, 6C
prirent la ville d’Orléans. Enfin Aëtius, général des
Romains, aidé par Théodoric roi des Vifigoths , arrêta
les conquêtes & les ravages des Huns, 6c battit
Attila leur roi dans les campagnes de Mauriac, près
deTroyes en Champagne ; on dit qu’en cette occa-
fion, il périt trois cens mille hommes. Attila, après
cette défaite , fe retira en Pannonie , qui depuis
fut nomméé Hongrie à caufe des Huns ; & , après
avoir réparé fes pertes , il alla ravager l’Italie, où
il prit Aquilée, & pilla Milan & Pavie ; Rome ne
fut fauvée que par la trêve que l’empereur Valentinien
conclut avec lu i , & par le tribut qu’il promit
de lui payer. Après avoir conclu ce traité, Attila
retourna fur le Danube bien réfolu à rentrer dans
les Gaules à la première occafion ; mais fes deffeins
furent renverfés par fa mort, arrivée en 454, & eau-
fée par la grande quantité de vin qu’il avoit bû.
Ainfi périt ce redoutable Scythe , qui avoit fait
trembler les Romains 6c toute l’Europe , & qui fe
nommoit lui-même la terreur des hommes , & le fléau
de Dieu. Après la mort d’Attila , la divifion fe mit
parmi fes fujets, fes enfans ne purent point contenir
les peuples que leur pere s’étoit fournis, & peu-
à-peu le nom des I f uns difparut prefque entièrement
de l’hiftoire.
On nous dépeint les Huns comme un peuple affreux
; ils fe faifoient des incifions au vifage qui les
privoient de barbe , ils étoient petits 6c mal faits :
ils menoient une vie très - dure , ne fe nourriffant
que de racines & de chair à demi-crue, mortifiée
entre la felle 6c le dos du cheval : ils n’habitoient
ni maifons ni villes ; leurs femmes 6c leurs enfans
vivoient fous des tentes pofées fur des ' chariots
qu’ils tranfportoient à volonté d’un lieu dans un
autre, fans avoir de demeure fixe : ils fupportoient
la faim, la foif & les plus grandes fatigues, & ne pre-
noient leurs repos pendant la nuit que couchés fur
le dos de leurs chevaux : il combattoient fans ordre,
6c en pouffant de grands cris ; à la faveur de la légèreté
de leurs chevaux, on les voyoit fondre fur
l ’ennemi & difparoître à l’inftant, pour revenir en-
fuite avec plus de fureur : ils étoient fourbes, cruels,
fans religion & fans humanité , avides de rapines ,
haïffant la paix à laquelle il n’y a rien à gagner. Voyc{
YHiJloire générale des Huns , par M. de Guignes,
tome I I .
HUNTE , ( Géog. ) riviere d Allemagne , qui
prend fa fource en Weftphalie dans 1 eveche d Of-
nabruck, & qui fe jette dans le Wefer dans le comté
d’Oldenbourg«
HUNTEBOURG, Petlfe ville deWeftphalie
dans l’évêché d’Ofnabruck, fur la riviere de
HUNTINGTON ou HUNDINGTON, (Géog.)
ville d’Angleterre , capitale de l’Hundingtonshirè ,
for l’O u fe , à 50 milles de Londres ; elle envoie
deux députés au Parlement. Longit. 17. 16. latit.
62. H
C ’eft h Huntington que naquit Cromwell en 1599;
H U N t e s nations de l’Europe, dit M» de Voltaire, « crti-
» rent la grande Bretagne enfevelie fous fes ruines,
>> lorfqu’elle devint tout-à-coup plus formidable que
» jamais fous la domination de Cromwell, qui l’af-
» fujettit en portant l’évangile dans une main, l’épée
» dans l’autre, le mafque de la religion fur le vilàge,
w 6c qui, dans fon gouvernement, couvrit des qua-
» lités d’un grand roi tous les crimes d’un ufurpa-
>> teur ».
Né avec un courage 6c des talens extraordinaires
, il fut le plus habile pplitique & le premier capitaine
de fon tems , fit fleurir le commerce de fa
patrie, en étendit la domination, 6c mourut à 1 âge
çle Ç9 ans, craint & courtifé de tous les fouverains.
Avant que d’expirer, il nomma Richard Cromvell
fon fucceffeur , & conferva fon autorité jufqu’au
dernier foupir. Le confeil d’état lui ordonna des
funérailles plus magnifiques que pour aucun roi
d’Angleterre. Raguenet & Grégoire Léti ont écrit
fa v ie , mais il lui falloit d’autres hiftoriens ; Waller
a fait fon éloge funebre , chef-d’oeuvre de l’art, qu’il
convient de tranferire ici par cette feule raifon. J’y
joindrai la tradufrion libre de M. de Voltaire en faveur
çle ceux à qui la langue angloife n’eft pas connue.
11 s’agit feulement , pour entendre ce beau morceau
, de fa voir que Cromwell mourut le jour d’une
tempête extraordinaire dans la grande Bretagne.
We muß refign ! Htav'n his great foul dots claim,
In form as loud as his immortal fame :
His dying groans ,■ his laß breath , shakes Our ißt.
And trees uncut fo r his fun 'ral pile i •
About his palace their broad roots are toß
Into the air. So Rornulujs was lofi l
New Rome in fuch a tempeß mifs’d her king ,
Andfrom obeying fe ll to worshipping :
On Oeta's top thus Hercules lay dead,
With ruin 'd oaks and pines about him fpread»
Nature herfelf took notice o f his death,
Andfighing, fwelld the fea with fuch a breath,
That to- remoteß shores her billows roll'd,
The approching fate o f their great ruler told.
Voici l’imitation de M. de Voltaire :
I l n'eßplus , c'en eß fait ,foumsttons-nous aufort,
Le ciel a fignalè ce four par des tempêtes ;
Et la voix du tonnerre éclatant fur nos. têtes,
A déclaré fa mort.
Par fes. derniers,foupirs x il ébranle cette île ,
Cette. île. , que fon bras f it trembler tant de fois ,
Quand , dans le cours de fes exploits ,
I l brifoit la tête, des, rois ,
E t foumrttoit un peuple àfon jougfeul docile.
Mer > tu t'en es troublée : ô mer ! tes fiots émus
Semblaient dire engrondant auxplus lointains rivages,
Que. le roi de ces. lieux & ton maître, n cfiplus.
Tel au ciel autrefois s'envola Romulus ,
Tel il. quitta la terre au milieu des orages ,
• Tel f un peuple guerrier il reçut les hommages.
Obéi dans fa vie , â fa mort adoré,
Son palais fu t un temple. ( D . J. ),
HUNTINGTONSHIRE, (Géog.) province d’Angleterre
au diocefe de Lincoln, de 67 milles de tour,
d’environ 140 mille arpens, & 8217 maifons ; c’eft
un- pays: agréable , fertile, arrofé par plnfieurs rivieresi.;
( D . J. y
HURE, LUPEGE, f. î.upupa, (Hiß. nat. Örnitkol.)
oifean qui pefe trois: onces ; il a un pié de longueur
depuis l’extrémité du bec jufqu’au bout dë la queue-,
& enyironi un pie &c demi d’envergurei Le bec eft
pofr, pointu, & u n peu courbé; Il y a fur la tête
tme belle crête , longue de deux pouces, compofëe
de vingt-quarce ou vingt-fi® plumes , placées fur
deux files , qui détendent depuis le bec juftpi’à l’oc-
fiipwt » l’oiutau, élevé & abaifie ces plumes à- fon
Tome V IIIt
H U R 355
jfré ; elles font noires à l’extrémité , elles ont du
blanc au-deffous du noir , & le refte eft de couleüt
de marron teint de jaune ; le cou eft rouffâire ; la
poitrine eft blanche , & a des taches noires : leà
vieux oifeaux de cette efpece n’ont de ces taches
que fur les côtés ; la queue eft compofëe de dix
plumes noires en entier, à l’exception d’un ëroif-
iànt blanc , placé de façon que ces deux extrémités
font dirigées Vers le bout de la queue ; il y a dans
chaque aile dix-huit plumes , qui ont des taches
blanches fur un fond noir ; le croupion eft blanc ;
les plumes des épaules s’étendent le long du clos ,
& ont les mêmes couleurs que celles des ailes*
Willugh. Ornith.
' HUPO l’huile de , (Hifl. riat. medec.) huile tirée
par expreflîon dont onfc fert en Amérique pour
guérir les enfans des vers ; on leur en trotte le nombril.
On ne fait d’où cette huile fe tire. Aclaphyjico*
mcdica nat. curiof tom. I.
HU-PU ou HOU-POU, fi m .(H if l. mod.) c’eft
le nom qu on donne à la Chine à un confeil ou tri-*
bunal chargé de l’adminiftration des finances de
1 empire, de la perception des revenus, du payement
des gages & appointerions des mandarins & vice-
rois ; il tient auflï les regiftres publics, contenant
le dénombrement des familles, oi'i le cadaftre qui fe
fait tous les ans des fujets de l’empereur , des terres
de l’empire & des impôts que chacun eft obligé de
payer.
HUGUANG, (Géog.) feptieme province de la
Chine, fi fertile, qu’on l’appelle le grenier de laChïnei
elle a 15 métropoles & 108 cités, Vach’ang en eft
la première métropole. (D . J .)
HUQÜE, fi fi (H fl. eccléfiafl.) efpece de robe
ou de manteau, q ii couvre la tête & defeend juf-
qu’auxpiés, à l ’ufage des feeurs noires quand elle*
fortent.
HURA , fi m. ( Rotan. exotiq.) arbriffeau d’Amérique
, dont on ne connoît que l’efpece qui eft à
feuilles d’abutylon des Indes ; on l ’appelle quelquefois
noyer de la Jamaïque , mais ce nom eft impropre.
Voici fes earàjfteres ; fa fleur en entonnoir eft
compofëe d’un feul pétale , qui s’ouvre par les bord*
& qui eft légèrement découpé en douze parries ; le
piftil eft placé au fond du tube ; il dégénéré en un
fruit globuleux, applati, & divifé en douze cellules,
dont chacune contient une graine plate & ronde-
lettei
Leshabitans des Indes occidentales, efpâgnoles,
angloifes & françoifes, eulriventeer arbriffeau dans
leurs jardins par curiofité. H s'élève à la hauteur de
quatorze ou feize piés, & fe divilè vers fa cime en
plnfieurs branches couvertes de larges feuilles , dentelées
par les bords î fes feuilles, ainfi que lès jeunes
branches, font d’un verd'.foncé & pleines d’un foc
laiteux qu’elles répandent, loriqu’ott vient à les couper
ou à les broyer ; fi on Liffe meurir parfaitement
le fruit fur cet arbriffeau, la chaleur du' foleil le fait
crever avec une explofion violente ; fes femenccs
font difperlées dans cette explofion à une grande
drftance ; lorfqu’elles font: vertes, elles purgent par
haut 6c par bas , 6c paffent pour tenir un peu de la
noix vomique.
On fait aux Brtdes occidentales de l’écorce du
fruit des poudriers, ou petits vaiffeaux à mettre là
poudre que I?on répand for l’écriture pour la fecher ;
c’eft pourquoi les Anglois nomment cette plante
fand-box-tree ; mais ces fortes de noms vulgaires
ufités dans routes fes langues,, ne font que' jetter de
la confufion en Botanique. ( D . J'. ).
HURE“, f. fi ( Vénerie.) on dit hure de [anglier , en
parlant de fa tête.
Hure , en terme de Vtrgettier, eft une broffegar- y y ij