72.6 I N F
tome» , pour raUentir l’impëtuof.té H WÊSÊÊà. humeurs ; on peut la placer très - avantageufemen
au commencement de ces maladies , fur-tout dans
des fuiets pléthoriques, lorfque le pouls eft oppreile,
petit enfoncé ; mais ayant du corps & une certaine
force ! la faignée alors éleve , développe le poüls,
augmente la fievre, & fait ma mfefter l’inflammation
■ dans quelques parties ; il femble qu’elle favorite e
dépôt'inflammatoire ; ainfi lorfque la quantité ou Je
mouvement exceffif du fang retarde 1 éruption de
quelque fievre exanthématique, nous la facilitons
Par la faignée , & ce font les cas ou elle eft le plus I
favorable. Il importerait fort peu qu on tirât le iang
du pie ou du bras:, fi dans la faignee du pie on ne le
failoit tremper dans l'eau chaude ; & c elt finirent à
cette efpéce de bain 'que méritent d’être rapportes
bien des effets qu’on attribue fans fondement^ levacuation
du faiig faite déterminément parle pie. Gette
faignée pratiquée de cette façon, eft préférable dans
les°maladies de la tête : deux ou trois faigrtees au
plus placées à-propos pendant l’imtatton , dans les
maladies inflammatoires fuffifent. J’ai vu beaucoup
de malades attaqués de ces. maladies, il m eft rarm
ment arrivé de preferire plus de. deux ou trois iai-
snées ■ je n’ai jamais eu lieu. de m’en repentir. Les
faignées'ainfi modérées, font toujours fumes d un
heireux fuedès j elles ne peuvent être qu indifférentes
fi elles ne font pas utiles ; la qualité du iang
coéneux eft H H raifpn pour engager à multl-
tipüer les faignées ; tout le fang eft femblable ; fi on
le tiroir tou t, il offrirait jufqü’à la dermere goutte
le même phénomène. ; ; t k -
i ° , Nous pouvons appliquer aux purgatifs cathartiques
dont il eft ici queftion, ce que nous ayons dit
de la faignée. Quelques fignes de putridité allez ordinairement
préfens dans ces maladies , & qui en
font plutôt l'effet que la caiife ; là couleur blanchâtre
de la langue ont été faifis âuffitôt pour des fignes
indiquant l’adminiftratiOn des purgatifs. En confe-
quehee on a purgé ; le» digeftions toujours lelees
ont offert les mêmes fignes, on a ctu qu’il y avoir
un amas de mauvais fucs dans les premières voies,
on a voulu EévacuejKj on a repurgé ; le meme fuc-
cès accompagnant l’opération de ces remedes, on
les a réitérés ainfi de fuite, tous les deux jours juf-
qu’à ce que la fanté, ou plutôt une convalefcence
longue 8c pénible, ou la mort terminât la maladie.
1°. Le principe fur lequel eft fondé cette adminif-
tration frequente des purgatifs, eft au moins hypothétique
, pour ne pas dire démontré faux, l . L action
des purgatifs affoiblit. 30. Elle attire auxm-
teftins toutes les humeurs, 8c les dérive des autres
couloirs ; elle détourne principalement la matière
de la tranfpiration. 40. Us empêchent pat-là les
autfes-évaeuations critiqués, f . Leur ufage réitéré
énerve le ton des folides , 8c dit fang même, St en
épuife (pour parler avec les anciens> l’humidera-
difeti Cependant, à parler v ra i, « a remedes, à
»oins qu’ils ne foient extrêmement réitérés, ne font
pas aufft dangereux que la faignée ; la raifon en e ft ,
qu’on les donne fort légers ; l’on prétend purger, 8c
Lon ne purge point ; le remede, heureufément pour
le malade , ne produit pas l’effet que le médecin.en
attend auffi fouvent ces remedes donnés dans le.
tems de la crudité , ne changent rien à la maladie I j
ils font fimplement indifférens. II n’en eft pas de meme
dans le tems que la crife fe fait ; fi l’évacuation
critiqué fe fait par les felles , les purgatifs la fécondent
mais pour un heureux fucçés , effet du ha-
fard. Combien de-fois n’arrive-t-il pas que la crife
préparée par un autre couloir, eft dérangée par lfatsf;:
tioh d’un purgatif hors de propos ? J’ai vû cependant,
fouvent par un bifarre effet du purgatif, l’ex-
peéloration favorifée, lemedecin n’ayant d’autre in-
I N F
dication qu’une aveugle routine, vouloir purger. Ü
ne donnoïtque de la manne ; elle ne produifoit aucun
effet par les felles , pouffoit alofs par les crachats
: c’çtoit exactement le cas de dire que le remede
en favoit plus que le médecin. Un nombre
infini de malades doivent, ainfi que je l’ai obferve #
leur faliit au quiproquo fortuné du remede. Un autre
purgatif auroit purgé, arrêté les crachats & aug^
menté la maladie* Il eft bien heureux que cês praticiens
routiniers ne fe fervent que des remedes de
peu d’aCtivité , & qu’ils ayent entièrement aban-
I donné les purgatifs des anciens. Les purgatifs en
général font moins contraires dans les maladies inflammatoires
de la tête , que dans celles qui portent
à la poitrine ; dans celles-ci Baglivi, trop outre ,
les regarde comme une pefte. Il eft cependant certains
cas oîi ils pourroient être employés dès le corn-»
mencement avec fruit, ou du moins fans inconvénient.
Il eft à-propos de balayer les premières voies
lorfqu’elles l'ont infe&ées de mauvais fucs, & qu’elles
font comme engourdies fous leur poids ; on effayè
d’ailleurs par ce moyen à préparer aux alimens &C
aux remedes un chemin pur & facile qui, fans cette
précaution , pafferoient dans le fang , changes , altérés
& corrompus. Ces cas doivent être bien examinés
; le point principal eft de bien faifir l’indica-
tioH ; les fignes ordinaires de putridité font fouvent
trompeurs & paffagers : un purgatif qui ne ferait
indiqué que par eux , feroit fouvent trop hafarde.
Je fuis perfuadé qu’on pourroit tirer beaucoup de
lumières delà connoiffance des différentes modifications
du pouls ; on y peut obferver certains caraâe-
res qui font connoître lorfque l’eftomac eft furcharge,
les inteftinsfont infeôés de mauvais fucs, lorfque les
humeurs fe portent vers les premières voies. Foye[ Pouls. Alorsonatoutàefpérer d’un purgatif placé
dans ces circonftances ; il doit être léger ou médiocre
; pour peu qu’il fût fort il exciterait des fuperpur-
gations ; ‘ le développement du pouls fuccedant à
l ’opération du remede, en marque la reuflite. Il
n’en eft pas des purgatifs émétiques comme des cathartiques,
les effets en font bien différens ; les eme-
tiqùes, loin de détourner, d’arrêter la tranfpiration ,
la favorifent, l’augmentent ; loin d’empêcher les dépôts
inflammatoires, ils femblent y concourir ; ils facilitent
l’éruption varioleufe,languiffante ; ils aident
à la décifion des crifes : on les donne fouvent moins
pour procurer l’évacuation des matières qui font
dans l’eftomac , que pour exciter une fecouffe générale
, qui eft prefque toujours très-avantageufe, &
qui femble vifer & parvenir au même but que la
fievre elle-même ; ainfi arrive-t-il fouvent que la
fievre eft calmée , fufpendue * quelquefois totale-**
ment emportée par l’attion d’urt émétique. Je fuis
étonné, dit Sydenham, du foutagementque les émétiques
procurent dans les maladies ; car fouvent les
matières évacuées font en*petite quantité , & ne
paroiffent avoir aucun mauvais cara&ere ; les fymptomes
en font fouvent beaucoup diminués, & la maladie
parcourt paifiblement & fans danger fes différentes
périodes ; c’eft ce qui fait qu’ils conviennent
beaucoup au commencement des maladies. Sydenh.
O per. med. conflit, epid. an. i ô'ô'i. cap. iv. & v.
Quelquefois auffi l’eftomac eft réellement affecté
, il eft furcharge, affaiffé, & il entraîne 1 affaiffe-
ment de toute la machine ; il concentre, refferre le
pouls , il tend l’artere & la rend vibratile. L’émétique
adminiftré alors produit un effet étonnant. La
préfence du pouls ftomacal, a remarqué fort judi-
dieufement M. Bordeu , favorife l’effet de l’émétique
, & peut fervir d’indication certaine pour le
placer. Je crois qu’il eft toujours à-propos de commencer
le traitement d’une maladie inflammatoire par
l’émétique j on pourra, fuivant l’indication & la vivacité
I N F vaexté des fymptomes, le faire précéder d’uhe ou
de deux faignées, pour en prévenir les mauvais effets
& en faciliter même l’opération ; lorfqu’on le
donne avec ces précautions , & au commencement
de la maladie fur-tout, il n’y a rien à craindre,
niais tout à efpérer de fon adminiftration. Le cas
oii il fembleroit le plus contre-indiqué, font les maladies
inflammatoires de la poitrine ; ce font pourtant
celles oïi il réuflitje mieux ; il n’y a que des
médecins inexpérimentés qui puiffent s’effrayer d’un
point de côté ou d’un crachement de fang ; on voit
au contraire ces accidens diminuer après l’opération
de l’émétique ; on peut après, fi l’indication eft
bien marquée , & fi le cas l’exige , donner un ou
deux cathartiques pris dans la dalle des médiocres
pu des minojatifs ; mais rarement on eft obligé de
recourir à ces remedes ; je ferais d’avis que dans
leur exhibitiqn on eût un peu plus d’égard au jour
de la maladie. Hippocrate, ex ad obfervateur, a remarqué
que les purgatifs étoient plus utiles les jours
pairs , & que leur ufage étoit fouvent dangereux
les jours impairs : cette remarque mérite quelque
attention. Si après qu’on a fait précéder ces remedes,
la fievre inflammatoire eft modérée, qi\’on n’ob-
ferve rien de dangereux, d’anomale dans le cours
des fymptomes , le médecin doit refter oifif fpe&a-
teur , jul'qu’à ce que la codion faite il fe prépare
quelque effort critique à féconder, ou , pour s’accommoder
aux préjugés reçus , & fatisfaire l’envie
finguliere qu’ont quelques malades d’être médicamentés
> on peut les amufer par des riens, par des
remedes indifférens dont la médecine abonde , par
des petits laits , des ptifanes, des loochs , des lave-
mens ; encore doit-on être plus circonfped pour ces
derniers remedes dans les fievres exanthématiques,
■ dans celles qui portent à la poitrine ; ils font fouvent
marnais : j’en ai vû de très-pernicieux effets,
dans la petite vérole. Si la fievre étoit trop forte ,
ce qui eft affez rare , on pourroit avoir recours aux
faignées, aux lavages, aux délayans , &c. Si elle
eft trop foible, qu’on apperçoive une langueur, un
affaiflement dans la machine , il faut recourir de
bonne heure aux remedes qui animent, ftimulent
les vaiffeaux, aux cordiaux, plus ou moins aôifs ,
aux élixirs fpiritueux, aromatiques , aux huiles ef-
fentielles, à l’éther. Ces remedes employés à-propos
peuvent fauver quelquefois la vie aux malades,
dans le cas oit le dépôt inflammatoire ne peut être
formé, & qu’il va fe faire un repompement dangereux
de cette matière dans le fang ; lorfqu’il eft à
craindre qu’un malade fuccombe dans le froid d’un
redoublement, on peut lui faire pafler ce détroit,
& le mettre en état de fupporter des efforts critiques,
& de réfifter aux évacuations qui doivent terminer
la maladie ; mais pour donner ces remedes,
il ne faut pas attendre que le malade foit à l’agonie ,
hors d’état d’en profiter. Il eft fi ordinaire aux Médecins
de différer l’ufage des cordiaux jufqu’à ces
derniers momens , dans la .crainte mal entendue
d’augmenter la fievre & d’échauffer, qu’il femble
qu’on porte un arrêt de mort à un malade quand
on veut lui preferire une potion cordiale. De tous
les cordiaux , ceux qui agiffent le plus vite & le
plus fûrement , & qui font les plus propres à tirer
le fang & les' vaiffeaux de l’engourdiffement ,
font fans contredit les véficatoires ; leur application
releve le pouls, augmente fa force & fa ten-
lion , fait ceffer les affoupiffemeril, calme fouvent
les délires opiniâtres. On a vû des pleurétiques tirés
comme par enchantement des portes de la mort
par l’application des véficatoires fur le côté affecté
; les efforts critiques font aidés , & même déterminés
par leur moyen ; il n’y a pas de remede plus
affuré pour favoriler une crife languiffante ; mais
Tome FU I ,
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comme ils produifent de grands biens quand ils font
appliqués à-propos, ils font beaucoup de mal quand
ils font employés à contre-tems ; c’eft pourquoi ils
exigent, dans leur ufage beaucoup de circonfpeâion.
Lorfque la crife eft prête à fe faire , la nature
nous en inftruit par divers fignes ; elle nous fait
même connoître le couloir qu’elle deftine à l’excrétion
critique ; on peut lui aider dans cet ouvrage ,
àc déterminer les humeurs aux tuyaux excrétoires
qu’elle doit choifir, dit Hippocrate , a, foi ayuv ou*
ctv fj.xXiç'ct pt7nt ti (pnviç , TdLinct ctyuv S'ils tuv %u/Mp‘povTar
Xapiw. Fyyeç Cr ise. « Il faut pouffer aux couloits
» que la nature affeâe, les humeurs qui doivent être
» évacuées par les endroits les plus convenables.
Aphor. 11. libr. /. Il eft très - important de bien
examiner les différens fignes critiques ; on n’en doit
négliger aucun pour connoître fûrement par quel
endroit fe fera l’évacuation critique ; fi la maladie
doit fe juger par l’expeâoration, on ne peut féconder
cette excrétion véritablement que par le kermès
minéral ; tous les autres béchiques fous forme
de lo ock , de ptifanes, ne font que peu ou point
d’effet ; fi la crife fe prépare par lesfueurs , on doit
donner les fudorifiques plus ou moins forts, fuivant
la longueur des efforts critiques : les légers purgatifs
facilitent la crife qui doit fe faire par le dévoiement,
ainfi des autres.
Si la maladie fe termine par la fuppuration, il
faut entièrement laiffer tout l’ouvrage à la nature,
fans l’affoiblir par les laitages affadiffans, 6-c. on
pourra tout au plus lui aider lorfque les cara&eres
du pouls indiqueront qu’elle ménage l’évacuation
du pus par quelque couloir. Le méchanifme des
métaftafes nous eft totalement inconnu, & nous ne
fommes pas plirè inftruits de ce qu’il faudrait faire
pour les déterminer. Je crois cependant, dans les
fuppurations de la poitrine, qu’il ferait à-propos de
tenter l’application des cautères du feu aux jambes :
dans ces maladies la nature affeûe fouvent cette
voie. On pourroit auffi dans certains cas de fuppuration
interne , procurer, par des opérations chirurgicales,
une iffue au pus renfermé dans quelque
cavité , par l’empyème dans les pleuréfies , par le
trépan dans les.phrenéfies , &c. Si la fuppuration
eft extérieure, le traitement eft tout fimple , il n’exige
aucune confidération particulière. Article de M.
Menu r et.
INFLEXIBILITÉ , INFLEXIBLE, ( Grammaire.)
qu’on ne peut fléchir. Il fe dit au phyfique & au moral.
Il y a des bois inflexibles. La plûpart des corps
foffiles font inflexibles, ou ne peuvent être pliés
fans être rompus. On dit un homme inflexible, un
caraftere inflexible. Il s’applique donc aux perfon-
nes & aux chofes. U inflexibilité n’eft ni une bonne
ni une mauvaife qualité ; c’eft la circonftance qui
en fait un vice ou une vertu.
INFLEXION,f. f. terme deGramm. On confond affez
communément les mots inflexion & terminaifon, qui
me paroiffent pourtant exprimer des chofes très-différentes,
quoiqu’il y ait quelque chofede commun dans
leur lignification. Ces deux mots expriment également.
ce qui eft ajoûté à la partie radicale d’un mot 5
mais la terminaifon n’eft que le dernier fon du mot
modifié, fi l’on veut,par quelques articulations fubfé-
quentes, mais détaché de toute articulation antécédente.
L'inflexion eft ce qui peut fe’trou ver dans un
mot entre, la partie radicale & la terminaifon. Par
exemple am eft la partie radicale de tous les mots qui
conftituent la conjugaifon du verbe amo ; dans ama-
bam, amabas, amabat, il y a à remarquer inflexion
Sc terminaifon. Dans chacun de ces mots la terminaifon
eft différenté, pour cara&érifer les differentes
perfonnes ; am pour la première, as pour la fécondé ,
at pour la troifiemp : mais l'inflexion eft la même
Z Z z z