
La liqueur faîte dq biere & de lait, dans laquelle
■ on ,a'fait bouillir les pointes de feuilles de houx, eft
werveilleufeitient utile pour la colique 8c les tranchées
des inteffins. J. Rai en rapporte une obferva-
tion d’une dame , qui ayant tente en vain plufieurs
autres remedes ,fut guérie par celui-ci que lut avoit
en feigne une femmelette qui alloit de ville en ville
faire la médecine.
Les baies font utiles pour la colique ; car , ielon
Dodonnée, elles purgent les humeurs épaiffes & pi-
tuiteufes , lorfqu’on en prend au nombre de dix ou
•douze. Geoffroy, Mat. med.
H o u x Frelon , rufeus, { Botanique. ) genre de
plante à fleur monopétale en forme de gr®lot : Ie ca*
lice eft fendu en plufieurs parties ; le piftil fort du
fond de la fleur, Sc devient dans la fuite un fruit ordinairement
rond & mou ; ce fruit renferme une on
deux femences, qui le plus fouvent font dures. Tour-
nefort, Injt. rei herb. Voye{ Plan t e ( I )
Les racines du houx frelon, ou petit houx , font
blanches, épaiffes, pleines de noeuds, entrelacées,
& fort fibreufes ; fes tiges ont environ un pié de
haut ; elles font pliantes 8c difficiles à rompre, ftnees
& couvertes de feuilles roides, fermes & nerveufes,
de la groffeur 8c de la figure à peu-près de celles du
petit myrthe , terminées en pointe, 8c fortement attachées
aux tiges ; fes fleurs naiffentlur le milieu des
feuilles ; elles font petites, purpurines, 8c découpées
en fix fegmens. Il leur fuccede des baies femblables
à celles de Fafperge, qui contiennent deux femences.
Cette plante croît parmi les haies & les bois, 8c
jette un grand nombre de fleurs en ete ; fa racine ,
dont ont fait feulement üfage en Medecine, eft une
des cinq racines apéritives.
€ e que Diofcoride a dit du rufeus, qu il pouffoit
de fa racine au printems des rejettons tendres , que
Pon mange comme les afperges, ne convient pas mal
à notre petit houx. ( D . J .) _ ,
H o u x , petit, {Mat. mcd.) C ’eftprincipalement
!a racine de cette plante qu’on emploie en Médecine :
elle eft une des cinq racines apéritives majeures.
On fait entrer très-fréquemment cette racine à la
dofe d’une demi-once ou d’une once, dans les pti-
fanes, les apozèmes, & les bouillons qu’on preferit
contre la jauniffe, les pâles-couleurs, les fuppref-
ftons des réglés, les obftruâions , les embarras des
voies urinaires , les^maladies de la peau, 8c principalement
contre l’hydropifie.
Riviere , cent. I II. obferv. S 2 , rapporte qu’un certain
mendiant fouffroit depuis trois mois une hydro-
pifie très-confidérable, & que comme fa pauvreté le
mettoit hors d’état d’avoir recours aux Médecins, il
ufa, fur l’avis d’une payfanne, qui apparemment lui
donna ce bon confeil gratis , de la décoôion de racine
de petit houx ; 8c qu’ayant été purgé deux ou
trois fois avec une fimple infufion de fene, il fut parfaitement
guéri.
On peut faire infufer ces racines pilees ou coupées
par morceaux, dans du vin blanc, ou même les
y faire bouillir, félon le confeil de Boerhaave,
quoique ce foit un peu s’écarter des réglés de l’art, 8c
donner ce remede à la dofe d’un verre le matin à jeûn,
en le continuant pendant quelque tems, contre la néphrétique
8c l’hydropifie. Ce vin paffe auffi pour utile
contre les humeurs fcrophuleufes , mais fa vertu eft
moins éprouvée dans ce cas.Lesbaies de petit houx
font regardées comme bonnes contre l’ardeur d’urine
8c les gonorrhées. Ce remede eft peu connu,
& encore moins ufité parmi nous.
La racine de petit houx entre dans le fyrop des cinq
racines apéritives, & les femences dansla benediéte
laxative de la pharmacopée de Paris. ( b. ).
HOUZARDER ou HUSS ARDER, mot affeznou-
vellement introduit dans les troupes, qui lignifie
combattre avec les hujfards, ou à leur manière, c’ eft-à-
dire, efcarmoucher avec eux & félon leur metkode. Ce
qui le fait en tombant tout d’un coup fur une troupe,
en l’attaquant de tous côtés, luifaifant effuyer le feu
du moufqueton , & fe retirant apres au plus vite 8c
fans ordre ; c’eft une efpece d’efearmottehe irregu-.
liere. Voye^ESCARMOUCHE. ( Q )
HO X TER , ( Géog. ) Huxaria , petite ville d’Allemagne
dans la Weftphalie, fur le Wefer,aux confins
du Duché de BrunlVich, à i lieue N. O. deCor-
w e y , io N. E. de Paderbon. Long. a ÿ . lat. S t ,
S o . { D . J . )
HOUZUN, ou C RO T TUN , f. f. ( Vénerie. ) Ces
mots fe difent de la fange que le fanglier laiffe fur les
branches en s’y frottant , Iorfqu’il eft forti de la
fouille, 8c entré dans le bois. Ces fignes fervent à
connoître fa hauteur.
HG Y , Vile de, ( Géog. ) une des Orcades, au midi
de Pomona, appartenante aux Anglois. Elle a douze
milles en longueur, 8c fe divife en deux parties, dont
l’une s’appelle Hoy ^ 8c l’autre Wayes. Son havre
nommé North^kope, eft un des meilleurs havres de
l’Europe, 8c très-commode pour la pêche. La partie
nommée Hoy, a de hautes montagnes couvertes de
brebis fauvages. On trouve dans une des vallées,
une grande pierre que les habitans nomment Dwarfy-
(lone : elle a 36 piés de long, 8 de large, 8c ^d’épaif-
feur. Elle eft creufe, 8c en la creufant, on y a ménagé
un trou quarré, de deux piés de hauteur, pour
y entrer. Tout auprès, on apperçoit une pierre de
la même grandeur, pour fervir de porte. Dans la cavité
fe trouve un lit taillé dans la pierre avec un oreib-
1er : deux hommes y peuvent coucher tout de leur
long. Au milieu il y a un foy e r , 8c un trou en haut
pour eù faire fortir la fumée ; c ’étoit vraifemblable-
ment la cellule d’un hermite.L’île de Hoy a plufieurs
lacs remplis de poiffon, 8c principalement de truites.
{ D . J . )
H O YA U , f. m. ( Jardinage ) eft une efpece de petite
pioche dont fe fervent les vignerons 8c les ter-
raffiers, différent du pic qui eft pointu par le bout ; il
eft un peu large, 8c fert à donner à la terre & aux
vignes les labours néceffaires. Voy. nos P l. d.'Agricul*
H R HRADISCH, ( Géog. )-ville de Bohème en Mo-’
-avie, fur la Morave , à fix milles S. E. d’Olmutz ,
8eà pareille diftance de Brinn. Long. g i . 28. .lot.
49 . e . ( i ) . j . )
HRADISTIE, ( Géog. ),petite ville de Bohème,'
dans le cercle de Bruntziau, fur l’Ifer.
HRADSCHIN, ( Géog. ) partie de la v ille de
Prague ep Bohème, dans laquelle eil renfermé le
Château : elle forme une ville particulière.
HRASGR A D , ( Géog. ) petite ville de Bulgarie,'
au nord-oueft.de Nieopolis , appartenante aux
Turcs.
T J TT
HU, f. m. ( Hiß. mod. nom du'troifieme mois des
Tartares diTÇatai. Il fignifie auffi dans la langue , d-
gre ou léopard.
HUAG E, f. m. ( Jùrifp. ) eft uneèfpece de corvée
dûe à quelques feigneurs par leurs habitans j
qui font obligés d’hüer les bêtes fauves & noires ,
lorfque le feignèur veut y chaffer. Voyi{ ce qui en
eft dit dans le gl°JT 4e M. de Lauriere au mot huage.
(A ')
K HUART, morphnos, clanga, balbu-
SARDUS, f. m. ( Hiß. nat. Ornitholog. ) oifeau de
proie. Celui qui a été décrit par 'W’illughbi, pefoit
trois livres dix onces 8c demie ; il avoit près de cinq
piés d’envergure. Le bec étoitnoir -8c crochu ; les
yeux ne foiît pâs enfoncés comme ceux de îa bufe ;
ils ont deux paupières, l’inférieure eft la plus grande.
Cet oifeau eft plus fort que la bufe, il lui reffemble
par la couleur de rouille mêlée de noirâtre, qu’il a
fur toute la partie fupérieure du corps. Il y a des
plumes blanches fur l’occiput, qui lui ont fait donner
en aiiglois le nom de bald bun^ard. La gorge, la
poitrine 8c le ventre font blanc* ; les plumes qui fe
trouvent fur le jabot ont une couleur de rouille i les
jambes font couvertes d’un duvet blanc. Il a environ
vingt-huit plumes dans chaque aîle, 8c douze dans
la queue : les aîles 8c la queue ont differentes couleurs
, celles de la rouille, du blanc, du brun , 8c du
noirâtre. Cet oifeau a les jambes longues, les piés
gros, forts, 8c de couleur bleuâtre ; le doigt extérieur
peut fe diriger en arriéré ; ce qui fait une différence
très-apparente entre le huart 8c la bufe. Le
huart fe trouve près des fleuves 8c des grands étangs,
8c même fur les côtes de la mer ; il vit de poiffon,
quoiqu’il n’ait point de membrane aux pieds,8cqu’il
ii’ait pas le cou long comme les autres oifeaux pêcheurs
: il niche fur la terre entre des rofeaux. Sa
ponte eft de trois ou quatre oeufs blancs, moins gros
que ceux des poules. Willughb. Ornitolog. Voycr
O k e a u .
i HUAU, f. m. ( Fauconn. ) ce font les deux aîles
d’une bufe, ou d’un milan,qu’on attache avec trois
ou quatre grelots ou fonnettes. de Fauconnerie , au
pefit bout d’une verge.
HUBARI,f. m. {Omit.) nom d’un oifeau très-com*
mun près de Damas , 8c dont il eft beaucoup parlé
dans les auteurs Arabes. Ils le décrivent comme un
peu plus gros qu’une o ie , avec des courtes aîles ,
à proportion de fa corpulence, ce qui l’empêchant
de voler aifément, augmente le plaifirdeschaffeurs
de Syrie. Par le lieu que fréquente cet oifeau, 8c par
cette fimple defeription , il paroît que ce doit être
l’outarde, qu’on voit en quantité dans les campagnes
de Damas, & qu’on chaffe avec des chiens-
courans dans toutes les plaines fablonneufes de ces
cantons-là. { D . J . )
HUBERT, Saint ( Géog.) petite ville des Pays-
bas, au Comté de Chiny, avec une abbaye, dont
l’abbé eft fous la protection de la France. Ce bourg
eft aux confinl des Ardennes, à 8 lieues N. E.‘ de
Bouillon, io S. E. de Dinant, 16 S. O. de Liege,
6o. N. E. de Paris. Long. 23. lat. 63. { D . J . )
HUBET, ( Géog. ) ville d’Afrique au royaume
de Tremecen, fur une montagne, à une demie-lieue
de Tremecen. Long. ty. iS . lat. 34. 32 . {D. J.)
HUCH E, f. f, ( Marine. ) On appelle ainfi un
Vaiffeau qui a la poupe fort haute. ( Z )
Hu c h e , ( (Econom. domtf & Forges ) coflte de
bois , oiil’on pétrit le pain. Dans les groffes forges
on donne le même nom à un réfervoir particulier
d’eau, d’où elle tombe fur une roue, 8c la fait
mouvoir.
HUCHET, f. m. { Véner> ) petit cors qui fert au
chaffeur pour parler à fes chiens. Il eft encore d’u-
fage dans le Blafon : on dit,Horn porte d’or à trois
huchets de gueule , &c.
HUCHEU, ( Géog. ) ville de la Chine, troifieme
métropole de la province de Chékiang. Elle eft remarquable
par cinq temples confacrés aux hommes
illuftres. Long. 13J.S0. lati J o . 2* {D . J . )
HUCIPOCHOT, f.m. {B o ( .) arbriffeau delà
nouvelle Efpagne. Il traîne à terre * fa feuille eft à
trois pointes ; la fleur menue, rouge, affemblée au
bout des branches ; fon fruit comme la noifette, de
même forme en grofl'eur, renfermant trois amandes
blanches. Il porte toute l’année, feuilles, fleurs 8c
fruits. On dit qu’il ne faut que fix ou fept de fes
amandes pilées, pour purger violemment par haut
& par bas ; mais un peu de viande prife immédiate-
TomèVUh
ment aprèi, arrête fon aûion* ori i’àppfelle auffi
hucifpacols. Dictionnaire de Trévotix.
HUDSON BÀIÈ d’ , {Géog.) La baie etHudfôjt
eft un grand golfe de la mer du nord, au feptentrior*
de l ’Amérique, vers lesterres arûiques , entre l’Ef-
totiland i la nouvelle-Fraftce, 8t le nouveau Sou-
thwalles. Hudson ( Henry) , fameux piloté Anglois, la
découvrit en 1640 plus eXa&ement que Frédéric
Anfchild, Danois, qui avoit connu le premier cette
baie \Hudjon cherchoit comme lui, unpaffage pouf
aller de la mer du nord à celle du fud.
Cette baie s’étend du nord au fud , depuis les 64
degrés d'élévation du pôle julqii’au 51. largeur
de l’orient à l’occident, eft fort inégale; elle a près
de zoo lieues dans fa partie feptentrionale , mais le
fond de la baie a à peine 3 Ç lieues de large.
Rien n’eft plus affreux que les environs de la
baie dVHudfon ; de quelque côté qu’on jette les
y e u x , on n’apperçoit que des terres incultes &
incapables de culture ; que des rocs efearpés qui s’élèvent
jufqu'aux nues, entrecoupés de ravines profondes
, &t de vallées ftériles, où le fdleil ne pénétra
jamais, 8c que les neiges 8c les glaçons éternels rendent
inabordables. La mer n’y eft libre que depuis
le mois de Juillet , jufqu’à la fin de Septembre, encore
y rencontre-t-on alors afl'ez fouvent d’énormes
glaçons, qui jettent les navigateurs dans de grandes
peines, pouire débarafferde ces glaces qui le s affie-
gent.
Ce qui attire les Européens dans ces affreux pays,
c’eft le lucriJacrafamés ; c’eft que nulle part, la traite
des pelleteries nefe fait avec plus de profit. Ce font
les meilleures du Canada , 6c qu’on trouve au meilleur
marché , à caufe de la mifere des fauvages qui
les fourniffent, fùn-tout de ceux qui fréquentent le
port Nelfon. b'oye{ HUDSON, baie d’ { Commerce. )
Ces fauvages ne font pas feulement miîérables ,
mais petits 8c mal-faits, ils habitent l’été fous des
tentes faites de peaux d’orignal ou de caribou j non!
qu’on donne aux rennes en Amérique; l’hiver, ils
vivent fous terre comme les Lapons, les Samoièdes *
fe couchent comme eux pêle*-mêle, pour être plus
chaudement, 8c fe nomriffent de chair ou de poiffon
crud , car leur pays n’tft que glace , ôc ne produit
autre choie.
En effet, nous ne connoiffons rien de comparable
au froid qu’a éprouvé le capitaine Middleton dans
l’hab.tation même des Anglois, à la baie d'HudJun,
fous la latitude de 57 d. 2 0 & dont il a faille trille
récit à la fociété royale de Londres.
Quoique les maifons de cette habitation foienf
faites de pierre , que les murs ayent deux piés de*
paiffeur, que les fenêtres foient fort étroites, 8i
garnies de volets fort épais, que l’on tient fermés
pendant dix-hitit heures tous les jours : quoique l’on
faffe dans ces chambres de ties grands feux quatre
fois par jour , dans de grands poêles faits exprès ;
que l’on ferme bien lés cheminées, lorfque le bois
efteonfommé, 8c qu’il n’y refte plus que de la brai*
fe ardente, afin de mieux eonferver la chaleur , ce*
pendant tout l’intérieur des chambres 8t les lits fe
couvrent de glace de l4épaiffèur de trois pouces *
que l’on eft obligé d’ôter tous les jour§. L’on ne s’é*
claire dans ces longues nuits, qu’avep des bouiet$
de fer de 24, rougis au feu, 8c fufpendus devant le$
fenêtres. Toutes les liqueurs gè’ent dans çesappar*
temens ; 8c même l’eau-de-vie dans les plus petites
chambres, quoique l’on y faffe continuellement un
grand feu<
Ceux qui fe hafafdent à l’aîr extérieur « malgré
leurs doubles 8c triples habillemens de fourrures «
non feülemeni autour du corps,mais encore autour
de la tête, du c o l, des piés & des mains, fe trou*
T t ij