Quelques-uns ajoutent un ïambe monoraetre, qui
n’a que deux pies.
Virtus beat.
On les appelle monometres , dimetres, trimetres &
tétramctrts, c’eft-à-dire, d’une, de deux, de trois, de
quatre mefures , parce qu’une mefure étoit de deux
pies, & que les Grecs les mefuroient dèux piés à
deux piés , ou par épitrices , &c en joignant i’ïambe
& le fpondée enfemble.
Tous ceux dont on a parlé jufqu’ici font parfaits,
ils ont leur nombre de piés complets , fans qu’il y
manque rien, ou qu’il y ait rien de trop.
Les imparfaits font de trois fortes ; les cataleptiques
auxquels il manque une fyllabe.
Muße jovem canebant.
Les brachycataleâiques auxquels il manque un
jùé entier.
Muße jovis gnatie.
Les hypercatalectiques qui font ceux qui ont une
fyllabe ou un pié de trop.
Muße forores funt Minerva,
Muße forores Palladis lugent.
La plupart des hymnes de l’Eglife font des ïambi-
x/ues dimetres, c’eft-à-dire de quatre piés. Dict. de
\Trévoux.
JAMBLIQUE sel de , ( Pharmac. anc.') forte de
fel préparé avec le fel ammoniac, le po iv re , le
gimgembre, le thym, l’origan , & autres drogues
aromatiques, dont il eil inutile de donner les noms
& les dofes ; cette compofition imaginée par un certain
jamblique , inconnu d’ailleurs, paffoit chez les
anciens pour un excellent minoratif ûomachique.
On le prenoit à-jeun, foit feul en poudre , foitdans
un oe uf poché, ou dans quelque liquide. Voye^ Gor-
j-æus. ( D . J .)
JAMBO, f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) arbre de Pile de
Ceylan , dont on dit que les fruits reffemblent à
des pommes, & qu’il porte des fleurs jaunes d’une
odeur très-agréable.
JAMBOLI l e , ( Géog.) contrée de la Macédoine
moderne aux confins de la Romanie, de la Bulgarie
& de la Macédoine propre. ( D , J.')
JAMBOLONE, f. m. (Hiß. nat. Bot.) arbufte des
Indes, qui eft à-peu-près comme le myrthe, mais
dont la feuille reflemble à celle du fraifier & le fruit
aux groffesolives ; fon fruit fe confit dans le vinaigre
& on le mange, il excite l ’appétit.
JAMBON, f. m. (Hiß. nat. Conchyliol.) nom que
quelques auteurs donnent à une coquille de mer bivalve
, parce que par fa forme elle reflemble à un
jambon; c ’eft une elpece de pinne marine.
Jambon , en terme de Cuijinier, c’eft la cuiffe ou
l’épaule du porc ou du fanglier, fechée & affaifon-
née pour être gardée plus long-tems, & mangée avec
plus de goût. On prépare de la maniéré qui fuit les
jambons de "Weftphalie qui font fi fort en vogue : on
les fale avec du falpêrre, on les met en preffe pendant
huit ou dix jours, on les fait tremper dans de
l ’eau- de genievre, & enfuite on les fait fécher à la
filmée de bois de genévrier.
Les meilleurs_/a//z£o/z.r que nous ayons en France
font ceux qui nous viennent de Bayonne ; on appelle
jambonneau ou un petit jambon, la partie inférieure
détachée d’un gros jambon.
JAMBOS, f. m. (Hiß. nat. Bot.) fruit des Indes qui
-eft de la groffeur d’une poire ; il y en a deux efpeces,
-Tune eft d’un rouge obfcür fans noyau , & qui eft
d’un goût très-agréable ; l’autre eft d’un rouge-clair
à un noyau aufli gros, que celui d’une pêche. Les
Malabares nomment ce fruit jomboli., les Perfans tu-
phat> & les Portugais jambos. L’arbre qui produit
ce fruit eft très-toiiffu, &c donne beaucoup d’ombre ;
il eft- grand comme un prunier, la fleur eft d’un
rouge v if tirant l'ur le pourpre, l’odeur en eft très- :
agréable, il fort de fon calice un grand nombre de
petits filets qui ont un goût aigrelet. La racine eft
forte & va profondément en terre. Cet arbre porte
des fleurs & du fruit plufieurs fois dans l’année, les
Chinois le nomment ven-ku , & les Portugais jam-
boa. On eft dans l’ufage d’en manger le fruit au commencement
du repas, on le confit dans du fucre
auffi-bien que la fleur, on les regarde comme bonnes
pour les fievres bilieufes.
JÀMBU, f. m. (Ornithol. exot.) efpece de perdrix
du Bréfil , d’un jaune-brun, & d’une délicateffe de
goût qui ne le cede point à nos perdrix européennes.
Margrave, Hiß. Brafil. (D . JA
JAMES-BOROUGH, (G éog .) ville d’Irlande
fur la riviere de l’Hannon , dans la province de
Leinfter.
James-Is l e , (Géog.),grande île des terres arâi-
ques, ou plûtôt vafte pays peu,connu , mais que
l’on a pris d’abord pour une feule île. Il eft borné au
nord par la mer Chriftiane, à l’orient par le détroit
de D a v is , au fud - oueft par le détroit d’Hudfon, &
à l’occident par un bras de mer, qui joint ce dernier
détroit à la baie de Baffin ; on le croit partagé en
trois îles , mais ce ne font que des conjectures, puisque
les navigateurs n’y ont point encore abordé ;
en un mot, tout ce pays nous eft inconnu. (D . J .)
James-River , (Géog.) grande riviere de l’Ame-
rique feptentrionale en Virginie ; elle arrofe divers
cantons, & fe décharge finalement à l’entrée de la
baie de Chefapeack. ( D . J. )
Jam e s fainte, (Géog.) petite ville de France en
Normandie , au diocèfe d’Avranches , à 3 lieues de
Pontorfon, 67 S. O. de Paris. Long. i6 d. 28'. x".
lat. 48d. 29'. 22". (D . J .)
Jam es-T ow n , (Géog.) ville de l’Amérique fep-
tentrionale, capitale de la Virginie, fur la riviere de
Powatan, dans une contrée nommée James-Land ;
elle eft fur une prefqu’île au nord de la riviere, à
environ 40 milles au-deffus de fon embouchure ; elle
a été bâtie par les Anglois en 1607. Long. 300. 5.
lat. 37. {D - J .)
JAMETS, Gemmatium, (Géog.) petite ville de
France au Barrois , fur les frontières du Luxembourg
& du V erdunois, à 2 lieues S. de Montmedi,
& à 3 E. de Stenay. Long, 23. 5. latit. 49. 2$.
JAMI, f.m. (Hiß. mod.) c ’eft ainfi que les.Turcs
nomment un temple privilégié pour les dévotions
du vendredi, qu’ils appellent jùmanamafi ; & qu’il
n’eft pas permis de faire dans les petites rùofquées
appellées mefehids. Un jami bâti par quelque fultan
eft appelléjami-felatyn ou royal... Hoye^ Cantemir ,
Hiß. Ottomane.
* JAMIDES, f. m. pi. (Hiß. anc.) nom d’une des
deux familles fpécialement deftinées dans la Grece
à la fonôion d’augures ; l’autre étoit des Clytides.
* JAMIS t o il e À , (Commerce.) efpece de toile
de coton , qui fe tire du levant par la voie d’Alep.
JAMMABOS, f. m. (Hiß. mod.) ce font des moines
japonnois, qui font profeflion de renoncer à tous
les biens de ce monde, & v ivent d’une très-grande
auftérité ; ils paffent leur teins à voyager dans les
montagnes ; & l’hiver ils fe baignent dans l’eau
froide. Il y en a de deux efpeces ; les uns fe nomment
Tofanfa , & les autres Fohfanfa. Les premiers
font obligés de monter une fois en leur vie au haut
d’une haute montagne bordée de précipices, & dont
le fommet eft d’un froid exceflif, nommée Ficoofan;
ils difent que s’ils etoient fouillés lorfqu’ils y montent
, le renard , c’eft-à-dire, le diable les faifiroit.
Quand ils font revenus de cette entreprife péril—
leufe , ils vont payer un tribut des aumônes qu’ils
ont amaffees au général de leur ordre, qui en échange
leur donne un titre plus r e le v é , & le droit de porter
quelques ornemens à leurs habits.
Ces moines prétendent avoir beaucoup de fecrets
pour découvrir la vérité , & ils font le métier de
forciers. Ils font un grand myftere de leurs prétendus
fecrets, & n’admettent perfonne dans leur ordre
fans avoir paffé par de très-rudes épreuves , comme
de les faire abftenir de tout ce qui a eu vie , de les
faire laver fept fois le jour dans l’eau froide , de
les faire affeoir les feffes fur les talons , de frapper
dans cette pofture les mains au-deflus de la tê te ,
& de fe lever fept cens quatre-vingt fois par jour.
Voye{ Kempher, Voyage du Japon.
JAMM A-BUDO, (Hifi. nat. Bot.) c’eft une vigne
fauvage du Japon, dont les grappes font petites, &
les grains de la groffeur des raifins de Corinthe fans
pépins ; elle fert à garnir les berceaux.
JAMNA , (Géog. anc.) ancienne ville de la petite
île Baléare, c’eft-à-dire de l’île Minorque ; on croit
communément que c ’eft Citadella fur la côte occidentale
de l’île. ( D . J .)
J AN , f. m. (jeu. ) au triclrac fe dit de la difpo-
fition du je u , lorlqu’il y a douze dames abattues
deux à deux, qui font le plein d’un des côtés du
triârac. Il y en a qui font dériver ce mot de Janus,
auquel les Romains donnoient plufieurs faces, &
difent qu’on l’a mis en ufage dans le jeu du triârac
pour marquer la diverfité des faces ; il y a plufieurs
fortes de jan s , comme le grand & le petit jan, le
jan de trois coups, le jan de deux tables, le contre
jan de deux tables, jan de Mézéas, contre jan de
Mézéas y jan de retour, jan de récompenfe , jan qui
ne peut. Voye^ tous ces termes expliqués à leur article.
Quelques-uns définiffent encore le jan en général
un coup de triârac qui apporte du profit ou de
la perte aux joueurs, quelquefois l ’u n& l’autre enfemble.
Jan de Mézéas, au triâra c , eft un coup qui fe fait
quand au commencement d’une partie ; on fe faifit
de fon coin de repos fans avoir aucune autre
dame abattue dans tout fon jeu. Ce jan vaut quatre
points lorfqu’on amene un as, & f ix , fi l’on en amené
deux.
Jan qui ne peut, au triârac, fe fait toutes les fois
que les nombres de points qu’on amene tombent fur
une dame découverte de l’adverfaire, & que les
cafés ferment les paffages ; & il fe fait encore au
jan de retour, lorfque vous ne pouvez jouer les nombres
que vous avez amenés. -
Jan de récompenfe. On fait un jan de récompenfe
au triâra c, lorfque le nombre de points produits
par les dés jettes, tombe en les comptant fur une
dame découverte de fon adverfaire ; le gain qu’on
fait dans la table du coin de repos, & celle du petit
ja n , font différens. Dans la première on ne gagne
for chaque dame découverte que deux points, par
Amples pour chaque moyen, & quatre points par
doubles ; au lieu que dans la derniere on profite de
quatre points par limples, & de fix par doubles. Mais
fi on bat par deux maniérés fimples, on gagne huit
points , & douze par trois.
Le jan de récompenfe arrive quantité de fois dans
le jeu de triârac , comme on vient de le v o ir , & il
fe fait encore, quand s’étant faifi de fon coin de repos
, on bat celui de fon adverfaire qui eft vuid e,
& pour lors on gagne quatre points par fimples, &c
fix par doubles.
Jan de retour, au triârac, eft un jeu qu’on ne peut
faire fans avoir rompu fon grand ja n t parce qu’il
faut fe fervir des mêmes dames qui le compofoient.
Pour y parvenir, on paffe les dames dans la première
table de fon adverfaire, & on les conduit
dans la fécondé qui eft celle oii étoient d’abord les
tas de bois ou de dames de celui contre qui l’on joue *
& fi-tôt que les cafés de cette derniere table font
remplies, le jan de retour eft fait. On nefauroit paffer
que la fléché fur laquelle on prend paffage , ne foit
abfolument nu e, autrement le paffage eft fermé :
c’eft un paffage pour la battre, & même une autre
qui feroit plus loin ; mais on ne pourroit pas paffer
pour cela ; tant qu’on garde fon jan de retour, &
lorfqu on le fa it , on gagne autant qu’au grand &
peut jan. On faura pour regle générale, que qui ne
peut jouer tous les nombres qu’il a faits au jan de
retour , perd deux points pour chaque dame qu’il ne
peut jouer, foit qu’il ait joué par fimples ou par doubles
; quand le jan de retour eft rompu, on leve à
chaque coup , félon les dés, les dames du triârac -
& celui qui a plutôt fait, gagne quatre points par
fimples, & fix par doubles. Après quoi on empile de
nouveau le bois pour recommencer à abattre les
dames, & faire de nouveaux plains jufqu’à ce qu’on
ait gagné les douze trous qui font le tout ou la partie
complette du triârac.
Jan de deux tables au triâra c, eft celui qui fe fait
quand au commencement d’une partie on n’a que
deux dames abattues, & placées de forte que de
votre dé vous pouvez mettre une de ces dames dans
votre coin de repos, & l’autre dans celui de votre
adverfe partie. Jan de deux tables eft un hafard du
jeu de triârac qui tourne à l’avantage de celui qui
le fait. Il vaut quatre points par fimple & fix par
double, qu’il faut marquer, quoiqu’on ne puiffe pas
placer fes dames dans l’un ni dans l’autre de les
coins , ne pouvant être pris que par deux dames à-
la-fois ; cependant, parce qu’on a la puiffance de les
y mettre on en tire le profit.
Jan de trois coups, au triâra c, fe dit d’un joueur
qui au commencement d’une partie abat en trois
coups fix dames de fuite depuis la pile jufqu’oii eft
comprife la cale de fannes. Le jan de trois coups vaut
ordinairement quatre points à celui qui le fa it , &c
pas plus, parce qu’il ne peut fe faire par doublets.
Pour que ce jan profite, les réglés du jeu n’obligent
point à jouer le dernier coup ; on peut feulement
marquer quatre points pour fon ja n , & faire une
café dans fon grand ja n , avec le bois battu dans le
petit.
Il y a encore d’autres jans, tels que jan de courtes
chauffes, ou celui où par un coup de dés fâcheux on
ne peut achever fon jan de retour ; jan de rencontre
ou celui où en commençant la partie , les deux
joueurs amènent les mêmes dés, &c. On néglige aujourd’hui
dans la pratique du jeu la plupart de ces
jans.
* J AN A , f. f. (Mytholog. ) nom de Diane , qui
fut changé en celui de Diana, par l’addition du D ,
que l’J confonne entraîne dans plufieurs langues.
Varron appelle la lune dans fes différentes phafes ,
Jane croisante & décroiffante. D ’autres prétendent
que Diana a été fait de diva Jana, ou dia Jana • le
foleil s’eft appellé aufli divos Janos , dieu Janus.
JAN A CA , f. m. (Hiß. nat. Zoologie. ) animal
quadrupède qui fe trouve en Afrique dans la Nigri-
tie ; il eft aufli haut qu’un cheval, mais il n’eft point
fi long ; fes jambes font menues , fon cou eft long ,
fa peau eft rouffe ou jaunâtre avec des raies blanches
; fon front eft armé de cornes comme les boeufs.
* JANACI, f. m. ( Hiß. mod. ) jeunes hommes
courageux, ainfi appellés chez les Turcs de leur vertu
guerriere.
JANACONAS , ( Hiß. mod. ) c’eft ainfi que l’on
nomme dans la nouvelle Efpagne un droit que les
Indiens fournis aux Efpagnols iont obligés de payer
pour leur fortie, lorlqu'ils quittent leurs bourgs ou
leurs villages.
* J ANC AM , f. m. ( Hiß. mod. ) petit fourneau