a été différemment bornée par les anciens Géographes
; & c’eft à quoi on doit faire attention.
Il y avoir Y Illyrie en général, nom commun à plu-
fieurs pays, au nombre defquels on comprenoit la
Liburnie , la Dalmatie dcl'Illyrie propre, qui faifoit
elle-même partie de la grande Illyrie , étoit entre le-
Narenta & le Drin ; c’eft , dit le P. Briet, le pays
fifué fur la mer Adriatique , & que l’on divife en
Liburnie & en Dalmatie : Ptolomée livre i j , chap.
xvij. borne Y Illyrie au nord parles deux Pannoriies,
au couchant par l’Iftrie, au levant parla haute My-
lie , au midi par la Macédoine.
On voit par d’anciens monumens , & entr’autres
par une infeription rapportée dans le recueil de Gru-
ter , que du tems d’Augufte on divifoit Y Illyrie en
haute & baffe, apparemment par rapport aux montagnes
& aux cours des rivières ; les Japydes qui oc-
cupoient les montagnes, étoient de la haute-I//yrie;
le nom de mer d''Illyrie, dans H orace, eft commun à
tout le golfe de Venife.
Les Romains eurent de la peine à fubjuguer les
Illyrieris ; mais Augufte les . fournit entièrement
après la défaite d’Antoine ; la notice de l ’Empire fous
Hadrien met dans Y Illyrie dix-fept provinces ; &
celle de l’Empire, depuis Conftantin jufqu’à Area--
dius & Honorius, partage toute Y Illyrie en trois diocèfes
, celui de la Macédoine, celui de la D ac ie, &
celui de YIllyrie propre.
Arcadius retint pour lui tout ce qui étoit fournis
au préfet du prétoire d’Italie ; favoir la Macédoine
& la Dacie , ce qui formoit deux diocèfes ; l’empire
d’Occident eut pour fa part lediocèfe de Y Illyrie
propre , qui comprenoit les deux Pannonies, la Pa-
v ie , la Dalmatie, la Nofique Méditerranée , & la
Norique Ripenfe.
Chacun de-ces trois diocèfes avoit fon métropolitain
; celui de Ylllyrie propre ou occidentale étoit
l’évêque de Sirmich ; le fécond d iocèfe, ou la Dacie,
qui comprenoit les pays fitués er.trela Macédoine &
le Danube , avoit pour métropoleSardique ; le troi-
fieme diocèfe , qui portoit le nom de Macédoine,
comprenoit toute la Grece, & avoit pour métropolitain
l’évêque de Theffalonique.
La connoiffance de Ylllyrie , prife dans toute fon
étendue, eft très-néceffaire pour l’intelligence de
l ’Hiftoire eccléfiaftique, car fans cela on ne concevrait
point quel rapport il y avoit de la Theffalie ,
de l’Achaie & de l’Ifle de Crete , avec Ylllyrie , fi
on fe figurait feulement, fous le nom $ Illyrie, un
petit canton, tel que Ptolomée le repréfente dans un
coin du golphe Adriatique. (D . /.).
I LM, ( Géog. ) riviere d’Allemagne, qui prend fa
fource dans le comté deHenneberg, & q u i fe jette
dans la Sala au-deffus deNaumbourg.
II y a une autre riviere appellée Ilm ou lime, qui
àrrofe le duché de Brunfwick , & qui fe jette dans
laLeine.
' ALMEN lac d , \Geog.) lac de l’Empire Ruffien,
dans le duché de la grande Novogorod ; il après de
foixante werftes ou lieues Ruffiënnes dans fa longueur
du fud ait nord, & environ quarante dans fa
largeur, qui eft en général affez égale. (Z?. J. )
ILOIRES, (Marine.) Foy eçHlLOlRES.
ILMENT, fëéog.ygrand flëuye d’A fië, au royaume
de Perfe , qui fe jette dans l’Océan.
ILOTES , f. m. pL ( Hiß, anc. ) nom des efclaves
chez les Lacédémoniens. Quand ceux-ci commencèrent
à s’emparer du Péloponnefe, ils trouvèrent
beaucoup de refiftance de la part .des naturels du
pa ys , mais fur-tout des habitans d’Elos qui , après
s’être foumife , fe révolta contre eux. Les Spartiates
affiegerent cette place, la prirent, à diferétion, &
pour faire une exemple de fé vérité, en réduifirent
Cfl esclavage lçs häbiiaos ^ eux $£ tous leurs defeeni
n 1 . • — — is s u w m iH c u a u t r e s
les appellent, les Helotes étoient donc à Lacédémone
des efclaves publics, employés aux minifteres
les plus vils & les plus pénibles, & traités avec une
extrême rigueur ; mais les magiftratsles accordoient
quelquefois aux particuliers,à condition de les rendre
a la ville quand elle les redemanderait. On les
employait à la culture des terres & aux autres travaux
de la campagne. Dans des befoins preffans on
s en lervoità la guerre, & plufieursy ont mérité leur
1 erte par leur fervice. Dans les commencemens
on avoit fixe leur nombre, de peur qu’en fe multipliant
fis ne fuffent tentés de fe révolter ; & pa r cet-
te « d on 1 on expofoitles enfans quinaiffoient d’eux
au-delà du nombre fixé; mais cette loi inhumaine
dura peu ; du refte on en ufoit très-rigoureufe-
ment avec les Ilotes ; on les fuftigeoit cruellement &
lans raifon en certains tems de l’année feulement
pour leur faire fentir le poids de la fervitude ; on
aüoit même jufqu’à les tuer quand ils devenoient
trop gras, & on mettoit leurs maîtres à l’amende ,
comme les ayant trop bien nourris, & trop peu fur-
charges de travaux. Par une autre bifarrerie aufîï
condamnable, on les obligeoit à s’eny vrer à certains
Purs de fetes ; afin que les enfans fuffent par ce
ipe&acle détournés du vice de l’y vrognerie. Quelques
uns de ces Ilotes étoient pourtant employés à
des occupations plus honnêtes, comme à conduire
les enfans aux écoles publiques ou aux gymnafes,
& à les ramener. Ceux-ci etoient des efpeces d’affranchis,
qui ne jouiffoient pas néanmoins de tous
les privilèges des perfonnes libres, quoique par leur
bonne conduite ils puffent arriver à ce dégré de liberté
, puifque Lyfandre, Callicratidas, Gylippe
étoient ilotes de naiffance, & qu’en confédération de
leur valeur on leuravoit accordé la liberté.
IL S ,' ( Géog. ) riviere d’Allemagne, au couchant
de la Bavière ; elle a fa fource dans un lac des montagnes
qui féparent la Bavière de la Bohème , &
tombe dans le Danube à Ilftadt, vis-à-vis Paffaw;
elle produit des perles très-rondes & affez groffes !
au rapport de Wagenfeil. (D . J.)
ILSNA, (Géog.) riviere de Lithuanie, dans le
Palatinat de Breflici, qui fe jette dans le Bug.
IL S T , ELZ A , ( Géog. ) petite ville des Provinces-
Unies , dans la Frife, au W eftergoo, à deux lieues
du Zuiderfée, à quatre lieues de Leuwarden. ton s .
23. ,8. la t .\ y 3.
Quatre freres nommés Popma Aufone-, Sixte '
Tite & Cyprien , tous quatre nés à lif t , ont tous
quatre cultivé le même goût pour les Belles-Lettres,
cequi eft très-rare dans une:famille, & ont-tous
quatre eteauteurs; mais l’aine Aufone Popma paraît
s’être le.plus cliftingué par fon érudition, en qualité
de grammairien ; voy.e^ ; fiir ces ouvrages , Valere
André, Suffridus Pétri, Scioppius & Baillet.,(Z>./.):
IL STAD T , Iljladium , ( Géog. ) ville d’Allemagne
en Bavière, au confluent du Danube & déTIIls,
vis-à-vis-de Paffav. Long. 31. 15. lat. 48. 28.
ILU AN A T E R R A f (Hifl.nat.) nom donné par
quelques auteurs à une terre ferrugineufe que l’on
prétend être bonne contre lé feorbut. Wallerius
donne ce nom à une efpece de marne , ou à une
terre argilleufe, blanche, 4e la même nature que la
terre cimplée. Onn efa iyd’oiiluivientcenom.
ILURO , ( Géog. anc.) ancienne ville de l’Efpa-
gne Tarragonoife félon Pline , livre ix. & c’étoit
une ville de citoyens Romains ; c’eft préfentement
Mataro, au jugement de M. de Marca ; Ityro ayant
été détruite par les Mores, fut depuis rebâtie au
même heu,; on y trouva-des-débris d’anciennes pierres
avec des iofcriptiqns ; & qjq a tiré de fe6,jmines'
quaaÿtq
quantité de médailles d’or & d’argent au nom de
Vefpafien & de Titus. ( D . J. )
I M
IMAGE , f. f. en Optique, eft la peinture naturelle
& très-reffemblante qui fe fait des objets, quand
ils font oppofés à une furface bien polie. Voye^ Mi-
ROIR.
Image fignifie plus généralement le fpeâre ou la
repréfentation d’un objet que l’on v o it , foit par réflexion
, foit par réfra&ion. f^oye^ V ision.
C ’eft un des problèmes des plus difficiles de l’Optique
, que de déterminer le lieu apparent de Y image
d’un objet que l’on voit dans un miroir , ou à-travers
un verre. Foye^çe que. nous avons dit fur ce fujet
aux articles Apparent , Mir o ir , D io p t r iq u e ,
&c.
Image , ( Hijl. anc. & mod. ) fe dit des repréfen-
tations artificielles que font les hommes, foit en
peinture ou fculpture ; le mot d'image dans un fens
eft confacré aux chofes faintes ou regardées comme
telles. L ’ufage & l’adoration des images ont effuyé
beaucoup de contradictions dans le monde. L’héréfie
des Iconoclaftes ou Iconomaques, c ’eft-à-dire, brife-
images i qui commença fous Leon l’Ifaurien en 724,
remplit l’empire grec de maffacres & de cruautés,
tant fous ce prince, que fous fon fils Conftantin Co-
pronyme ; cependant l’églife grecque n’abandonna
point le culte d es images, & l’églife d’Occident ne le
condamna pas non plus. Le concile tenu à Nicée fous
Conftantin & Irenne , rétablit toutes chofes dans
leur premier état ; & celui de Francfort n’en condamna
les déçifions quépour une erreur de fait & fur
une fauffe verfion. Cependant depuis l’an 815 jufqu’à
l’année 855 , la fureur des Iconoclaftes fe ralluma en
Orient, oc alors leur héréfie fut totalement éteinte :
mais diverfes feftës, à commençer par les Petrobru-
fiens & les Henriciens l ’ont renouvellée en Occident
depuis le douzième fieçle. A examiner tout ce qui
s’eft paffé à cet égard, & à juger fainement des
chofes, on voit que ces feftaires & leurs fucceffeurs
ont fait une infinité de fauffes imputations à l’églife
Romaine , dont la doftrine a toujours été de ne déférer
aux images qu’un culte relatif & fubordonné
très-diftinû du culte de latrie , comme on le peut
voir dans l’expofition de la foi de M. Boffuet. Ainfi
tant de livres, de déclamations, de fatyres violentes
des miniftres de la Religion Prétendue Réformée,
pour prouver que les Catholiques romains idolâtraient
& violoient le premier commandement du
décalogue, ne font autre chofe que le fophifme que
les Diale&iciens appellent ignoratio elenchi. Ces artifices
font bons pour féduire des ignorans ; mais il
eft étonnant que l’efprit de parti ait aveuglé des
gens habiles d’ailleurs, jufqu’à leur faire hafarder de
pareils écrits, & à les empêcher de difeerner les
abus qui pourraient fe rencontrer dans le culte des
images, d’avec ce que l’Eglife en avoit toujours cru,
& d’avec le fond de fa do&rine fur; cet article.
Les Luthériens blâment lès Calviniftes d’avoir
brifé les images dans les églifes des Catholiques, &
regardent cette aâion comme une efpece de faCri-
lége , quoiqu’ils traitent les Catholiques romains
d’idolâtres, pour en avoir confervé le culte. Les
Grecs ont pouffé ce culte fi loin, que quelques-uns
d’entr’eux ont reproché aux Latins de ne pointpor-
ter de refpeû aux images; cependant l’églife d’Orient
& celle d’Occident n’ont jamais difputé que fur des
termes ; elles étoient d’accord pour le fond.
Les Juifs condamnent abfolument les images, &
ne fouffrent aucunes ftatues ni figures dans ieurs
maifons , & encore moins dans leurs fynagogues &
dans les autres lieux confacrés à leurs dévotions.
Tome FIII\
Les Mahométans ne les peuvent fouffrir non plus,
& c’eft en partie pour cela qu’ils ont détruit la plupart
des beaux monumens d’antiquité facrée & pro-
phane, qui étoient à Conftantinople.
Les Romains conferv-oient avec beaucoup de foin
les images de leurs ancêtres, & les faifoient porter
dans leurs pompes funèbres & dans leurs triomphes.
Elles étoient pour l’ordinaire de cire & de bois,
quoiqu’il y en eût quelquefois de marbre ou d’airain.
Ils les plaçoient dans les veftibules de leurs maifons,
& elles y demeuraient toujours, quoique la maifon
changeât de maître, parce qu’on regardoit comme
une impiété de les déplacer.
Appius Claudius fut le premier qui les introduifit
dans les temples l’an de Rome 259 , & qui y ajouta
des inferiptions, pour marquer l’origine de ceux
qu elles reprefentoient, auffi bien que les actions
par lefquelies ils s’étoient diftingués.
Il n étoit pas permis à tout le monde de faire porter
les images de fes ancêtres dans les pompes funèbres.
On n accordoit cet honneur qu’à ceux qui s’étoient
acquittés glorieufement de leurs emplois.
Quant à ceux qui s etoient rendus coupables de quel-
quës crimes, on brifoit leurs images.
Im a g e , (Belles-Lettres.) fe dit auffi des deferip-
tions qui fe font par le dilcours. Foyer D escript
io n .
Les imagesy fuivant la définition qu’en donne Lon-
gin, font des penfées propres à fournir des expref-
fio.ns, & qui préfentent une efpece de tableau à l’efprit.
Il donne, dans un autre endroit, à ce mot un fens
beaucoup moins etendu, lorfqu’il dit que les images
font des difeours que nous prononçons , lorfquepar
une efpece d enthoufialme, ou émotion extraordinaire
de l’ame, nous croyons voir les ebofes dont
nous parlons, & que nous tâchons de les peindre
aux yeux de ceux qui nous écoutent.
Les images, dans, la Rhétorique, ont un tout autre
ufage que parmi les Poètes. Le but qu’on fe propofe
dans la Poéfîe, c’eft l’étonnement & la furprife ;
au lieu que dans la profe, c’eft de bien peindre les
chofes, & de les faire voir clairement. Elles ont
pourtant cela de commun, qu’elles tendent à émouvoir
dans l’un & l’autre genre. Foye{ Po ésie.
Ces images ou ces peintures font d’un grand fe«
cours pour donner du poids, de la magnificence &:
de la force au,difeours. Elles l’échauffent & l’animent,
& quand, elles font ménagées avec a r t , dit
Longin, elles domptent, pour ainfi dire, & foumet-
tent l’auditeur.
On appelle généralement images, tant en éloquence
qu’en poéfie, toute defeription courte & vive
qui préfente les objets aux yeux autant qu’à l’efprit!
Telle eft dans Virgile cette peinture de la confterna-
tion de la mered’Euryale, en apprenant la mort de
fon fils:
Miferce calor ojfa reliquit,
ExcuJJi manibus radii , revolutaque penfa.
Æneid. IX-’
bu cette autre de Verrès par Cicéron : Stetit folea-
tus preetor populi romani , cum pallio purpureo, tunU
caque talari, mulierculâ nixus in littore /ou cette imai
ge de Racine dans Athalie :
De princes égorgés la chambre étoit remplie j
Un poignard à la main l'implacable Athalie
Au carnage animoit fes barbares foldats , & c .
Foye{ H^YPOTIP.OSÈ.
Image , (Gravure.) ilfe dit auffi de certaines ef-
tampespieufes,, ou autres, groffierement gravées.
C ’eft de-là que vient le fubftantif imager, ou marchand
d'images. On dit de ceux qui font curieux dft
B B b b