qui a déjà acquîté l’induit eft nulle, fuivant la pau*
line ou bulle de Paul III. -
Si l’ordinaire refufe de donner des profilions à
l’indu/taire, celui-ci doit s’adreffer aux exécuteurs
de l’induit. Voye^ EXÉCUTEURS DE l’in du lt 6*
Indult. (A )
INDURATION, f. f. ttrmc de Chirurgie, c eft une
des cinq terminaifons des tumeurs humorales. Voyei -<
Apostème. Quand les parties les plus fubtilesde
l’humeur qui forme une apoftème fe diffipent, les
parties les plus gtoflieres le durciffent, & l’apoftè-
me fe termine par induration ou endurciffement.
Cette terminaifon n’eft pas toujours defavanta—
geufe ; car lorfqu’on n’a pu obtenir la réfolùtion
d’une inflammation intérieure, il eft plus favorable
qu’elle fe termine par induration que de fappurer.
La caufe prochaine de l’induration eft 1 indolence
de la partie & la difpofition que les humeurs ont à
s ’endurcir ; les apoftèmes fitués dans les corps glanduleux
Sc dans le voifinage des articulations s’en-
durciffent aifément, parce qu’ils font formés ordinairement
par la partie blanche du fang qui eft fort
fufceptible d’induration.
Les caufes éloignées de Yinduration font l’application
indue des remedes répereuflifs Sc réfolutifs.
Voye{ PHLEGMES.
Lorfqu’on s’apperçoit, à la dureté de la tumeur
& à la diminution de la chaleur Sc de la douleur,
que la tumeur fe termine par induration, il faut
avoir recours aux émolliens. Voye^ S k i r r h e . ( T ) INDUS, f. m. ( Gcog. ) grand fleuve d’Afie qui
donne fon nom1 à l’Inde ; Pline dit que les habitans
le nommoient Sindus, Sc en effet fon nom moderne
e f t le Sinde. Voye^ S in d e . L 'Indus, félon Ptolomée,
prend fa fource au mont Imaiis, à quelque diftance
de celle du Gange, pourfuit fon cours vers le midi
occidental, & le Gange fe porte vers le midi oriental.
Pline dit que YIndus reçoit dix-neuf rivières,
dont la plus célébré eft l’Hydafpe. Arrien lui donne
deux embouchures ; mais il ne parle apparemment
que des deux grandes embouchures par lefquelles
ce fleuve étoit navigable , car Ptolomée lui en
donne fept, dont il marque les noms. (D . / .)
INDUSTRIE, f. f. ( Métaphyf ) YinduJIrie prife
dans un fens métaphyfique, e ft , fuivant M. Quef-
n a y , qui me fournira cet article, une faculté de
l’ame , dont l’objet roule fur les productions Sc les
Opérations méchaniqües; qui font le fruit de l’invention
, Sc non pas Amplement de l’imitation, de
l ’adreffe Sc de la routine, comme dans les ouvrages
ordinaires des artifans.
Quoique Yindujtàe foit fille de l’invention, elle
différé du goût St du génie. Le fentiment exquis des
beautés & des défauts dans les arts, conftitue le
goût. La vivacité des fentimens, la grandeur & la
' force de l’imagination, ÈaCtivité delà conception,
font le génie. L’imagination tranquille & étendue,
là pénétration aifée, la conception prompte, donnent
YinduJIrie. Ceux qui font fort induftrieux, n’ont
pas toûjoitrs un goût fûr, ni un génie élevé. Je dis
plus , des génies ordinaires, des génies peu" propres
à rechercher, à découvrir, à faifir des idées abftrai-
te s , peuvent avoir beaucoup d’indujlrie.
Ces trois facultés ne portent pas far le même objet.
Le goût difeerne les chofes qui doivent exciter
des fenlatioris agréables. Le génie, par fes productions
admirables, fournit des fenfations piquantes
& ïmprévûes ; mais ces fortes de fenfations, que
font naître le génie ou le goût, ne font point l’objet
de YinduJIrie. Elle ne tend qu’à découvrir, à expliquer,
à repréfenter les operations méchaniqües de
la nature, à trouver des machines utiles, ou à en
inventer de curieufes & d’intéreffantes par le merveilleux
qu’elles préfenteront à l’efprit.
Les facultés du goût, du génie & de Vindujlrit
exigent aufli divers genres de fciences pour en per-
feCtionner l’exercice. Le goût fe fortifie par l’habitude
, par les réfléxions, par l’efprit philofophique,
par le commerce des gens de goût. Quoique le génie
foit un pur don de la nature, il s’étend par la con-
noiffance des fujets qu’il peut peindre, des beautés
dont il peut les embellir, des caraCteres, des pallions
qu’il veut exprimer ; tout ce qui excite le mouvement
des efprits , favorife, provoque & échauffe le
génie. Uindujlrie doit être dirigée par la fcience des
propriétés de la matière, des lois des mouvemens
Amples & compofés, des facilités & des difficultés
que les corps qui agiflent les uns fur les autres peuvent
apporter dans la communication de ces mouvemens.
Uindujlrie eft l’ouvrage d’un goût particulier
décidé pour la méchanique , Sc quelquefois de
l’étude & du tems. Prefque toutes les differentes lumières
de YinduJIrie font bornées à des perceptions
fenfibjes, & aux facultés animales. (Z ) ./ .)
INDUSTRIE, (Droit polit. & Commerce.) ce mot
fignifie deux choies ; ou lè fimple travail des mains,
ou les inventions de l’efprit en machines utiles, relativement
aux arts & aux métiers ; YinduJIrie renferme
tantôt l’une, tantôt l’autre de ces deux chofes
, Sc fou vent les réunit toutes les deux.
Elle fe porte à la culture des terres, aux manufactures,
Sc aux arts; elle fertilife tout, & répand
par-tout l’abondance & la vie : comme les nations
deftruCtrices font des maux qui durent plus qu’elles,
les nations induftrieufes font des biens qui ne finif-
fent pas même avec elles.
En Amérique, la terre y produit naturellement
beaucoup de fruits dont on fe nourrit ; fi on laiffoit
en Europe la terre inculte, il n’y viendroit guere
que des forêts , des chênes, des pins, Sc autres arbres
ftériles. Ainfi pour faire valoir la terre en Europe
, il y falloir beaucoup de travaux, d’indujlricj
Sc de connoiffances ; car l’on voit toûjours marcher
d’un pas égal les befoins, YinduJIrie, Sc les connoiffances.
C ’eft pourquoi dans les états européens, l’on
doit extrêmement protéger, récompenfer les laboureurs
, Sc les hommes utilement induftrieux. La rai-
fon en eft évidente ; tout accroiffement dans la culture
, Sc toute indujlrie, multiplie les denrées, les
marchandifes, & attire dans l’état l’argent qui eft le
figne de leurs évaluations.
C ’eft une vérité ufée qu’il eft prefque honteux de
répéter ; mais dans certains p a ys , il y a des gens qui
t éludent les expédiens qu’on leur donne pour la faire
fructifier, Sc facrifient conftamiqent les principes de
cette efpece, aux préjugés qui les dominent. Ils ignorent
que les gênes impofées à YinduJIrie, la détrui-
fent entièrement ; Sc qu’au contraire, les efforts de
YinduJIrie qu’on encourage, la font ptofpérer mer-
veilleufement par l’émulation & le profit qui en refaite.
Bien loin de mettre des impôts fur YinduJIrie ,
il faut donner des gratifications à ceux qui auront le
mieux cultivé leurs champs, & aux ouvriers qui auront
porté le plus loin le mérite de leurs ouvrages.
Perfonne n’ignore coiûbién cette pratique a réufli
dans les trois royaumes de la grande Bretagne. On
a établi de nos jours par cette feule voie en Irlande,
une des plus importantes manufactures de toile qui
foit en Europe.
Comme la confommation des marchandifes augmente
par le bon marché du prix delà main-d’oeuvre,
YinduJIrie influe far le prix de cette main-d’oeuvre ,
toutes les fois qu’elle peut diminuer le travail, ou le
nombre des mains employées. Tel eft l’effet des
moulins à eau, des moulins à vent, des métiers, Sc
de tant d’autres machines, fruits d’une indujlrie pré-
cieufe. On en peut citer pour exemple les machines
inventées par M. de Vaucanfon, celle à mouliner
les
ïés foies connue en Angleterre depuis vingt ans, les
moulins à feier les-planches',' par lefquels fous l’inf-
peCtiori d’un feul homme, & le moyen d’un feul
a x e , on travaille dans une heure de vent favorable,
jufqu’à quatre-vingt1 planches de trois toiles de long ;
les métiers de rubans à plufieûrs navettes, ont encore
mille avantages. ; mais toutes ces chofes font fi
connues, qu’il eft inutile de nous y étendre. M. Melon
a dit très-bien , que faire avec un homme, par
le fecours des machines de YinduJIrie, ce qu’on- ferait
fans elles avec deux ou trois hommes, c’eft doubler.,
ou tripler le nombre des citoyens.
Les occafions,d’emploi pour les manufacturiers ,
ne connoiffent de bornes que celles de la confommation
; la confommation n’eri reçoit que du prix du
travail. Donc la nation qui pofledera la main-d’oeuvre
au meilleur marché, Sc dont les négocians fe
contenteront du gain le plus modéré , fera le commerce
le plus lucratif, toutes circonftances égales.
T e l eft le pouvoir de YinduJIrie, lors qu’en même
tems les voies du commerce intérieur & extérieur
font libres. Alors elle fait ouvrir à la confommation
des marchés nouveaux , Sc forcer même l’entrée de
ceux qui lui font fermés.
Qu’on ne vienne plus objeCter contre l’utilité des
inventions de YinduJIrie, que toute machine qui diminue
la main-d’oeuvre de moitié, ôte à l’inftànt à
la moitié des ouvriers du métier, les moyens de fub-
ïifter ; que les ouvriers fans emploi deviendront
plutôt des mendians à charge à l’état, que d’apprendre
un autre métier ; que la confommation a des bornes
; de forte qu’en la fuppofant même augmentée
du double, par la reflburce que nous vantons tant,
elle diminuera dès que l’étranger fe fera procuré des
machines pareilles aux nôtres ; enfin, qu’il ne reftera
au pays inventeur aucun avantage de les inventions
Uindujlrie.
Le caraCtere de pareilles objections eft d’être dénuées
de bon fens & de lumières ; elles reffemblentà
celles que les bateliers de la Tamife alléguoient contre
la conflruCtion du pont de Weftminfter. N’ont-
ils pas trouvé ces bateliers de quoi s’occuper, tandis
que la conflruCtion du pont dont il s’agit, répan-
doit de nouvelles commodités dans la ville de Londres
? Vaut-il pas mieux prévenir YinduJIrie des autres
peuples à fe lervir de machines, que d’attendre
qu’ils nous forcent à en adopter l’ufage, pour nous
conferver la concurrence dans les mêmes marchés ?
Le profit le plus sûr fera toûjours pour la nation qui
aura été la première induftrieufe ; & toutes chofes
égales, la nation dont YinduJIrie fera la plus libre,
fera la plus induftrieufe.
Nous ne voulons pas néanmoins defapprôuver le
foin qu’on aura dans un gouvernement de préparer
avec quelque prudence l’ufage des machines induftrieufes,
capables de faire fubitement un trop grand
tort dans les profeflîons qui emploient les hommes;
cependant cette prudence même n’eft néceffaire que
dans l’état de gêne, premier vice qu’il faut commencer
par détruire. D ’ailleurs, foit découragement
d’invention, foit progrès dans les arts, YinduJIrie
femble être parvenue au point, que fes gradations
font aujourd’hui très-douces, & les fecouffes violentes
fort peu à craindre.
Enfin, nous concluons qu’on ne fauroit trop protéger
YinduJIrie, fi l’on confidere jufqu’oii fes revenus
peuvent fe porter pour le bien commun dans
tous les arts libéraux & méchaniqües ; témoin les
avantages qu’en retirent la Peinture, la Gravûre ,
la Sculpture, l’Imprimerie , l’Horlogerie, l’Orfèvrerie
, les manufactures en fil, en laine , en foie,
en o r , en argent ; en un mot, tous les métiers Sc
toutes les profeflions. ( D . J. )
* INDUT , f. m, ( Liturg. ■ & Rubriq. ) c’eft un
Tome V III,
de ces clercs revêtus d ’une aube Sc d’une tunique
qui afliftent à la meffe le diacre & le foûdiacre. Ce
terme ëft d’ufage dans l’églife de Paris.
* INÉBRANLABLE, adj; ( Gramm. ) il fe prend
au phyfique & au moral ; qui ne peut être ébranlé.
On dit. ce mur eft inébranlable ; les vagues frappent
en vain les rochers, ils demeurent inébranlables ; cet
homme eft inébranlable dans fes réfolutions. Cette
qualité eft un effet de caraCtere ou de réflexion :
le ftoïcien demeurerait inébranlable au milieu des
ruines du monde 1 J i fraclus illabatur orbis, impayé-
dum ferlent ruince.
* INEFFABLE , adj. ( Gramm, ) qu’on n’entend
point, dont on n’a nulle idée , dont on ne peut parler.
Il fe dit des attributs de D ieu , des myfteres de
la Religion, des douceurs de la vie future, Sc de la
vifion béatifique. Dieu s’appelle quelquefois par empli
a fe Y ineffable.
* INEFFAÇABLE, adj. ( Gramm. ) qu’on ne peut
effacer ; il fe dit au phyfique & au moral : une tache
ineffaçable ; un caraftere ineffaçable. Voyeç Effacer.
INEFFECTIF, voyc^ Effectif.
INEFFICACE, voye^ Efficace.
■ INÉGAL, adj. ( Gramm. ) qui eft plus grand
ou plus petit qu’un autre ; il fe dit au phyfique & au
moral, des chofes Sc des perfonnes.
Ces grandeurs font inégales ; ce chemin eft inégal y
c’eft-à-dire qu’il n’eft pas plein Sc uni; ils fe font battus
à forces inégales.
‘ Il eft d’un cara&ere inégal ; le commerce des perfonnes
inégales e ft très-inçommode ; elles vous ramènent
fans ceffe fur vous-mêmes, Sc l’on fe tourmente
à chercher en foi le motif du changement qu’on apr
perçoit en elles;
INÉGALITÉ, f. f. terme fort en ufage dans VA-
Jlronomie pour defigner plufieurs irrégularités qu’on
obferve dans le mouvement des planètes.
On verra dans Y article Optiq ue , en quoi confifte
Yinégalité optique du mouvement des planètes ; inégalité
qu’on nomme ainfi pour la diftinguer de Yinégalité
réelle, le mouvement des planètes n’étant
point uniforme. On trouvera aux articles Lunes ,
Syzygies , Quadratures , &c. les différentes inégalités
du mouvement de la lune.
Le mot inégalité eft principalement d’ufage en
parlant des mouvemens des fatellites de Jupiter. On
y diftingue deux inégalités principales ; la première ,
qu’on a remarquée dans le mouvement des fatellites,'
ou ce qui eft la même chofe, dans le retour de ces
fatellites à l’ombre de Jupiter, dépend de l’excentricité
de l’orbite de Jupiter. Elle produit une équation
tantôt additive, tantôt fouftraftive, dont la
plus grande monte à 3 9 '8 " pour le premier fatel-
lite , & pour les trais autres à i h 18; 3 5 " ; deux1»
38 ' i j " j ; fix h 10 ' 16 " ÿ . Cette première inégalité
dépendante de l’excentricité, doit répondre, à la
plus grande équation du centre de Jupiter, laquelle
étant de 5d 31 ‘ j , lorfque cette planete fe trouve
dans les moyennes diftances, il faut néceffairement
que chaque fatellite parcoure dans fon orbe un arc
de pareille grandeur, lorlqu’il s’agit de réduire les
conjonctions moyennes aux véritables.
Il y a une autre inégalité, qu’on appelle féconde
inégalité ; elle eft la même pour tous les fatellites , Sc elle dépend du mouvement fucceflif de la lumière.
Ce mouvement fait que les éclipfes des fatellites
de Jupiter paroiffent arriver plus tard lorfque
Jupiter eft en conjonction, que lorlqu’il eft en oppo-
fition avec la terre; parce que dans la conjonction
de Jupiter la lumière des fatellites a tout le diamètre
de l’orbe de la terre à traverfer de plus que dans
l’oppofition. Voye{ Lumière.
Cette inégalité, lorfqu’elle eft la plus grande qu’il
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