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dont la couleur reffembloit à celle du foie. Ori croît
que c’étoit une mine de fer affez pauvre : quelques
auteurs ont cru que ce nom avoit été donné à une
efpece de marne. Quelques naturaliftes de la Suiffe
entendent par hépatite, une. èfpece de terre argil-
leufey qüi a laconfiftence d’une pierre tendre. ( ^ )
HÉPATITE, (Medeçine. ) «Va-rmç, hepatitis, c’en
un terme reçu parmi les Médecins, pour defigner
l’inflammation du foie, & même en général, félon
quelques-uns, toute affe&ion aiguë de ce vifcere.
Les anciens étaient dans l’ufage d’ajouter la ter-
minaifon itis, au nom de la partie affeâée, pour
former celui de la maladie de cette même partie ;
ainfi ils fe fer voient des motsp hrenitis, pleuritis,
nephritis, arthritis, pour fignifier leslefionsde fondions
du cerveau , de la plèvre, des reins, des articulations
, 8c particulièrement l’état d’inflammation
de ces parties...
Comme les arteres qui portent le fang au foie
font peu confiçlérables, en comparaifon du volume
de ce vifcere, & que le fang qui efl porté dans fa
fubftance par le tronc de la veine-porte , a un mouvement
très-lent, attendu qu’il n’a que celui qu’il
tient du fang des veines du bas-ventre, qui concourent
à le former, & qu’il ne participe que d’une maniéré
très-éloignée à l’adion impulfive du coeur 8c
des artères ; il fuitde-là que la véritable inflammation
du foie ne doit pas être bien commune, 8c que
.ce vifcere. doit être bien plus fufceptible des vices
qui établiffent les maladies chroniques, tels que les
obftrudions qui doivent par conféquent y être d’une
nature plus-difficile à détruire , que dans toute autre
partie. Ce font ces confidérations qui ont déterminés
de célébrés médecins à penfer que fi l’inflammation
du, foie ne doit, pas être rangée parmi les
êtres de raifon , on doit tout au-moins convenir que
c ’eft une efpece de maladie aiguë qui le préfente
très-rarement dans la pratique de la Medeçine. Tel
eft le fêntiment d’Hoffman, entre autres auteurs
de grande réputation, qu’il a établi dans une dif-
fertation à cet effet, de hepatis inflamtnatione verâ
Tari (Jim â , fpuriâ frequentijjîmâ y Opufc. Pathol, prac-
tic. de cod. I I . dijfert. viij.
Cependant, comme il ne laiffe pas d’y avoir des
obfervations anatomiques, par lesquelles il confie
qu’il s’eft fait quelquefois des amas de matière purulente
dans la fubftance du foie, qui nepouvoient
être attribués à des métaftafes, mais à l’effet des'
fymptomes qui avoient donné lieu avant l’infpe-
dion anatomique , de juger que ce vifcere étoit af-
fedé immédiatement d’inflammation; il n’eft pas
poffible de fe refufer abfolumenr à le regarder comme
fufceptible de cette forte d’affedion.
Ainfi les praticiens qui font mention de l'hépatite,
la diftinguent principalement en tant qu’elle peut
avoir Ion fiege dans la partie concave ou dans la
partie convexe du foie. Les lignes auxquels on re-
connoît la première efpece, font le hocquet, la toux
feche , la refpiration gênée , les naufées, le vomif-
fement, la cardialgie, lardeur 8c la douleur fixe
que le malade reffent fous le fcrobicule du coeur, du
côté droit, 8c la conftipâtiô.n , la fievre, la fo if, 8c
les anxiétés qui la fuivent. La plupart de ces fymptomes
doivent être attribués au rapport qui fe
trouve entre la partie affedée, le diaphragme 8c
l ’eftomac ; ce qui pourroit faire confondre l’inflammation
de ce dernier organe, avec celle de la partie
du foie dont il s’agit ; fi on ne diftinguoit celle-là
en ce" que les douleurs 8c la dilpofition au vomiffe-
ment (ont conftamment augmentées par le contad
8c le poids des alimens à mefure qu’ils font reçus
dans l’ ëftômac ; ce qui n’a point lieu relativement
au foie.. La fievre 8c la foif font une fuite de la douleur
ou des digeftions 8c des fecrétions viciées,
c.onféquemtnent aux; vices préétablis dans le foie ,
qui l’ont difpofé à; l’inflammation; : La conftipation
dépend de ce que l’irritàt-ion inflammatoire fe communiquant
aux conduits de la bile dans les inteftins,
le cours de ceffiuide qui y forme un clyftere naturel,
en eft gêné, 8c ne cOule que peu ou point du tout
dans le canal inteftinal ;• d’où fuit..foirvent le reflux
de la bile dans lamaffe du fang ; ce qui devient une
caufe d’idere , de dégoût; ce qui rend les urines
jaunes, &c. Voyt^ Jaunisse.
L’inflammation à la partie concave du foie fe di-
ftingue principalement par une douleur gravative
8c comme pungitive, le long des fauffes côtes du
côté drbit, avec un fentiment de conftridion dans
le bas de la poitrine du, même côté , accompagné
de tou x, de gêne dans la refpiration fans hocquet ,
8c de fieyre continue ; en forte que ces différens
fymptomes donnent à cette forte dé hépatite les apparences
d’une inflammation dans les parties inférieures
de,.laplevre, qui en diffère cependant ; parce
que dans celle-là l ’embarras dans la refpiration 8c
la fievre font moins confidérablès, 8c que la douleur
fe fait fentir aurdeffous.du diaphragme: d’ailleurs
la pleuréfie fe diffipe plus aifement, 8-c fe termine
ordinairement .le-plus tard au feptiemë.jour ;
au lieu que V hépatite eft ïe plus, fou vent très-lente
dans fes. progrès.,\8c fur-rtout dans le cas où elle
prend une mauvaife tournure 8c qu’elle dégénéré:
en abfcès.
Dans l’une & l’autre efpece d'hépatite, les malades
des comprenions ne peuvent fe dteonuilro cuoreuucfheéss qfuuri leens rcéôftuélste, nàt c paouufer
ldae' sp afrutifefo acfafteidoénes ,, oquu’ opcacr alfai oraninfeo nl da esp teifraaniltleeumr enexs ,
traordinaire du foie fufpendu au diaphragme ; ce qui eft bien différent des fymptomes qui empêchent
atéusf,l ï fl'eosy pelçe Purétiques de fe tenir couchés fur les côleurésie.
'On diftingue auffi les douleurs qui accompagnent
l’inflammation du foie , de celles qui font la colique
proprement dite, par les fymptomes qui intéreffent
la refpiration dans celle-là, 8c qui ne fe trouvent
point dans celle-ci, non plus que dans l’inflammation
des mufcles du bas-ventre à la région épiga-
ftrique, qui peut auffi en impofer d’abord pour une
hépatite, mais dont on fait la différence par la pul-
fation 8c la tumeur qui fe font fentir dans cette région
, dont l’on ne peut pas s’appercevoir dans Yhé-
patite y à caufe des parties intermédiaires ; à moins
que le volume du foie ne s’étende beaucoup au-
deffous des côtes, 8c que la tumeur particulière n’y
foit bien confidérable ; mais dans ce cas on la fent
toûjours profonde ; ce qui n’a pas lieu par rapport
à celle des mufcles , qui fe prefente toûjours plus
au-dehors avec une pulfation plus fenfible.
Les caufes de l’inflammation au foie font en général
les mêmes que celles qui peuvent produire
l’inflammation dans toute autre partie ; mais on diftingue
particulièrement les contufions, les chûtes
fur l’hyppochomjre droit, qui portent leur effet fur
ce vifcere ; une grande abondance de graiffe qui
enveloppe les autres vifceres du bas-ventre, lorf-
qu’elle fe met en fonte par une fuite de mouve-
mens, d’exercices violens, qui charge de ce fuc
huileux devenue rance, acrimonieux, le fang de la
veine-porte; l’atrabilë dominante, des matières
purulentes répandues dans la maffe des humeurs ,
& déterminées vers les vaiffeaux du foie, lesem-
plaftiques irritans, les ventoufes appliquées à la
région hypochondriaque droite.
La dilpofition des vaiffeaux qui fe diftribuent à
ce vifcere 8c les obfervations anatomiques, déterminent
à attribuer principalement à l'antre hépatique
% . les inflammations de la partie convexe du
fo ie ,
foie, & à la veine-porte, celles de la partie conlceanvse
, :l ad faienvsr ec eplllue-sl àa rldeesn ftyem qputeo dmaenss fcoenllte -pcliu.s vioL'hépatite
en général eft toûjours un mal très-dangereux,
& qui fait le plus fouvent périr les malapdleuss
: l’pinluflsa mlam fiaetviorne eqfut i clo’ancfcidoémrapbalgen, e& e ftt ieanrdt ednet ela
nature de l’éréfypele ; cependant on obferve dans
tmoiunse ledsif fciacsil eqmueen tc petatre lafo rrétfeo ldu’tiinofnla :m mcea qtiuoin n fee p teeurt
mmêamtoeir ea vao firo nli efuié gqeu ed aqnus alensd l’engorgement inflamarteres
hépatiques ; mais
ploorrftqeu ,’ iill ap efuotn afirérgive'e dr aqnus’ illes sf era dmégeaourgxe ndte plaar veerrineue-r
dfeen lti elau mdaantisè rlees d c’uonla ftlouixre hsé dpea tilqau bei.l e, 8c y fournif- Voye^ Hépatique
{flux. ) Mais il y a plus à craindre encore que
pl’éinrfilra amum traotiiofine mnee toouu ranue qàu laat rgièamnger ejonuér ; dcee laq umi afalait
drhiee :o mu aeins ealblefc dèésg, édnoénrté l ap lmusa ctioèmrem su’énvéamcueen tq eune lsqkuier-
fois par la voie des Telles ; ce qui eft le moins défavorable
; ou elle fe répand dans la capacité du bas-
pvreondtruei r;e cdee sq eufif eftasi tt ruèns-ef âfochrteeu dx’ efumr pleyse mvifec, eqruesi qpueu’ilt mafafeffdee ;d eosu hlau mmeautirèsr e, &de sl’’eanbf fcéèps aerfet peonfrutéiete dpaanrs llaa
cvaosie, Ydes crachats ou des urines. Dans ces différens fomptihoénp aotuit e conduit à la fie vre hedique, à la con- à l’hydropifie ; les urines abondantes
8c l’hémorrhagie par la narine droite , font regarrdoéesn
ccoetmnmenes ddees fignes très-favorables dans les com- Yhépatite : mais le fréquent hocquet
dans cette maladie eft toûjours un très - mauvais
ligne , félon l’obfervation d’Hyppocrate, Aphor.
xvij.Jecl. y. 8c celle de Foreftus, lib. X IX . obj'. 8. Le traitement de cette inflammation eft le même
terne gméanléardaile qinufel acmelmuia tdoei rlea. pVloeyueré^ fIie ou de toute aunflammation
Pleurésie , &c. Il faut toujours tendre à favori-
fer la réfolution par les antiphlogiftiques favonneux
énmitroelulixe n; tfeusr,- torueft olleust iavpepsl ifcuart iloen sc,ô lteés afoffme.ednét,a tpioeuns
vinednitc êattrieo nem, pplaorytiéceusl iuètrielemmeennt td paonus r lfea tciasfsa oirùe à cette Yhépa*
titc a fon fiége dans la partie du foie qui répond
aux hypochondres. Si on ne peut pas empêcher la
ffounp pcuoruartsi opna r dlea fveo fiea idree,s f&el lqeuse, olan mdoaitti fèareir ep ruefnanceè
ddéetpetriffiafns,n epso, udre ccolyrrfitgeerer sl aé mquoallliiteén sa,c mrimucoinlaigeuinfèeu dxe
qceut’teel lme apteiuètr ep, r8ocd eumirpeê cdhaenrs leles imcapnraelf fiinotnesf tninuaifli.b leSsi
cdeiuttreé tmiqauteiès raed eofut cpifofratnése cpoanrv liae nvnoeien td ;e s8 cu frii neellse, sl’eés
panche dans la cavité du bas-ventre, il n’y a pas
ld’e’amuptryee mmeo y, etnel.ldee qlu’e’enl lteir edro iqtu eê trpea rp lr’aotpiqéuraéteio nda dnes ce cas. Voyc{ Empyeme.
Si l’abfcès le forme de maniéré à pouvoir y atotenin
tdernet ed eds’ epna rftaieirse e xl’toéuriveeurrteusr ed efé llao rné gleiosn r dégul éfos ied e l’art. /'byeç ABSCÉS.
tioSni ,l ’iiln ffalaumt fme ahtâiotenr ddu’y f oaipep foer tteerr mreimnee dpea ar vl’ainndt uqruae
le mal foit devenu incurable , en fuivant les indicatsikoinrrsh
pe rdeefcs rvitiefcse, rpeosu, rl odréfqtruu’iirlse cfeosm ombfetnrucedniot nà sf e8 fco lre
m( er. Voye^ Obstruction , Skirrhe , Foie. Ptyfiol. & Pathol. ) VlSCERE.
ni* e du foie par l’anneau, fd. ef . lt’oermmbe ildiec .C Qhiuruerlqguiee, sh aeurteurs
ont rapporté-des exemples particuliers de la
(umeu^fcrmeeà l’ombilic par la préfence d’une por. ]
tion du petit lobe du foie : je l’ai vû à un enfant qui
venoit de naître. Ç ’etoit un vice de conformation.
La tumeur étoit du volume d’un gros oe uf de poule,
circonfcrite, d un rouge brun , recouverte d’une
membrane qui étoit effedivement la membrane externe
du foie. La bafe de la tumeur avoit moitié
moins de volume que fa maffe. L’enfant ne parut
fouffrir aucun dérangement dans la moindre de fes
ronchons par la préfence de cette tumeur. Lorfqu’au
bout de quelques jours le cordon ombilical qui par-
toit de deffous cette tumeur fut féparé, la fage-femme
effaya de le faire tomber par une ligature qui en érran-
gloit le pédicule. L’enfant témoigna par fes cris la
douleur que cette opération lui caufoit : on coupa la
ligature. L enfant me fut préfenté quelques jours
après ; la tumeur me parut farcomateufe, indolente
& ne produifant aucun accident ; je confeillai fort
qu on n’y f ît ni remedes, ni opération. Un chirurgien
crut appercevoir une fluéluation dans le centre de
cette tumeur ; il l’entama par l’inftrument tranchant î
mais le fang pur qui fortit en affez grande quantité ’
I empêcha de faire plus qu’une fcarification, dont il
eut affez de peine à arrêter l’hémorrhagie. L’enfant
mourut au bout de quelques jours, fans que cette opération
y ait contribué. Le cadavre a été ouvert 8c
les parties préfentées à l’académie royale dè Chirurgie.
On a vû que par un vice de conformation
en cet enfant, le foie par une portion de fon petit
lobe, faifoit la tumeur de l’ombilic ; tumeur qui en
effet ne devoit admettre ni opérations ni remedes*:
HÉPATOSCOPIE, f. f. (.Divinat.) genre de divination
qui avoit lieu chez les payens , par l’inf-
peéhon du foie des viélimes dans les. facrifices : ce
mot eft compofé de »ttxtoç, génitif de wap-f foie , &
de &y.07rta> y je confidere.
Le cas de viélimes trouvées quelquefois fans
coeur qu fans fo ie , qu’on avoit fans doute l’art dé
faire dilparoitre, donna lieu à une queftion curieufo
de la part de ceux qui croyoient la réalité de la divination
: ils demandoient quelle étoit la caufe de fi
étranges phénomènes. La réponfe des arufpices étoit
que les dieux mêmes faifoient ce miracle tout d’un
coup, en annihilant ces parties au moment du facri-
fice , pour le faire correfpondre aux conjon&ures
des téms 8c en donner des lumières éclatantes au
facrificateur. Mais les Philofophes fe moquoient d®
cette folution comme contraire aux principes de la
bonne phyfique, penfant qu’il étoit abfurde d’imaginer
que la D ivinité pût annihiler, réduire à rien
une chofe auparavant exiftente, ou former quelque
chofe de rien. {D. ƒ.)
* HÉPATUS, f. m. ( Iclhiologie.) gros poiffon de
mer dont la figure 8c la couleur femblables à celles
du foie humain l’ont fait nommer hepatus. Il a l’écaille
rude, le mufeau court, les dents en f c ie , l’oeil
grand , la queue étendue , large 8c marquée d’une
tache noire, & la tête garnie, en-dedans de deux
petites pierres. Il eft ftupide. S a chair ni tendre ni
dure peut fe manger. On attribue une vertu aftrin-
gente aux pierres qui fe trouvent dans fa tête ; elle*
reflèrrent le ventre 8c pouffent par les urines.
HÉPHESTIÉE, f. f. {Antiquité) fête folennelle
des Athéniens, en l’honneur de Vulcain. Vous trouverez
la defcription des cérémonies & des jeux de
cetté fête, dans Potter, Archoeol. Grcec. lib. II. c. xx.
itolrnp. I.l p. 3■9 0 . Poyez auffi Lampadophories. HÉPHOESTITE, f. î.{Hift. nat. Litholé) Les anciens
dônnoient ce nom à une pierre rougeâtre dont
ils formoiènt des miroirs concaves au moyen def-
quels ori pouvoit mettre le feu à des matières fe*
ches 8c combuftibles, cotnme on fait aujourd’hui à
l’aide des verres ardens. C e ft de cette propriété qu®