interruption dans les grands chemins, les villes, les
•bourgs & les villages-, des allées & des avenues
d ’arbres tirées au cordeau, taillées de toutes les
maniérés 6c bien mieux foignées que ne font les
avenues des palais des rois. Les bourgs 6c les villes
fe touchent prefque 6c paroiffent bâties de l’année.
C e qu’on appelle villages en Hollande, feroit nommé
ailleurs des villes ou des bourgs magnifiques : prefque
tous ont leur églife , leurs magiftrats, leurs foires
annuelles , leurs maifons pour les orphelins , &
beaucoup de droits & de commodités que n’ont pas
plufieurs villes de France. D ’ailleurs tout le pays
eft couvert de maifons de campagne , qui loin de
rien rapporter aux propriétaires, coûtent beaucoup
pour l’entretien.
Les impôts y font fort grands, parce qu’ils font
■ néceflaires pour fubvenir aux frais immenfes de
l ’entretien du pays contre la mer, ou contre les projets
des puifiances voifines : mais chacun y eft
maître de fon bien. La monnoie y eft invariable , 1e
commerce libre, 6c c’eft le plus folide appui de la
province. La religion proteftante y eft la dominante ,
mais on y toléré toutes les religions du monde.
Ce pays fi beau 6c fi fage effuie, comme les autres
des révolutions qui le minent infenfiblement,
6c qui lui font perdre cette fplendeur brillante dont
il jouiffoit au commencement de notre fiecle.
La Hollande défigne quelquefois les Provinces-
Unies : mais comme il ne convient pas dans cet Ouvrage
de confondre une partie avec le tout, voye^ Provinces-Unies. (D . J.) Hollande ( la nouvelle) , Géogr. on a donné ce
nom i° . à un vafte pays des terres auftrales, au fud
tie l’île de T imor, en-deçà 6c au-delà du tropique du
capricorne : z°. à unpetit pays de l’Amérique fepten-
trionale, fur la côte d’orient, au midi de la nouvelle
Angleterre ; cette nouvelle Hollande a perdu fon
n om , elle appartient à la Grande-Bretagne, qui a
étendu fa domination le long de cette cô te , 6c a
effacé les traces de pofleflion que les autres peuples
y avoient laiffées : 30. à une petite contrée au nord
de l’Europe, le long du détroit de Heigatz ; mais ce
dernier nom n’exifte plus que dans de vieilles cartes.
Les habitans de la côte de la nouvelle Hollande,
qui eft au fud de l’île de T imor, à 15 degrés 16 minutes
de latitude méridionale, méritent bien nos regards
, parce que ce font peut-être les gens du monde
les plus miîérables , 6c ceux de tous les humains
qui approchent le plus des brutes. Us font grands,
droits 6c menus ; ils ont les membres longs & déliés,
la tête grofle, le front rond , les foureils épais;
leurs paupières font toujours à demi fermées, ils
prennent cette habitude dès leur enfance, pour garantir
leurs yeux des moucherons qui les incommodent
beaucoup ; 6c comme ils ouvrent rarement les
yèux , ils ne fauroient voir de loin, à moins qu’ils
ne lèvent la tê te , c.omme s’ils vouloient regarder
quelque chofe au-deflus. d’eux.
Us ont le nez gros, les levres groffes, & la bouche
grande ; ils s’arrachent apparemment les deux
dents du devant de la mâchoire fupérieure, car elles
manquent à tous, tant aux hommes qu’aux femmes,
•aux jeunes 6c aux vieux ; ils n’ont point de barbe;
leur vifage eft lon g , d’un afpeft très-defagréable,
fans un feul trait qui pûiffe plaire ; leurs .cheveux ne
font pas longs & liftes, comme ceux de prefque tous
les Indiens, mais.ils .font courts, noirs & crépus,
comme ceux des negres de Guinée.
Us n’ont point d’habits, mais feulement un morceau
d’écorce d’arbre? attaché au milieu du corps
en forme de ceinture , avec une poignée d’herbes
longues au milieu. Us n’ont point de maifons, ils
couchent à l’air fans aucune couverture , 6c n’ont
pour dit que la terre ; ils demeurent en troupes de
vingt ou trente hommes, femmes & enfans, tous
pêle-mêle. Leur unique nourriture eft un petit poif-
ion qu’ils prennent en faifant des refervoirs de
pierre dans de petits bras de mer. Enfin ils n’ont ni
pain, ni grains, ni légumes. Dampier, qui y pafla
en 1700, fait, dans fon voyage aux terres auftrales ,
un détail de ce qu’il put voir dans les endroits de
ce pays où il aborda. J’en ai tranfcrit cet extrait
du tome I I I . de U lift, natur. de l'homme, par M. de
Buffon. Les Hollandöis découvrirent cette nouvelle
Hollande des terres Auftrales en 1644, mais ils n’y
firent point d’établiflemens. (D . J.)
HOLLÄNDER , v . a£t. (.Papetier.) il fe dit des
plumes à écrire ; c’eft les paffer fous la cendre chaude
, afin de les dégraifler, les durcir 6c les arrondir.
* HOLLANDILLE, f. f. (Commerce.) toile qui fe
tire de Hollande , & qu’on fabrique auflî en Siléfie.
* HOLLANS , f. m. pl. ( Commerce.) baptifte qui
fe fabrique en Flandres, & qu’on envoie en Efpagne,
d’oii elle paffe aux Indes,
HOLLENBOURG , (Géogr.) ville d’Allemagne
dans la bafle Autriche, près de Crems.
HOLLI, f. m. (Hift. nat.Botan.) efpece de réfine
qui découle d’un arbre qui croît dans la nouvelle
Efpagne, que les Américains nomment holqualuul
ou chilli. Cet arbre a une écorce unie & lifte ; fon
bois eft tendre 6c d’une couleur rougeâtre ; il porte
des fleurs blanches 6c un fruit femblable à une noi-
fette, d’un goût amer. Quand on fend fon écorce, il
en fort un fuc qui eft d’abord blanc 6c laiteux, mais
qui devient avec le tems brun & noir. Ce fuc ou
cette réfine fortifie l’eftomac & appaife le cours de
ventre : on en prend avec le chocolat.
HOLLIN, ( Gèogr.) ville 6c fortereffe de Suede ,
fur la côte méridionale de l’île d’Aland, avec un
port.
HOLM, (Géogr.') c’eft ainfi qu’on nomme en Suede
, en Danemarc, & dans d’autres pays du nord,
le chantier où l ’on travaille à la conftruûion des navires.
Ainfi les noms des villes qui fe terminent par
holm annoncent un port de mer.
HOLOCAUSTE, f. m. (Hift. anc.) facrifice dans
lequel la viftime étoit entièrement confumée par le
feu , fans qu’il en reliât rien , pour témoigner à la
divinité qu’on fe dévouoit totalement à elle. Dans
les facrifices faits aux dieux infernaux, on n’offroit
que des holocauftes , on brûloit toute l’hoftie, 6c on
la confumoit fur l’autel, n’étant pas permis de manger
rien de ces viandes immolées pour les morts. Les
anciens q ui, félon Hygin & Héfiode, faifoient de
grandes cérémonies aux facrifices, confumoient les
viélimes entières dans le feu ; mais les pauvres n’étant
pas en état de fubvenir à cette dépenfe, Pro-
méthée, dit-on, obtint de Jupiter qu’il fût permis de
ne jetter qu’une partie de la viélimè dans le feu, &
de fe nourrir de l’autre. Pour donner lui-même l’exemple
6c établir une coûtume potfr les facrifices,
il immola deux taureaux , 6c jetta leur foie dans le
feu : enfuite féparant les chairs des o s , il en fit deux
monceaux, mais fi artiftement difpofés 6c fi bien
couverts des peaux, qu’on les auroit pris pour deux
taureaux. Jupiter invité par prométhée à choifir
l’une des deux parts, s’y trompa, prit celle qui n’é-
toit compofée que d’o s , & depuis ce tems-là la chair
des viftimes fut toûjours mife a part pour ceux qui
facrifioient, & les os brûlés en l’honneur des dieux.
Malgré cette fi&ion, qui faifoit plus d’honneur à la
pénétration de Prométhée.qu’à celle de Jupiter, il eft
certain qu’il y a eu des tems 6c des lieux où l’on brûloit
la viftime toute entière, & que Yholocaufte a.pris
de-là fon nom, o*oç, tout, 6c xam , je brûle. - (G)
HOLOGRAPHE, f. m. (Jurifprud.) on appelle
difpofition holographe celle qui eft entièrement écrite
fit fignée de la main de celui qui l’a faite ; cette
qualification s ’applique principalement aux tefta-
mens qui font entièrement écrits 6c fignés de la
main du teftateur. Foye{ T estament olographe.
(A )
H O , LO LO , LO LO , f. m ..(Vénerie.) cri du valet
de limier, le matin quand il va au bois: c’eft ainfi
qu’il excite fon chien à tirer devant & fe rabattre des
bêtes qui pafferont ; il traîne beaucoup la çjerniere
fyllabe.
* HOLOMETRE, f. m. (Gépmji.) infiniment de
Mathématiques dont on fe l'ert pour prendre toutes
fortes de hauteurs, tant fur la terre qu’au ciel : il eft
.compofé de trois réglés mobiles ; leurs -ouvertures
6c leurs pofitions donnent les -trois angles à la fois.
* HOLOSTEÖN, f. m. (Icïhiol.) poiftonilu Nil ;
il eft long d’un pié ou envir'on, d’une forme pentagonale
, d’une couleur blanche 011 p â le , & couvert
d’un cuir dur ; fa gueule eft petite, 6c fes mâchoires
garnies de dents femblables à celles des rats ; il a les
yeux blancs : on le fer.t dans les Arts de fa peau qui
le garde. On prétend qu’il defçend de la mer. Holq-
fteon fignifie.tout os.
* HOLOSTEUM, f. m. (Botan.) efpece de plantain
à feuilles.longues, étroites, nerveufes, dures,
velues , cotonneufes , blanchâtres , rampantes 6c
ftyptiques , à tiges hautes d’un pié , velues, portant
fleurs 6c lemences pareilles à celles du plantain
, 6c à racine longue., grofle, noiiâtre 6c ligneufe.
Cet holofteum fe trouve en Languedoc ; on lui attribue
les qualités déterfive, vulnéraire , aftringente,
6t confolidante. Sa dureté l’a fait appeller holofteum.
HOLOSTEUS , 1. m. (Hift. tiat. Litholog.) nom
donné par quelques naturaliftes à la fubftance ou
pierre que l’on appelle plus communément oftéocolle.
Voyez cet article.
HOLOL HURIE , f. f. h.olothurium, (Hift. nat.
Zool.) animal de mer. M. Linnaeus le met au rang
des zoophyt.es, qui font nuds & qui ont des membres.
Voye\ Z o o ph y t e . Rondelet fait mention de
deux elpeees d’holothuries dont il donne les figures.
La première .ejpece a une écorce dure, elle eft ob-
longue ; l ’une dos extrémités eft moufle &. terminée
par une écorce percée de plufieurs trous. La fécondé
efpece a le .corps parferoé d’aiguillons ; il eft terminé
à l ’un des bouts par une forie de tête ronde percée
d’un trou rond &c ridé qui s’ouvre 6c fe ferme,
& qui eft la bouche de l’animal ; l’autre bout du corps .
eft menu 6c allongé en forme de queue. U y a de
chaque côté un prolongement qui eft une jambe, ou
plûtôt une nageoire » car l’animal s’en fert pour fe
mouvoir. L’uo des prolongemens eft plus étroit que
l’an ire , découpé topt-autour, & terminé en pointe.
Rondelet, hift. des infectes & çoophytes. Linnaeus,
hift. nat. ( I )
HO LO VA C Z, (Géog.) ville de Pologne , dans
le palatinat de Volhinie.
HOLQUAHUITL, f. m. (Hift. nat. Botan ) arbre
réfineux du Mexique , dont il y a deux eipeces ; fes
feuilles font très-grandes ; fon tronc eft uni 6c rougeâtre
, 6c rempli d’une pulpe vilqueule 6c grafte ;
il produit des fleurs blanches. U fe forme fur fon
tronc des efpeces de petites poches rougeâtres qui
renferment un fruit blanc de la forme des avelines ,
d’un goût très-amer. La réfine qu’il donne par inci-
fion eft d’abord laiteufe ; par degrés elle devient
brune 6c enfin noire. On lui attribue plufieurs vertus
, comme de provoquer l’urine, de nettoyer la
veflie, 6c de remédier à la ftérilité des femmes. On
afsûre que fes feuilles féchées font un poifon mortel
pour les lions, les tigres & les autres bêtes féroces.
La réfine de cet arbre eft nommée holli par les
Mexicains, 6c ule par les Efpagnols.
HOLSTEIN, ( Géog. ) Holfatia, pays d’Allemagne
, avec titre de duché, entre la mer du Nord 6c
la met- Balrique ; il eft poflçdé principalement par
..le 10» de Danemarck, & par le. duc. A’Solficfn. |(
n y a quç deux régences , la régence rpyaleàGluclf-
«ad ,ü { la regençe ducale à Gottorp ; le HoMyp eft
partagé en quatre cantons, le HolJUin propre, la
y a g r ie . l e Stormar, & le Dithmarfe. C ’eft Frédé-
m H V " l ’an I474;fir)gea le conué de Holfidn en
iuche. On peut voir fur le Holfiün, fttr fes comtes
M , Imhoff, nom. imper. Ub. IV. c. M B M ,
htjl. de l empire , ch.p.
Le Ho/Jieire a 1 honneur d’avoir produit dans le
xvij, fieçle .entre autres favans, le célehrç Nicolas
Mercator, qui fut en Geomémc le précurfeur de
Newon ; il eft vrai cependant qqs Mercator paffa
(a vie en Angleterre, où il publia fa Çofteographi»
se. d autres ouvrage? ,très-eftimés, ( D . J . )
nOLY-HF.Ai), ( Gépg. ) ville maritime d ’Augle-
terre dans file d’Angld'py , entre l’Angleterre &
1 Irlande.
«i ^^kY'ISLAND , ( Géog. ) Liridisfarnia , petite
fie d Angleterre, fur la côte de Nonhnmberland ;
la irn e n eft pas fain, ni le terroir fertile : fa plus
grande jelfource eft la çhaffe 6c la pêche ; mars le
havre eft ^fle? bon, 6c défendu par un fiort. Il y
,ayoit autrefois dans cette île un rnonaftere avçç une
eglife M avoir titre d’éyêçhé, & qui fut enfuite
transféré à Darham. Elle était auflî la retraite d’un
grand nombre de foUtair,e?.; & c’eft apparemment
pour ces railons , qu’on lui donne le nom de Holy-
I p n d , qui fignife l ’l/ïe.Smee. long, i f h j& lae. 55. 4P. ( D . J. )
HOLTZAPFEL, ( Çéog. ) v ille $c comté d’Allemagne
,. dans la principauté d$ Naflau-Ziegen. '
HOMAGUES f. m. (Lgs) Géog.. peuple de l’Amérique
méridionale, furla riviere desAmazones., à l’orient
du Pérou, & d u pays deJos Pacamorès. La
province qu’habite ce peuple, pafîe pour la plus
grande ,& la meilleure de tputes celles qui. font Je
long de la riviere des Amazones,; ik longueur eft de
3-00 lieues, 6ç les habitations aftez fréquentes. M.
de Lifte nomme çe pays île des Qrpqguas, ou Aguas,
vers les 310 A. fie long. 6c les 3 d. zp'. de latit. merj-
V ^«{quelques autres détails à O magua s.
HOMAINA, ( Géog. ^petite yiUe 6c château dans
la haute Hongrie , près de Cafchau;. :!;;:-
HOMARA, ( Géog. ) petite ville d’Afrjque au
royaume de Fez, dans l-4 province de H abat, entre
Arzile 6c Alcazarquiyir, à cinq lieues de chacune.
Long. 12. lat. 3 5. to . ( D . J. )
HOMARD, fub. mafe. ( Hift. nat. ) gamarus,
animal cruftacé, appelle en Languedoc langrout, ou
écrevifje de mer. Jl reflemble à l’ecrevifle d’eau douce
par la forme du corps , mais il eft beaucoup plus
grand, & il a une couleur rouge obfcure quelquefois
avec des taches bleues, rouges 6c blanches *
lorfqu’on le fait cuire il devient rouge. II a au milieu
du front une petite çorne p late, large, & den-
telée fur les bords, 6c deux antennes de chaque
côté au-devant de l’oeil ; l’une eft plus grande que
l’autre, plus mince que dans la langoufte ; elle a des
articulations à Ion origine. Le homard a quatre piés
de chaque côté du corps, un grand bras terminé
par une ferre, 6c un petit bras velu 6c terminé par
une pointe en forme de bec d’pifeau. La partie fupérieure
des ferres eft mobile & prefle contre l’inférieure
qui eft immobile ; elles .ont toutes les deux
au-dedans des tubercules en forme de dents ; l’une
des deux ferres eft toûjours plus grofle que l’autre,
comme dans les écreviflès ; les deux premières jambes
de chaque côté font fourchues à l’extrémité ; la
queue eft compofée de cinq tables , 6c terminée par
des nageoires ; les yeux font petits.
Outre cette efpece de homard, il y en a une plus