de cette aÔiôn appuie fur la parois de fon trou avec 1
une certaine force : or , pour eftimer cette force,
on peut regarder ladiftance entre le point e & l’axe
de la grande roue comme un levier de la troifieme
efpece, dont le point d’appui comme e cft à un
bout, le poids ou la réfiftance à l’autre, & la puiffance
comme ?'au milieu ; mais on fait que dans un
levier de cette efpece la puiffance eft toujours plus
grande que le poids : donc la preflion du pivot fur
fon trou occafionnée par la puifl'ance, eft moindre
que cette puifl’ance, & cela dans le rapport de la
tliftance d e d’entre le rouleau ôc le point d’appui à
celle qui eft entre l’axe de la grande roue ôc ce même
point. A
Mais fi l’on fuppofe pour un moment que la meme
puiffance, au lieu d’être en P, foit en X , Ôc qu’elle
tende à faire tourner la roue de G en X , le levier
deviendra par ce changement de la fécondé efpece,
la puiffance étant à une extrémité, le point d’appui
à l’autre, & le poids ou la réfiftance entre les deux ;
mais dans un levier de cette efpece , la puiffance eft
toujours plus grande que le poids \ donc la preflion
du pivot fur fon trou , occafionnée par la puiffance,
fera plus grande que cette puiffance même, & c e la
dans le rapport du diamètre du.rouleau, plus la distance
(/s à cette même diftance ; donc lorfque la
puifl'ance, qui fait tourner la roue , eft entre fon
pivot & le pignon , la preflion eft toujours moindre
que cette puiffance ; & que lorfqu’elle eft de l’autre
cô té, & que le p ivot eft entre elle Ôc le point d’ap-
p u y , cette.preflion eft au contraire toujours plus
grande, mais les frottemens font dans le même rapport
que les preffions ; donc, &c.
Ainfi on voit qu?il faut toûjours , autant qu’on le
peut, que le poids ou la puiffance qui fait tourner
la grande roue , foit entre fon p ivot & le pignon,
dans laquelle elle engrene.
Horloge , Poudrier , Ampoulette , Sable,
(Marine.') noms que l’on donne fur mer à un petit
vaiffeau compofé de deux efpeces de bouteilles de
verres jointes enfemble , dont l’une eft remplie de
fable, ou plutôt d’une poudre fort déliée, qui emploie
une demi-heure à s’écouler ou paffer d’une
bouteille dans l’autre. C ’eft de-là que les matelots appellent
une derniere heure une horloge, divifent les
vingt-quatre heures en quarante-huit horloges. Ainfi
le quart, qui eft la faftion que chaque homme fait
pour le fervice du vaiffeau , eft compofé de fix horloges,
qui valent troisheures.il y a cependant desvaif-
feaux où le quart eft de huit horloges,ou quatre heures.
La conftr.uftion de cette petite machine eft fi fimple
& fi connue , qu’elle ne mérite pas une defeription
particulière ; cependant on peut en voir la conf-
truftion dans le Traité de la conflruclion des injlrumens
de Mathématique, de M. Bion.
Il y a des horloges ou fabliers d’une demi-minute,
qui fervent à eftimer le chemin que fait le vaiffeau.
Il y en a aufli d’une heure pour l’ufage commun.
On dit, P horloge dort, lorfque le fable s’arrête,
c’eft à quoi le timonier doit prendre garde ; ôc Y horloge
moud, lorfque le fable coule bien. (Z ) .
HORLOGER, f. m. f Art méchan. ) c’eft le nom
que l’on donne aux artiues qui fabriquent les horloges
, pendules, montres, & en général à ceux qui
travaillent à l’horlogerie.
On verra ci-après à l ’article Horlogerie les
connoiffaaçes qu’il faut avoir pour poffeder cette
fcience , ÔC la différence qu’on doit faire d’un horloger
qui n’eft communément qu’un ouvrier, avec
un horloger méchaniftequi eft un artifte, lequel doit
joindre au génie des machines, donné par la nature,
l’étude de laGéométrie, du calcul, des méchaniques,
la Phyfique, l’art de faire des expériences, quelques
teintures d’Aftronomie, ÔCenfin la main-d’oeuvre.
Les Horlogers de Paris forment un corps ou com:
munauté, dont le nombre n’eft point fixe.
Ils furent réduits en corps vers l’an 1544.
Les ftatuts ou lois de la communauté des Horlogers
portent en fubftance.
i° . Qu’il ne fera permis à aucun O rfevre, ni autre
de quelqu’état & métier qu’il fo it , de fe melér
de travailler ôc négocier direûement ou^ indireéfe-
ment aucunes marchandées d’horlogerie, groffes
ou menues , vieilles ni neuves, achevées ou non.
achevées, s’il n’eft reçu maître horloger à Paris, fous
peine de confifcation des marchandifes Ôc amendes
arbitraires.
i° . Qu’à l’avenir ne fera reçu delà maîtrifed’hor*
loger aucun compagnon d’icelui, ou qui ne foit capable
de rendre raifon en quoi confifte ledit art de
Y horloger, par examen & par effai qui fe fera en la
boutique de l’un des-gardes vifiteurs dudit art ; enfemble
que les chef-d’ceuvres qui fe feront, feront
faits en la maifon de l’un defdits gardes-vifiteurs , ÔC
que ledit compagnon ne foit apprentif de la ville.
30. Nul ne pourra être reçu maître dudit art CYhorloger
qu’il ne foit de bonne vie ôc moeurs , ÔC qu’il
n’ait fait & parfait le chef-d’oeuvre qui fera au moins
en réveil-matin ; ôc feront tenus les gardes de prêter
ferment, fi ledit afpirant a fait & parfait le chef-
d’oeuvre , ôc achevé le tems porté par fon brevet
d’apprentiffage, ôc montré quittance du maître qu’i i
aura fervi.
40. Que les maîtres dudit art d’horloger ne pourront
prendre aucun apprentif pour moins de huit
ans ; & ne pourront lefaits maîtres prendre un fécond
apprentif, que le premier n’ait fait les fept
premières années de fon apprentiffage.
50. Que nul maître de ladite communauté ne
pourra recevoir aucun apprentif qu’au-deffous de
vingt ans.
6°. Qu’aucun ne fera reçu maître qu’ il n’ait vingt
ans accomplis. ■ ■ .•
70. Que les maîtres horlogers pourront faire ou faire
faire tous leurs ouvrages d’horlogerie,tant lesboëtes,
qu’autres pièces de leur a r t , de telle étoffe ôc matière
qu’ils aviferont bon être , pour l’embelliffe-
mentde leurs ouvrages, tant d’or que d’argent, ôc
autres étoffes qu’ils voudront, fans qu’ils puiffent en
être empêchés ni recherchés par d’autres, fous peine
de 15 livres d’amende.
8°. Qu’il eft loifible à tous maîtres de ladite communauté
, de s’établir dans quelques v illes, bourgs ,
ôc lieux que leur femblera, ôc notamment dans les
villes de Lyon, Rouen , Bordeaux, Ca ën, Tours
ôc Orléans, ôc d’y exercer en toute liberté leur pro-
feifion.
90. Que les femmes veuves des maîtres dudit
metier, durant leur vuidité feulement, pourront te»
nir boutique ôc ouvroir du métier, ôc jouir du privilège
d’icelui m étier, pourvu que icelles ayent en
leur maifon hommes, foeurs ôc experts audit metier,
dont elles répondent quand au befoin fera ; ôc au
cas où elles fe remarieront avec ceux dudit métier
qui ne feront maîtres , faudra ôc feront tenus leurs
féconds maris ôc étant de ladite qualité , faire chef-
d’oeuvre dudit métier tel qu’il leur Jera baille & de-»
libéré par les gardes-vifiteurs pour etre faits & paffes
maîtres , s’ils font trouvés fuffifans par ledit chef-
d’oeuvre ; autrement îefdites veuves ainfi remariées
ne jouiront plus dudit métier , ni des privilèges
d’icelui.
Election des‘gardes’-vifiteurs , fiatuts de. 1644.
i°. Avons ftatué & ordonné que la communauté
des.Horlogers choifira ou élira deux prud’hommes
maîtres jurés dudit métier, lefquels, après ladite
éleftion, feront inftitués gardes-vifiteurs.
2.0. Seront feulement appelles aux élections des
gardes-vifiteurs Horlogers, les gardes ën charge , les
anciens maîtres qui ont paffé la jurande ,.ç[ouze modernes,
ôc doüze jeunes maîtres , lefquels y feront
appellés alternativement tour-à-tour, félon l’ordre
de leur réception.
30. Lefdits gardes feront tenus de rendre compte
de leur jurande quinze jours après qu’ils en feront
fortis ; l’éleâion defdits gardes fera faire annuellement
quinze jours après ia fête de Eloi, le tout ei?
préfence des anciens Ôc autres maîtres ainfi qu’il eft
accoutumé.
Convocation d'affembléts O reddition de càmpies.
Ordonnons que toutes les fois qu’il fera néceffaire
d’affembler les maîtres pour délibérer fur les affaires
de la communauté, ils fero’nt tenus de fe trouver
en leur bureau, à peine de 3 liv. d’amende contre
chacun des défaillans au profit de la communauté,
s’ils n en font difpenféspar caufe légitime.en faifant
avertir les gardes.
Les gardes en charge font fenus.de fe charger en
recette de tous les effets généralement de la communauté
reçus ou non-reçus, & d’en charger ceux
qui leur luccéderont. •
Tout fyndre, jure ou receveur comptable , entrant
en charge dans la communauté des Horlogers,
fera tenu d’avoir un regiftre-journal > qui fera cotté ,
Ôc paraphe par le lieutenant-général de police à Paris,
dans lequel il écrira les recettes ôc dépenfes qu’il
fera au jour ôc à mefure quelles feront faites.
Vijîtes des gardes vifiteursche^ les maîtres, i°\ Pourront
lefdits gardes-vifiteurs faire vifitation à tel jour
& heure que bon leur femblera, appellcr avec eux
un fergent du Châtelet , fur tous les maîtres dudit
art d’horloger en cette ville & banlieue de Paris, foit
en général ou en particulier ; ôc faifant icelle vifitation
, .prendre, laifir & enlever les ouvrages commencés
ou achevës,quife trouveront mal-façonnés
& de mauvaifes étoffes, pour être par eux plus amplement
vus ôc vifités , & être repréfentés en juftïce.
2 . Les gardes-vifiteurs feront par chacun an
chez chaque maître Ôc veuve de maître, autant de
Vifites qu’ils jugeront néceffaires ; pour les maintenir
dans la difeipline qu’ils font obligés d’obferver, à
condition que les maîtres n’en payeront que quatre.
Lâ communauté des korlogers de Paris eft de la
jurifdiéhon du lieutenant de police, ainfi que les autres
corps de cette ville ; ce qui concerne le titre
des matières d’or & d’argent dont on fait les boëtes
de montre, dépend de la cour des monnoies;
Les parties qui concernent l’art de l’Horlogerie
font dépendantes de la communauté.
Extraits par F. B. du. livre desfiatuts des Horlogers
de Paris.
H O R L O G E R IE , ( ordre encyclopédique., Mé-
chanique , Phyfique , fcience du mouvement, ôcc.)
L Horlogerie eft l’art de faire des machinés qui rae-
furent le tems. L’art de mefurer le tems a dû faire
l’objet des recherches des homihes dans les fiecles
les plus recules , puifque cette connoiffarice eft né-
ceffairé pouf diipôfer des momens de la vie : cependant
il ne paroît pas que les anciens ayent eu aucune
connoiffance de Y Horlogerie, à moins que l’on
n’appelle de ce nom l’art dé tracer les cadrans folâtres
, de faire des clepfydres ou fabliers, dès hàrloves
d*eau, ÔCc. Il eft vraiflèmblable que les premiers
moyens que l’onamisenufage pourmefurerle tems,
ont été les révolutions journalières du foleil : ainfi lé
tems qui s’écoule depuis le, lever jufqii’aü coucher
du foleil, fit une melûre qui fui appellée un jour , ôc
le tems compris depuis le coucher du foleil jufqu’à
ion lever fit la nuit ; mais on dut bientôt s’apperce-
voir qu urie telle mefure étoit défeéhieùfe , puifque
ces fortes de jours étoient plus longs en été qu’en
îver ; 1 pareil que l’on fe fervit enfuite du tems
qui s écoulé depuis le point de la plus grande élévation
du foleil au-deffus de l’horifon (lequel on
nomme midi) , jufqu’à fon retour au même point;
niais comme les bèloins des hommes augmentèrent
r “ «ure qu’ils devinrent plus inftriiits, cela les
obligea à avoir des divifions du tems qui fuffent
plus pentes. Ils diviferent donc le tems qui s’écoule
entre deux midis , c’eft-à-dite une révolution du
ioM en vmgt-quatreparties ou heures, de là l’ori-
H B 1 foiaires dont les heures font marqu
e * patries lignes ; « ù là en gros l ’origine de la
roelure du tems par le mouvement du fo ld l , 0r ou
voit que cette maniéré étoit fujette à bien des diff
ic i le s , car on nè pouvoit favoir l’heure pendant
la mur, ni lorfque le foleil étoit caché, par des nuages
;• c eft ce qui donna lieu à l’invention des clep-
fydres ou horlogesd’e,au, &c.
; ^'et(îe. ^ernt®te maniéré de mefurer le fèms ; toute
Jmpaîfgite qu’elle^eft , a fervi juftju’à ia fin du' dû
xieme fiecle qu e fil epoquqde l'invention des hor.
loges, dont le mouvement eft communiqué par des
roues demees, h vtteffe réglée par un balancier,
fimpuluon donnée aux roues par un poids; & le
ten;s indiqué fur t::t cadran divifé en douze parties
P|ales au moyen d’une aiguille portée par l’axe
dune roue : ,ceîté aiguille fait un tour en douze
heures j c eft-a-dtre dçux tours depuis le midi d’uu
J0.nr ali midi fuivanr. Lorfqiïe î’on fut ainfi parvenu
T t f t v:?Ir S E d o n t les premiers furent
places .aux tdothers des égliies ; ces ouvi iers adroits
& mtelligens ehehérirent fur ces découvertes eu
ajoutant à.cotétfe ces horloges, un rouagejdont î ’o g
hcc cft de faire frapper un marteau fur une cloche
les heures indiquées, fur le cadran j de forte qu’au
moyen de cette «d’clitionjonipoiiyoit favoir lesheu.
res pendant la nuit fans le fecours de la lumière ■
ce quidevint d’upe grande.utiiité pour les momifie*
res ; car il failoit qu’avant cette invention les relis
gieux ohfervaffent les étoile^pendant la nuit pour
pe pas manquer l’heure du fervice, ce qui n’étoÎÉ
pas fort commode pour eux ; aufli attribuoit-on l’in-
v.enttpn des horloges à roues au moitié,Gerbert, qui
ftt.enfuité archevêque de Reims environ en 991 &
enfin pape fous le nom de Silveftre U. on S’éft fervi
jufques en i de cette invention, 'foÿez V H M o i r a
de France du préftdent Hénault, iomil.p.
Quand 011 fut ainfi parvenu à avoir cloces horloges,
on en fit des plus petites pour placer danS les
chambres ; enfin d’habiles ouvriers firent des hor-
lpges portatives , auxquelles on a donné le nom
de montres. C’eft à ce tems que remonte l’origine du
rélTort fpiral, dont l’action entretient le mouvement
de la machine, & tient lieu du poids dont on fe
feit pour les hôrlogés s lequel 'ne peut être appliqué
à une machine portatiyfe éontihuellement expofée à
des dioiivemens j ihelinaifons, &c. qui empSche-
roient l’aftion du poids, on fit aufli des montres à
fonnerie. C’eft proprement à ces découvertes que
commence l’art de VHorlogerie ;ia jufteffe, à laquelle
on parvint pour mefurer le tems en fe fervant des
horloges & des montres, étoit infiniment au-deffous
dé la jufteffe des fabliers & horloges d’eau • aufli
faut-il avouer que c’eft une dés b'elles découvertes
de ces tems-Ià : mais elle n’étoit rien en comparai-
fon de la perfeâion que l’Horlogerie acquit en 1647;
Huyghens, grand mathématicien , créa de nouveau
cèt çrt par les belles découvertes dont il l’enrichit •
je veux parler d| l ’application qu’il fit du pendule
aux horloges, poiir en regler le mouvement • &
quelques annés après, il adapta aux k lanciers’ des
montres un relfoft fp.ral, qui pioduifit fur le balancier
le meme effet que la pefanteur for le pendule
La jufteffe de ces machines devint fi. gmnde
ces deux additions, qu’elle furpgffe aWao, celle des