« f la ir e ponr la validité du teftament ou codicile';
mais s’il y en a une, elle Vaut comme legs, faits
être affujettie a aucune autre réglé que celles qui
font ■ communes aux legs. . a
En pays de droit écrit, 1 injlitution d heritier elt
la baie te lé fondement dit teftament ; elle ne peut
être faite par un fimple codicile : fans injlitution d heritier
, il n’y a point de teftament, tellement que fi
Ÿirifiitûmjk eft nulle, foutes les autres difpofittons
tombent, à rîioins que le teftament ne contint la
clanfecodicillaïre. ,
On peut donner tous fés biens a fon heritier,
pourvu qu’ils ne foient pas fitués dans une coutume
■ qui reftoaigne l’effet des difpofitions àcaufede mort.
Vinjlitution d'héritier fe peut faire fans exprimer
précifément le nom de l’héritier, pourvu qu’il foit
défigné d’une façon non équivoque. Pour recueillir
l’effet de Vinjlitution, il faut furvivre au teftateur,
& être né ou du moins conçu lors de fon décès.^
Dans les pays où l'injlitution d'héritier eft nécef-
faire, ceux qui ont droit*de légitimé doivent etré
inftltués héritiers au moins en ce que le teftateur
leur donne, te lorfqu’ils font injlitués, quelque modique
que foit l’effet ou la fommc qu’on leur laiffe ;
ils peuvent oppofer le yice de prétention. Il y a
néanmoins quelques ftafuts particuliers dans certaines
provinces de droit écrit, qui permettent de laitier
la légitime à autre titre que celui d’injlitution.^
Ceux auxquels il a été laiffé moins que leur légitime
à titre d'injlitution, peuvent demander un fup-
plément de légitime.
En cas de prétérition d’aucun de ceux qui ont
droit de légitime, le teftament doit être déclaré nul
quant à Yinjlitution d'héritier, fans qu’elle puiffe v a loir
comme fideicommis, & s’il y a une fubftitution
elle eft pareillement'nulle, le tout encore que le
teftament contînt la claufe codicilliare ; cette claufe
empêche feulement la nullité du furplus du tefta-
nient. Voyei aux inftitutes le titre de heredibus infti-
tuendis, & aux mots ACCROISSEMENT, FALCId
ie , Hé r it ie r , Su b s t it u t io n , Su c c e s s io n >
T e s t am e n t , L é g it im e , Q u arte T erbellià-
NIQUE. (A').
INSTRUCTION, f. f. Ç Gram. ) il fe dit de tout
ce qui eft capable de nous éclaircir fur quelqu’objet
que ce foit. On nous injlruit par les dilcours , par
les écrits, par les raifons, par les faits, te par les
exemples. L’intérêt eft le grand inftituteur. Après
l ’intérêt, c’eft le tems ; après le tems, ce font les
paffipns,
On appelle encore injlruclion les ordres fecrets
qu’on donne à un ambaffadeur, au commandant
•d’une flotte, à un capitaine de vaiffeau.
In s t r u c t io n , ( Jurifprud. ) fignifie lès procédures
que l’on fait pout mettre une affaire en état
d’être jugée.
Injlruclion à. la barre de la cour, c’étoient des procédures
fommaires qui fe faifôient à la barre de la
■ cour ; elles ont été abrogées par l’ordonnance de
1667, lit. II. art. if. (A J
INSTRUCTION, dans le Commerce, fe dit de tous
préceptes , enfeignemens, ordres donnés, foit verbalement,
fôit par écrit, par des fupérieurs à leurs
inférieurs pour l’e-xécution d’une chofe.
Ces injlruclions peuvent émaner ou de l’autorité
publique à un particulier , ou de particulier à particulier.
.
Du premier genre Tdnfc les injlruclions générales,
concernant le commerce, données par le Roi ou fes
miniftres aux ïrtfpe&eurs des manufactures, ou lés
mémoires particuliers donnés à chaque infpefteur
par les mêmes miniftres, & relatifs aux manufactures
dè chaque département. En 1680, M. Colbert
■ alors contrôleur général des finances te fur-intendànt
dés arts te manufactures de France; donna
aux infpécteurs deux injlruclions admirables, rédigées
, l’une en 6 5 articles, te l’autre en 319 articles,
pour l’exécution des féglemens generaux des manufactures
te teintures, regiftrés en parlement en 1669.
Il y a encore des injlruclions fecrettes dont les inf-
peCteurs ne doivent rendre compte qu’a la cour.
Les injlruclions de particulier à particulier , font
celles que les marchands, négocians, banquiers, &c.
donnent par écrit ou de vive vo ix, à leurs courtiers,
eoriimiflionnairés, correfpondans, commis, 6*c.foit
pour les achats, vente te envoi de marchandifes,
foit pour les remifes d’argent, la réception, acceptation
te payement des lettres de change, foit enfin
pour la conduite des frabriquans, maîtres te ouvriers
de leurs manufactures ou tqut autre objet relatif
à leur commerce. Ces injlruclions ne peuvent
être dreffées avec trop de clarté pour éviter les dif-^
ficultés, les fauffes interprétations, & l’inexécution
des ordres .qu’on s’eft propofé de donner. Dictionn.
de commi
INSTRUMENT, f. m. ( Gramm. ) ce qui fert à
une caufe pour produira fon effet. Voye^ Effet.
Injlrumens de facrijice, (Hifi. anc. ) ce font des or-
ftemens de l’Architecture ancienne ; tels que font les
vafes, pateres, candélabres, couteaux avec lesquels
on égorgeoit les victimes , comme on en voit
à unefrife d’ordre corinthien d’un vieux temple qui
eftàRome derrière le Capitole. Voye^Frise.
In s t r um en t , ( Ajlron. ) en général on appelle
ainfi les quarts de cercle, les feCteurs, les oCtans,
j &c. avec lefquels les aftronomes s’obfervent.
Instrument de Had ley . Voye^ O c t a n t .
Instrum ent ( Jurifprud. ) fignifie titre. Injiru*'
ment public eft un afte reçu par un officier public , tel
qu’un notaire, greffier, ou autre officier. Ces fortes
d’aCtes font authentiques, te font foi lorfqu’ils font
en bonne forme. Les injlrumens privés ou écritures
privées, telles que les cédules ou promeffes, livres
décomptés, lettres miffives ne font point authentiques,
& font fujets à reeonnoiffance & vérification.
Ce terme d'inflrument eft préfentement peu üfité i
fur-tout en parlant des écritures privées* Foyc{ au
digefte le titre de fide injlrumentorum. ( A )
Instrum ent , en Chirurgie, moyen auxiliaire,
donton fefert pour les opérations. Ils font compo-
fés de différentes matières; mais 1 acier te le fer en
fourniffentla plus grande partie ; l’o r , l’argent, 4e
plomb te plufieurs autres matières y font auffi employées.
Les injlrumens qui doivent réfifter beaucoup, ou
qui doivent incifer par leur tranchant, doivent abfo-
lument être fabriqués d’acier & de fe r , ou des deux
enfemble. Les injlrumens plians comme les algalies ,
les canules , doivent être d’argent, te l’on fait indifféremment
d’acier, de fer ou d’argent, plufieursau-
tres injlrumens. Quelques-uns donnent la préférence
à l’acier bien poli, à caufe de la propreté ; d’autres
aiment mieux l’argent, parce qu’il n’eft point fujet à
la rouille, & que les injlrumens qui en font conftruits
exigent moins de foinsi
On divife communément les injlrumens de Chirurgie
en communs te en particuliers. Les injlrumens
communs fervent à plufieurs opérations , aupanfe-
ment des plaies, &c. Tels font les cifeaux , les bif-
touris, les fondes , &c. Les injlrumens particuliers
font ceux dont l’ufage eft fixé à certaines operations,
comme les algalies pour la Veffie, les fries pour les
amputations des membres,le trépan pour le crâne ,
&c. Les injlrumens communs font auffi appellés portatifs
, parce que le chirurgien eft toujours obligé de
les avoir fur lui ; les autres au contraire font nommés
non-portatifs, parce qu’il fuffit qu’on les ait
chez foi en bon état pour le befoin.
M. de Garengeot a fait un traité fur lès inflrumens
de Chirurgie, le premier qui ait paru depuis l’arfe-
nal de Scultet. Il en donne des connoiffances très-
diftinctes, en entrant dans la difcuffion de toutes
leurs parties ; il s’attache principalement aux cir-
conftances propres à en faire connoître le jeu; il
déduit la conftruftion & la régularité de leurs di-
menfions, te enfeigne la meilleure maniéré de s’en
fervir , en parlant de leurs ufages. Les figures en
taille-douce rendent toutes ces applications fort intelligibles
pour les jeunes chirurgiens qui ne peuvent
être trop au fait de la matière injlrumentale. ( T ) .
Intrumens , ( Chimie. ) L’attirail chimique, i’af-
fbrtiment des meubles du laboratoire , fupellex chi-
mica, eft formé par la provifion convenable de fourneaux
, de vaiffeaux, & de quelques autres uftenfi-
les de différens genres, qui fervent aux opérations
mécaniques » préparatoires ou fubfidiaires, à manier
ou à foutenir les vaiffeaux, ou enfin à procurer di-
verfes commodités à l’artifte.
Les injlrumens de cette derniere divifion n’ont
point de nom claffique ; renvoyant donc aux articles
Fourneau & V ais seaux ( Chimie) , pour les
deux premières divifions , nous nous bornerons à
donner dans celui-ci une idée des injlrumens que
nous rangeons fous la troifieme.
Les opérations que nous appelloris mécaniques,
font celles qui fe bornent à diviter les maffes des
■ corps ; ou à en raffembler les parties, te à déplacer
ou agiter diverfement les fujets chimiques par des
a&ions mécaniques. Telles font l’aâion de les limer,
de les râper, de les piler, de les laminer , grenadie
r, former en lingots, en trochifques, jetter en
moule; de lés détacher, en ratifiant, d’un vaiffeau
auquel ils adhèrent, de les projetter, d’en ramaffer
des poudres, de remuer un corps qu’on veut fondre
ou diffoudre ; féparer une poudre d’une liqueur
où elle n’étoit pas diffoute, &c. Foye{ O pération
s Chimie. Ces opérations exigent donc que
le chimifte foit pourvu de hachoirs , de cifeaux, de
limes, de râpes, de pilons te mortiers, de tamis ,
de laminoirs, de granulatoires, de houffoirs, de
pâtes de lievre, de lingotieres, de ratiffoirs, de
cuillieres, defpatules, de verges de fe r , de filtres,
&c.L
es injlrumens qui fervent à manier les vaiffeaux
qu’on ne fauroit toucher avec les mains, font les
pincettes de différentes efpeces ; les outils appellés
rn\ins, des torchons, du gros papier, &c. Ceux
qui fervent à les foutenir font les fupports de toutes
les mçôns, te des efpeces de tourteaux de paille,
de jone qu d’ofier, appellés valets.
Enfin les injlrumens qui ne font que procurer di-
verfes commodités aux artiftes, font les pincettes,
les pelle^; & les capfules de fer qui leur fervent à
manier'le charbon 6c à le placer dans les fourneaux ,
les bancs & les carrelets à foutenir des filtres ; les
anneaux de fer qu’on rougit pour couper les cols de
cértains vaiffeaux ; les foulïïèts, les écrans à fenêtre,
& les vers .colorés pour regarder des matières fu-
jettes à éclater, & vivement embraféês ; les piu-
ceaux à étendre certains luts, les éponges & autres
matières propres à nettoyer les vailfeanx, &c. Les
divers thermomètres & pyrometres, qu’on pour-
roit être tenté de regarder comme des moyens très-
propres à déterminer avec jufteffe lès différens degrés
de feu , ne fauroient être mis au nombre des
injlrumens chimiques. A7-oye%_ Feu , Chimie.
Outre ces injlrumens qui, bien que communs pour
la plupart à differens arts, font pourtant d’un ufage
immédiat & prochain dans la pratique de la Chimie
; il y en d’autres qui, quoique d’iin emploi plus
éloigné, font abfolument néceffaires à l’artifte.
fommc il doit, -par exemple déterminer avec jufteffe
& par le poids, autant qu’il eft pofllble, les
quantités abfolues , mais plus encore les quantités
proportionnelles ou refpeétives des différentes matières
qu’il met en oeuvre ; le laboratoire doit être
néceffairement meublé de balances de toutes les
■ grandeurs, te de poids proportionnés.
Les luts qui ne font pas communément compris
fous la dénomination A'injlrument chimique, méritent
pourtant d’y être rapportés, te d’être regardés
comme un efpece de fupplément ou d’appendix des
vaiffeaux, foit qu’ils foient employés à les cuiraffer,
foit qu’ils fervent à les unir. Voye^ Lut & V a is seau.
Au refte il y a dans ce di&ionnaire des articles
particuliers pour tous les injlrumens que nous venons
de nommer, te même pour quelques autres pour
ainfi dire moins techniques , ou d’un ufagè moins
commun, dont nous n’avons pas cru devoir faire
mention dans cet article , que nous avons deftiné
feulement à donner une idée générale, te compolëe
du gros de Cet attirail chimique qu’on peut regarder
comme fubalterne, en le comparant aux fourneaux
te aux vaiffeaux.
Il faut fe fouvenir auffi qu’il n’eft ici queftion que
des injlrumens de la Chimie philofophique ou expérimentale.
Les différentes branches de la Chimie-
pratique, ou les différens arts chimiques en ont cha^
cun quelques-uns qui leur font propres, te que le
chimifte philofophe ne tranfporte dans ion laboratoire
, & ordinairement en petits, que quand il y
veut répéter & étudier les procédés propres à ces
arts. On trouvera la lifte de ces in f rumens particuliers
dans les articles deftinés à ces arts, par exem*;
pie à Y article D O C IM A S T IQ U E , à Y article M É T A L - ;
LU R G IË , &c.
On emploie dans le langage .philofophique de la
chimie moderne le mot injlrument dans un lens bien
différent de celui que nous venons de lui donner. II
eft en ufage comme fynonyme d’agent, de caufe ÿ
de principe. C ’eft dans ce fenS que les premiers
principes ou élémens des corps, font appellés injlrumens
actifs, univerfds & primitifs, te que j’ai dit d’une
maniéré beaucoup plus précife, ce me femble, que
les deux agens ou injlrumens véritablement premiers
te univénels des chimiftes, étoient le feu ou la chaleur
& les menftrues. Voye{ l'article C h im ie , Feu
& Menstrues. ( b')
Instrum ens Docimafiiques. Les effayeurs appellent
ainfi des petits parallélipipedes de ferre cuite
, qu’ils placent diverfement dans les mouffles du
fourneau de coupelle, pour gouverner plus exa&e^
ment le feu employé aux effais. Voye{ Es sa i . Ces
injlrumens font fur-tout néceffaires, lorfqu’on fe fert,
comme dans quelques endroits de l’Allemagne , de
mouffles percées de grands trous. Les mouffles percées
de petits trous d’une ligne, ou d’une ligne &
demie de diamètre, font plus commodes, princi^
paiement en ce qu’elles difpenfent de l’emploi de
ces injlrumens, qui eft difficile pour ceux qui ne font
pas dans l’habitude de les manier. ( b )
Instrum ent , ( Art mécanique. ) if s’étend à
tous les outils , dont un ouvrier fe fert pour faire
plus facilement fon ouvrage. Ce détail tient une
grande place dans ce Di&ionnaire, & fournira un
grand nombre de Planches.
* Instumens , (Mujiq. & Luth.") ce font des machines
inventées te difpofées par l’art du luthier
pour exprimer les fons au défaut des voix, ou pour
imiter la voix naturelle de l’homme. La mufique
compofée pour être exécutée ftir ces fortes de machines
, fe nomme injlrumentale. On range ordinairement
ces injlrumens fous trois claffes , favoir ,
i° . les injlrumens à cordes : ils en ont plufieurs que
l’on fait raifonner ou avec les doigts comme le luth,