divorce. L’affaire fut portée devant le landgrave
de HcJTt y qui par l’avis des mages & de Dryein-
der fameux praticien , ordonna que la femme
fut opérée ; mais dans le cours de la cure, le
ton homme mourut, laiffa la jouiffance de fon
époufe à un fécond mari qu’elle é pou fa bien-tôt
après, & en eut un fils, dont le landgrave lui-même
eut la bonté d’être parein.
Dionis ( cours d'opérations ) , en parlant fur cette
matière, fait obferver que l’étendue de l’incifion
dépend de la prudence du chirurgien. Si on conful-
îo i t , dit-il, le caprice de quelques maris, on les
feroit très-petites : mais fi on regarde l’avantage
des femmes, on les fera plutôt grandes que petites,
parce qu’elles accoucheront plus facilement.
Fabrice d’Aquapendente dit que la fituation trop
fupérieure du trou de l’hymen eft un obftacle au
coit. Cet auteur fut confulté par une fille-de-cham-
bre que quelques écoliers eflayerent en vain de dé-
puceller, ce l'ont fes termes. Moi voyant, continue-
t-il , qu’elle avoit le trou de l'hymen placé trop haut,
& qu’il n’étoit pas direûement oppofé au vuide de
la v u lv e , mais que néanmoins il donnoit paflage
aux menftrues, je lui dis <le me venir trouver lorf-
qu’elle voudroit le marier, lui promettant lui ôter
ce défaut ; mais elle n’y eft point venue : je croi
qu’elle trouva bien quelque plus habile anatomifte
que moi, qui lui enfonça fon hymen. L’auteur fe
propofoit de lui fendre avec un biftouri la cloifon
membraneufe depuis le trou vers la fourchette, pour
la rendre propre, d it-il, à louffrir l’accointance
d’un mari. ( Ê j t ;
IMPÉRIAL, {Hiß. mod.) ce qui appartient à
l ’empereur ou à l’empire. Voyej Empereur & Emp
ir e .
On dit fa majefté impériale, couronne impériale,
armée impériale. Couronne impériale. Voyer C ouronne.
Chambre impériale, eft une cour fouve-
raine établie pour les affaires des états immédiats
de l’empire. Voye^ Chambre.
Il y a en Allemagne des villes impériales. Voye{
aux articlesfuivans IM P É R IA L E S villes.
Diete impériale, eft l’afl*emblée de tous les états . dé l’empire. Voye% D ie te.
Elle fe tient ordinairement à Ratisbonne ; l’empereur
ou fon commiflaire , les électeurs , les princes
eccléfiaftiques & féculiers, les princefles, les
comtes de l’empire, & les députés des villes impériales
y afliftent.
La diete eft divifée en trois collèges, qui font
ceux des éleéleurs, des princes , & des villes. Les
éleôeurs feuls compofent le premier, les princes,
les prélats, les princefles ik les comtes le fécond,
& les députés des villes impériales, le troifieme.
Chaque collège a fon direôeur qui propofe &
préfide aux délibérations. L’éleêleur de Mayence
l’eft du collège des électeurs, l’archevêque de Saltz-
bourg & l’archiduc d’Autriche, préfident à celui
des princes ; & le député de la ville de Cologne, ou
de toute autre ville impériale où fe tient la diete, eft
direfteur du collège des villes.
Dans les dietes impériales y chaque principauté a
fa voix ; mais les prélats ( c ’eft ainfi qu’on appelle
les abbés & prévôts de l’empire ) n’ont que deux
v o ix , & tous les, comtes n’en ont que quatre.
Quand les trois collèges font d’accord, il faut
encore le confentement de l’empereur, & fans cela
les réfolutions font nulles : s’il confient on drefle le
réels ou réfultat des réfolutions, & tout ce qu’il
porte eft une lo i, qui oblige tous les états médiats
& immédiats de l’empire. Voyeç Recès de l’Em p
ir e , D ie t e , Collège.
Imperiales ( villes) , Droit publiq,german. en
allemand reichs ßtadte. Qn appelle villes libres &
impériales ÿ certaines villes, qui ne réconnôiffant
point de fouverain particulier, font immédiatement
foumifes à l’empire & à fon chef qui eft l’empereur.
Ces villes fe trouvant exemptes de la jurifdiûion
du fouverain, dans les états duquel elles font fi-
tuées, ont féance & droit de fuffrage à la diete de
l’empiré, comme en étant des états immédiats ; autrefois
les villes médiates y avoient aufli le même
droit, mais elles en font exclufes aujourd’hui ; c’eft
pour cela que Brème & Hambourg n’en jouiflent
point.
On ne convient pas de l’origine des villes impériales
, mais elle ne peut remonter que depuis Charlemagne
, qui le premier donna lieu à murer les
villes en Allemagne. On commença par les mona-
fteres, afin de garantir des religieux & des religieu-
fes defarmés contre les infultes des barbares. On fit
la même chofe pour les cités où demeuroient les
évêques, auxquels on permit de faire murer leur
réfidence. Henri l’Oifeleur acheva d’établir l’ufage
des v ille s , en établiflant des marchés dans les villes,
& en les fortifiant pour la défenfe de l’empire.
Le nombre des évêques ôc des ducs s’augmentant
de jour en jour, fit aufli multiplier les villes ; les
empereurs qui feuls avoient le privilège de donner
les droits municipaux à une nouvelle v ille , accordèrent
aux évêques , aux ducs, & aux comtes, la
permiflion d’en bâtir. Enfuite l’abus que plufieurs
ducs & comtes firent de leur autorité, & l’oppref-
fion qu’ils exercèrent, ayant caufé des defordres
dans l ’empire, donna quelquefois occafion aux empereurs
de fouftraire certaines villes à la jurifdi-
étion de ces feigneurs.
Les évêques n’eurent pas d’abord la fouveraineté
de leurs métropoles, qui ne reconnoifloient que les
empereurs & leurs officiers ; mais ces prélats ayant
avec le tems obtenu des états en fouveraineté ,,voulurent
l ’exercer aufli fur leurs métropoles. De-là
tant de querelles entre les évêques & les villes mé-?
tropolitaines, & qui ont été différemment terminées.
Quelques-unes de ces villes, comme Cologne,
Lubec, "Worms, Spire, Augsbourg, ont con-r
fèrvé leur liberté : d’autres, comme Munfter, Of-
nabrug, Treves,Magdebourg, ont été obligées de
reconnoître la jurifdidion de leurs évêques pour le
temporel.
Les ligues auxquelles donnèrent occafion les interrègnes
Sc les troubles de l’empire, telle que fut
celle du Rhin, la Hanfe teutonique, la confédération
de> Suabe, furent caufe que diverfes villes fe
voyant appuyées par une alliance, devinrent indépendantes.
Quoiqu’avec le tems la plûpart ayent
été contraintes de rentrer fous l’obéiffance, à me-
fure que le pouvoir de leurs anciens fouverains
croiffoit, il s’en trouve néanmoins qui ont tenu tête
aux princes qui vouloient les réduire, & qui ont
eu le bonheur de conferver malgré eux leur liberté.
D ’autres fe font maintenues dans la poflèflion de
plufieurs grands privilèges ; telles font les villes de
Brunfwick, Roftock, ‘Wifmar, Strahlfund, Ofna-
brug, Herford.
Il eft encore arrivé que durant les guerres civiles,
des villes fe font attachées au parti de l’empereur,
qui pour les récompenfer, les a honoré des privilèges
de villes impériales. Lubec fut redevable de fa
liberté à la profeription de Henri le Lion. D ’autres
villes étant riches, & leurs fouverains dans le be-
foin, ou portés de bonne Volonté pour elles, ont pu
racheter leur liberté pour de l’argent; c ’eft ce qu’a
fait la ville de Lindau ; Ulme fe condüifit de même
envers l’abbaye de Reichenaw , racheta d’elle à
beaux deniers comptans fon indépendance, & pour
lors Louis de.Baviere la déclara ville impériale.
Plufieurs villes impériales ont été fujettes dans le
cours
cours des fiecles à diverfes révolutions ; telles, quoi-
qu’impériales, ont été forcées de fe foûmettre à leurs
évêques, & telles autres ont été engagées parles
empereurs ; mais aujourd’hui la plûpart ont obtenu
le privilège de ne pouvoir être engagées. Plufieurs
de ces villes s’étant trouvées plus foiblés que les
princes contre iefquels elles étoient en guerre, font
reftées fous la domination des vainqueurs : telles
font Attembourg , Chemnitz , Zuickau, autrefois
villes impériales ; & enfin l'ubjuguées par Frédéric
margrave de Mifnie. Confiance ayant refufé de recevoir
l’intérim, a été mife au banc de l’empire par
Charles-Quint, & forcée de fe foûmettre ; d’autres
villes impériales ont été abfolument perdues pour
l’empire, comme Balle, Berne , Zu ric, qui aujourd’hui
font du corps de la république des Suilfes.
Metz, T o u l, & Verdun, par la paix de Munfter ;
Strasbourg &c autres par la paix de R ifwick, ont été
cédées à la France.
On partage préfentement les villes impériales d’Al--
lemagne fous deux bancs, qui font celui du Rhin, &c
celui de Suabe. Voye^ Impériales villes. ( Géog. )
Mais il faut lire Struvii Jyntagma Juris publia,
Jence ty it. in-40. pour de plus amples inftruélions
fur l’origine., les droits, & les privilèges des villes
nommées impériales. ( D . J. )
Impériale {ville') Géogr. ville immédiatement
foumife à l’Empire , & à fon chef. Voyeç l'article
IMPÉRIALES ( villes. ) Droit public german. On
cçmpte préfentement quarante-neuf villes impériales
, divifées en deux bancs, qui font ceux du Rhin
& de Suabe.
Les villes du banc du R hin, au nombre de treize,
font Cologne, Aix-la-Chapelle, Lubeck, "Wbrms,
Spire, Francfort fur le Mein, Goflar , Mulhaufen,
Nordhaufen, "Wetzlar, Gelnhaufen, Dortmund &c
Friedberg.
Celles du banc de Suabe, au nombre de trente-
f ix , font Ratisbonne, Aufgbourg, Nuremberg, Ulm,
Memmingen , Kaufburen, Eflingen, Rentlengen,
Nortlingen, Dunckelfpihel, Biberach, Aalen, Bof-
fingen, Gihengen , Rotenbourg, Ha ll, Rotweil,
Uberlingen, Pfnllendorf, Weil, Hailbron , Buchorn,
"Wangen, Gemnid, Lindau, Ravensbourg, Wins-
heim, Wimpfen, Offembourg, Z e ll, Buchan, Leut-
k irk, Schweinfurt, Kempten , WeifTembourg , &
Gengenbach.
Il y a eu plufieurs autres villes impériales qui ont
été démembrées, foit par ceffion, foit par aliénation
des empereurs ; il y en. avoit huit à dix dans
l ’Alface feule, Strasbourg, Hnguenau , Colmar ,
Schelftat, Landau, Keifersberg, Roshein, Turcheim,
&c. conquifes par Louis XIV. & fur lefquelles l’Empire
a cédé fon droit de fouveraineté à la France.
Les villes impériales fubfiftantes font le troifieme
collège de la diete ; mais ce collège des villes n’eft
prefque plus aux dietes que le témoin de cë qui fe
paffe entre les deux autres collèges ; celui des électeurs
& celui des princes. Il eft vrai que le collège
des villes a droit de connoitre de toutes les affaires
qui concernent l’Empire ; mais ce droit ne confifte
guere à confulter, il confifte feulement à conclure
àu point que fes réfolutions n’ont aucune force, fi
elles font differentes de celles des deux autres collèges
que je viens de nommer. Le directoire de celui
ci eft tenu d’ordinaire par le magiftrat de la ville
impériale où la diete eft convoquée ; & fi c’eft dans
une ville qui ne foit pas impériale y la première ville
de chaque banc le fait exercer alternativement par
fon fyndic. {D . J .)
* Impériales , f. f. ^[. {Manufacl. d'ourdijfage.')
ferges fabriquées de laine fine de toifon du pays de
Languedoc, ou de laine d’Efpagne de pareille qualité.
. Elles auront quarante-trois portées & demi de
Tome V I l l%
quarante fils chacune, faifant dix-fepteens quarante
fils, qui feront pafles dans des peignes larges de
quatre pans, pour avoir quatre pans moins un pouce
au fortir du métier , & trois pouces & demi au retour
du foulon.
Celles du Gevaudan feront de dix-neuf portées
de quatre-vingt-feize fils chacune, & paflées en
peignes ou rots de quatre pans moins un doigt,
pour avoir en toile quatre pans moins deux doigts
de large, & au retour du foulon trois pans & demi,
mefure de Montpellier, ou trois quarts d’aune, me-
fure de Paris.
Nous avons douze cannes quatre pans de longueur
en toile, pour revenir à douze cannes foulées ou
vingt aunes de Paris. Libre aux manufacturiers de
doubler ou tripler cette longueur, fauf l’attention
de les marquer par des montres placées à chaque
douze cannes quatre pans, qu’ils feront obligés de
couper avant que de les expofer en vente.
Et les ouvriers mettront à un coin du chef de
chaque piece le nom du lieu, avec du fil ou coton,
fi la piece eft en toile.
Les tondeurs payeront cinquante livres d’amende
, fi pliant quelque piece, ils laiflent dehors le
bout où fera le nom du lieu de la fabrique. Combien
de fottifes ! fans compter la défenfe de fortir cé§
étoffes de la province, fans avoir été vifirées & marquées
à Montpellier & à Nifines par les infpeaeurs’ Impériale , f. f. {Mepuiferie.) eft le chaffis d’un
li t , ou le defliis de la caille d’un carrofle.
Impériale , { Jeu.) nom d’une forte de jeu de
cartes qu’on croit, avec quelque vraiflemblance,
avoir été ainfi nommé, parce que ce fut un empereur
qui le mit le premier en crédit. On le joue comme
le piquet'à deux perfonnes, & à trente - deux
cartes, le ro i, dame, v alet, as, dix, neuf, huit Ôc
fept. Il y a quelques provinces où on le joue à
36 cartes, y ajoutant les fix de chaque couleur.
On convient de ce que l ’on veut jouer avant de
commencer, & à combien d'impériales fç jouera la
partie. Le nombre ordinaire dés impériales, dont eft
compofée une partie, eft de cinq ; mais on peut
l’augmenter & le diminuer au gré des jpueurs , qui
peuvent être trois fi on le juge à propos, en jouant
toutefois nécefîairement avec trente-fix cartes.
C eft un avantage pour celui qui donne ; celui
qui tire la plus haute carte fa it , en quoi Ximpériale
eft différente du piquet où la plus haute carte fait
battre & donner les cartes par fon adverfaire.
Celui qui fait commence' donc à donner les cartes
alternativement à for-même ou à fon adverfaire
deux à deux ou trois à trois, il tourne enfuite la
carte qui eft immédiatement derrière le talon, &
cette carte s’appelle la triomphe. Voyt^T r iom ph e ,
Au jeu de l'impériale , les cartes ont toujours la
même valeur, & cette valeur eft aufli la même qu’a
tous les autres jeux de cartes félon l’ordre qui fuit, le
roi yla dame , le v alet, l’às, le dix, neuf, huit, fept
& fix, la plus forte enlevant toujours la plus foible.
Lorfque l’on joue à trois, il ne relie point de
cartes ; & celui qui fa it. tourne la derniere des cartes
qu’il fe donne, & c’eft la triomphe du coup.
Le premier à jouer alfemble d’abord toutes les
cartes de la même couleur comme au jeu de piquet,
& fait fon point de même. Si fon adverfaire ne le
paré avec un plus haut, il compte quatre points ,
& en cas d’égalité, c’eft le premier en cartes qui
compte par droit de primauté.
S’il a quelque impériale, il doit la montrer avant
que d’accufer fon point, fans quoi elle ne lui vau-
droit rien. Voyeç IMPÉRIALES.
Celui qui a dans fon jeu le ro i, la dame, le valet
& l’as de la couleur dont il tourne, compte
pour cela deux impériales ï Ces impériales étalées'fur
F F f f