gnoftic afluré des efpeces & des cailles. •
Prognojlic. La jaunijfe ne fauroit être regarde«
comme une maladie dangereule ; il eft rare , lorl-
qu’elle eft fimple, d’y voir liiccomber les malades ;
iorfqu’il y a danger , il vient des accidens qui s’y
rencontrent, des caufes particulières des maladies
oui l’ont déterminée, &c. La jaunijfe eft Couvent
.ialutaire, critique ; toutes les fois qu’elle paroit
dans une fievre aiguë , le 7 , le 9 ou le 14e jour,
elle eft d’un bon augure, pourvu qu’en même
tems l’hyppocondre droit ne loit pas dur, aittre-
ment elle l'eroit un mauvais ligne. Hyppocr. aphor.
(34. lib. IV . L’iôere Curvenu à certains buveurs qui
ont des langueurs d’eftomac, des coliques , diffi-
pent tous ces fymptomes, & met fin à un état valétudinaire
auquel ils font fort fujets. Il eft fort
avantageux auffi à quelques hyftériqucs; il eft critique
dans la maladie eâique chronique.
L’iélere eft prêt à guérir quand le malade fent une
démangeaifon par tout le corps , que les urines deviennent
troubles, chargées , que le pouls conservant
fon inégalité particulière devient Couple & mou;
on a obfervé que les fueurs , le flux hémorrhoïdal,
la diffenterie, ont terminé cette maladie Cnjetre à de
fréquens retours. L’hydropifie eft une fuite affez
fréquente des jaunijfes négligées ou mal traitées ,
alors le foie le durcit, & c’eft avec raifon qu’Hippocrate
regarde comme pernicieufe la tumeur dure
du foie dans cette maladie. Aphor. S z . lib. V l . On
peut auffi craindre quelquefois qu’il ne dégénéré en
• abCcès au foie. La teniion du ventre, la tympanite,
le vomiflement purulent, les déjeftions de la même
nature , l’oppreffion, les défaillances, la conlbmp-
tion , &c. font dans cette maladie des lignes mortels.
Si l’iéiere paroît fans friflon dans une maladie
aiguë, avant le feptieme jour, il eft un ligne fâcheux.
Aphor. 6 z . lib. I V . L’iûere chaud eft accompagné
d’un danger plus prompt, preflant, mais
moins certain que le froid ; celui qui eft périodique
eft très- fâcheux ; celui qui fuccede aux fievres intermittentes
, aux inflammations du foie , eft le plus
dangereux, il defigne un dérangement ancien &
conlidérable dans le foie.
Les différentes efpeces de jaunijfe demandent des
traitemens particuliers ; les remedes, curations, qui
çonviennent dans l’i&ere froid , feroient pernicieux
dans le chaud; &c par la même raifon, ceux qui
pourroient réuffir dans le chaud ne feroient que
blanchir dans l’i&ere froid; les uns &: les autres fe-
roient tout au moins inutiles dans la jaunijfe critique
, qui ne demande aucune efpece de remede. Les
médicamens les plus appropriés dans l ’iftere chaud
font les émétiques en lavage, les rafraichiflans, antibilieux
, acides, le petit lait nitré ; par exemple,
une légère limonade, des apofemes avec la patience
, la laitue , l’ofeille, la racine de fraifier, le ni-
tre , le criftal minéral, &c. Les purgatifs légers acidulés
conviennent très-bien , il eft bon même de les
réitérer Couvent ; Viciere qui dépend d'une cacochimie
bilieufe , ne Je difppe que par de fréquens purgatifs.
Hippocr. Epidem. lib. V il . Les médicamens appropriés
pour lors font les tamarins, la manne, la rhubarbe
, & un peu de feammonée ; mais il faut avoir
attention d’aflbuplir, de détendre, de relâcher auparavant
les vaifleaux qui font dans l’irritation ,
d’appaifer l’orgafme & la fougue du fang.Le même
Hippocrate nous avertit de ne pas purger, de peur
d’augmenter le trouble , de loc. in homin. On peut
terminer le traitement de cet iâere par le petit lait
ferre, les eaux minérales acidulés ; telles font celles
de V a is , de Paffi, de Forges, &c.
Dans l’iftere froid, l’indication qui fe préfente
naturellement à remplir, eft de diviler & de défob-
ftruer ; parmi les apéritifs , il y en a qui exercent
plus particulièrement leur afrion fur le fo ie , Ceux-
là font préférables ; tels font l’aigremoine , la fume-
terre, la chélidoine, la rhubarbe, & fur-tout l’a-
loës , qui a cette propriété dans un degré éminent.
Avant d’en venir aux remedes llomachiqueS, hépatiques,
aéhfs, il faut humefter, préparer par des
légers apéritifs, principalement latins, des légères
dilfolutions de fel de glauber , de fel de faignerte,
& autres femblables, après quoi on peut en venir
aux opiates a péritiv,es un peu plus énergiques ; celle
qui eft compofée avec l’aloës & le tartre vitriolé
pioduit des effets admirables. J’ai éprouvé dans pareils
cas l'efficacité des cloportes écrafés en vie ,
& mêlés avec le fuc de cerfeuil ; l’elixir de propriété
de Paracelfe , ou l’élixir de Garnis,qui n’en
différé pas beaucoup, font auffi très-convenables
dans ce cas-là. Les lavonneux font très-propres pour
emporter les réfidus d’une jaunijfe mal guérie ;\ils
font particulièrement indiqués dans les jaunijfès périodiques
qui dépendent des calculs biliaires : on ne
connoît pas jufqu’ici de diffolvans , de fondans plus
affurés ; il s’en faut cependant de beaucoup qu’ils
foient infaillibles. Lorlque l’iélere commence à fe
diffiper, il faut recourir aux martiaux, & fur-tout
aux eaux minérales ferrugineufes , falines, & principalement
aux thermales, comme celles de bala-
ruc , &c. Comme dans cette efpece d’iélere le ventre
eft pareffeux, les lavemens peuvent avoir quelque
avantage, ou du moins de la commodité ; ne
pourroit-on pas fuppléer le défaut de bile naturelle
en faifant avaler des pilules compofées avec la bile
des animaux, comme quelques auteurs ont penfé? Article de M. MenureT.
Jaunisse , ( Maréchallerie. ) c’eft une maladie des
chevaux, qui eft fort approchante de la jaunijfe des
hommes.
Cette maladie eft de deux efpeces, la jaune & la
noire.
La jaune eft, fuivant les Maréchaux, une maladie
fort ordinaire, qui vient d’obftru&ions dans la
canal du fiel # ou dans les petits conduits qui y abou-
tiffent : ces obftru&ions l'ont occafionnées par des
matières vifqueufes ou graveleufes que l’on y trouve
, ou par une plénitude ou une compreflïon des
vaiffeaux fanguins qui l’a voifinent, moyennant quoi
la matière qui devroit fe changer en fiel enfile les
veines, & eft portée dans toute la maffe du fang,
ce qui le teint en jaune ; de forte que les y e u x , le
dedans des levres, & les autres parties de la bouche
, capables de faire voir cette couleur, paroiffent
toutes jaunes.
L’effet de cette maladie confifte à rendre un cheval
lâche, pefant, morne, aifément furmené par le
plus petit travail ou le moindre exercice, &c.
J A U T E R E A U X , ( Marine. ) voye^ Jo u t e -
REAUX.
JAXARTES, f. m. ( Géog. ) riviere d’Afie qui
bornoit la Sogdiane au nord , & fa Scythie au midi.
Alexandre & fes foldats prirent le Jaxarces pour
le Tanaïs , dont ils étoient bien loin ; mais fi cette
erreur eft excufable dans des gens de guerre défo-
rientés, elle n’eft point pardonnable a Quint-Cur-
fe , qui, liv. VI. liv. VU. & ailleurs, appelle toujours
cette riviere le Tanaïs. Le nom moderne que
les hiftoriens lui donnent eft Sihun. Voyeç Sihun.
J’ajouterai feulement ici que le Jaxaries, qui for-»
moit autrefois une barrière entre les nations policées
& les nations barbares, a été détourné comme
l’Oxus par les Tartares, & ne va plus jufqu’à la
mer. ( D. J .)
JAYET GaGATES. ( Hijl. nat. ) Voye^ Ja is.
J AZYGES , ( Géog. anc. ) peuples de Sarmatie en
Europe , au-delà- de la Germanie à l’orient. Les Ja-
Οges Métanaftes, qui furent fubjugués par les Romains
;
mains, habitoient fur les bords de la Theiffe & du
Danube ; voilà tout ce que nous en favons aujourd’hui
, quoique Ptolomée ait indiqué leurs bornes &
leurs villes, avec les degrés de longitude & de latitude
, dans un chapitre exprès qu’il leur a deftiné ;
c ’eft le chapitre vij. du livre I I I , de fon ouvrage.
( D . J. ) I B
ÏBA-PARANGA, f. m. ( Hijl. nat. Bot. ) efpece
de prunier du Bréfil ; il a le fruit dou x, il renferme
un noyau de la groffeur & de la figure d’une amande
; il en renferme trois : il eft bon à manger, mais
on ne lui attribue aucune v ertu , ni à l’arbre qui le
produit. Ray.
IBAICAVAL, ( Géog. ) riviere d’Efpagne dans
la Bifcaye, qui v a fe jetter dans la mer à Bilbao.
IBAR, ( Géog. ) riviere de là Servie en Hongrie,
qui fe jette dans le Danube près de Semendria.
IBÉIXUMA, f. m. ( Botan. exot. ) arbre du Brés
il, décrit par Maregrave. Il porte un fruit fphéri-
q u e , de la groffeur d’une balle de paume & verd
avant que d’être mur ; il eft hérifle de tubercules
bruns, & contient une fubftance vifqueufe ; il noir-
cit.dans fa maturité , & fe partage enfuite en cinq
fegmens égaux, contenant chacun des femences
brunes , rondes &: oblongues, de la groffeur de
celles de moutarde. L’écorce de cet arbre eft gluant
e , & fert aux mêmes ufages que le favon d’Efpagne.
Maregrave , Hijl. BraJLL. & Ray. Hijl. plant.
Voyt^ auffi Sa v o n ie r . ( D . J. )
IB É R I E , ( Géog. anc. ) ancien nom de deux
pays différens, l’un en Afie & l’autre en Europe.
Ulbérie ajîatique eft une contrée de I’Afie, entre la
mer Noire & la mer Cafpienne ; Ptolomée dit qu’elle
étoit terminée au nord par une partie de la Sarmatie
, à l’orient par l’Albanie , au midi par la grande
Arménie, & au couchant par la Colchide ; elle
eft préfentement comprife dans la Géorgie.
Ulbérie européenne eft l’ancienne Efpagne , nommée
Iberia, foit pour fa pofition occidentale à caufe
des Ibériens afiatiques qui s’y établirent félon Var-
ron , foit à caufe de l’Ebre, en latin Iberus, qui la
féparoit en deux parties, dont l’une appartenoit
aux Carthaginois & l’autre aux Romains, avant q\ie
ces derniers l’euffent entièrement conquifc.
Ulbérie maritime européenne fut découverte par
les Celtes, par les Iberes, & enfuite par les Phéniciens
, ainfi que depuis les Efpagnols ont découvert
l’Amérique ; lesTyriens, les Carthaginois, les Romains
y trouvèrent tour-à-tour de quoi les enrichir
dans les tréfors que la terre produifoit alors.
Les Carthaginois y firent valoir des mines, auffi
riches que celles du Méxique & du Pérou, que le
tems a épuifées comme il épuifera celles du nouveau
monde. Pline rapporte que les Romains en tirèrent
en neuf ans huit mille marcs d’o r , & environ vingt-
quatre mille d’argent. II faut avouer que ces prétendus
defeendans de Gomer profitèrent bien mal
des préfens que leur faifoit la nature, puifqu’ils furent
fubjugués fucceffivement par tant de peuples.
Ils ne profitent guere mieux aujourd’hui des avantages
ae leur heureux climat, & font auffi peu curieux
des antiquités ibériques, monumens , inferip-
tions, médailles, qui fe trouvent par-tout dans leur
royaume , que le feroient les Ibériens afiatiques ,
habitans de la Géorgie.
On reconnoît encore les Efpagnols de nos jours
dans le portrait que Juftin fait des Ibériens de l’Europe
; corpora kominum ad inediam . . . . parati ; dura
omnibus & adjlriclaparcimonia. lllisfortior taciturni-
eatis cura quàm vitèe. Leurs corps peuvent fouffrir la
feim ; ils lavent vivre de peu-» & ils craignent au-
Trne V III,
tant de perdre la gravité, que les autres hommes de
perdre la v ie ..( D . J. )
IB1B1RA B A , f. m. ( Hiß, nat. Bot. ) arbre du
Bréfil, qui porte des baies, une fleur en ro fe, àc
un fruit de la grofleur de la cerife , où l’on trouve
plufieurs pépins que l’on mange avec la chair. Ce
fruit eft doux, & d’un goût un peu réfineux ; il irrite
la gorge quand on en mange beaucoup. On emploie
la feuille de Vibibiraba avec la fleur, mêlée
au camara, dans les lotions des piés indiquées par
le mal de tête : on tire de fes fleurs, cueillies avant
le lever du foleil, & de fes feuilles, une eau rafraî-
chiffante & mondificative, dont on ufe dans les inflammations
des yeux. Ray.
IBIBOBOCA, fubft. maf. (Hiß. nat. Zoolog. )
ferpent d’Amérique que les Portugais nomment cobra
de coral. Il a communément deux pieds de long,
eft gros comme le pouce, & fa queue fe termine en
une pointe très-mince j il eft entièrement d’un blanc
luifant fous le ventre, fa tête eft couverte d’écail-
les d’une figure cubique dont quelques-unes font
noires fur les bords. Son corps eft moucheté de
blanc, de noir & de rouge. Il ne fe remue que fort
lentement, & eft regardé comme très-venimeux.
R a y , fy n°ps. anim.
IBIJARA, fubft. maf. ( Opkiol. exot.') le même
ferpent d’Amérique que les Portugais nomment
cega cobre vega, ou cobra de la cabeças. II pafle pour
être de la clafle des amphisbènes, c’eft-à-dire, des
ferpens à deux têtes, ce qui eft une grande erreur.
Comme fa tête & fa queue font d’une même forme
& épaifleur, & que cet animal frappe également
par fes deux parties de fon corps, on a fuppofé
qu’elles étoient également dangereufes , fécondé
erreur à ajouter à la première. Uibijara eft un ferpent
de la plus petite efpece ; car il n’a guere que
la longueur d’un pied, & la groffeur du doigt; là
couleur eft d’un blanc luifant, tacheté de rayures
& d’anneaux d’une jaune de cuivre ou brun ; fes
yeux font fi petits qu’ils ne paroiffent que comme
une tête d’épingle ; il v it en terre de fourmis & autres
petits infeéles. Les Portugais du Bréfil prétendent
que fa piquure eft inguériflable. R a y , Syn.
anim. p . z8<). (D . J . )
IBIJAU, f. m. ( Omith. exot. ) forte de chathuant
du Bréfil, du genre des tete-chevres, & de la groffeur
d’une hirondelle; fa tête eft groffe& applatie;
fon bec eft extrêmement fin, & laifle appercevoir
au-deffus fes deux narines ; fa bouche ouverte eft
exceffivement grande; fa queue eft large, & fes
jambes font baffes ; tout fon corps eft couvert -ls
plumes les unes blanches, les autres jaunes. (D . / )
IBIRACOA, f. m. ( Ophiol. exot. ) ferpent des
Indes occidentales, marbré de blanc, de noir, &
de rouge ; fa morfure pafle pour être extrêmement
cruelle par fes effets. ( D . J. )
IBIS, ibis 9 f. m. ( Omith. ) oifeau d’Egypte : celui
qui a été décrit dans les mémoires pour fervir à T Hiß.
nat. drcjfée par M. Perrault, 111. partie, reffembloit
beaucoup à lacygogne. VoyeçC YGOGNE. Voye^aujß
la PI. X . fig. 3. Hiß. nat. Cependant il étoit un peu
plus petit, & il avoit le coi 6c les piés à proportion
encore plus petits ; le plumage étoit d’un blanc
fale ôc un peu rouflâtre, excepté des taches d’un
rouge pourpre & d’un rouge de couleur de chair,
qui étoient au-deffous de l’aile, & la couleur des
grandes plumes du bout de l’aile qui étoieht noires.
Le bec avoit un pouce & demi de largeur à fon origine
; le bout n’étoit pas pointu ; il avoit un demi-
pouce de largeur ; les deux pièces du bec étoient
recourbées en-deffous dans toute leur longueur ;
elles avoient à la bafe une couleur jaune claire,
& fur l’extrémité une couleur orangée ; toute leur
furface étoit polie comme de rivoire; lorlque le bec
P p R