Martinhis dans Ton Atlas Chinois, de 14* 197 plus
occidentale que Pékin, à 24d 10' de Latitude. ( D . J.J
HOSIES, 51 m. pl. ( Antiq. ) e’eft ainfi qu’on app
e l â t les cinq facrificateurs en titre d’office, pré-
>pofés dans le temple de Delphes pour les facrifices,
•ou’on venoit offrir avant que de confulter l’oracle
d’Apollon. Ils immoloient eux-mêmes les viûimes,
& apportoient toute leur attention pour qu’elles
fuflent pures, faines, entières, & bien conditionnées.
Il falloit à Delphes que la yi&ime tremblât
& frémît dans toutes les parties du corps, lorfqu’elle
crecevoit les effufions d’eau & de vin ; car ce n’étoit
pas affez qu’elle feeouât la tête, comme dans les fe-
crifices ordinaires ; fi quelqu’une de fes parties ne fe
fut pas reffentie de cette palpitation, les facrifica-
-têurs hojîts -n’euffent point inftallé la Pythie fur le
■ trépié. . ,
Leur nom ■ ««•#, fignifie des gens d’une faintete
•éprouvée , & la .viftime qu’on immoloit à leur réception
, s’appelloit o««T«p. Ces miniftres etoient
perpétuels, & la facrificature paffoit à leurs enfans;
o n les croyoit defeendus de Deucalion. Ils avoient
fous eux un grand nombre de facrificateurs fubal-
ternes ; & c ’-eft Eurypide qui nouî? en a inftruit le
plus particulièrement ; la le&ure des poètes grecs eft une fource de connoiffances. ( D . J. )
HOSOPLOTZ , ou HOTSEPLOTZ, ( Géog. )
etite ville de Siléfie-, dans la principauté de Grot-
au.
HOSPICE, f. m. QJurifprud. ) fignifie quelquefois
la partie d’un monaftere deftinée à loger les
hôtes ou étrangers ; quelquefois c’eft un logement
détaché du couvent, que les religieux bâtiffent pour
y recevoir les étrangers du même ordre, qui ont
befoin d’y féjo.urner quelque tems. On entend encore
par kofpice, un lieu ou entrepôt que le mona'-
fterea dans quelque endroit qui eneft éloigné, pour
y retirer en paffant les religieux qui vont pour les
affaires du couvent. ( A )
HOSPiTA , ( Mythologie. ) furnom de Vénus :
on lui rendoit un culte fous ce nom, & elle avoit un
temple à Memphis en Egypte.
HOSPITALIER, f. m. (Myth. ) furnom que les
anciens Romains donnoient à Jupiter, le nommant
Jupiter kofpts, parce qu’ils le regardoient comme le
dieu protefteur de l’hofpitalité. Les Grecs l’appel-
loient par la même raifon vengeur des injures
faites à des hôtes ; Jupiter hofpitibus nam te dure
jura fatentur ; mais Jupiter n’étoit pas le feul des
'dieux qui eût le titre de protefteur de l’hofpitalité.
Voye1 ce mot oit on le prouve.
Ce n’étoit pas non plus, pour le dire en paffant,
à Jupiter hofpitalier 9 que les Samaritains confacre-
rent leur temple de Garizim, comme le prétend M.
Boffuet, mais c’étoit à Jupiter Olympien, fous l’invocation
duquel il ne fubfifta pas même long-tems,
fi l’on adopte pour v ra i, le récit que fait Jofephe,
Antiq. liv. X I I I . ch. vj. de la difpute qui s’éleva en
Egypte fous Ptolomée Philométor entre les Juifs &
les Samaritains, au fujet de leur temple ; les Samaritains
foutenant que le temple de Garizim étoit le
feul vrai temple du Seigneur, & les Juifs prétendant
au contraire, que c’étoit celui de Jérufalem.
■ H o s p it a l ie r s , f. m. plur. (Hijl. eccléjîajl.) religieux
que le papelnnocentlll. a établis pour retirer
les pauvres pèlerins, les voyageurs & les enfans
trouvés ; ils font habillés de noir comme les prêtres,
& ont une croix blanche fur leur robe & fur leur
manteau. Il y a à Paris des religieufes de l’ordre de
S. Auguftin , que l’on appelle hofpitalieres de la charité
de Notre-Dame ; elles portent l’habit de S. François
, avec le fcapulaire blanc à l’honneur de la
Vierge, ôc le voile noir. Ces religieufes font voeu
cPhofpitalité, outre les trois voeux ordinaires, &
o n t , lorfqu’elles vont au choeur, un manteau gris-
brun, femblable à leur habit. 11 y en a d’autres qui
font auffi de l’ordre de S. Auguftin, & qui font les
mêmes voeu x, on les appelle hofpitalieres de la mi-
fericorde de Jefus. Pendant l’é té, elles n’ont qu’uae
robe blanche , avec une guimpe & un rochet de
fine toile de lin : l’hiver, lorfqu’elles font au choeur,
ou qu’on porte l’extrême-onÛion à quelque pauvre
malade de l’hôpital, elles mettent un grand manteau
noir par-deffus leur rochet. C ’eft l’archevêque de
Paris qui eft leur fupérieur. Diction, de Moreri.
HOSPITALIERES J ’oeurs , f. f. pl. (Hijl, de Malthe.)
c’eft le nom primitif des religieufes de l’ordre de
Malthe ; elles furent établies à Jérufalem au milieu
de l’onzieme fiecle par les mêmes marchands d’Amal-
phie , qui établirent les freres hofpitaliers de S. Jean
de Jérufalem , pour avoir foin des chrétiens d’Europe
qui alloient vifiter les faints lieux. Elles renoncèrent
au fiecle quelque tems après comme les freres
hofpitaliers , & fe qonfacrerent au fervice des
pauvres & des pèlerines. Elles prirent l’habit régulier
qui confiftoit dans une fimple robe noire , ïur
laquelle étoit attachée du côté du coeur une croix
de toile blanche à huit pointes ; elles firent auffi les
trois voeux folemnels de religion qu’elles prononcèrent
au pié du faint fépulchre , & que le patriarche
de Jerufalem reçut. Après la prife de cette ville
par Saladin , les feturs hofpitalieres fe retirèrent en
Europe , & y formèrent depuis des établiffemens
confidérables. Leur naiffance devoit être noble , &c
l’on exigeoit à leur égard les mêmes preuves que
pour les chevaliers. Leur habillement confiftoit
dans une robe de drap rouge , avec un manteau de
drap noir, fur lequel on attachoit une croix de toile
blanche à huit pointes : ufage qui a varié en différentes
provinces & en ditférens fiecles. Vertot.
(D . /.)■
HOSPITALITÉ , f. f. ( Hijl.facrée & profane
Droit naturel & Morale. ) Vhofpitalité eft la vertu
d’une grande ame, qui tient à tout l’univers par les
liens de l’humanité. Les Stoïciens la regardoient
comme un devoir infpiré par Dieu même. Il faut,
difoient-ils , faire du bien aux perfonnes qui viennent
dans nos pays , moins par rapport à elles que
pour notre propre intérêt, pour celui de la vertu ,
& pour perteftionner dans notre ame les fentimens
humains , qui ne doivent point fe borner aux liai—
fons du fang & de l’amitié mais s’étendre à tous les
mortels.
Je définis cette vertu , une libéralité exercée envers
les étrangers , fur-tout fi on les reçoit dans fa
maifon : la jufte mefure de cette efpece de bénéfice
dépend de ce qui contribue le plus à la grande fin
que les hommes doivent avoir pour but, favoir aux
leccurs réciproques, à la fidélité , au commerce
dans les divers états , à la concorde & aux devoirs
des membres d’une même fociété civile.
D e tous tems les hommes ont eu deffein de voyager
, de former des établiffemens, de connoître les
pays & les moeurs des autres peuples ; mais comme
les premiers voyageurs ne trouvaient point de lieu
de retraite dans les endroits ou ils arrivoient, ils
étoient obligés de prier les habitans de les recevoir ,
& il s’en trouvoit d’affez charitables pour leur donner
un domicile, les foulager dans leurs fatigues,
& leur fournir les diverfes chofes dont ils avoient
befoin. ..
Abraham , pour commencer mes exemples par
l’hiftoire facrée , a été du nombre de ces gens com-
pâtiffans qui pratiquèrent la noblebénéficence envers
les étrangers , goûtèrent le pTfèifir de les recevoir
& de leur procurer tous les fecours poffibles.
Nous lifons dans la Genefe que ce digne patriarche
rencontra, en fortantde fa tente, trois voyageurs,"
devant lefquels il fe profterna , leur offrit de l’eau
pour laver leurs piés, & du pain pour rétablir leurs
force. Il ordonna en même tems à Sara de pétrir
trois mefures de farine , & de faire cuire des pains
fous la cendre : il fit rôtir lui-même un veau qu’il
fervit à fes hôtes avec les pains de Sara, du beurre
& du lait.
Je ne diffimulerai point que l’exercice de Vhofpitalité
fe trouva refferré chez les Ifraélites dans des
bornes beaucoup trop étroites , lorfqu’ils vinrent à
rompre leur commerce avec les peuples voifins ;
cependant, fans parler des Iduméens & des Egyptiens
qui n’étoient pas compris dans cette rupture,
l’efprit de cette charité ne s’éteignit pas entièrement
dans leur coeur, du moins i’exercerent-ils pour leurs
freres, fur-tout pendant les triftes tems des captivités
, où nous voyons queTobie étoit pénétre de ce
devoir. Dans les-louanges que l’écriture lui donne,
elle met la diftribution qu’il faifoit de trois eu trois
ans aux profélytes & aux étrangers de fa part dans
le dixmes. Job s’écrie au milieu de fes fouffrances :
» Je n’ai point laiffé les étrangers dans la rue, &m a
y* porté leur a toujours été ouverte ».
Les Egyptiens convaincus que les dieux mêmes
prenoient fouvent la forme de voyageurs, pour corriger
l’injuftice des hommes, reprimer leurs violences
& leurs rapines , regardèrent les devoirs de
Vhofpitalité comme étant les plus facrés ôc les plus
inviolables : les voyages fréquens des fages de la
Grece en Egypte, l’accueil favorable qu’ils firent à
Ménélas & à Helène du tems de la guerre de Troie,
montrent affez combien ils s’occupoient de la pratique
de cette vertu.
Les Ethyopiens n’étoient pas moins eftimables à
cet égard au rapport d’Héliodore : & c’eft fans doute
ce.qu’Homere a voulu peindre , quand il nous dit
que ce peuple recevoir les dieux, & les regaloit avec
magnificence pendant plufieurs jours.
Ce grand poète ayant une fois établi l’excellence
de Vhofpitalité fur l’opinion de ces prétendus voyages
des dieux ; & les autres poètes de la Grece ayant
à leur tour publié que Jupiter étoit venu fur la terre,
pour punir Lycaon qui égorgeoit fes hôtes, il n’eft
pas étonnant que les Grecs regardaffent Vhofpitalitc
comme la vertu la plus agréable aux dieux. Auffi
cette vertu étoit-elle pouffée fi loin dans la Grece
qu’on fonda dans plufieurs endroits des édifices publics
où tous les étrangers étoient admis.C’eft un beau
irait de la vie d’Alexandre, que l’édit par lequel il
déclara que les gens de bien de tous les pays étoient
parens les uns des autres, & qu’il n’y avoit que les
médians qui fuffent exclus de cet honneur.
Les rois de Perfe retirèrent de grands avantages
’de la réception favorable qu’ils firent à divers peuples
, & fur-tout aux Grecs qui vinrent chercher
dans leur empire une retraite contre la perfécution
de leurs citoyens.
Malgré le caraftere fauvage & la pauvreté des
anciens peuples d’Italie , Vhofpitalité y fut connue
dès les premiers tems* L’afyle donné à Saturne par
Janus, & à Enée par Latinus en font des preuves
fuffifafites. Elien même rapporte qu’il y avoit une
loi en Lucanie qui condamrtoit à l’amende ceux
qui auroient refufé de loger les étrangers qui arri-
.voient dans leur pays après le foleil couché*
Mais les Romains qui fuccederent furpafferent
toutes les autres nations dans la pratique de cette
Vertu ; ils établirent à l’imitation des Grecs des lieux
exprès pour domicilier les étrangers; ils nommèrent
ces lieux hofpitalia ou hojpitia, parce qu’ils donnoient
aux étrangers le nom de hojpites. Pendant la
folemnité des Leôifternes à Rome on étoit obligé
d’exercer Vhofpitalitc envers toutes fortes de gens
Tome VIII\
connus Ou inconnus ; les maifofis des particuliers
étoient ouvertes à tout le monde, &çhacun avoit
la liberté de fe fervir de tout ce qu’il y trouvoit.
L’ordonnance des Aehéens, par laquelle ils défen-
doient de recevoir dans leurs villes aucun Macédonien
, eft appellée dans Tite-Live une exécrable
violation des droits de Uhumanité. Les plus grandes
maifons. tiroient leur principale gloire de ce què
leurs palais étoient toujours ouverts aux étrangers.;-
la famille des Marciens étoit unie par droit d’hofpi-
talite avec Perfée , roi de Macédqinë ; & Jules-
Cefar, fans parler de tant d’autres Romains, étoit
attaché par les mêmes noeuds à Nicomede , roi de
Bithynie. » Rien n’eft plus beau , difoit Cicéron ,•
» que de voir les maifons des perfonnes illuftres
» ouvertes à d’illuftres hôtes , & la république eft
» intéreffée à maintenir cette forte de libéralité ;
» rien même* ajoute-t-il, n’eft plus ütile pour ceux
» qui veulent acquérir , par des voies légitimes, un
» grand crédit dans l’état, que d’en avoir beaucoupr
>> au-dehors »*
Il eft aifé de s’imàgirter comment les habitans des
aüttes villes & colonies romaines , prévenus de ces
fentimens f recevoient les étrangers à l’exemple de
la capitale. Ils leur tendoient la main pour les conduire
dans l’endroit qui leur étoit deftiné ; ils leur la-
voient les piés, ils les menoient aux bains publics *
aux jeux, aux fpe&ades, aux fêtes. En un m ot, ori
n’oublioit rien de ce qui pouvoit plaire à l’hôte &
adoucir fa laffitude.
Il n’étoit pas poffible après Cëla que les Romains
n’admiffefit les mêmes dieux que les Grecs pour
protecteurs de Vhofpitalitc, Ils ne manquèrent pas
d’adjuger en cette qualité un des plus hauts rangs à
Venus, déeffe de la tertdreffe & de l’amitié. Minerve,
Herculq, Caftor & Pollux jouirent auffi du même
honneur, & l’on n’eut garde d’en priver les dieux
Voyageurs, dii viales. Jupiter eut aveefaifon la première
place ; ils le déclarèrent par excellence le
dieu vengeur de Vhofpitalité, & le fürnommerent
Jupiter hofpitalier, Jupiterhofpitdlis. CicérOn, écrivant
à fon frere Quintius , appelle toujours Jupiter
de ce beau nom ; mais il faut Voir avec quel art
Virgile annoblit cette épithëte dans l’Enéide,
Jupiter, hofpitibus nam te dare jura loquuntur,
Hune latum , Tiriifqut dicm , Trojâque profeclis
Effc relis , noflrofquc hujus meminijfe minores.
Notre poëfie n’a point de telles réffourCes, ni de fi
belles images.
Les Germains, les Gaülois, lés Celtibériens,
les peuples Atlantiques, & prefqtie toutes les nations
du monde, obferverent auffi régulièrement les
droits dé Vhofpiialilé. C ’étoit un facrilége Chez lés
Germains, dit Tac ite , de fernler fâ porte à, quelque
homme que ce fû t , coriiiu ou inconnü. Celui
qui a exercé l’hojpitalité énversiin étranger, ajoûté-
t - i l , v a lui montrer une autre maifort, où on l’exercé
encore, & il y eft reçu avec la même humanité.
Les lois des Celtes püniffoient beaucoup plus
rigouréufementle meurtred’uii étranger, que celui
d’un citoyen*
Les Indiens, Ce peuple compatiffant > qui traitoit
les efclaves comme eux-mêmes, pouvoient-ils ne
pas bien acuèillir les voyageurs? ils allèrent jufqu’à
établir, &c des hofpices, &c des magiftrats particuliers,
pour leur fournir les chofes néceffairès à la
v ie , & prendre foin des funérailles de ceux qui
mouroiént dans leurs pays.
Je viens de prouver fuffifâmmént, qu’autrefois
Vhofpitalité étoit exercée par prefque tous les peuples
du monde ; mais le lefteur fera bien aife d’être
inftruit de quelques pratiques les plus univerfelles
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