HERFORDEN , (Gcog.) ville libre & impériale
d’Allemagne , capitale du comté de Ravensberg, en
AVe'ftphalic, avec une famenie Abbaye de la con-
feifion d’Ausbourg, dont i’abbeffe eft prtnceffe.de
l ’Empire , & a voix & rang à la diete. Cette
ville cil .fur l’Aa & le 'Wehre , à trots lieues E.de
Ravensberg , i’ept S. O. de Minden. Long. 2 G.. 2.2. Lu. 5x. ix. {D .J.) ' HERIDELLE, f. f. Royéj l article Ardoise. (
HÊRIGOTÉ , adj. (J'énmc!) On dit mieux hçrpe.
Un chien herpé ou hcrigoté eft celui qui a une marque
aux jambes de derriere.il faut qu’un limier foit
retrôuffé 8c hirigotc. La marque s appelle kengo-
t u r c , • s . .
KËRÏL adj. {Gramm. & Jurifpr.) qui appartient
au maître en qualité de maître. On dit la puijfance
hérite. , pour défigner l’autorité qu’un maître a lur
fes ferviteurs. . . . I TI . ..
* HÉRISSER, v , aft. 8c paff. {Gramm.) Il fe dit
au fimple du poil des animaux, lorfque quelque
mouvement le fait relever, ou qu’il a cette difpofi-
tion naturelle. Un récit, un fpe&acle d’horreur fait
héritier les cheveux fur le front de l’homme. La fureur
tieràe le poil fur le dos & fur les flancs d’un
fanglier pourfuivi 8c bleffé. La crinière du lion fe
hériffe. Au figuré on dit, une troupe hérijjée de piques,
un difeours hérijfé d’antithefes. Le chemin de la vie
èft hérijfé d’épines. Ce livre eft hérijje de grec 8c de
latin. HériJJer un mur, c’eft le recrépir , ou le ragréer
de plâtre. . 4 , H érisser lu coupelle, {Docimaßiq.j On dit que la
coupelle eft hérijfée quand le plomb contient de J’étain
qui refte deffus en chaux 8c ne s’y imbibe point.
HÉRISSON, f. m. echinus terreßris , {Hiß. nat.)
animal quadrupède, le feuldans notre climat qui foit
couvert de piquans ; il eft aufli le feul qui fe pelotonne
au point de cacher tous fes membres. Lorfqu’il eft
debout fur fes jambes, il ne préfente encore qu’une
mafle informe 8c hériffée de piquans ; à peine voit-on
fes piés, fon mufeau & fa queue ; il a les yeux petits
8c faillans, 8c les oreilles courtes, larges 8c rondes.
Sa longueur n’eft que d’environ neuf pouces
depuis le bout du nez jufqu’à l’origine dé la queuei
Les plus grands de fes piquans ont un pouce de long
fur un tiers de ligne de diamètre ; ils font de couleur
blanchâtre fur la pointe & fur les deux tiers de leur
longueur depuis la racine, 8c ils ont une couleur
brune , noirâtre ou noire au-deflous de la pointe
fur la longueur d’environ deux lignes. Les piquans
couvrent les côtés du corps 8c toute la face fupé-
rieure depuis le fommet de la tête jufqu’auprès de
l ’origine de la queue. Le mufeau, le front, les côtés
de la tête, la gorge , le defîous & les côtés du cou ,
la poitrine, le ventre 8c les quatre jambes ont deux
fortes de poils ; lés uns font de la même confiftence
que les foies de cochon, quoique plus petits ; ils ont
une couleur blanchâtre mêlée d’une teinte de jaune
& de roux : il y a entre ces foies un poil plus court
8c plus abondant frifé 8c gris-brun ou châtain. Les
piés ou la queue n’ont qu’un poil très-court, lifte &
peu fourni, qui femble être de la même nature que
les fpies.
Les hérijfons fe pelotonnent pour dormir ou pour
fe cacher dès qu’ils font épouvantés ou attaqués : ils
ne peuvent s’accoupler comme les autres animaux,
à caufe de leurs piquets ; il faut qu’ils foient face à
face debout ou couchés. C ’eft au printems qu’ils fe
cherchent, 8c ils produifent au commencement de
l’été; ils ont ordinairement trois ou quatre petits,
8c quelquefois cinq : ils font blancs en naiflânt, 8c
l’on voit feulement fur leur peau la naiffance de piquans.
Ces animaux vivent de fruits tombés ; ils
fouillent la terre avec le nez à une petite profondeur;
ils inangent les hannetons 1 les fçaxabées2 les
grillons, les vêts 8c quelques racines ; ils font.aufli
très-avides de viande, & ils là mangent ciiite o ii.
crue. On les trouve fréquemment dans lés bois , fouà
les troncs dès vieux arbres, dans leS fentes dès rochers
, & dans lés monceaux dé pierres. Ils riè boü-
gent pas tant qu’il eft joiir, mais ils coürent ou plu-
tôt ils marchent toute la nuit ; ils dorment pendant
l’hiver»
Les Natùraliftes ont diftingué deûx efpeces dé
hérijjon, par des cara&eres tirés de là figure dix
muTèau. Plufieufs auteurs prétendent que lés uns ont
le grouin d’un cochon, & les -autres le mufeau d’un
chien : lés gens de la campagne ont la même opinion.
Cependant on n’en connoît qu’ une feule. Lé
mufeau a en effet qiiélquè rappôft au grouin de cochon
8c au mufeau du chien : c’eft fans doute ce qui
a donné lieu à la diftin&ion des deux prétendues ef-
peces de hérijjon. On trouve cet animal par-tout en
Europe, à l’exception des pays les plus froids. Hijlg.
nat. gén. 6* part, à Varticle du héfiffon , tome V I I I»
pag. 2.8 & fuiv. Voye%_ QUADRUPEDE. Hérisson de mer, {Hijl. nat. Iclhiolv) genre de
poifton de figure différente, félon les diverfes efpeces.
Ses caraéleres font qu’outre un grand nombre
de petites protubérances ou inégalités , il a deux
ouvertures remarquables, dont l’une lui fert de bouche
, & l’autre, à ce qu’on croit, d’anus : ces ouvertures
font placées différemment en diverfes efpeces.
Les Natùraliftes doutent s’il faut mettre ces fortes
de poiffons dans la claffe des cruftacées ou des tefta-
cées. Pline nomme leur peau raboteufe indifféremment
des noms de croûte 8c de coquille : la plupart
des modernes les rangent parmi les cruftacées, parce
qu’ils ont des dents, 8c que la plupart des poiffons
à coquille n’ en ont point ; mais nou9 ignorons
encore fi toutes ces fortes d’animaux ont des dents.
Quoi qu’il en foit, l’hérijjon de mer, comme Vhé->
rijjon de terre, tire fon nom des épines dont il eft
couvert. On l’appelle en latin echinus marinus, erU
dus marinus , cardüus marinus , erimactus marinus
echinus ovarius, & c. Sur quelques côtes on le nomme
châtaigne de mer, & avec affez de raifon. En effet,
il ne reffemble pas feulement aux enveloppes des
châtaignes, par les piquans dont il eft armé , il leur
reffemble encore par fa figure convexe. Le nom
à'ourjîn qu’on lui donne fur les côtes de Provence,
eft moins jufte ; car on n’apperçoit aucune reffem-
blance entre le poil des ourfins 8c les pointes des
heriJfonS.
Plufieurs de ces efpeces font décrites ou repréfen-
tées dans Jonfton, exang. 3 o . Aldrovand. de exang.
403. Bellon, de aquat. 384. Charleton , exerc. 62.
Gel’ner, aquatil.3So. Lifter, hijl. anim. angl. 16gJ
& 222. tab. y. n®. 23. Morton , ttorth. 231. tab. to*
jig. 3. Plot, hijl. oxon. toy. tab. 5. n°. 5. Langius,
hijl. lap. 124. tab. $ 5. Kle in , echinod, iy. tab. 2.
C. D. Mais M. de Réaumur a fait un travail plus
utile; il s’eft attaché lé premier à nous donner une
idée exaéte du fquelette de l’animal, qui^eft un fort
bel ouvrage, 8c à développer la méchanlque fingu-
liere de fon mouvement progreffif: c’eft le lujet d’un
mémoire curieux de cet illuftre natufalifte, imprimé
dans le recueil de Vacadémie des Sciences, annee ty 12.
& dont voici le précis.
Vhérijjon de mer eft couvert d’une peau dure, raboteufe
, hériffée tout-autour d’épines fortes 8f piquantes,
qui lui fervent de jambes. Sur nos côtes il
eft gros comme le poing » quelquefois comme un petit
ballon & communément de la figure d’un marron
d’Inde garni de fes piquans. II paroît tout d’une pièce
car à peine fa tête peut-elle être diftinguée de
fon corps. La partie par où il fe nourrit, c’eft-à-
dire fa bouche, eft deffous, & celle par où les anciens
difent qu’il Yiiide fes excrémens, eft vis-à-vis
en-deffus.
jen-deffus. Il a cinq dents creufes & une petite langue.
Son ventre eft divifé en cinq parties, qui feim
bient plufieurs ventres féparés.
Ôn le trouve fur les bords de la mer , où il fe
retire, quand les vagues commencent à s’enfler par
quelque tempête ; ce qui a fait dire, qu’il étoit un
prognoftic d’un orage prochain. Les matelots mangent
fa chair & fes oeufs , c’eft tout l’ufage qu’on
en retire ; car quant à fes propriétés médicinales,
rapportées par D ales d’après Diofcoride, perfonne
n’y ajoute la moindre foi.
Son fquelette eft un corps offeux, dont la figure
approche fort de celle d’une portion de fphere
creufe , QU de celle d’un moule de bouton qui feroit
creux; ; Il a de même une ouverture fur la partie la
plus élevée de fa convexité, par laquelle Ariftote
affure que l’animal jette fes excrémeris. Sur la fur-
face oppofée à cette ouverture , ou fur la furface
qui repréfente la furface plane du moule, 8c qui ici
eft un peu arrondie, il y a une autre ouverture plus
grande que la précédente, placée vis-à-vis d’e lle ,
& c ’eft cette derniere ouverture qui eft la bouche
de V hérijjon.
La furface intérieure de ce fquelette eft raboteufe
, ou marquée de diverfes éminences, de diverfes
petites inégalités, mais difpofées avec ordre.
Elles partagent, en quelque façon, tout l’extérieur
du corps en dix triangles fphériques ifoceles, qui
ont leur fommet à l’ouverture fupérieure, & leur
bafe à l’inférieure ; il y en a cinq grands , 8c cinq
petits.
Tous les petits triangles & tous les grands triangles
font égaux entr’eux, & féparés les uns des autres
par une petite bande qui eft aufli triangulaire,
au lieu que les triangles font hériffés de diverfes
«minences ; chaque petite bande eft percée d’un
grand nombre de trous très-déliés , qui traverfent
l’épaiffeur du fquelette 8c qui en font admirer le
travail.
, Chaque petite éminence, ou apophyfe, reffemble
à une mammelle qui a fon mammellon ; c’eft fur
.chacune de fes petites apophyfes que font pofées
les bafes des épines des hérijjons. Le nombre de ces
apophyfes, ou ce qui revient au même, celui des
épines eft prodigieux ; M.,de Réaumur en a trouvé
deux mille cent ; mais comme il y en a d’extrêmement
petites, il n’eft guere poflible de les compter
d’une maniéré fûre ; le nombre des petits trous qui
font fur les bandes qui féparent les triangles , eft
aufli très-confidérable ; M. de Réaumur en a compté
environ treize cens, nombre qu’il eft bon de favoir
pour connoître combien Vhérijjon à de jambes ou
pour parler comme M. de Réaumur, de cornes *
parce que cesxjambes reffemblent aux cornes des
limaçons.
Chacune de ces cornes tire fon origine d’un de
ces trous , 8c réciproquement il n’y a point de trou
qui ne donne naiffance à une corne ; elles ne font
prefque fenfibles que lorfque l’animal eft dans l’eau,
encore ne font elles fenfibles qu’en partie. S’il marche
, il fait voir feulement quelques-unes de celles qui
font du côté vers lequel il avance ; fi au contraire
il eft en repos, on n’apperçoit que celles qu’il a pu
ou voulu fixer contre quelques corps, celles qui le
tiennent en quelque façon à l’ancre ; il applique
leur extrémité contre ce corps, il les y colle fi fortement
, que, fi on veut employer la force pour le
détacher, on y parvient rarement fans caffer une
partie de celles qui l’attachoient ; enfin elles ceffent
prefque entièrement d’être vifibles, lorfqu’on le tire
de 1 eau; il les affaiffe & les répjie fur elles-mêmes,
de torte que l’on ne voit plus que leurs extrémités,
qui ne lauroient être connoiffables qu’à ceux qui les
-prit ^bfervé^ pendant que les cornes étoient gonflees,
alors les boms des cornes font'cachés entre
tes bâtes-des epmes ; ait lieu qu’ils forpaffent leurs
pointes lorfque 17«ri^ôn les allonge.
^appareil ,-avec lequel eft formé un fi petit'animal,
eft quelque chofe de bien merveilleux. Voilà
treize cens cornesi qu’il -a feulement pour fe tenir
en repos , & plus de deux mille cent épines dont
ü peut, fe fervir pour marcher : celles dont il fait
lufage le plus ordinairement, font aux environs dé
ta bouche ; comme elles peuvent s’incliner égale-
ment de tous cotes.j. les épines qui font les plus proches.
&:■ ce les-qui firnt les plus éloignées de celui
vers lequel ris eft determmé’ d’aller, lui fervent en
meme téms ; il fe retire avec fes premières & fe
pouffe avec les fécondés ; il n’eft pas difficile d’ima-
gmer comment cela s’exécute.
V / i iM i porte les plus proches le plus loin qu’il
peut de fa bouche, il accroche ou pique leurs pointes
contre quelque corps aigu; & au contraire^-approche
de fa bouche, ou du deftbus de fa hafo la
pointe des épines les plus éloignées ; d’où il eft c’air
que Iprfquil fait-effort enfuite pour ramener à Toi
■ P“ m'e.,'e s . o» k s tirer vers le deffous de fa bâfe,
« qu il fait en -meme tems un autre effort pour relever
les dernieres, ou les-éloigner du deffous dé fa
baie, il tire & pouffe-fon corps en avant par ées
deux efforts.. " .
i 'e mouvement progreffif de Ykiri/Ton ;
lorlqu il marche la bouche en bas : mais on voit en
meme tems que quand il marché la bouche en haut-
tout doit fe paffer d’une fémblaiie manière. Enfin
ft.paroit quil peut marcher non-feulement étant
dilpolè: des deux maniérés précédentes , mais encore
dans une infinité d’autres position* , dans lef-
B H H ligne qui paffe p a rle çentfedes ouvertures
ou font la bouche & fon anus , eft ou parallèle,
ou inclinée à l’horifon fous divers angles.
. ia S K llpeut u c ett-à-dire fi la pto afrfcibhielirt éd aenns etoftu dteésm coens t'friétue,a tciobmhs-,
tboieuns faélnosrs & fa fuétp-ialr édme emnut fdceleusx p moiullre f acieren mt éopui nvoesir, 'c&a treize cens jambes ou cornes ! Cependant'les jambgeres
fofiuf cdoersn es ^exécutent' point le mouvement pro- hérifons, ce font les' épines dont'ils fe
fceornvveanitn cpuo udar nms darecsh ceirr.C- oMnf.t andceé sR éoaùu mil unr’ est’oeint peafst
pvoàf flieb mle oduev so’iyr mpaérp lreeunrd mre o: yneonn, -lfeesu aleymanetn mt iils ldeasn as des vafes où l’eau de la mer les coüvroit peu, & où
iml aéitso iaty paanrt cmoinsf émqêumenet cterèss a-fnoicmilaeu xd efu'lre sfa o mbfaeinrv ,e ri l; lleeuurrs a f evuul eesx éepciunteesr. l{e Dm. oJu.v)ement progreffif avec
Hérisson, {Art. milit.') dans la guerre des fiéges
eft une groffe poutre, ou un arbre de la longueur
de la breche , armé de pointes fort longues, qu’on
fait rouler^ fur la rampe ou les débris de la breche
pour empêcher l’ennemi de monter. Les hérijfons
font foutenus par des chaînes ou dés cordes, de maniéré
que fi le canon en rompt une, ils foient retenus
par les autres. On les fait rouler fur les breches
par le moyen^ de rouleaux. Ils caufent beaucoup
d incommodité à l’ennemi en tombant ou roulant
fur lui lorfqu’il monte à l’affaut.
L’hérijjon foudroyant eft une efpece de barril foudroyant
, hériffé de pointes par le dehors : on le fait
mouvoir fur deux roues par le moyen d’une piecè
de bois qui le traverfe & qui fert d’aiflieu aux
roues. Voyei Barril foudroyant. (Q)
Hérisson, ( méchan. ) c’eft une roue dont fes
rayons aigus font plantés dire&ement fur la circonférence
du cercle, & qui ne peuvent s’engager que-
dans une lanterne, & n e reçoivent le mouvement
que d’elle. Rôyej L anterne. U ÿ a des hirîpns