
4SS I C O tail dans Phiftoire que M. Mainbourg a .donnée de
.cette héréfie.
Parmi les nouveaux Jconoclajles, on peut compter
les Pétrobruliens, les Albigeois & les Vaudois,
les Wiclefite.s., les Huflites, les Zuingliens & les Cai-
vinifles , qui dans nos guerres de religion , fe font
portés aux mêmes excès contre les images que les an-
.ciens Icono.clkaJles. (G)
ICONOGRAPHIE ., f. f. jconographia , (.Antiq.)
defcription des images ou ülatues antiques de marbre
& de bronze, des bulles ,.de$ demi-bulles, des dieux
pénates, des peintures àfrefque , des mofaïques
des miniatures anciennes. Voyei An t iq u e , St a t
u e , &c.
Ce mot efl g rec , ux.ovtypa.tpt«,, & vient d\uxm9 ima-
g'e , & ypatpi* ,je décris.
ICONOLATRE, f. m. ('Théologie.) qui adore les
images, ell le nom que les Iconoclafles donnent aux
Catholiques qu’ils accufent fauffement d’adorer les
images, & de leur rendre le culte qui n’ell dû qu’à
Dieu.
Ce mot vient du grec u xu v, image, & ptua,
j'adore. V oyei Im a g e , I d o l â t r ie , &c. (G )
ICONOLOGIE, f. f. (Antiq.) fcience qui regarde
les figures & les repréfentations , tant des hommes
que des dieux.
Elle afligne à chacun les attributs qui leur font
propres, & qui fervent à les différencier. Ainfi elle
repréfente Saturne en vieillard avec une faux; Jupiter
armé d’un foudre avec un aigle à fes côtés ; Neptune
avec un trident, monté fur un char tiré par des
chevaux marins ; Pluton avec une fourche à deux
<lents , & traîné fur un char attelé de quatre chevaux
noirs ; Cupidon ou l’Amour avec des fléchés,
un carquois, un flambeau , & quelquefois un bandeau
fur les yeux ; Apollon, tantôt avec un arc &
des fléchés, & tantôt avec une lyre ; Mercure, un
caducée en main, coefféd’un chapeau ailé, avec des
talonnieres de même ; Mars armé de toutes pièces ,
avec un coq qui lui étoit confacré ; Bacchus couronné
de lierre , armé d’un tirfe & couvert d’une
peau de tigre, avec des tigres à fon char, qui efl fuiyi
de bacchantes ; Hercule revêtu d ’une peau de lion ,
& tenant en main une maffue ; Junon portée fur des
nuages avec un paon à fes côtés ; Vénus fur un char
tiré par des cignes , ou par des pigeons ; Pallas le
cafque en tê te , appuyée fur fon bouclier, qui étoit
appellé égide, & à fes côtés fine chouette qui lui
étoit confacrée ; Diane habillée en chaffereffe, l’arc
& les fléchés en main ; Cérès ,une gerbe & une faucille
en main. Gomme les Payens avoient multiplié
leurs divinités à l’infini, les Poètes & les Peintres
après eux fe font exercés à revêtir d’une figure apparente
des êtres purement chimériques , ou à donner
une efpece de corps aux attributs divins, aux fai-
fons, aux fleuves, aux provinces, aux fciences, aux
arts, aux vertus , aux v ices, aux pallions , aux mar
ladies, &c. Ainfi la Force ell repréfentéepar une femme
d’un air guerrier appuyée fur un cube ; on
voit un lion à fes piés. On donne à la Prudence un
miroir entortillé d’un ferpent, fymbole de cette vertu
; à la Julliceune épée & une balance ; à la Fortune
un bandeau & une roue ; à l’Occalion un toupet de
cheveux fur le devant de fa tête chauve par-der-
riere ; des couronnes de rofeaux & des urnes à tous
les fleuves ; à l’Europe une couronne fermée , un
feeptre & un cheval; à l’Afie un encenfoir, &c.
ICONOMAQUE, adj. ('Gramm.) qui attaque le
culte des images. L ’empereur Leon Ifaurien fut appellé
iconomaque après qu’il eut rendu l’édit qui or-
donnoit d’abattre les images. Iconomaque ell fyno-
©yme à IconoçlafU. Voye^ ICONOCLASTE.
ICOSAEDRE, f, m. tprme de Géométrie, c’ell un
I C T corps ou folide régulier terminé par vingt triangles
équilatéraux & égaux entre eux.
On peut conlidérer Yicofdédre comme compofé de
vingt pyramides triangulaires, dont les fommets f©
rencontrent au centre d’une fphere, & qui ont par
conféquent leurs hauteurs & leurs bafes égales ; d’oii
il fuit qu’on aura la folidité de Yicofaédre , ,en multipliant
la folidité d’une de ces pyramides par 20 , qui
ell le nombre des bafes. Harris ôc. Chambers. (E )
* ICOSAPROTE , f. m. (Hiß. mod.) dignité chez
les Grecs modernes. On difoit un icofaprote ou un
vingt-princier , comme nous difons un cent-fuijfe.
ICREPOMONGA, f.m. (Hiß, nat.) ferpent marin
des mers du B réfil, qui fe tient communément immobile
fous les eaux ; on lui attribue la propriété d’engourdir
comme la torpille ; on affure que tous lesani-
maux qui s’en approchent y demeurent fi fortement
attachés., qu’ils ne peuvent s’en débarafier, & le
ferpent en fait fa proie. Il s’avance quelquefois fur
le rivage , où il s’arrange de maniéré à occuper un
très-petit efpace ; les mains des hommes qui vou-
droient le faifir demeurent attachées à fon corps, ôc
i l les entraîne dans la mer pour les dévorer.
ICTER E, (Médecine.') VtyeK. Ja u n isse.
ICTER IUS Lapis , (Hiß. nat.) nom que les anciens
ont donné à une pierre fameufe par la vertu de
guérir la jauniffequ’on lui attribuoit. Pline en décrit
quatre efpeces; la première étoit d’un jaune foncé;
la fécondé d’un jaune plus pâle & plus tranfparente ;
la troifieme fe trouvoit en morceaux applatis , &
étoit d’une couleur verdâtre avec des veines foncées
; la quatrième efpece enfin étoit verdâtre, avec
des veines noires. Sur une defcription aufli feche , il
ell très-difficile de deviner de quelle nature étoit
cette pierre fi vantée.Voye[ Pline, hiß. nat. f—)
IC T IA R , f. m. (Hiß. d'Aßei) officier qui a paffé
par tous les grades de fon corps, & qui par cette rai-
fon a acquis le droit d’être membre du divan. Pococ,
«OT«. pag- l66- (P ■ J.) I D
ID A , f. m. (Géog. anc.) il y a deux montagnes de
ce nom également célébrés dans les écrits des anciens,
l’une dans la Troade, & l’autre dans l’île de Crete.
Le mont Ida en Troade, pris dans toute fon étendue
, peut être regardé comme un de ces grands ré-
fervoirs d’eau, que la nature a formé pour fournir &
entretenir les rivières ; de celles-là, quelques-unes
tombent dans la Propontide , comme l’Æfepe & le
Granique ; d’autres dans l’Hellefpont, comme les
deux entre lefquelles la ville d’Abidos étoit fituée ;
j’entends le Ximois, & le Xante qui fe joint avec
l’Andrius : d’autres enfin vont fe perdre au midi dan»
le Golphe d’Adramyte, entre le Satnioeis & le Ci-
lée. Ainfi Horace,liv. I I I . ode 20, aeuraifon d’ap-
peller Y Ida de la T roade, aquatique, lorfqu’il dit de
Ganymede,
Raptus ah aquosâ Ida.
Diodore de Sicile ajoute que cette montagne eft
la plus haute de tout l’Hellefpont, & qu’elle a au milieu
d’elle un antre qui fembîe fait exprès pour y recevoir
des divinités ; c’efl là où l’on prétend que Paris
jugea les trois déeffes, qui difputoient le prix de
la beauté. On croit encore que dans ce même endroit
, étoient nés les Daâ yles d’Ida, qui furent les
premiers à forger le fer, ce fecret fi utile aux hommes
, & qu’ils tenoient de la mere des dieux ; ce qui
efl plus sûr, c’efl que le mont Ida s’avance par plu-
fieurs branches vers la mer , & de là vient qu’Ho-
mere fe fert fouyent de cette expreffion, les montagnes
d'Ida. Virgile , Æneid. liy, I I I , y, 6. parle de
même.
I D A
Claffemque fub ipsâ
Antandro & Phrygiâ molimur montibus Ida.
En un mot, Homere, Virgile, Strabori, Diodore
de Sicile , ne s’expriment guere autrement. En effet
le mont Ida q ui, comme on fa it , efl dans cette partie
de la Natolie occidentale nommée Aidinfic, ou
la petite Aidine, pouffe plufieurs branches, dont les
unes aboutiffent au golphe d’Aidine ou deBooa dans
la merde Marmora;les autres s’étendent vers l’Archipel
à l’ouefl, & quelques-unes s’avancent au fud,
jufque au golphe de Guereflo, vis-à-vis de l’île de
Mételin ; l’ancienne Troade étoit entre ces trois mers.
Parlons à préfent du mont Ida de Cre te, fitué au
milieu de cette île. Virgile, Æneid. liv. I I I . v. 104.
l ’appelle mons Idaus.
Creta Jovis magni medio jacet infula ponto ,
Mons Idæus ubï , & gentis cunabula nojlrce.
L'Ida de Crete étoit fameux, non-feulement par
les belles villes qui l’environnoient, mais fur-tout
parce que félon la tradition populaire , le fouverain
maître des dieux & des hommes, Jupiter lui-même,
y avoit pris naiffance. Aufli l’appelle-t-on encore
aujourd’hui Monte-Giove, ou Pjiloriti.
Cependant cet Ida de Crete n’a rien de beau que
fon illuflre nom ; cette montagne fi célébré dans la
Poéfie, ne préfente aux yeux qu’un vilain dos d’âne
tout pelé ; on n’y voit ni payfage ni folitude agréable
, ni fontaine, ni ruiffeau ; à peine s ’y trouve-t-il
un méchant puits, dont il faut tirer l ’eau à force de
bras , pour empêcher les moutons &.les chevaux du
lieu d’y mourir de foif. On n’y nourrit que des haridelles
, quelques brebis & de méchantes chevres,
que la faim oblige de brouter jufques à la Tragacan-
îha , fi hériffée de piquans , que les Grecs l’ont appellé
épine de bouc. Ceux donc qui ont avancé que
les hauteurs du mont Ida de Candie étoient toutes
chauves, & que les plantes n’y pouvoient pas vivre
parmi la neige & les glaces, ont eu raifon de ne
nous point tromper, & de nous en donner un récit
très-fidele.
Au refie le nom Ida dérive du grec iV'», qui vie’nt
lui-même d'îS'uv, qui lignifie voir, parce que de def-
fus ces montagnes, qui font très-élevées, la vue s’étend
fort loin, tant de deffus le mont Ida de la T roa-
d e , que deffus le mont Ida de Crete. (D . J.) 1D A L IU M , (Géog. anc.) ville de l’ile de Chypre
confacrée à la déeffe V enus, & qui ne fubfifloit plus
déjà du tems de Pline. Lucain nomme la Troade,
Idalis Tellus ; Idalis veut dire le pays du mont Ida.
J’ai déjà parlé de cette montagne. (D . J.)
IDANHA-NUEVA , (Géog.) petite ville de Portugal
dans la province de Béira, à deux lieues S. O.
de la vieille Idanha. Longit. //. 2 1 . latit. 30 a i
(D: J.) ^ '
IDANHA-VELHA , ( Géog. ) c’efl-à-dire Idanha
la vieille, ville de Portugal dans la province de Béira ;
elle fut prife d’affaut par les Irlandois en 1704 ; elle
efl fur le Ponful, à dix lieues N. E. de Caflel-Branco
huit N. O. d’Alcantara. Long. n . lat 3 <3 4Ç
(D . J.) * J y ' ’
IDÉAL, adj. (Gramm.) qui efl d’idée. On demande
d’un tableau fi le fujet en efl hiflorique ou idéal •
d’où l’on voit qu'idéal s’oppofe à réel. On dit c’efl
un homme idéal, pour déligner le caraélere chimérique
de fon efprit ; c’efl un perfonnage idéal, pour
marquer que c’efl une fiâion , & non un être qui ait
exiflé ; fa philofophie efl toute idéale , par oppofi-
tion à la philofophie d’obfervations & d’expérience.
Id é a l , ( Docimaft. ) poids idéal ou fiélif. Voyez P o id s f ic t if . •
1 ? 1 * » (PhUof- Log.) nous trouvons en nous
la faculté de recevoir des idées, d’appercevoir les
£holes, de fe les repréfenter. L'idée ou la perception
Tome VIII\ r
I D E 489
eft !e fentiment qu’a l’amc de l’état oii elle fe trouve
Cet article, un des plus importans de la Philofo-
phie, poürroit comprendre toute cette fcience que
nous connoiffons fous le nom de Logique. Les idées
font les premiers degrés de nos connoiffances, tou-
tes nos facultés en dépendent. Nos jugemens, nos
raifonnemens, la méthode que nous préfente la Lo-
gique , n ont proprement pour objet que nos idées.
Il feroit aife de s’étendre for un fujet aufli v a f le ,
mais il eft plus à propos ici de fe refferrer dans de
juftes bornes ; & en indiquant feulement ce qui eft
elientiel . renvoyer aux traités & aux livres deLo-
gique, aux effais fur l ’entendement humain aux recherches
de la vérité, à tant d’ouvrages de Philofophie
qui fe font multipliés de nos jours , & qui fe
trouvent entre les mains de tout le monde.
Nous nous repréfentons, ou ce qui fe paffe en
nous memes, ou ce qui efl hors de nous, foit qu’il
foit prefent ou abfent ,• nous pouvons auffi nous re-
prefenter nos perceptions elles-mêmes.
La perception d un objet à l’occafion de l’impref-
fion qu il a fait fur nos organes, fe nommefenfation.
Celle d un objet abfent qui fe repréfente fous une
image corporelle, porte le nom d'imagination.
Et la perception d’une chofe qui ne tombe pas fous
les fens , ou meme d’un objet fenfible, quand on ne
fe le reprelente pas fous une image corporelle s’ao-
pelle idée intellectuelle. ’ ^
Voilà les différentes perceptions qui s’allient & f©
combinent d’une infinité de maniérés ; il n’efl pas
befoin de dire que nous prenons, le mot d'idée ou de
perception dans le fens le pius étendu, comme comprenant
& la fenfation & Yidée proprement dite.
Réduifons à trois chefs ce que nous avons à dire
fur les idees ; i°. par rapport à leur origine 20. par
rapport aux objets qu’elles repréfênrent, 30. par rapport
à la maniéré dont elles repréfenrentces objets
1 . Il fe préfente d’abord une grande queflion for
la maniéré dont les qualités des objets produifent
en nous des idees ou des fènfations ; & c ’efl for celles-
ci principalement que tombe la difficulté. Car pour
les idées que l’ame apperçoit en elle-même la caufe
en efl l’intelligence, ou la faculté de penfer ou fi
1 on veut encore , fa maniéré d’exifler; & quant à
celles que nous acquérons en comparant d’autres
idees, elles ont pour caufes les idées elles-mêmes
& la comparaifon que l’ame en fait. Refient don’c
les idees que nous acquérons par le moyen des fens *
fur quoi l’on demande comment les objets produi!
fant feulement un mouvement dans les nerfs peuvent
imprimer des idées dans notre ame ? Pour réfoudre
cette queflion , il faudroit connoître à fond
la nature de lame & du corps, ne pas s’en tenir feulement
à ce que nous préfentent leurs facultés Ôc
leurs propriétés, mais pénétrer dans ce myflere inex-
phquable, qui fait l’union merveilleufe de ces deux
lubflances.
Remonter à la première caufe , en difant que la
faculté de penfer a été accordée à l’homme par le
Créateur , ou avancer Amplement que toutes nos
idées viennent des fens ; ce n’efl pas affez, & c’efl
même ne rien dire fur la queflion : outre qu’il s’en
faut de beaucoup que no s idées foient dans nos fens
telles qu’elles font dans notre efprit, & c’efl là la
queflion. Comment à l’occafion d’une impreflïon de
l’objet fur l’organe, la perception fe forme-t-eile
dans 'l’ame.?
Admettre une influence réciproque d’une des fubf-
tances fur l’autre, c’efl encore ne rien expliquer.
Prétendre que l ’ame forme elle-même fes idées
indépendamment du mouvement ou de l’impreflion
de l'o b je t, & qu’elle fe rèpréfente les objets def
quels par le feul moyen dés idées elle acquiert la con
noiffance, c ’eft une chofe plus difficile encore à con-
Q i y ÿ