IGHUCAMICI ( Hiß- nat‘ B°tan' ) atbrc du
B réfil, dont le fruit reffemble affez au coing, mais ü — d= pépins- On K l BQ «n «mede Ü B contre ÉfeHIBB 9 lesdiarrhees.
V IGLAW ( Géog. ) ville d Allemagne, en Morav
ie , fur l’Igla, il 1-6 lieues O . de Brinn, 17 N. de
Krem , 3öS. E. -de Prague. Elle a été plufieurs fois
prife & reprife, pendant les guerres civiles de Boheme.
Long. 33. 40.-lat. 49. 10 .( D . J . HH . .
IGLESIAS, ( Géog. ) ville de la parneimeridio-
n a led e l’îlï de Sardaigne, avec un éveche luftra-
gant de Cagliari. Elle eft fi tuée à 1 oueft, & au tond
du golphe, auquel elle a donné fon nom. Long. 26.
28. Lat. 30. 30.•(■ £>.ƒ. ) ... -
IG LO , ( Géog. ) en allemand Neudorf, ville de
Hongrie , dansde comté de Zips,
IGM ANUS ;, ( Géog. anc. ) ou SIGMANUS, félon
les divers édit-ions de Ptolomée, hv. I I . c. vij. rivière
de la gaule d’Aquitaine ; elle doit etre entre
l’Adour & la Garonne , 6c avoir fon embouchure
dans la mer. On conjeaure que c’eft l Eyre ; mais
c e feroit plûtôt le Boucaut de Mémifan, ou le portent
quelques petites rivières, qui en font une grande
à leur embouchure commune. ( D . J. ) ,
IGNAMA-CONA, ( Hiß.nat. Botan. ) fruit des
Indes orientales , dont la chair eft fort blanche ; il
croît en terre comme les pommes de terre , Ion
poids ordinaire eft de plufieurs livres^ ; il n a aucun
rapport, ni par la forme, ni par le goût, avec 1 lgn*~
■ me d’Afrique & d’Amérique, & quife trouve aufli
dans les Indes orientales ; celui-ci conferve toujours |
•le goût d’une châtaigne.
* IGNAME, f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) plante d A-
tnérique ; c’eft une elpece de parate ou de couleu-
vrée. Elle vient de bouture ; fes tiges font quarrées
rampantes, elles s’attachent à la terre 6c aux
haies; les feuilles en font plus grandes & plus fortes
qu’à la parate, d’un verd plus brun 6c plus luisan
t, 6c la forme en coeur; elles viennent deux à
deux fur des pédicules quarrés, 6c laiflent entr’elles
.une grande diftance. Les fleurs font jaunâtres, 6c ra-
anaffées en épi ; les racines groffes , longues, couvertes
d’une petite peau cendrée , obfcure 6c très-
dibreufe , & d’une chair blanche , fucculente, fari-
meufe , & même vineufe ; on les mange cuites, elles
tiennent lieu de pain. U igname croit aufli en
Afrique, en Guinée, &c. On a fait d’igniame &
d’igname deux articles dans le di&ionnaire de Trévoux
, quoiqu’il foit évident que ce font deux noms
de la même plante, qui peut-être en a encore un
troifieme. Cette imperfeûion de la nomenclature en
hiftoire naturelle, multiplie les êtres à l’infini, &
jette beaucoup de confulion & de difficulté dans 1 e-
tude de la fcience. .. .
IGNARE, f. m. ( Gram.') qui n’a point de lettres.
Voye^ Ignorance. Les élus ont été qualifiés en
quelques édits de gens ignares & non lettrés. Voye{
le Diä. de Trév. Il vient du latin ignarus.
IGNÉE, adj. mafe. & fém. ( Phyl. ) qui appartient
au feu. On appelle la matière du feu , matière
ignée. Voye^ Feu G Chaleur.
* IGNICOJLE, f.-m. ( Gram. ) adorateur du feu.
yoyt{ l ’article GUEBRE.
IGNITION, fi.T. ( Chimie. ) état d’un corps quelconque
, -échauffé par un degré de chaleur qui le
rend éclatant 6c brûlant, c’eft-à-dire capable de
porter l’incendie dans plufieurs matières combufti*
«les. I , ,
On emploie quelquefois aufli le mot cYignition,
-pour défigner l’aaion de porter un .corps à l’état que
nous- venons de décrire.
Le mot latin candefaclio ex prime allez .bien le degré
extrême d'ignition, car la plupart des corps qui
Jont échauffés par le plus grand degre de chaleur
qu’on puiffe leur communiquer font véritablement
cblouitlans, jettent une lumière très-vive ■ & très-
abondante, 6c par conféquent paroiflent blancs. Le
deoré moyen d’ignition qui fait. paroître .les corps
rouges , pourroit s’appeller en françois rougifftment.
L ’ufage ordinaire du mot d’ignition exclut ,la flam-
me de l?dée du phénomène qu’il exprima. Cette acception
eft allez arbitraire ; le mot ignition^owxxoit
très-bien exprimer l’état générique de tout corps en
feu , . ertforte qu’il eft une ignition avec flamme ,
6c une ignition fans flamme ; mais c’eft toujours là
derniere efpece. que cette expreffion défigne , & la
première eft toûjours nommée inflammation..
Vignition proprement ou communément dite peut
réfider ou dans un corps combuftible, ou dans un
corps incombuftible ; dans le premier cas elle s’appelle
aufli embrafement, 6c elle nefubfifte dans l’air
libre qu’aux dépens du corps même dans lequel ello
exifte, elle y confume un des principes de ce corps,
. fa matière combuftible ; le même degré de chaleur
peut y être entretenu long-tems par le dégagement
6c l’ignition fucceffive de cette fubftance, qui fournit
, ce qu’on appelle dans le langage vulgaire des
écoles, un aliment au feu ; & félon la théorie de ce
phénomène , que j’ai propofée à Y art. Calcination ,
( Voye{ Calcination. ) la matière d’une flamme
lenfible ou infenfible. L’ignition des corps combufti-
bles n’a pas befoin par conféquent, pour être excitée
, de l’application d’un feu extérieure aufli fort
que celui qui la conftitue elle-même, 6c encore
moins de l’application continuelle d’une chaleur extérieure
quelconque. L’ignition des corps incombuf-
tibles peut fubfifter au contraire très-long-tems, même
à l’air libre, fans altération du corps qu’elle
échauffe, & demande néceffairement pour être excitée
6c entretenue dans ces corps, l’application antécédente
6c continuelle d’une chaleur extérieure, au
moins égale à celle du corps mis en ignition, que l’u-.
fage ne permet pas encore d’appeller igné.
Ces deux phénomènes font fi réellement diftin&s,’
& cependant fi généralement confondus par les plus
grands Phyficiens, par Newton lui-même, ( voye1
fon idée fur Yignitionou fur le feu , rapportée 6c réfutée
, art. C h im ie , p. 4‘S , çol. Ü: ) qu’il me pa-
roît néceffaire de les défigner par deux noms diffé-
rens ; de confacrer le mot d’ignition pour les corps
incombuftibles , & de n’employer que celui d’em-
-brafement pour les combuftibles.
La çonfommation ou confomption de l’aliment dit
feu , ou du principe combuftible par Yignition, demande
le concours de l’air, du moins n’a point lieu
lorfque ces matières font à l’abri de l’abord libre de
l’air deTatmofphere. Poye^ C a l c in a t io n &
C harbon. L’efpece de foufre formé par l’union de
l’acide nitreux 6c du phlogiftique, paroît feul excepté
de cette loi. Voye{ Nit r e . Les matières combuftibles
mifes en ignition dans les vaifleaux fermés ,
font donc exaûement alors dans le cas des corps incombuftibles.
Toutes ces notions ipti font vraiment
fondamentales dans la théorie du feu combiné, ou
du phlogiftique, feront ultérieurement développées
à Yart. Ph l o g istiq u e . Il faut encore confulterles
articles déjà cités, CHIMIE, CHARBON & CALCINATION
, & les articles CHAUX METALLIQUE ,
C endres , Ch im ie , C ombustion , Fe u , Flamm
e , Incombustible, (b )
* IGNOBLE adj. ( Gram. ) il fe dit de l’air, des
maniérés, des fentimens, du difeours & du ftyle.
L ’air eft ignoble , lorfqu’au premier afpeâ: d’un homme
qui fe préfente à nous, nous nous méprenons fur
fon état & nous fommes tentés de le reléguer d^ns
quelque condition abje&e de la fociété. Ce jugement
naît apparemment de la conformation accidentelle
& connue que les arts méchaniques donnent
aux membres , ou de quelques rapports déliés que
nous attachons involontairement entre ies pallions
de l’ame 6c l’habitude extérieure du corps. Si l’homme
s’eftime, a de la confiance en lui-même, ne fe
fait aucun reproche fecret, 6c n’en craint point des
autres, fent fes avantages naturels ou acquis, eft
réfigné aux évenemens, 6c ne fait des dangers 6c
de la perte de la v ie , qu’un compte médiocre ; il annoncera
communément ce carattere par fes traits,
fa démarche, fes regards & fon maintien, 6c il nous
Iaiflera dans l’efprit une image qui nous fervira de
modèle. Si la noblefle de l’air fe trouve jointe à la
beauté ,.à la jeunefîe & à la modeftie, qui eft-ce
qui lui réfiftera ?
Les maniérés font ignobles, Iorfqu’elles décelent
un intérêt fordide ; les fentimens, lorfqu’on y remarque
la vérité, la juftice 6c la vertu bleflees par
la préférence qu’on accorde fiir elles à tout autre
objet ; le ton dans la converfation, 6c le ftyle dans
les écrits, lorfque les expreflions, les comparai-
fons, les idées font empruntées d’objets vils & populaires;
mais il n’y en a guere que le génie 6c le
goût ne puiflent annoblir.
* IGNOMINIE, f. f. ( Gram. & Morale. ) dégradation
du cara&ere public d’un homme ; on y eft
conduit ou par l’aélion ou par le châtiment. L’in-
noCence reconnue efface Yignominie du châtiment.
JJignominie de l’a&ion eft une tache qui ne s’effacé
jamais ; il vaut mieux mourir avec honneur que v ivre
avec ignominie. L’homme qui eft tombé dans
Yignominie eft condamné à marcher fur la terre la
tête baiffée ; il n’a de reflource que dans l’impudence
ou la mort. Lorfque l’équité des fiecles abfout
un homme de Yignominie , elle retombe fur le peuple
qui l’a flétri. Un légiflateur éclairé n’attachera
de peines ignominieufes qu’aux a étions, dont la méchanceté
fera avouée dans tous les tems 6c chez
toutes les nations.
IGNORANCE, f. f. ( Mètaphyjlque. ) Y ignorance
confifte proprement dans la privation de l’idée d’une
chofe, ou de ce qui fert à former un jugement
fur cette chofe. Il y en a qui la définiflentprivation
ou négation de fcience ; mais comme le terme de fcience
, dans fonfens précis & philofophique, émporte
une connoiflance certaine & démontrée * ce feroit
donner une définition incomplette de l’ignorance ,
que de la reftrekidré au défaut des connoiflances
certaines. On n’ignoré point une infinité de chofes
qu’on ne fauroit démontrer. La définition que nous
donnons dans cet article, d’après M. W o lf, eft donc
plus exaéte. Nous ignorons $ ou ce dont nous n’ayons
point-abfolument d’idée, ou les chofes fur lef-
quelles nous n’avons pas ce qui eft néceffaire pour
former un jugement, quoique nous en ayons déjà
quelque idée. Celui qui n’a jamais vû d’huître , par
exemple, eft dans Yignorànee du fujet même qui porte
ce nom; mais celui à la vûe duquel une huître le préfente
en acquiert l’idée, mais il ignore quel jugement
il en doit porter j 6c n’oferoit affirmer que ce
foit un mets mangeable, beaucoup moins que ce
foit un mets délicieux. Sa propre expérience, ni
celle d’autrui, dans la fuppofition que perfonne ne
l’ ait inftruit là-deffus , ne lui fourniflent point matière
à prononcer. Il peut bien s’imaginer, à la vérité
, que l’huître eft bonne à manger, mais c’eft un
foupçon, un jugement hafarde ; rien ne l’aflure encore
de la poflibilité de la chofe.
Les caufes de notre ignorance procèdent donc 1 °. du
manque de nos idées ; z°. de ce que nous ne pouvons
pas découvrir la connexion qui eft entre les idées
que nous avons ; 30. de ce que nous né réfléchiflons
pas allez fur nos idées : car fi nous confidérons en
premier lieu que les notions que nous avons par nos
facultés n’ont aucune proportion avec les chofes
mêmes, ptiifqiié ridus ri’avoris pas une idée claire ôc
diftinôe de la fubftance même qui eft le fondement
de tout le refte, nous reconnoîtrons aifément combien
peu nous pouvons avoir de notions certaines )
& fans parler des corps qui échappent à notre con-
noiflance, à caufe de leur éloignement ; il y en d.
une infinité qui nous font inconnus à c^ife de leuf
petitefle. O r , comme ces parties fubtiles qui nous
font infenfibles , font parties aûives de la matière >
6c les premiers matériaux dont elle fe fert ; 6c defc
quels dépendent les fécondés qualités & la plupart
des opérations naturelles , nous fommes obligés;
par le défaut de leur notion, de refter dans une
ignorance invincible de ce que nous voudrions con-
/noître à leur fujet; nous étant impoflxble de former
aucun jugement certain, n’ayant de ces premiers
corpufcules aucune idée précife & diftinfte.
S’il nous étoit poflîble de connoître par rids fenS
ces parties déliées 6c fubtiles, qui font les parties
aftives de la matière , nous diftingtierions leurâ
opérations méchaniques avec autant de facilitéqu’eri
a un horloger pour connoître la raifon pour laquelle
une montre va ou s’arrête. Nous ne ferions point
embarafles d’expliquer pourquoi l’argent fé difîout
dans l’eau-forte, 6c non point dans l’eau régale ; au
contraire de l’or, qui fe diflout dans l’eati régale,
& non pas dans l’eau-forte. Si nos fenS pouvoiené
être affez aigus pour appercevoir les parties aftives-,
de la matière, nous verrions travailler les parties
de l’eau-forte fur celles de l’argent, 6c cette mécha-
nique nous feroit aufli facile à découvrir , qu’ il l’eff
à l’horloger de favoir comment, & par quel ref-
for t, fe fait le mouvement d’une pendule ; mais lé
défaut de nos fens ne nous laiffe que "des conjeéhires,
fondées fur des idées qui font peut-être faufles , 6d
nous ns pouvons être aflurés d’aucune chofe fur leur
fujet, que de ce que nous pouvons en apprendre par
un petit nombre d’expériences qui ne réufliffent pas
toûjours, 6c dont chacun explique les opérations fe-]
crettes à fa fantaifie.
La difficulté que nous avons de trouver la connexion
de nos idées, eft la fécondé caufe de notre
ignorance. Il nous eft impoflible de déduire en aucune
maniéré les idées des qualités fenfibles que no'uà
avons des corps ; il nous eft encore impoflible dé
concevoir que la penfée puiffe produire le mouvement
dans un corps i 6c que le corps puiffe à fon touf
produire la penfée dans l’efprit. Nous ne pouvons
pénétrer comment l’efpr'it agit fur la matière, & là
matière fur l’efprit ; la foibleflê de notre entendement
ne fauroit trouver la connéxion de ces idées ,
& le feul fecours que nous ayons, eft de recourir à
un agent tout-puiflant & tout fage, qui opéré par
des moyens que notre foiblefle ne peut pénétrer.
Enfin notre parèfle , notre négligence , & notre
peu d’attention à réfléchir, font aufli des caufes de
notre ignorance. Nous avons fouvent dès idées com-
plettes, defquelles nous pouvons aifément découvrir
la connéxion ; mais faute dé fuivre ces idées,
de découvrir des idées moyennes qui puiflent nOüS
apprendre quelle efpece de convenance ou de dif-*
convenance elles ont entr’elles, nous rèftbns dans
notre ignorance. Cette derniere ignorance eft blâmable
, & non pas celle qui commence où finiflent nos
idées. Elle ne doit avoir rien d’affligeant pour nous;
parce que nous devons nous prendre tels que nous
fommes, & non pas tels qu’il femb'le à l ’imagination
que nous pourrions être. Pourquoi regretterions-
nous des eonnoiffances que nous n’avons pu nouÿ
procurer, 6c qui fans doute ne nous font pas fort
néceffaires, puifque nous en fommes privés. J’ai-*
merois autant, a dit un des premiers génies de notre
fiecle, m’affliger férieufement de n’avoir pas
quatre y e u x , quatre piés, & deux ailes,