font pleines d’idées, de nombre, d harmonie > de
f iâ io n , de feu, & d e chaleur. Après une longue méditation
& un long travail , il eft incertain qu on eut
mieux fait.
IMPROUVER, v . a&. ( Gramm. ) fynonyme de
defapprouver.J Voye{ APPROUVER 6* DESAPPROUVER.
‘ ,
IMPRUDENCE, f. f. (Morale.) manque de précaution
, de réflexion, de deliberation, de prévoyance
, foit dans le difcours, foit dans la conduite
; car la prudence confifte à régler l’un & l’autre.
Foye{ Prudence.
L’imprudence, apanage ordinaire de l’humanité,
eft fi fouvent la caufe de fes malheurs, que le cardinal
de Richelieu avoit coutume de dire, qu'imprudent
& malheureux étoient deux termes fynony-
mes. Il eft du moins certain, que les imprudences
confecutivement répétées , font de très-grandes fautes
en matière d’état ; qu’elles conduifent aux de-
faftres des gouvêrnemens , & qu’elles en font les
triftes avant-coureurs. ( D . J. )
IMPUBERES , f. m. pl. ( Jurifprüd. ) font ceux
qui n’ont pas encore atteint-l’âge de puberté, qui
eft de 14 ans accomplis pour les mâles, & izpOur
les filles. On diftingue entre les impubères, ceux qui font encore
en enfance, c’eft-à-dire au-deffous de fept ans ;
ceux qui font proches de l’enfance, c’eft-à-dire qui
font encore plus près de l’enfance que de la puberté
; enfin, ceux qui font proches de la puberté.
Suivant le Droit romain, les impubères étant encore
en enfance ; ou proche de l’enfance, ne pou-
voient rien faire par eux-mêmes ; ceux qui étoient
proche de la puberté, pouvoient fans l’autorité de
leur tuteur-, faire leur condition meilleure ; au lieu
qu’ils ne pouvoient rien faire à leur defavantage
fans être autorifés de leur tuteur.
En France même, en pays de droit écrit, les impubères
ne peuvent agir par eux-mêmes , & leur tuteur
ne les autorife point, il agit pour eux.
En matière criminelle, on fuit la diftinâion des
lois romaines , qui veulent que les impubères étant
encore en enfance, ou proche de l’enfance, ne fOient
pas fournis aux peines établies par les lois, parce
qu’on préfume qu’ils font encore incapables de dol ;
au lieu que les impubères qui font proche de la puberté
, étant préfumés capables de dol, doivent être
punis pour les'-délits par eux commis : mais en con-
fidération de la foibleffe de leur âge , on adoucit
ordinairement la peine portée par la loi. C ’eft pourquoi
il eft rare qu’ils foient püniis de mort ; on leur
inflige d’autres peines plus légères, comme le fouet,
la prifon , fe]on l’atrocité du crime. Voye^ la loi 7.
cod. de pan. Voye{ la Peirere au mot Crime ; Peleus,
quejl. 1C. Soefv.e, tome I.cent. z . chap.lviij. ( A )
IMPUDENCE, f. f. (Morale.) manque de pudeur
pour foi-même, & de refpeff pour les autres.
Je la définis une hardiefle infolente à commettre de
gaieté de coeur des aétiôns dont les lois , foit naturelles,
foit morales, foit civiles, ordonnent qu’on
rougiffe ; car on n’eft point blâmable, de n’avoir
pas honte d’une chofe, qu’aucune loi ne défend ;
mais il eft honteux d’être infenfible aux chofes qui
font déshonnêtes en elles mêmes.
Ce vice a différens degrés, & des nuances différentes,
félon le cara&ere des peuples. Il fembleque
Vimpudence d’un françois brave tout, avec des traits
qui font r ire, en même fems que là réflexion porte
à en être indigné ; Vimpudence d’un italien eft affe-
âueufe & grimacière ; celle d’un anglois eft fiere &
chagrine ; celle d’un écoffois eft avide ; celle d’un
irlandois eft flatteufe, légère, & grotefque. J’ai connu
, dit Adiffon dans le fpe&ateur, un de ces impu-
dens irlandois, qui trois mois après, avoir quitté le
manche de la charrue, prit librement la main d’une
demoifelle de la première qualité , qu’un de nos anglois
n’auroit pas ofé regarder entre les deux yeux
après avoir étudié quatre années à O xford, & deux
ans au Temple.
Mais fous quelque afpeft que Vimpudence fe mani-
fefte, c’eft toujours un vice qui part d’une mauvaife
éducation, & plus encore d’un cara&ere fans pudeur
, en forte que tout impudent eft une efpece de
profcrit naturellement par les lois de la fociété.
Voye^ Effronté:
Im pu d e n c e , ( Antiq. greq.) Vimpudence, ainfi
que l ’Injure ou l’Outrage, eurent dans la ville d’Athènes
un temple commun, dont voici l’hiftoire en
peu de mots. Il y avoit à l’Aréopage deux efpeces
de maffes d’argent taillées en fiéges, fur lefquelles
ôn faifoit affeoir l’accufateur & l’accufé. L’une de
ces deux maffes étoit confacrée à VInjure, & l’autre
à Vimpudence. Cetté ébauche de culte fut perfectionnée
par Epiménides, qui commença, par élever à
ces deux efpeces de divinités allégoriques, des autels
dans les formes; & bien-tôt après, il leur bâtit
un temple, dont Cicéron parle ainfi dans fon 11. livre
des lois : illud vidofum Athenis , qudd Cylonis
fcelere expiato , Epimenide Cretenfl fuadente, fecerunt
contumelia fanum & impudentiæ. Virtutes , ajoute
l’orateur romain , non vida confecrare deeet. Sans
doute qu’il faut confacrer les vertus & non pas les
vices : mais, quoi qu’en dife Cicéron, ce que les
Athéniens firent ic i , ne s’écartoit point de fon principe
; ils en rempliffoient parfaitement l’idée ; leur
temple à l’Outrage & à V Impudence,VinViquoit point
qu’ils honoraffent ces deux vice s; il défignoit tout
au contraire, qu’ils, les déteftoient. C ’eft ainfi que
les Grecs & les Romains facrifierent à la peur, à la
fièvre, à la tempête, aux dieux des enfers ; ils n’in-
voquoient en un mot toutes les divinités nuifibles ,
& ne leur rendoient un culte, que pour les détourner
de nuire. Au refte, le temple dont il s’agit pré-
fentement, répondoit à celui qu’Orefte avoit con-
facré aux Furies, qui en l’amenant à Athènes, lui
procurèrent la proteéfion de Minerve, comme nous
-l’apprenons de Paufauias, in Attic. ( D . J . )
IMPUDICITÉ, IMPUDIQUE, (Gramm.) qui eft contraire à la pudeur. Voyeç P udeur.
IMPUISSANCE, f. f. ( Med. ) nom formé du mot
puiffance,& delà particule négative in ou im, qui dé-
figne cette maladie, dans laquelle les hommes d’un
âge requis ne font pas propres à l’aâ e vénérien, ou
du-moins ne peuvent pas l ’accomplir exaftement.
Il faut pour une copulation complette non-feulement
l’ére&ion de la partie deftinée à cette fon&ion,
mais outre cela fon intromiffion dans le vagin ; &
cet aéte n’eft qu’une peine inutile, s’il n’eft pas fuivi
de l’éjaculation : ce qui conftitue trois efpeces particulières
d'impuijfance, & qui en établit les trois cau-
fes générales.
i°. L’érettion .eft une fuite & un effet affez ordinaire
de l’irritation finguliere occafionnée par la fe-
mence ; ainfi i° . le défaut ou la rapidité de cette liqueur
peuvent l'empêcher ; ce qui arrive à cétte efpece
d’homme que l’avarice ou la brutalité ont priv
é du caraftere le plus diftinftif de la virilité. ( P’oye^ Eunuque. ) Ceux qui ont fait un ufage immodéré
de remedes trop froids, tels que font principalement
le nénuphar , dont l’ufage continué environ douze
jours empêche, fuivant le rapport de Pline, la génération
delà femence; Vagnus cajlus paffe pour avoir
cette propriété ; les vierges athéniennes pour con-
ferver avec moins de peine leur virginité, parfe-
moient leurs lits de branches de cet arbre : quelques
moines chrétiens ont aufli par le même remede diminué
le mérite de leur continence forcée. On aflïire
que la femence de cet arbre produit le même effet
prife intérieurement à ceux aufli qui font encore
convalefcens d’une maladie aiguë. La matière delà
femence eft employée chez eux à l’accroiffement &
à la nutrition qui font alors plus confidérables ; &
enfin, aux perfonnes épuifées & affoiblies par toutes
fortes de débauches.
z°. Une des grandes caufes d’éreftion eft l’imagination
remplie d’idées voluptueufes, frappée de
quelque bel objet, bouillante de le pofleder : le fang
& les efprits femblent alors agités par cette idée ;
ils fe portent avec rapidité à la verge, en dilatent
& diftendent toutes les petites cellules , & la mettent
en état de remplir les defirs déjà formés. Lorfque
cette caufe vient à manquer, l’éreftion ne fe fait
que mollement, ou même point du tout : ainfi un
mari fera impuijfant vis-à-vis d’une femme laide,
dégoûtante, libertine, gâtée, qui au lieu d’amour
excitera chez lui l’averfion, le mépris, ou la crainte.
La pudeur peut être aufli un ôbftacle à l’ére&ion ;
elle eft gravée fi profondément dans le coeur, que
les libertins les plus: outrés ne pouvant la fécouer,
il leur eft impoflible d’ériger devant beaucoup de
monde : c’eft ce qui fait encore voir l’abfurdité des
congrès établis autrefois pour conftater la virilité.
L’étude trop forcée, des méditations profondes, un
état permanent de mélancolie, difîipent les pen-
fées amo.ureufes, femblent empêcher la génération
de la femence, rendent impuijfant. Manget rapporte
«ne obfervation d’un jeune homme qui tomba dans'
cette maladie' après avoir paffé plufieurs nuits à l’étude.
Biblioth. medic. pratiq. lib. IX . La crainte
d’un maléfice, l'imagination frappée des menaces
des noueurs d’éguillette ,'a eu très-fouvent l’effet attendu
, & n’a que trop accrédité ce préjugé dans
l’efprit du bas peuple, toujours ignorant, & par
conféquent crédule. Il y a une foule d’obfervations
très-bien conftatées de payfans, qui la première nuit
de leurs noces, quoique très-bien conformés, n’ont jamais
pu ériger malgré le voifinage, les careffes, les
attouchèmens d’une femme jolie, aimable, & aimée, ;
parce qu’ils étoient, difoient-ils., enchantés, enforce-
lés, parce qu'on leur avoit noué l'èguillette. Il eft à remarquer
que ceux qui veulent s’amufer ou fe venger
de ces gens-là par ce prétendu maléfice, ont
toujours foin de les en avertir, de les en menacer;
ils pratiquent même en leur préfence quelques-uns
des fecrets quipaffent pour avoir cette vertu : ce
qui leur frappe l’imagination , de façon que lorfqu’ils
veulent fe joindre amoureufement à leurs femmes,1
ils n’ofent prefque pas ; ils font triftes S abattus, lan-
guiffans. Ayant des caufes aufli évidentes de ce fait,
il feroit ridicule de l’attribuer aux effets magiques ,
ou à la puiffance du démon : le feul magique ou miraculeux
tire fon origine du fecret des caufes ; mais
finiffons, c’eft une folie, dit un auteur ancien ,- de
s’arrêter trop à réfuter & approfondir les folles opinions.
. Une condition riéceffaire à l’éréâion,eft
le bon état & l’aftion des mufcles qui vont de l’os
ifchium fur le dos de la verge fous le noiti'd’érecleurs;
ainfi la paralyfie de cès miifcles eft une raifon fuffi-
fante tfimpùijfance par défaut d’éreftion ; elle, peut
dépendre des caufes générales de la paralyfie svoycç
Paralysie , ou être une fuite d’un exercice trop'
violent, trop continué de cette partie, ou même
du non-exercice ; ces mufcles perdent par un trop
long repos leurs forces, leur jeu , Scieurs aftiohs ;
les tuyaux nerveux qui y portent les efprits animaux
s engorgent ou fe flétriffent ; la même chofe;arrive-
aux cônduirs féminaires, aux tefticules, à la Verge.
,Vidus Vidius rapporte qu’on trouva dans un jeune
eccléfiaftique qui avoit toujours gardé la cbntinencé
propre à fon état, les tefticules flétris, les vaiffeaux
fpennatiqués deffechés-, & le membre viril extrêmement
diminué. L’équitation trop long-tems con- Tome K I I I% •
tinuée produit aufli quelquefois ques Fontanus raconte qu’un jeucneet tfeè imgnaeluadr ied.e Jvainct- ’
fimempubiljafabnlet sp oabr fceertvtaet icoanusf.e L; eils yc hau bteesa ufucor ulep d do’asu, trfeusr 1f uoisvfiaecsr duem l,a &pa arualtyrefise pdaersti ems uvfocilfeisn eésr e, fpteeuuvrse,n ct êotmre
dmeen inl oefuts a ar ridvoén nà éu nl’eh pifetrofioren,n e dont Fabrice de Hil- Cent. vj. obferv. 5g . dqeufii rqsu eoxitqruême demanesn lt’ ilmubproifqluibeisli,t é& d f’éernitgoeitr ,c eatvteo idt odues
dceif pirorfieta atiuo np dlaainfsir l,e s& p aernti easu ggémneitnatlee sl,a q vuii vparcéiptéa.r eIl, éatraritv-leà ;q Ruealyqmueofnodis- Jemaênm Feo rqnus ’ao unn eé joabcfuelerv daatinosn qceuti le prouve. Confult. medic. Tom. I. d’in2t0r.o Lmai flfïéocno nqduéi acraruivfee o(Vrdiminpauiirjefamnceen te pfat rl eq udeélfqauuet tvôicuet- àd-ef acito, nIfoorrfmqua’teilolne n, ’eloftr fpqause dlrao viteer,g elo rmfqaun’eqlulee pefett idte’ufnlee ; gqruooffiequur’e lmleo ennfttrrue eaulofers, doaun sd l’eu nvea geixnt r, êemllee &êft iiln ecfatp baibelne ddif’feixcciliet eqru uen lea mfeamtrmicee àp ul’iéfljea cruelcaetivooni r, sc’oambamifele iol ufa su’at lllao nfgeem àe nucne c qeurtia ienn pfooinrtt, p oquuro liaq up’oemlle- . fpie mr &al lp’aabrtfaogrbé emr eannqtiuèere mdee nfot.r cDe’,a idlele ucrhsa ulenu hro, md’mefe- ’ pemritpsê,c h&é ed ep afer mlae ngcroe.f feLu’irn dtruo mviefnlitorne pdeaunst aléusf lih oêmtre
amffeasi rqeu ài uonnet tfreompm de’ eqmubi ofonipt odiannt,s flue rm-toêmute s’cilass o; nfti cchee vrcichee edfets •cfiotunafitidoénrsa bplleu s, acv’aenftt aigneuutfileesm &en cto mqum’oon-, des, il eft ordinairement fuivi Vimpuijfance. tion3° H. Lreal lter onief^ieem faei tc paausf ed uen ffoinû td, éopue fnid e ldlee lf’eé fjaaictu alualteremmeennt
t, q1 u°’.e pllaer nl’ea bdfoenitc, el ’déejas caurltaetrieosn f mpearnmqauteiq tuoetas,
ainfi qiie l’a obfervé I Riolan, Anthropogr. lib. I I .
vcaepn. t mxxaïnijq. u2e°r., pêatrre loeb dfétrfuauéts ,d edse ftfeefctihcéusl,e sr eqluâic pheéus,
q&uce.-l‘q3u0e. fpoaisr ltero vuivcées dneusi sè,a ndaéurxan dgééfsé, reflnést,r isq,u d’oenfl ea- chés , racornis, Plater. Prax. lib. I. cap. xvij. Scholizius rapporte que dans un jeune homme mort
iàm ppeuiinjfea nfte &nf iébplielse,p lteiqs uvea, ilfefse atuuyxa upxré dpéafréarnesn so uét ofpieenr-t métaotiieqnute rse tmiraéns qduaonise nlet Vde’unnt,r ec. ôté, & les tefticiiles Journal des curieux ,
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lbao rvartarioei ï fdeem le’hnucem. eur profiatique, & l’exèrétion de Hjlor. rnirab. lib. IP*, cap. vj. Ibll ey daa nusn eF aruédtréer ioc bfLeorfvîaiùtiso n, parfaitement femhla- peut aufli arriver que là confLtirbi.â iIô. no dbfaenrsv .l ajquj e. llIel fqoun’et lclee s fperamrtiee sto dtaulreamnte nl’ta dl’eo uvvéenréturireen ,d efso icto fin dfourittes edxecurré teemuprsê c; hce’e flt’é cjea cquulia ftaioitn q;u ce’ efoftu lvee cnats l ed t’uronp j edu’anre
rhaopmpmoret eb ile’hni fctoonirfeti,t ué, dont le dofteur Cockburne ÉJfai & obfervat. d'Edimbourg. Lavoerfcq fua’ ilf evmaqmueo,i ti la ufex tdoeuvrmoiersn t&oi tp lianiufîtrisl ecmonejnutg faaunxs pvoouitv dOeisr 'pëojâllcuutlieorn;s ç énpoeénhdirannet se,n c me êqmuei dteomnsn ial léiperuo due- gpreannfdere avui mvaécdietéc idnu q jueeuTneé rhëoômiomn et roétpo ifeonrtt e, la trop LL 4a caufe 11 ij