d ’hui près,de foixante mille Atiglois, & plusde cent
mille Negres ; enfin Ton importance pour 1?l nation
britannique , fait qu’on n’en confie le gouvernement
qu’à des gens du premier rang : elle eft divifée en
quatorze" paroiffes ou jurifdiétions.
Cette île produit du fucre, du cacao , de l’indigo
, du coton, du tabac, des écailles de tortues,
dont o,n fait de fort beaux ouvrages en Angleterre;
les cuirs, le bois pour la teinture, le fe l, le ..gingembre
; le piment, & au.tr.es épiceries : les drogues
, comp?,c Ie gayac , les racines de fquine, la
falfepareille, la caffe, entrent encore dans le.commerce
des habitans. Long. félon Harvis, 301A 3.37
45". lat. méridionale 17. 40. lat. feptentrionale 18.
45. (D. J . ) JAMA-JURI, f. m. ( Hiß. nat. Bot,. ) efpece de
lis ainfi nommé par les habitans du Japon; elle
a beaucoup de reffemblance avec celle qu’ils nomment
kanako-juri, excepté que fes feuilles font minces
& plus longues, & la fepience très-dure ; elle
croît fur les montagnes. Voye^éphémèrid. nat.curiof.
décur. I I anno 8. obf. lÿ i .
JAMAIS , adv. de tems. ( Gramm.. ) Il fe dit par
négation de tous les périodes de la durée , du paffé,
du préfent, de l’avenir. Il eft impofîible que l’ordre
de la nature foit jamais fufpendu. D e quelque
phénomène que les tems paffés ayent été témoins,
&c quelque phénomène qui frappe les yeux des
hommes à ven ir, il a la raifon de fpn exiftence,
de fa durée, & de toutes fes circonftances dans
l’enchaînement univerfel des caufes qui comprend
l’homme, ainfi que tous les autres êtres fenfibles >
ou non.
JAMBA, CGéog. ) petit royaume de l’Indouf-
tan, fur le G ange, qui le traverfe du N. au S. On
n’y connoît qu’une feule ville du même nom. ( D . ƒ.)
JAMBAGE , f. m. ( Maçonnerie. ) fe dit d’un pilier
entre deux arcades. Toutes fortes de jambages,
piliers quarrés, & pié-droits, font appellés orthoßa-
tce par Vitruve. Jambages de cheminée, font les deux petits murs
qu’on éleve de chaque côté d’une cheminée pour en
porter le manteau, & former la largeur de l’âtre.
Les Tourneurs appellent les jambages d’un tour
deux großes pièces de bois d’équarriffage pofées à
plomb fur des femelles , & affujetties par les côtés
avec des liens en contre-fiches ; dans ces deux jambages
font emboîtées les deux autres longues pièces
de bois paralleles à l’horifon , & appellées les ju melles
, entre lefquelles font placées les poupées.
Voye[ T our.
J AM B âge , en Ecriture, fe dit en général d’une partie
de lettre , & particulièrement des pleins droits.
Il y a deux fortes de jambages, des jambages obliques
droits, des jambages obliques gauches, Foye^
le volume des Planches , à la table de l’Ecriture, PI.
des principes.
JAMBE la , f. f. ( Anat. Chir. Médec. Orthoped. )
en grec -/.vù/xii, en latin crus ou tibia, fécondé partie
de l’extrémité inférieure du corps humain , qui s’étend
depuis le genou jufqu’au pié ; elle eft composée
de deux o s, dont l’un fe nomme le tibia, &
l’autre le péroné ; on pourroit fort bien ajouter à
ces deux os la rotule, qui a beaucoup d’analogie
avec l’olécrane , ou la grande apophyle fupérieure
du cubitus ; quoi qu’il en lo it, voye^Ro t u le , T ibia
, PÉRONÉ.
Continuons la defcription générale de la jambe ,
enfuite nous parlerons des principaux accidens, &
des défauts auxquels cette partie eft expofée ; la
Chirurgie, la Medecine, & l’Orthopédie, s’unifient
pou,r y porter une main lecourable.
La première chofe qui frappe nos yeux dans l’ad-
miniltration anatomique de la jambe, c’eft la forte
articulation du tibia avec le fémur, par plufieurs
ligamens nerveux qui fe croifent en fautoir. De la
feule articulation du tibia avec le fémur dépendent
les mouvemens de flexion, d’extenfion, de demi-
rotation que la jambe fait, foit en-dedans , foit en-
dehors ; car le péroné immobile par lui-même,
obéit toujours çu tibia.
Les mouvemens de flexion, d’extenfion, de demi
rotation de la jambe, s’exécutent par l’a&ion de
plufieurs mufcles : on en fixe ordinairement le nombre
à celui de d ix, qui font; i ° . le droit antérieur,
ou grêle antérieur ; 20. le vafte externe ; 30. le vaf-
te interne ; 40. le crural ; ç°. le couturier ; 6°. le
droit interne, ou grêle interne ; 70. le biceps ; 8°. le
demi nerveux ; 90. le demi membraneux ; io ° . le
poplité. Quelques-uns y joignent le fafcia-lata ; on
peut lire les articles particuliers de chacun de ces
mufcles, car nous ne parlerons ici que de leurs ufa-
ges en général.
On attribue communément l’extenfion de la jambe
l’aêlion du droit antérieur, des deux vaftes &
du crural ; l’on regarde le biceps, le demi nerveux,
le grêle interne, le couturier, & le poplité, comme
fléchiffeurs. L’on croit que les mouvemens de
demi - rotation que fait la jambe à-demi fléchie , dépendent
uniquement de l’aâion alternative du biceps
& du poplité, le biceps tournant la jambe de
devant en-dehors, & le poplité la tournant de devant
en-dedans.
Mais fi l’on confidere attentivement les attaches
de prefque tous les mufcles de la jambe , & leur di-
reûion, on évitera de borner leur aftion aux Amples
fondions qu’on vient de rapporter. En effet ,
il paroît que le grêle antérieur , par exemple, vu
fon attache à l’os des îles, peut fléchir la cuiffe, indépendamment
de fon ufage pour l’extenfion de la
jambe. Le mufcle couturier, outre la flexion de la
jambe, à laquelle il contribue, fert encore sûrement
à faire la rotation de la cuiffe de devant en-dehors,
foit qu’elle foit étendue ou flechie ; il fait croifer
cette jambe avec l’autre, on le voit dans les tailleurs
d’habits, lorfqu’ils travaillent étant aflis.
La plûpart des autres mufcles, comme le fafcia-
lata , font communs à la cuiffe & à la jambe, qu’ils
meuvent l’une fur l’autre, les élevent, ou les éloignent.
Iis ne font pas même les feuls moteurs de la
jambe fur la cuiffe, & de la cuiffe fur la jambe ; car
ces mouvemens réciproques peuvent encore s’exécuter
par les mufcles jumeaux, dont l’on borne lç
fervice à l’extenfion du pié.
De plus, quelques-uns des mufcles de la jambe,
comme le grêle antérieur, le couturier , le grêle interne
, le demi nerveux , & le demi-membraneux ,
meuvent encore la cuiffe fur le baflin, & le baflin
fur la cuiffe.
En un mot, prefque tous les mufcles de la jambe
font auxiliaires les uns des autres , & à peine y en
a-t-il u n , q ui, outre fon ufage principal, ne concoure
à d’autres fondions particulières.
Remarquez enfin, que tous ces mufcles font très-
longs , & fitués les uns près des autres, ce qui produit
la multiplication de leurs ufages. il n’y a que le
poplité qui foit un petit mufcle ; il eft même comme
hors de rang, étant placé au-deffus de la cuiffe.
Parlons maintenant des principales difformités
auxquelles les jambes font expofees, car nous n’avons
rien à dire de nouveau fur les arteres, les veines
, & les nerfs de cette partie ; on en a déjà fait
mention à Varticle C r u r a l , Anatomie.
Quelques enfans viennent au monde avec les
jambes tortues , mais le plus fouvent ils ne contractent
cette difformité que par la faute des nourrices
qui les ont mal foignés , mal emmaillottés, ou qui
les ont fait marcher trop-tôt ; de-là, les uns ont le
tibia tortu, d’autres les genoux, d’autres les piés
tournés en-dedans, à l’endroit de l ’articulation du
tibia avec le tarfe ; l’on appelle en latin ces derniers
vari : il y en a d’autres, au contraire, dont les piés
font tournés en-dehors, & ceux-ci font nommés
valgi, en françois cagneux. Enfin, il y a des enfans
qui ont une jambe plus longue que l’autre, foit par
maladie, foit par conformation naturelle, foit par
des tiraillemens violens lors de leur naiffance.
Tous ces divers états , & le degré où ils peuvent
être portes, demandent différens traitemens, pour
lefquels il faut s’adreffer aux maîtres de l’art ; les
bornes de cet ouvrage ne nous permettent que
quelques remarques générales.
i°. Le moyen le plus sûr pour prévenir ces fortes
de difformités , eft de veiller à ce que les enfans
foient emmaillotés foigneufement, avec intelligence
, & de les empêcher, fur-tout ceux qui ont de la
difpofition au rachitis, de marcher trop-tôt, ou de
demeurer debout; il faut au contraire les tenir couchés
, ou aflis ayant les piés appuyés ; les porter dans
les bras, & les traîner dans un chariot, jufqu’à ce
que leurs jambes aient acquis une force fuffifante.
20. Suppolë que l’enfant ait apporté la difformité
de naiffance, ou qu’elle paroiffe fe former, il faut fe
fervir de machines faites exprès , de cuir, de carton
, de lames de fer fort minces, que l’enfant gardera
nuit & jour. Si l’inflexibilité de la partie s’op-
pofe à la guérifon , on joindra les bains, les lini-
mens, les fomentations émollientes, aux machines
qu’on vient de recommander.
30. Il eft des moyens très-fimples , qui fuffifent
fouvent pour corriger la difformité. S i , par exemple
, l’enfant a les piés tournés en-dedans, on peut
le fervir des marche-piés de bois en ufage chez les
religieufes pour leurs jeunes penfionnaires. Ces
marche-piés ont deux enfoncemens féparés pour y
mettre les piés, & ces deux enfoncemens font creu-
fés de maniéré, que les piés y étant engagés fe trouvent
néceffairement tournés en-dehors. Si c’eft ce
dernier défaut qu’il s’agit de reâifier dans l’enfant,
on fera faire les enfoncemens des marche-piés contournés
en-dedans ; un peu d’art, de foins, & d’attention
, opèrent des miracles dans cet âge tendre.
40. Quelquefois les jambes d’un enfant deviennent
tortues par la faute de la nourrice , qui le tient
toûjours entre fes bras fur le même côté ; engagez-
la de changer fa méthode de porter votre enfant,
& de la varier cette méthode, les jambes de l’enfant
n’en recevront aucun dommage.
5®. Lorfque la courbure des jambes vient du ra-
chitifme, il s’agit de guérir la caufe du mal, &
après cela de redreffer la jambe, comme on s’y prend
pour redreffer la tige courbe d’un jeune arbre.
6°. Si les jambes penchent plus d’un côté que de
l’autre , on peut effayer d’y remédier , en donnant
à l’enfant des fouliers plus hauts de femelles & de
talons du côté que les jambes penchent.
70. Il faut donner aux enfans des fouliers fermes
& qui ne tournent point, fur-tout en-dehors, parce
qu’alors ils font fans ceffe tourner la pointe du pié
en-dedans.
8°. Les jambes peuvent devenir paralytiques par
toutes fortes d’efforts. Salzmann rapporte le cas d’un
enfant à qui ce malheur a rriva, pour avoir été fouvent
porté à califourchon fur les épaules de fon
frere aîné ; il eft vraiffemblable que la caufe de cet
accident provenoit de la violente tenfion que les
mufcles des jambes fouflrirent, étant long - tems
& fouvent pendantes fans avoir eu de points d’appui.
90. Quelquefois une jambe ou un bras fe retire
par maladie ou par accident. Si la maladie procédé
du roidiffement des mufcles, il faut les affouplir par
Tome F U I . ’
des bains, des douches, des linimens ; fi elle eft produite
par le deflechement, on tâchera de ramener
la nourriture à la partie, par des friaions & des
onaions convenables ; fi c’eft l’effet d’un accident,
comme d une luxation , le remede eft entièrement
du reffort de la Chirurgie.
io°. Enfin, quelquefois une jambe excede la longueur
de l’autre, foit par conformation naturelle ,
accident qui eft incurable, foit par des tiraillemens
taïts à la jambe, ou à la cuiffe de l’enfant, lors de fa
naiffance ; dans ce dernier cas on trouvera le baflin
de travers, & penche du cote de la jambe qui paroît
trop longue. Comme d’heureux fuccès ont juftifié
qu’on pouyoit remédier à ce malheur, les gens de
l’art confeillent de s’y prendre de la maniéré fui-
vante.
Après avoir couché l’enfant fur le dos, on lui liera
legerement, au genou de la jambe qui paroît trop
longue, un mouchoir en plufieurs doubles, & en
façon de jarretière ; attachez à ce mouchoir, vers
la partie anterieure du genou , une large bande de
toile, longue d’environ deux aunes ; liez cette bande
le plus court que vous pourrez, néanmoins fans
violence, fur l’epaule de l’enfant, du même côté ;
affujettiffez-l’y , de maniéré qu’elle ne puiffe gliffer;
enfuite, vous emmaillotterez l’enfant avec adreffe.
La compreflion que le bandage du maillot fait fur la
bande , qui eft tendue depuis le genou de l ’enfant
jufques fur fon épaule, oblige cette bande à fe tendre
encore davantage, détermine la partie trop inclinée
du baflin à remonter & à fe remettre dans fa
fituation naturelle.
Pour ce qui regarde les malheureux cas de fraftu-
re & d’amputation de jambe, on en fera deux articles
feparés ; favoir, Jam b e amputation , & Jambe
fracture, Chirurg. ( D . /. )
Jambes antérieures & poftérieures de la moelle allongée
, ( Anat. ) Foyei Bra n c h e & Moelle all
o n g é e .
Jambe , f. f. f Hiß. des Infeclef. ) partie du corps
des infe&es qui leur fert à fe foûtenir, à marcher ,
& à d’autres ufages.
Les infeôes aîles connus ont tous des jambes, fans
exception, mais ils n’ont pas tous les jambes de la
même longueur ; quelques-uns les ont très-courtes ,
avec une feule articulation ; de ce nombre font lès
chenilles, dont les jambes anterieures fe terminent
par un crochet pointu. L’on trouve aufli des infeftes
i jambes longues, & qui ont trois, quatre, cinq,
f ix , & même jufqu’à huit articulations. Les jambes
d’un même infe&e ne font pas toutes égales en longueur
; les poftérieures du plus grand nombre font
plus longues que les antérieures, & principalement
dans les abeilles ; cette regle n'eft cependant pas fi
générale, qu’il n’y en ait dont les jambes antérieures
furpaffent les poftérieures en longueur.
Les jambes des infeftes font ordinairement compo-
fées de trois parties ; la première eft une efpece de
cuiffe, elle tient immédiatement au ventre, & eft
plus groffe vers fon origine, quoiqu’il y ait des in-
feéles dont la cuiffe eft moins groffe en-haut qu’en-
bas ; la fécondé eft la jambe, proprement dite ; les
articulations de l’une & de l’autre de ces parties
font revêtues chez quelques infe&es de poils forts &
pointus, qu’on pourroit fort bien appeller pointes
articulaires ; la troifieme partie de la jambe eft le
pié , qui mérite une plus grande attention que les
deux autres parties. Foye{ Pié.
Les infe&es ne font pas tous le même ufage de
leur s jambes ; elles leur fervent principalement pour
marcher, mais il y eh a à qui elles fervent encore
de crampons pour s’attacher fortement ; quelques-
uns en font ufage pour fauter , & les fauts qu’ils
font font fi grands, qu’on dit qu’une puce faute deux
K k k i j