proportionné au befoin aétuel. Voye£ P u r g a t îo n >
P u r g a t if . HYPOCAUSTE, f. m. ( Antïq. ) hypocauftum ,
vm^vç-or en grec, de , fous, & x«J«, je brûle ;
elpece de fourneau employé dans les anciens thermes.
L'hypocaufle étoit lin très-grand fourneau maçonné
au-deffous de deux grandes étuves jointes en-
femble , que l’on nommoit laconium 6c tepidarium ;
on rempliffoit ce fourneau de bois & d’autres matières
combuftibles, dont l’ardeur fe communiquoit
aux étuves à la faveur du vuide qu’on laiffoit fous
leurs planchers ; mais le principal ufage de Yhypo-
caufte étoit d’échauffer la chambre , appellée va-
farium, fituée proche de ces mêmes ctuves & des
bains chauds, Foye^ Va sar ium . (D . J .)
HYPOCHONDRE, f. m. & f. ( Med. ) le dit vulgairement
d’une perfonne affeétée de la mélancholie
hypochondriaque : les Médecins fe fervent du terme
d’hypochondriaque, comme fynonyme (Y hypochondre.
Voyci Me l a n c h o l ie .
H yPOCHONDRES , f. m. pl. terme d'Anatomie,
hypochondria, qui fe dit de l’efpace qui eft de chaque
côté de la région épigaftrique, ou partie fupérieure
du bas-ventre. Foye^ Ab d om en & Ep ig a s t r e .
Ce mot eft compofé de la prépofition ù<ao , f 'ub,
fous ; & zovS'pos , cartilage , c’eft-à-dire , cartilagini
fubjacens, qui eft au-deffous du cartilage.
Les hypochondres compofent la partie fupérieure
de l ’épigaftre : ils font htués de chaque côté entre
le cartilage enftforme , les cartilages inférieurs des
côtes, 6c la pointe de l’eftotnac. On les divife par
rapport à leur lituation en hypochondre d roit, & en
hypochondre gauche.
Le foie eft dans F hypochondre droit, & la rate &
une grande partie de l’eflomac dans Yhypochondre
gauche. Voye^ Fo ie 6* R a t e .
Hippocrate donne quelquefois le nom d’hypochondre
à tout le ventre inférieur, Foyt{ V e n t r e .
Les hypochondres font fujets à plulieurs maladies.
Voye{ Af fe c t io n h y po c h o n d r ia q u e .
H y po ch o n d r es , ( Medec. ) les parties tant
externes qu’internes , placées fous les cartilages des
fauffes côtes dans l’efpace qui comprend toute la
circonférence du bas-ventre, au-deffus de fa feâion
Îirife à la hauteur du nombril, forment dans le fens
e plus étendu , ce qu’on appelle dans la pratique de
la Medecine , les hypochondres, qui font aufli defi-
gnés par quelques auteurs latins, 6c enir’autres,
par Lommius, ( Obferv. medic. lib. tert. ) fous le nom
de proecordia.
La région hypochondriaque eft donc par confé-
quent cet efpace, dans lequel fe trouvent renfermés
plulieurs des principaux organes de l’économie
animale. Foye^ Hy po c h p n d r e s (A n a t.j. Lebon
ou le mauvais état de ces parties, c’eft-à-dire, leur'
difpolition plus ou moins éloignée de la naturelle,
ne peut que .fournir des fignes fufceptibles de fournir
les conféquences les plus importantes, pour fer-
vir à établir le prognoftic des maladies.
C ’eft par cette confidération, fondée fur l’expérience
, que les anciens s’étoient fait une regie de
s’affurer exaélement de l’état des hypochondres, dans
le cours des maladies, pour en tre r des connoiffan-
ce s, des indices, fur les fuites qu’elles pourroient
a vo ir , à en juger par la difpofition aétuelle de ces
parties.
Hippocrate s’explique de la maniéré qui fuit, fur
le bon état des hypochondres : on ne fe trompera jamais
à le prononcer t e l, tant qu’ils feront fouples
au toucher, fans inégalité des deux côtés, & qu’il
n’y aura aucun fentiment de douleur. Hyppochondria
autem optima funt , f l dolore vacant ,Ji mollia & oequalia
J'unt, dextrâ ac JîniJlrâ parte, in i. progn. parce que
c’eft une preuve que le diaphragme > l’eftomac , &
fur-tout le foie & la rate, qui font les vrais vifceres
des hypochondres , n’ont fouffert aucune altération ;
ce qui eft toujours de très-bon augure dans les maladies
aigues, 6c qui doit faire beaucoup efpérer pour
la guérifon, parce qu’il y a lieu d’attendre une prom-r
pte coétion.
Le vénérable auteur des Coaques, text. 281 ,
affure qu’on n’a rien à craindre du gonflement douloureux
des hypochondres, & qu’il eft fans inflammation
, lorfqu’il eft accompagné de bruits fréquens
dans le ventre; parce que ce fymptome fe diflipe ordinairement
avec les déjeâions qui fuivent, fur-tout
li elles font flatueufes.
La tenlion des hypochondres, fans douleur, mais
avec pefanteur de tête, furdité, éblouiffement, annoncent
félon Galien ( in lib. I I I . de criflb. cap.
xij. ) , l’hémorrhagie par les narines.
Les tentions douloureufes, les gonflcmens des
hypochondres font très-fouvent des effets du fpafme ,
6c ils deviennent très-dangereux, lorfqu’ils fuppri-
ment les évacuations qui doivent fe faire, par la
voie des felles, fur-tout dans les derniers tems des
maladies ; parce que cette fuppreflion occaiionne
fouvent des dépôts mortels. Quibus hypochondria
tumore affurgunt, alvo fupprefsâ , malum quod, Ji <S*
fopor accefferit, pefliferum. Hippoc. apud Dur et, lib.
I. coac. 32.
Lorfque les hypochondres réfiftent au ta£l fans ten-
fion, il y a lieu de craindre qu’il n’y ait engorgement
inflammatoire dans les vifceres qui y répondent.
C ’eft ce qu’enfeigne Galien, lorfqu’il dit : hy-
pochondriorum mollem rejiflentiam Jignificare vifcer ali-
quod effe injlammatum , quippe aut jecur, aut lienem.
in 3 . épid. tom. 11. text. 1.
Mais lorfqu’ils font affeétés de tenfion douloureu-
fe , il y a lieu de penfer que le diaphragme ou les
parties qui y répondent, font enflammées, comme
il arrive dans la pleuréfie. Hypochondrium tenditur &
dolet, ubi à fepto tranfverfo vicince partes trahuntur*
Galen. in lib. I II. epid. com. ïi). te cl. /.
Aufli Hippocrate ne craint pas d’affurer que toute
tumeur dure, avec douleur des hypochondres, fur-
tout lorfqu’elle eft confidérable, & qu’elle fe forme
fubitement au commencement des maladies, eft un
figne de mort prochaine, à-moins qu’elle ne dépende
de l’inflammation des mufcles abdominaux : mais
fi elle fe forme lentement & qu’elle dure long-tems ,
il y a lieu de craindre qu’elle ne tourne en abfcès.
Tumor duras & dolens, j i magnus ejl, in utroque hy-
pochondrio aut in dextro eft pejjîmus ; talisquoque Jîgni-
ficat, ab initio, morttm brevi fore. In I. libr. progn.
text. je). Et cet auteur ajoute , loco citato. Si febris
vigeflrnum tran fend it diem & febris detinet & tumor.
non deffiit, in fuppurationem vergi conùngit.
Pour avoir un plus grand détail fur tout ce qui
a rapport aux lignes prognoftics tirés de l’état
des hypochondres , il faut confulter les oeuvres
mêmes d’Hippocrate, de Galien, fur-tout le.com-
mentaire dés Coaques, par Duret ; le traité de proe-
fagiendâ vitâ & morte de Profper Alpin ; les obfer-
vations féméiotiques de Lommius, Gc. V?yc{ Pro -
GNOSTIC.
HYPOCHONDRIAQUE, adj. ( Med. ) c’eft l’é-
pithete par laquelle on déligne les malades affeétés
de la mélancholie , qui a fon liège, ou qui eft cenfée
l’avoir, dans les vifceres des hypochondriaques,
fur-tout le foie, la rate. Hypochondr iaque , ( pafflon ou affection ) ;
c’eft ainfi qu’ell ordinairement défignée par les Médecins
une efpece de maladie, dont la mélancholie
eft le genre ; puifque l’attrabile en eft aufli l’humeur
morbifique, qui infeéte toute la malle des fluides ,
comme dans la maladie générique, mais fe fixe plus
particulièrement fur les organes ou vifceres. du bas-*
yentre ;
ventre : en forte que lorfqu’elle eft dépoféefur quelqu'un
des vifceres des hypochondres , ou qu’elle
porte fes effets,indireélcment fur ces parties * par le
moyen du fpafme > elle conftitue alors l’affeélion
hypochondriaque ; comme lorfqu’elle établit quelque
rapport de lélion de fon&ion avec la matrice-, elle
forme ce qu’on appelltpaffion hyférique. FoyefMk-
LANCHOLIE, VAPEURS. ,
HYPOCHYMA , OU HYPOCHYSIS , f. f. terme
de Chirurgie, nom d’une maladie des y eux , qu’on
appelle plus ordinairement cataracte, f^oye^ Catar
a c t e . Ce mot eft g rec , woho/m , 6c veut dire dans
fa propre lignification , épanchement de quelque humeur
; les anciens croyant que cette maladie étoit
occafionnée par l’épanchement d’une humeur céaffe
fur la prunelle.
HYPOCISTE,. f. m. ( Botan. j la plante dont on
tire depuis li long-tems le fuc hypocifle, eft appellée
par les Botaniftes hypociflis. Elle naît fur les racines
ou collets de différentes efpeces de cilles, & ref-
femble par fa forme à l’orobanche.
Sa tige eft groffe de quatre ou cinq lignes dans
fa partie inférieure, d’un ou deux pouces à fon extrémité
fupérieure, & elle en a trois ou quatre de
hauteur. Elle eft charnue, pleine de fu c , facile à
rompre, blanchâtre, purpurine, ou de couleur jaunâtre
, d’un goût amer 6c fort aftringent, couverte
de petites feuilles ou écailles épaiffes, longues d’un
demi-pouce, larges de deux ou trois lignes , terminées
en pointe moufle, de différente couleur dans
les différentes efpeces. Elle porte plufleurs fleurs à
fon fommet, garnies & enveloppées de beaucoup
de petites feuilles épaiffes, ou d’écailles femblables
aux précédentes.
La fleur reffemble à un calice de la fleur du grenadier;
elle eft d’une feule piece, en cloche , longue
defeptou huit lignes ; fa partie inférieure peut
être regardée comme le calice ; la fupérieure eft di-
vifée en cinq quartiers, longs de deux lignes, terminés
en un globule cannelé, dont;les cannelures
en s’ouvrant dans le tems convenable, jettent une
poufliere très-fine ; ainfi cette partie tient lieu de
piftil, d’étamines, & de fommet.
La partie inférieure de la fleur groflit peu-à-peu ,
jufqu’a un demi-pouce d’épaifl'eur, 6c devient un
fruit arrondi, de même couleur que la fleur. Il eft
mou, partagé intérieurement comme par des ray ons
en fix ou huit parties, plein d’un fuc vifqueux ,
gluant, limpide , d’un goût fade , & dé plufleurs
graines très-menues & poudreufes. Ce globule cannelé
qui termine le piftil, demeure toujours attaché
à ce fruit qui eft fphérique. On enleve facilement
cette tige des racines du cifte fur lequel elle
naît ; alors il refte fur la racine une petite foffe lifl'e,
fans aucun veftige de fibres.
M. de Tournefort a obfervé dans l’île de Crete
des efpeces d''hypocifle différentes par la couleur,
comme on peut le voir dans le corollaire de fes élé-
mens de Botanique ; il n’y avoit que Yhypocifle à
fleurs jaunes qui étoit odorant, & qui eût l’odèur
du muguet; les autres efpeces étoient fans odeur.
Il n’eft pas facile d’expliquer de quelle maniéré
Vhypocificia. multiplie : cette plante ne croît jamais
que fur les racines des arbuftes appellés des ciftès ±
qui fe plaifent dans les landes les plus feches des
pays chauds. Environ deux pouces au-deffus du
collet de ces arbuftes, il fort en maniéré d’oeilleton,
une plante bien différente du cifte ; elle eft charnue
comme une afperge, accompagnée de quelquesécaib
les au lieu de feuilles, & garnie d’un bouquet de
fleurs en cloche, qui laiffent chacune im fruit gros
comme une noifette, affez rond, charnu, rempli de
femences menues, couvertes d’une humeur gluant
e , quife deffeche lorfqu’eiles font mûres, mais qui
Tômc V I I I . ^ - 'i
revient quand bn les hunieéle. Comme cetle plante
pouffe au-deffus du collet de la racine , qui eft quelquefois
couvert d’environ un demi pie de terre, il
lemble qu’il n’y a pas d’autre chemin pour y fairfc
paffer les graines, que les crevaffes de là terre ; ces
crevaffes en été font fort communes dans les landes
des pays chauds j & le refferrent aux premières
pluies ; ainfi la glue dont elles font enveloppées,
s humeélant peu-à-peu , ne les colle pas feulement
contre les racines du cifte, mais elle les fait éclorré, oc leur fert de première nourriture. C’eft-là l’explication
que donne M. de Tournefort de l’origine &
de la multiplication de Yhypocifle. (Z ). / .)
HYPOCRAS, 1. m. ( dietej forte de boiffon, qui fe
préparé avec du vin, du lucre, de la canelle , du gé-
rofle j du gingembre & autres ingrédiens de cette
nature. On en fait fur lé champ avec de l’eau & des
effences : il y a de Yhypocrüs de bierre, de ‘cidre, du
blanc, du rouge ; il y a une effence d'hypocras, & c .
HYPOCRISIE, f. f. ( Gramm. ) efpece dëdiflimu-
Iation qui fait donner à l’homme corrompu 5C faux
qui en eft coupable 3 le nom d’hypocrite. Vdye^ l'article
juivant.
HYPOCRITE, f. m. f Morale. ) c’eft un homme
qui fe .montre avec un caraétere qui n’eft pas le
fien : les diftin&ions flateufés & l’eftime du public
qu obtient une forte de mérite ; la nécefliré de pa-
roître, la difficulté d’être, la force des penchans ,
la foibleffe de l’amour de l’ordre, & la crainte de
paroitre le bleffer, mille autres eau e s , forcent les
hommes à fe montrer différens de ce qu’ils font.
Tout a les hypocrites ; la vertu, le v ic e , lé plaifir,
la douleur , &c.
Mais le nom d'hypocrite eft donné plus particulièrement
à ces hommes cOnftamment faiix & pervers,
qui fans vertus & fans religion, prétendent‘faire
refpeéter en eux les plus Grandes vertus 6c l’amour
de la religion ; ils font zélés pour fe difpenfer d’être
honnêtes; héros ou faints , pour fe difp.nfer d’être
bons. Des fanges du vice fis éleVent une voix refl*
peélée pour accufer le mérite où de crime ou d’impiété.
Le cielefl dans leurs y eu x, l'enfer efl dans leurs coeursl
HYPODIAZEUXIS, dans la Muflque des Grecs,”
eft , au rapport du vieux Bàcchiits , l’intervalle de
quinte qui fe trouve entre deux tétracordes féparés
par un troifieme tétracorde, & par une disjonélion ;
ainfi il y a hypodiaçeuxis entre les tétracordes hypar
ton & diezeugmenon, & entre les tétracordes ïvn-
nemenon 6c hyperboleon., Foyer T é t r a c o r d e .
(•*•) ‘ ' - •• * .
HYPODORIEN, (Muflqùe.) le plus grave de
tous les modes de l’ancienne miifique. Euclÿdé dit
que c’elt le plus aigu ; mais comme il eft contredit
par tous les autres auteurs , 6c qu’il fe contredit lui-
même un moment après ‘ on doit croire que c’eft
une faute de ’copifte ou d’ïrtipreflîon.
Le mode hyp o do rien a fa fondamentale une quarte
au-deffous de celle du mode Dorien dont iltiie fon
origine. Foye^ Mo d e , ( é1)
HYPODROME, f. m. ( Antiq, ) lieu fameux,à
Conftantin'ople ; c’étoit line efpecè de cirque ou
de carrière, oit Pon faifoit des exei cices & des cour-
fes de chevaux. Ce mot ellgré c iTmoS'popos t tom-
polé d'tTtTToc, cheval, 6c tycpcç , courfe , du verbe
S'ùifAtù , J t cours.
HYPOEOLIEN, ( Mùjique.j eft un dés modes
de I ancienne mufique, qu'Euclyde appelle aufli.hy-
polydyen grave. Il tire fon origine du mode eofienl
dont la fondamentale eft une quarte au-deffus de la
fienne. Foye^ Mo d e. (;Y )
HYPOGASTRE, f. m. hypogaflrium , terme d 'A -
natomie, c e lt ia parue inferieure du bas-venue
F f f '