réduire des parties qui font hors de leur p lace, voye^
JfcÉUU C T I O N .
Les incijions different par leur grandeur, par leur
Situation, par la nature des parties qu’on divife, &
par la direction des incijions ; à ce dernier égard les
•unes font longitudinales, les autres obliques, les
autres tranfverfales ; il y en a de circulaires, de cruciales
, de triangulaires , en V , en T , &c.
■ Le point effentiel dans l’ouverture des abfcès, eft
de procurer autant qu’il eft poffible une iffue , par
laquelle les matières puifient s’écouler facilement &
complettement. Le pus qui-croupit devient plus nui-
fible dans un abfcès, lorfque par l’ouverture l’air y
a accès, qtt auparavant. Si la fituation de l’abfcès
ne permet pas de l’ouvrir de façon que les matières
puiffent s’écouler par leur propre pente, il y a des
cas oii l’on ftipplée à ce défaut par une contre-ouverture.
Pour la faire, on retient d’un panfement à
L’autre la matière dans le foyer de l’abfcès, au moyen
d’un tamponnement méthodique , & d’un bandage
légèrement compreffif ; la fluéhiation peut alors indiquer
l’endroit oit le pus fe préfenre le plus fuper-
ficiellement. Quand l’endroit où l’on doit faire la
contre-ouverture répond par une ligne droite à la
première inc f o n , on peut au moyen d’une fonde à
bouton foulever les tégumens , & pénétrer dans le
foyer fur l ’extrémité de cette fonde. La contre-ouverture
peut auffi fe faire de dedans en-dehors, avec
tin trocart particulier deftiné à cette opération ; voye^
C ontre-ouverture. En général les contre-ouvertures
ne peuvent fuffire que lorfqu’elles font faites
dans les endroits mêmes où le pus féjourne , &
où la pente l’entraîne le plus.. Si la contre-ouverture
ne poüvoit pas être affez étendue, ou qu’elle ne répondit
pas immédiatement au foyer de l’abfcès, elle
ne laifferoit pas que de pouvoir être utile en certains
cas , au moyen d’un feton , voyei S e t o n . La corn-
preffion , le bandage expulfif, & les injettions,
peuvent remplir les vîtes du chirurgien , & opérer
efficacement l’évacuation du pus, la détention des.
parois du foyer & leur récollement, fans avoir recours
à la contre-ouverture. On doit ménager les
incijions le plus qu’il eft poffible, & ne fe déterminer
à les pratiquer que dans le befoin démontré.
La queftion que l’académie royale de Chirurgie
propofa en 173.1 pour le premier prix, à la naiffan-
ce de cette compagnie, demandoit pourquoi certaines
tumeurs doivent être extirpées , & d'autres Jimplement
■ Ouvertes ; dans l'une & l'autre de ces operations quels
font les cas ou le cautere efl préférable à l'injlrument-
tranchant, & les raifons de préférence. Le mémoire qui
a été couronné eft imprimé à la tête du premier tome
du recueil des pièces qui ont concouru pour le
prix de l ’académie ; cet ouvrage contient des préceptes
excelle,ns fur la doftrine des incifons, & dont
-tout chirurgien doit être inftruit.
L’extra&ion des corps étrangers & l ’ouverture des
abfcès profonds, demandent une grande connoiflan-
ce de l’Anatomie, parce que les cas qui exigent ces
opérations étant fujets à une infinité de variations ,
il ne peut y avoir aucune méthode fixée par les pré-,
ceptes pour la diverftté de chaque cas. C ’eft à la
prudence & au favoir à guider de concert la main du
chirurgien ; çe font fes lumières qui conduiront l’inf-
trument avec la fermeté & la précifion néceffaire
pour ne faire que ce qu’il faut, & incifer à propos &
avec connoiffance de caufe les parties qu’il eft important
de ne pas rqfpeéfer.
Il y a-peu d’ppéraiions qui n’exigent des incijions ;
pour lefqueUes il y a des réglés particulières.
Les inflammations & les gonflemens confulérables.
qui menacent un membre de gangrené, ne viennent
ipuvent.que de l’étranglement çauié par quelques^-
bres aponévfotiques, dont la feftion feroit ceffe?
tous les accidens. Voye%_ G angrené.
Les incifons qu’on fait fuperficiellement pour
procurer le dégorgement des parties oedémateufes ,
fe nomment mouchetures : fi elles pénétroient dans le
corps graiffeux, telles qu’on en fait dans les engor-
geniens fanguins qui menacent de fuffoquer le principe
vital dans la gangrené, s’appellent fearificaiions;
enfin, on donne le nom de taillades aux incifons profondes
qui pénètrent quelquefois jufqu’à l’os dans le
fphacele. Voyt{ ces mots. ( T )
In c is io n , In sérer, In c is e r , ( Jardin. ) eft
l’art d’enter, de greffer. Voye^ G reffe.
INCLINAISON , f. f. en terme de Phyfiqut, fe dit
de la fituation mutuelle de deux lignes ou de deux
plans, l’un par rapport à l’autre , en forte qu’ils forment
au point de leur concours un angle aigu ou
obtus.
Uinclinaifon d’une ligne droite à un plan eft l’angle
aigu que cette ligne droite fait avec une autre
ligne droite tirée dans ce plan par le point où il fe
trouve coupé par la ligne inclinée, & par le point
où il fe trouve auffi coupé par une perpendiculaire
tirée de quelque point que ce foit de la ligne inclinée.
Voyt{ Lig n e .
Quelques auteurs d’Optique appellent angle d'in-
clinaifon ce que les autres appellent angle d'incidente
, voyeç Incidence ; mais l’ufage le plus commun
eft d’appeller angle d'inclinaij'on (fig. z 6 . Optiq. )
les angles A B D , C B G , formes par les rayons
A B , B C y & la furfaçe D E .
Uinclinaifon de l ’axede la terre eft le complément
de l’angle que cet axe fait avec le plan de l’écliptique
, ou l’angle compris entre le plan de l’équateur
& celui de l’ecliptique, qui eft d’environ 23 deg.
Uinclinaifon d’une planete à l’écliptique eft l’angle
compris entre l’écliptique & le lieu de la planete
dans fon orbite. La plus grande inclinaifon de
Saturne, fuivant Kepler, eft de i d 3 2 '; celle de
Jupiter i d 20', celle de Mars i d 50' 30w, celle de
Vénus de 3od 22 ', celle de Mercure de 6d 54'.
Suivant M. de la Hire, la plus grande inclinaifon
de Saturne eft de 2a 3 3' 30" , celle de Jupiter de i d
1.9' 20", celle de Mars de i d 51/ ow; celle de Vénus
de 3d 23' ) " , & celle de Mercure de 6d 52' o".
C ’eft une affez grande queftion dans l’Aftronomie
phyfique, que de favoir la caufe de Uinclinaifon des
orbites des planètes à l’écliptique. Dans le fyftème,
de Newton on n’en rend aucune raifon, & ce phénomène
paroît être du nombre de ceux dont ce phi-
lofophe a dit à la fin de fes principes qu’ils n’ont
point de principe méchanique, originem non habentt
ex caufis mechanicis. Defcartes a tenté de l’expliquer ;
mais fes efforts & ceux de fes feftateurs n’ont pas
été fort heureux, & cette inclinaijon des orbites eft
même une des principales difficultés qu’on oppofe
au fyftème des tourbillons. Car comment concevoir
que les planètes ne fe meuvent pas dans un même
plan, ou dans des plans parallèles, fi les couches du
tourbillon ne fe croifent pas ; & fi ces couches fe
croifent, comment peuvent - elles conferver leur
mouvement? L’académie royale des Sciences de
Paris propofa cette queftion en 1734 pour le fiijet
du prix qu’elle donne tous les ans, & elle partagea
ce prix entre deux pièces, l’une de M. Jean Bernoulli
, profeffeur de Mathématique à Balle, l ’autre
de M. Daniel Bernoulli fon fils. La piece de M. Jean
Bernoulli eft intitulée nouvelle phyfque cèlefie; il y
donne un fyftème général de l’univers, fur lequel on
pourroit faire beaucoupd’objeélions, & il y explique
conformément à fon fyftème, le phénomène dont il
s’agit. A l’égard de M. Daniel Bernoulli, ce que fa piece
a de plus remarquable & de plus ingénieux, c’eft
un calcul qu’il fait, & par lequel il prétend prou-
•ver que l’inclinaifon des orbites des planètes n’eft
point l’effet du hafard, & qu’elle doit néceffaire-
ment avoir une caufe méchanique : voici à peu près
Je précis de fon raifonnement ; il remarque que les
rplanetes ne s’éloignent pas beaucoup de l’écliptique,
& que pérbite de Mercure, qui eft celle qui s’en
éloigne le plus , ne fait qu’un angle d’environ fept
degrés avec l’écliptique ; deforte que les orbites des
planètes n’ôccupent fur la fphere du monde qu’une
zone de la largeur d’environ fept degrés. Il calcule
enfuite combien il. y a à parier que fept corps jettés
au hazard fur la furface d’une fphere y feront dif-
pofés dans une zone plus grande que fept degrés, &
il trouve qu’il y a 1419856 à parier contre 1 , qu’elles
n’iroient pas toutes vers le même côté du ciel
entre des limites fi étroites ; d’où il conclut que cette
inclinaifon a néceffairement une caufe. Mais i°. ne
pourroit-on pas répondre que les cometes, qui font
des planètes véritables, ont des orbites fort élevées
au-deffus du plan de l’écliptique , & qu’ainfi fur le
nombre de toutes les planètes, qui eft peut-être très-
grand , il n’eft pas furprenant qu’il y en ait fept qui
ibient à peu près dans le plan de l’écliptique ? i° .
Ne pourroit-on pas croire que le calcul des lois du
fort ne doit pas s’appliquer ici ? En effet, quand on
calcule quelque chofe par ces lois, il s’agit toujours
d’un effet qui n’eft point encore arrivé ; & comme
tous les effets font également poffibles, on détermine
aifément qu’il y a tant à parier qu’un effet déterminé
n’arrivera pas. Mais quand une fois l’effet eft
arrivé, il eft alors inutile de fe fervir des lois du fort
pour favoir combien il y avoit à parier qu’il n’arri-
veroit pas ; car tous les effets font également poffibles
, comme nous l’avons déjà dit, & il faut bien
qu’il en arrive quelqu’un ; deforte qu’il n’eft pas extraordinaire
que tel effet arrive plutôt que tel autre.
Par exemple, fi deux perfonnes jouent enfemble
avec deux de z, il y a 3 5 à parier contre 1 , qu’un
des joueurs n’amenera pas deux 6 à la fois, mais il
y a de même 3 5 à parier contre 1 , qu’il n’amenera
pas deux autres nombres quelconques ; par exemple
, 3 avec le dez A & 4 avec le dez B ; par conséquent
fi le joueur dont il s’agit amene par hazard
deux 6 , cela n’eft pas plus fingulier que s’il amenoit
3 avec le dez A & 4 avec,le dez B. Nous avons cru
devoir nous étendre un peu là-deffus, parce qu’il nous
paroît que le calcul des lois du fort pourroit donner
Souvent lieu à des raifonnemens de cette efpece qui
ne feroient pas concluans, ou qui s’ils l’étoient, don-
neroient lieu à des doutes très-fondés fur la maniéré
dont on calcule les lois du fort. Voye^Üarticle Jeu .
D e quelque maniéré que les planètes foient difpo-
fées , il y avoit avant la création , l’infini contre 1
à parier qu’elles ne le feroient pas ainfi , parce qu’il
y avoit une infinité d’autres maniérés de les difpofer ;
mais je ne vois pas qu’on en puiffe conclure que
leur difpofition préfente eft plutôt qu’une autre, l’effet
d’une caufe méchanique.
Inclinaifon d’un plan , en terme de G.nomonique, eft
l’arc d’un cercle vertical compris entre le plan &
l’horifon.
Pour trouver cette inclinaifon, prenez d’abord
une équerre garnie d’un fil à plomb, & appliquez fur
votre plan un des côtés de cette équerre, de maniéré
que le fil à plomb s’ajufte fur Paiit-re cô té , alors
le côté de l’équerre appliqué fur le plan fera de niveau
; menez ,1e long de celui-ci une ligne horifon-
ta le, & élevez fur elle une perpendiculaire, le long
de laquelle vous appliquerez de nouveau un côté de
Votre équerre ; fi le fil à plomb tombe fur l’autre côté
de cette équerre, c’eft une preuve que le plan eft ho-'
fifbntal. Si votre fil ne tombe point fur l’autre côté
de votre équerre , appliquez fur cette équerre un
quart de ce cercle, dont les côtés s’ajuftent fur les
côtés de l’équerre, & obfervez fur le quart de cercle
quel eft 1’angle que fait le fil à plomb avec le côté
de l’équerre qui n’eft point appliqué fur le plan ; ce
fera l’angle à'inclinaifon du plan.
Uinclinaifon de deux plans eft l’angle aigu que forment
les deux lignes droites tirées dans chaque plan
par un même point de leur commune feclion , perpendiculairement
à cette feftion commune.
Ainfi ( PI. géométr. fig. c)8. ) Uinclinaifon du plan
K E G L au plan A C D B eft l’angle F H 1 ou f h i
formé par les lignes droites H F & F I , perpendiculaires
à la ligne de feâion E G au point F. Cham-
bers. (O )
INCLINATION, f1. f. ( Philofophie morale. ) penchant
, difpofition de l’ame à une chofe par goût êc
par préférence.
Les inclinations font une pente de la volonté, qui
l’entraîne vers certains objets plutôt que vers d’autres
, mais d’une maniéré affez égale & affez tranquille
pour ne pas troubler fes opérations, & même
pour les faciliter d’ordinaire.
Les inclinations naiffent du méchanifme particulier
de nos organes, qui dépend de la conformation
primitive des fens, & qui nous porte à nous procurer
la jouiffance de certaines chofes que nousenvifa-
geons comme une fotirce de félicité ; tel eft le goût
naturel que les uns ont pour la mufique, d’autres
pour l’étude, &c.
Les inclinations different des appétits que la nature
a établis dans tous les hommes, tels que la faim &c
la fo i f , lefquels appétits ne tendent qu’à notre con-
fervation, & ceffent lorfqu’on a fatisfait les befoins
corporels ; au lieu que les inclinations ont pour objet
le bonheur de l’ame, qui a fa fource dans les fen-
fations agréables, & dans la continuation de cesfen*
fations.
Les inclinations different auffi des paffions qui confident
dans des affeâions violentes, aduelles & habituelles
; car les inclinations exiftent avant même que
nous ayons été affeâés par les fenfations & perceptions
qu’elles nous rendent agréables ou defagréables.
Enfin , les inclinations different de l’inftinél qui
tient lieu dans les animaux de connoiffance , d’expérience
, de raifonnement & d’art, pour leur utilité
& pour leur confervation. Vçyt{ In s t in c t . (D .J .)
In c lin at ion , Pen chant , ( Gram, fynon. )
Uinclination s’acquiert, le penchant eft inné ; le penchant
eft violent, l’inclination eft douce. On fuit fon
inclination ; le penchant entraîne. Ils fe prennent l’un
& l’autre en bonne &«n mauvaife part ; on a des penchons
honnêtes, & des inclinations droites, & des inclinations
perverfes, & dpenchons honteux.
In c l in a t io n , ( Chimie 6* Pharmacie.') l’a&ion
d’incliner doucement un vaiffeau, pour en faire couler
une liqueur. Foy.e^ D é c an t e r .
INCLINÉ, adj. plan incliné en termes de MéchanU
que, eft celui qui fait un angle oblique avec l’horifon.
Il eft démontré qu’un corps, tel que D ( PI. Méc.
fig. 58.), qui eft appuyé, fur un plan incliné, perd
.toujours une partie d.e fa pefanteur ; & que la puif-
fance ou force L nécéffaire pour le foutenir dans une
direâion A Cparallele au plan , eft à la pefanteur de
D , comme la hauteur B A du plan eft à fa longueur
C A . Cette propofition fe démontre aifément en dé-
eompofant l’effort abfolu de la pefanteur du corps D ,
fuivant Q F en deux efforts Q G , Q E , dont l’un
Q G eft détruit par la réfiftance du plan auquel il eft
perpendiculaire ; & l’autre Q E , parallèle au plan,
eft à l’effort total, comme Q F eft à Q_F, c’eft-à-
dire, comme A B eft à A C, à. caufe des triangles
femblabLes E Q F , A B C ; d’où il fuit que l’indi-
naifon du plan peut êrre fi petite , qu’il ne faille
qu’une force extrêmement petite pour foutenir defr
lus un poids, cqnfidérable.