avec dès taches blanches fur les côtés ; la levre lii-
périeure eft obtufe. Liruei fauna fuoecica.
M. Ræfel, dans fon Amufementphyfiqiu fur les in- fecles, diftingue deux fortes de hannetons par la couleur
d’une plaque qu’ils ont fur le cou, & qui eft rouge
fur les unes & noire fur les autres, & par la pointe
de la partie pofterieure de leur corps, qui eft mince
& courte dans les hannetons à plaque rouge, &£ plus
longue & plus groffe dans les autres. On reconnoît
aifément le fexe de ces infeûes ; ils ont une poupe
feuilletée à l’extrémité des antennes , qui eft plus
longue dans les mâles que dans les femelles, ils déplient
tous cette houpe, lorfqu’ils prennent leur ef-
for. Les antennes font repliées fur les yeux qui font
noirs. Il y a au bas de la bouche deux autres antennes
petites & pointues ; ils ont fur les côtés du ventre
des taches blanches triangulaires, qui les diftinguent
des autres efpeces de hannetons. Les deux jambes de
devant font les plus courtes; la partie moyenne eft
large, forte, tranchante, & garnie de deux ou trois
pointes : cette partie leur fert à creufer dans la terr
e , quelque dure qu’elle puiffe être. Les fix jambes
font terminées par deux crochets qui foutiennent cet
infeéle contre les furfaces verticales.
L’accouplement des hannetons dure long-tems;
dès que la femelle eft fécondée, elle creufe un trou
en terre, & s’y enfonce à la profondeur d’un demi-
pié ; elle y dépofe des oeufs oblongs, de couleur jaune
claire, qui font placés les uns à côté des autres :
après la ponte, la femelle fort de fon trou & fe nourrit
pendant quelque tems de feuilles d’arbres. M. Ræfel
préfume qu’il n’y a qu’une ponte ; il enferma dans
de grands val’es couverts de crepe & à moitié remplis
de gafon, un grand nombre de hannetons qui ve-
noient de s’accoupler ; après quinze jours il trouva
plufieurs centaines d’oeufs dans quelques-uns des va-
les ; il mit les autres dans une cave fans les ouvrir.
A la fin de l’été l’un des vafes fut ouvert, & il s’y
trouva de petits vers au lieu d’oeufs ; on mit du gafon
frais dans le v a fe , & on le tint expofé à l’air. Ces
vers prirent beaucoup d’accroiffement pendant l’automne
; au commencement de l’hiver on les remit à
la c a v e , on les en retira au mois de Mai ; ils étoient
alors fi forts, qu’il fallait leur donner fouvent du gafon
frais, & bien-tôt on fut obligé de les mettre lur
des pots où on avoit fait lever des pois , des lentilles
, & de la laitue, pour ne les pas laiffer manquer
de nourriture : malgré toutes ces précautions, il en
périt beaucoup pendant la. fécondé & la 3e année.
A trois ans, ces vers ont au-moins un pouce & demi
de longueur, lorfqu’ils s’étendent ; ordinairement
ils font un peu recoquillés ; ils ont une couleur blanche
jaunâtre ; le deffous du corps eft uni, & le def-
fus eft rond & voûté. Chacun de ces vers a douze
fegmens, fans compter la tête ; le dernier, qui eft le
plus grand, a une couleur grife violette , qui vient
de celle des excrémens qu’il renferme, & que l’on
voit à-travers de chaque côté du corps. Par-deffus
tous, les fegmens s’étend une efpece de languette ou
de bourrelet, dans lequel on apperçoit neuf pointes à
miroir , qui font autant de trous par lefquels le ver
refpire ; il a fix jambes d’une couleur rougeâtre, trois
de chaque côté, fous les trois premiers legmens. La
tête eft grande, applatie, arrondie, & d’une couleur
brune jaunâtre & luifanîe ; elle a en-devant Une pince
brune, obtufe & dentelée à fes extrémités j & une
levre entre les deux pièces de la pince ; il n’arrive
guere que ce ver forte de là terre, lorfqu’on l’en
tire en la fouillant ; il y rentre aufii-tôt, foit pour fuir
les oifeaux dont il deviendroit la proie , lbit pour
éviter les rayons du foleil.
Ce ver change de peau au-moins une fois l’an ;
lorfqu’elle devient trop étroite, il fait une petite loge
de terre dans laquelle il fe dépouille ; on a donné à
cette loge le nom de pillule, parce qu’elle eft ronde
& dure, &C on a appellé fearabés pillulaires plufieurs
efpeces de fearabés dont les vers forment de pareilles
loges ; celui-ci, après avoir quitté fa peau , fort
de fa loge pour chercher fa nourriture près de la fur-
face de la terre;.mais dès qu’il gele, il defeend plus
bas pour fe mettre à l’ abri du froid.
Ce n’eft qu’à la fin de la quatrième année que ce ver
fe métamorphofe ; dans l’automne il s’enfonce en
terre quelquefois à plus d’une braffe de profondeur ,
& il 1e fait une loge qu’il rend lifte & unie ; enfuite
il fe raccourcit & fe gonfle : avant la fin de l’automne
, il quitte fa derniere peau de ver, pour prendre la
forme de chryfalide ; elle commence par être de couleur
jaunâtre, enfuite elle eft jaune & devient rouge
: on y reconnoît le hanneton qui en doit fortir.
A la fin de Janvier ou au commencement de Février
, cette chryfalide devient un hanneton qui eft
d’abord de couleur blanche ou jaunâtre ; il ne prend
toute fa confidence & fa vraie couleur qu’au bout
de dix ou douze jours : mais il refte encore en terre
pendant deux ou trois mois. Il ne la quitte que dans
le mois de Mai, plutôt ou plûtard, félon la température
de l’air ; alors on voit les hannetons fortir de
terre, principalement les foirs, ou au-moins on apperçoit
leurs trous dans les fentiers qui font durcis
par la féchereffe.
Le froid fait mourir en terre les jeunes hannetons;
ainfi lorfque le mois de Mai ne leur eft pas favorable
, le plus grand nombre périt, & il n’en refte que
peu ; ils ne mettent en terre qu’un petit nombre
d’oenfs ; & par conféquent il n’y a rien encore qu’un
petit nombre de hannetons quatre ans après, lorfque
le produit de ces oeufs fort de terre. Au contraire ,
le mois de Mai étant chaud , les hannetons font
en grand nombre, & concourent tous à la production
d’une nombreufe poftérité, qui paroît au bout
de quatre ans. M. Ræfel afsûre que les deux fortes de
hannetons dont il a fait mention dominent fuccefli-
ment l’une fur l’autre pour le nombre d’une année
à l’autre, & que les obfervations dont nous venons
de donner le prédis, l’ont mis en état de prédire quelle
forte de hanneton dominera, & fi ces infeêtes feront
en grand ou en petit nombre. Extrait de 1'amufement
phyfîque fur les infectes ,par Augufte Jean Ræfel, peintre
en miniature, in-40. à Nuremberg. ( / )
HANNETON, fubft. f. ( Boutonniers-Frangiers. )
foucis d ’hanneton, efpece de frange à houpette, qui
imite les cornes houppées de l’infefte de ce nom.
Ce font les frangiers qui fabriquent les foucis ^hanneton.
HANNUYE, (Géogr. ) petite ville des Pays-bas
Autrichiens, dans le Brabant, fur la Chête, à quatre
lieues de Tillemont, huit S. E. de Louvain. Longie.
22. 46. Latit. 5 o. 40. ( D . J . )
HANOE, ( Géog.) île de Suede dans la mer Baltique,
à quatre lieues de Carlfcron.
HANOVER , le Pays de ( Géogr.') II ne comprenait
d’abord que le comté de Lawenrode ; il contient
encore aujourd’hui les duchés de Zell, deSaxe-
Lawenbourg, de Brême, de Lunebourg, les principautés
de Ferden, de Grubenhagen, d’Obherwalde,
&c. Georges-Louis de Brunfwig unit en fa perfonne
tous ces états, & devint enfuite roi d’Angleterre.
LesFrançois conquirent en 1 7 5 7 k plus grande parti»
des pays qu’on vient de nommer ; mais l’hiftoire ne
parle de femblables événemens paffagers que comme
elle parle des ravages caufés par le débordement
d’un fleuve qui fort de fon lit. (E). J.) Hanover , ou Hanovre , Hanovera, ( Géogr. )
ville d’Allemagne au cercle de baffe Saxe, capitale
de I’éleûorat de Brunlwig, appellé aufli l'électorat
JHanover ; elle eft dans une plaine fablonneufe, fur
laLeyne, à fix lieues S. E. de Neuftat, dix S. O . de
Zell fix N. O. de Brunfwig; Ce fut en 1178 qu’elle
obtint le privilège dés ville s, car jufqu’alors elle
n’a voit été qu’un village. Long; 27.. .4 0. Lot. J i.h J .
(D.J- ) ' - HH HH ' * HANSCRIT, f. m. {Hiß- mod.) langue favante
chez les Indiens , -oui elle n’eft ent,endue, que des
pendets & autres lettrés. Oh l’apprend dans l’Indok
taïf, comme nous apprenons le.latin & l’hébreu en
Europe. Le P. Kircher en a donné l ’alphabet. On
eft dans l’opinion que ce fut en hanferit que Brama
reçut de Dieu fes préceptes ; .& c’eff là eé qui la fait
regarder comme la larigue par excellence, ladangue
laintc. Diet, de Trév.
HANSE, {.{..{Comméra. ) fociété de villes unies
par un intérêt commun pour lai prote&ion de leur
commerce. Hanfe, dans la langue allemande, figni-
fie ligue, fociété. Cette affoeiation fe fit d’abord entre
les villes de Hambourg -fie de Lubek en 1241 ,
par un traité dont les conditions étoient, i°. Que
Hambourg nettoyeroit de voleurs & de brigands le
pays d’entre la T hrave, riviere qui. coule à Lubek
& à Hambourg j.& qu’elle empêçherôit depuis cette
derniere ville jufqu’à l’Océan, les pirates voifins-de
faire des courtes fur l’Elbe. 2°. Que Lubek payéroit
la moitié des frais de cette entreprife. 30. Que ce
qui regarderoit le bien particulier de ces deux villes
, feroit concerté en commun, &c qu’elles uni-
roient leurs forcés pour maintenir leur liberté &
leurs privilèges.
Dès qu’on vit Hambourg & Lubek s’accroître par
le commerce ; que cette union rendôit plus fur &
plus facile ; les" villes voifines, favoir celles de la
Saxe & de la Vandalie, attirées par une profpérité
fi prompte, demandèrent ;à être admifes dans l’alliance
, & l ’obtinrent. Bien-tôt, par les mêmes rai-
fons, cette affoeiation de commerce s’étendit au
loin ; & cette compagnie de villes liées d’intérêts,
établit des étapes en divers^royaumes, favoir Bruges
en Flandres, Londres en Angleterre, Bergen en
Norwege, Novogorod enRuflie. C ’étoient-là autant
de comptoirs généraux, où fe portoient les
marchahdifes des contrées voifines pour paffer plus
commodément par-tout où les intéreffés en auroient
befoin.
Les prihees, qui n’y confidéroient d’abord qu’une
fociété lucrative, furent les premiers à fouhaiter que
leurs villes y entraffent, & en effet il ne s’agiffoit
que de cela. La protection mutuelle des libertés de
chaque ville n’étoit pas un engagement général
qu’eût pris toute la hanfe ; §c fi-on trouve que quelques
villes én Ont protégé d’autres affociées, il fe
trouve aufli grand nombre d’oGcafions, où la hanje
n’a rien fait pour les villes de l’affociation qui
étoient opprimées.
Les fouverains de divers pays délirant d’attirer
chez eux par les follicitatiôns de leurs fujets, le commerce
de la hanfe, lui accordèrent plufieurs privilèges.
On a des lettres patentes des rois de France en
faveur dés Oftérlins, c’eft ainfi qii’on riommoit les
negocians des villes hanféatiqùés, du mot ojt, qui
veut dire Vorient, d’où vient oflfèet qui fignifié la
mer Baltique. Ges lettres font entr’aiitres de Louis XI.
en 1464, & en 1483, peu avant fa mort, & ‘ de
Charles VIII. en 1489.
Le fort de la hanfe étoit en Allemagne, où elle a
commencé , & où elle eohferve encore une ombre
de fon ancien gouvernement. Les quatre métropoles
étoient Lubec, Cologne, Brunfwig & Dantzig.
Bruges ne fut pas la feule dans les Pays-bas ; Dunkerque
, Anvers, Oftende, Dordrecht,Rotterdam,
Amfterdàmi, fe voyant fur d’anciennes liftes comme
villes hariféàtiques, aiifîi-bien que Calais, Rouen,
Saint-Malo, Bordeaux, Bayonne & Marfeilie en
France ; Barcelone, Séville Cadix en Efpagne ,
Lisbonne en Portugal ; Livourne, Mefiine & Naples
en Italie ; Londres en Angleterre, &c.
Cependant plufieurs chofes concoururent à affoi-
blir cette fociété. La bouffole ouvrit le fpeélacle des
Indes orientales & occidentales : alors quelques princes
trouvèrent mieux leur compte à favorifer le commerce
particulier de leurs fujets. Il fe forma dans leurs
états des compagnies qui firent non feulement le commerce
ordinaire de l’Europe, mais des découvertes,
des acquifitions, des établiffemens en Afrique , aux
Indes- orientales & en Amérique ; ainfi l’on vit fe
détacher de gros chaînons de la.hanfe. D ’un autre
côté, Charles-quint, ennemi de toute fociété qui ne
fervoit pas direôement à. fes vûes ambitieufes, ré-
duifit lui-même celle-ci à très-peu de chofe dans fes
états. Des fouverains d’Allemagnemoins fages encore,
au lieu de confer ver les privilèges que leurs
ancêtres avoient accordés aux villes pour l’encouragement
du commerce, & qui les avoient enrichis,
ne fongerent qu’à fubjuguev ces villes, fous prétexte
de leur orgueil & de leurs mutineries. Enfin, quelques
autres perdant de leur éclat par les viciflitudes
des chofes humaines, & n’étant plus en état de
payer leur part des contributions, fe retirèrent d’elles
mêmes d’une fociété qui leur étoit. onéreufe :
ainfi la hanfe qui avoit vû jufqu’à quatre-vingt villes
fur la lifte, commença à décheoir au commenr-
cement du xvj. fiecle, & finit comme le Rhin, qui
n’eft plus qu’un ruiffeau lorfqu’il fe perd dans l’O céan.
En vain parla-t-on de rétablir la hanfe en 1560 ;
en vain fit-on des projets pour y parvenir en 1571 ;
en vain propofa-t-on des formules de fon renouvellement
en 1579 ; en vain imagina-t-on un nouveau
plan à ce fujét en 1604; fon regne étoit paffé, &
peu de villes fouferivirent aux plans propofés. Louis
XIV. faifoit des traités avec la hanfe , lorfqu’il n’y
avoit plus de villes hanféatiqùés dans fon royaume,
& que les villes d’Allemagne, qui feules con{er_‘
voient une ombre de l’ancienne hanfe, vôyoient ref-
ferrée leur affoeiation de trafic dans la partie fep-
tentrionale de l’empire ; encore depuis ce tems-lâ
quelques villes en ont été démembrées. La Suede
ayant acquis Riga en L ivonie, & "Wifmar en baffe
Saxe ; ces deux villes, qui étoient hanféatiqùés, font
devenues de fimples villes de guerre, quoique le
port de Riga ait toûjours fervi au commerce. En un
mot, l’ancien gouvernement hanféatique ne fubfifte
plus qu’à Lubek, à Hambourg & à Brème : ce font
les feules trois villes qui confervent encore ce titre,
avec une efpece de liaifon & des ufages dont nous
ne donnerons point ici l’expofé,mais qu’on trouvera
dans VHifioire de VEmpire par M. Heils. {D .J . )
* Hanse, {Comméra.) fe dit de quelques impofi-
tions aflïfes en différens endroits fur des marchan-
difes à péages ; les bateaux payent un droit de hanfe
la première fois qu’ ils arrivent à Paris, & autres
lieux où il y a droit de péage. La hanfe eft aufli la
quittance en parchemin d’un droit que, tout négociant
par eau paye au port S. Nicolas, 8c ce droit
fait partie du domaine de la ville.
* Hanse. Les Epingliërs appellent ainfi les branches
de l’épingle empointée, lorfqu’eile n’a plus be-
fôin pour être ferrée que d’être entêtée. Voye%_ Entêtes,
Empointés , Epingle.
HANSEATIQUE ( Géogr.) ville, foye^ Hanse.
HANSGRAVE, f. m .{Hiß. mod. ) nom que l’on
donne à Ratisbonne à un mägiftrat qui juge des différends
qui peuvent s’élever entre les marchands ,
& les affairés relatives aux foires.
HANSIERE ou AUSSIERÈ, f. f. ( Marine.) C ’eft
un gros cordage qui fert à louer un vaiffeaü où à le
remorquer ; il fert aufli aux chaloupes ou bâtimens
qui veulent venir à-bord d’un autre. La hanßere fert