.Préfent poji. ■
Jfng. '1. lis o« liiez.
plur. i. liions ► , ,
a. liiez.
f/étérit poji.
-rfing. 2. aye ou ayez lû.
.plur. i. ayons lû .,;
2. ayez lu.
Je m’arrête principalement à la torijugâifon dés
deux langues , qui doivent être le principal objet de
1ios’études ; mais les principes que j’ai pofés peuvent
fervîf à reâifier les cônj.ugaifons des autres langues,
li les Grammairiens s’en font écartés;
Je terminerai cet? article par deux ôbfervations >
la première, C’eft qu’on ne trouve-à l’impératif d’aucune
langue, de futur proprement dit, qui foit dans
l’analogie des futurs des autres modes que les
tems qui y font d’ufagè, font véritablement un préfent
poftérieur , ou un prétérit poftérieur. Quel eft
donc le fens de la maxime d’Apollone, qu’onne com-
\mande pas les chofes paffées ni les préfentes ? On'ne peut
l ’entendre que des chofes pafîèes-ou préfentes à l’égard
du moment où l’on parle. Mais à l’égard d’une
époque poftérieure à l’aâe de la parole, c’eft le contraire
; on ne commande que les chofes pajjees ou préfen-
~tes, c’eft-à-dire que l’on defire qu’elles précèdent l’époque,
ou qu’elles coexiftent avec l’époque,qu’elles
soient paffées ou préfenres lors de l’époque. C e n’eft
point ici une thefe métaphyfique que je prétends po-
ler , c’eft le limple réfultat de la dépofition combinée
des ufages des langues ; mais j’avoue que ce résultat
peut donner lieu à des recherches affez fub-
•tiles, & à une difeuflion très-raifonnable.
La fécondé obfervation eft de M. le préfident de
‘"Broffes. C’eft qu e , félon la remarque de Léibnitz
( Otium Hanoverianum, pag. 417.) , la vraie racine
des verbes eft dans l’impératif, c’eft-à-dire au préfent
: poftérieuir. Ce tems en effet eft fort fouvent monosyllabe
dans la plupart des langues : & lors même
qu’il n’eft pas mono-fyllabe * il eft moins chargé
qu’aucun autre, des additions terminatives ou préfixes
qu’exigent les différentes idées acceffoires, &
qui peuvent empêcher qu’on ne difeerne la racine
première du mot. Il y a donc lieu de préfumer,
qu’en comparant les verbes fynonymes de toutes les
langues par le préfent poftérieur de Yimpératift on
pourroit fouvent remonter jufqu’au principe de leur
lynonymie , & à la fource commune d’où ils descendent
, avec les altérations différentes que les divers
befoins des langues leur ont fait fubir. (B. E . R. M.')
IMPÉRATOIRE, f. f. imperatoria, ( Hijl. nat.
Bot. ) genre de plante à fleur enrofe & en umbelle,
compofée de plufieurs pétales entiers ou échan-
crés en forme de coeur, difpofés en rond, & foûte-
nus par un calice qui devient un fruit compofé de
deux femences plates, prefqu’ovales, legerement
cannelées & bordées ; la plupart de ces femences
quittent leurs enveloppes : ajoutez à ces caraûeres
que les feuilles de la plante font ailées & affez grandes.
Tournefort, injl. reiherb. Voye^ Planté.
L 'impératoirt commune , qui eft une des fept ef-
peces de genre de plante, lé nomme Amplement
■ imperatoria, ou imperatoria major , & par Dodonée
ajlrantia.
Sa racine qui ferpente obliquement, eft de la
groffeur du pouce , & très-garnie de fibres : les feuilles
font compofées de trois côtes arrondies, d’un
verd agréable, de la longueur d’une palme, partagées
en trois, & découpées à leurs bords. La tige
s’élève jufqu’à une coudée, ou une coudée & demie
: elle eft cannelée, creufe, & porte des fleurs
en rofe, difpofées en parafol : les fleurs font à cinq
pétales blancs, échancrés en maniéré de coeur, placés
en rond à l’extrémité d’un calice, qui devient
un fruit formé de deux graines applaties, prefque
ovales, rayées légèrement fur le dos, & bordées
«Tune aile très-mince.
Les anciens Grecs n’ont pas connu Yimpératoin *
ou du-moins ils l’ont décrite avec tant d’obfcurité,
qu’on ne peut la retrouver dans leurs écrits. Lprf*
qu’on fait une incifion dans la racine, fes feuilles j
& fa t ig e , il en 4éeoule une liqueur huileufe , d’un
goût très-âcre, qui ne le çede guere en acrimonie
au lait du tithymale: fi l ’on coupe en particulier la
racine par tranches, 'on y découvre une infinité de
yéficules, qui font remplies d’une fubftance oléagi-
neufe, d’une.qualité chaude & attive.
Cette plante fleurit en Juillet, & fe plaît, dans les
montagnes d’Autriche, de Stirie, d’Auvergne, de
plufieurs endroits des Alpes & des Pyrénées : c’eft
de-là qu’on nous apport« la racine feche, dont on
fhit avec raifon un grand ufage en Médecine : celle
qu’on cultive dans les jardins & dans les plaines,
eft fort inférieure à la montagrieufe.
La racine â'impératoire eft genouillée , dé la groffeur
du pouce, ridée, comme fillônnee, d’une odeur
pénétrante, d’un goût très-âcre, aromatique, &qui
pique fortement la langue. ( D . J. )
ImpÉratoire , (Mat. med.') la racine que l’on
trouve dans les boutiques fous le nom d’irnperaioire,
eft d'une odeur vive & aromatique, & d’une faveur
âcre & brûlante : elle donne par la diftillation une
grande quantité d’huile effencielle, félon Geoffroy.
On nous l’apporte des Alpes & des Pyrénées.
Elle doit être rangée avec les alexipharmaques
& les l'udorifiques. Voyc^ A l e x i p h a r m a q u e & Sud
o r ifiq u e.
Entre plufieurs excellentes propriétés que lui accordent
divers auteurs, fon efficacité contre la froi*
deur & l’impuiffance eft fur-tout remarquable.
Cette racine eft prefque abfolument inufitée dans
les preferiptions inagiftrales ; elle entre dans les préparations
Suivantes de la pharmacopée de Paris, fa*-
v o ir , l’eau thériacale, l ’eau impériale, l’eau générale
, l’efprit carminatif de Sylvius, & l’orviétan
commun. ( b )
iM P E R A T O R f. m. (.Belles-Lettrestitre que les
foldats déféroient par des acclamations à leur général
, après quelque victoire fignalee. Il ne le gardoit
que jufqu’à fon triomphe; mais Jules-Céfar l’ayànt
retenu en s’emparant de l’empire, il devint le nom
propre de fes fucceffeurs, & de leur fouveraine
puiffance. { D . J.')
IMPÉRATRICE, f. f. (Hijl. anc.') femme de
l’empereur : le fénat, immédiatement après l’éle-
étion de l’empereur, donnoit le nom d'Augkjle, Au-
gujla y à fa femme & à fes filles. Entre les marques
d’honneur attachées à leur« perfonnes , une des
principales étoit, qu’elles avoient droit de faire
porter devant elles au feu dans un brafier, & des
faifeeaux entourés de lauriers, pour les diftinguer
de ceux des principaux magiftrats de l’empire. Cependant
comme plufieurs impératrices ont joué un
fort petit rôle dans le monde, ou font reftées peu
de tems fur le trône , les plus habiles antiquaires fe
trouvent fort embarraffés pour ranger quelques médailles
fingulieres d'impératrices, dont on ne con-
noît ni le régné, ni les actions, & dont les noms
manquent le plus fouvent dans l’hiftoire. Fauftine
& Lucile font les feules qui nées de peres empereurs
, ont été caufe en quelque maniéré > du rang
qu’ont obtenu leurs maris. (B). J.') Im pé r a t r ic e , imptratrix, augufla, &c. (Hijl*
mod. & droit public. ) c’eft le nom qu’on donne en
Allemagne à l’époufe de l’empereur. Lorfque l’empereur
fe fait couronner, Y impératrice reçoit après
lui la couronne & les autres marques de fa dignité ;
cette cérémonie doit fe faire comme pour l’empereur
à Aix-la-Chapelle : elle a un chancellier pour
elle en particulier ; c’eft toujours l’abbé prince de
Fulde qui eft en poffeftion de cette dignité : fon
grand-aumônier ou chapelain eft l’abbé de S. Maxi-
min de Treves. Quoique les lois d’Allemagne n’admettent
les femmes au gouvernement qu’au défaut
des mâles, les Jurifconlultes s’accordent pourtant
à dire que Yimpératrite peut avoir la tutelle de fes
eftfans, ôc par conféquent gouverner pendant leur
minorité.
La princeffe qui régné aujourd’hui en Ruflie,
porte fe titre d '‘impératrice y qui eft à préfent reconnu
par toutes les puiffances de l’Europe ; ce titre a été
îùbftitué à celui de Clariney & à celui d'Autocratrice
de toutes les Ruffies, qu’on lui donnoit en Pologne
& ailleurs.
* IMPERCEPTIBLE, adj. ( Gramm. ) il fe dit
au fimple de tout ce qui échappe par fa petiteffe à
l’organe de la vûe; & au figuré, de tout ce qui agit
en nous & fur nous d’une maniéré fugitive & le-
crerte qui échappe quelquefois à notre examen le
plus fcrupuleux. Il y a , je ne dis pas des élémens
des corps , des corps compofés , des mixtes, des
fur-compofés , des tiffus, mais des corps organifés,
vivans , des animaux qui nous font imperceptibles,
& ces animaux qui fe dérobent à nos yeux & à nos
miefofeopes, font peut-être une vermine qui les
dévore, & ainfi de fuite. Qui fait où s’arrête le progrès
. de la nature organifée & vivante ? Qui fait
quelle eft l’étendue de l’échelle félon laquelle l’or-
ganifation fe fimplifie ? Qui fait où aboutit le dernier
terme de cette (implicite , où l’état de nature
vivante ceffe, & celui de nature brute commence?
Nous fommes quelquefois entraînés dans nos juge-
mens & dans nos goûts par des mouvemens de coeur
& d’efprit q u i, pour être très-imperceptibles , n’en
font pas moins puiffans.
IMPERFECTION , f, f. ( Gramm. ) voye[ Impa
r fa it .
IMPERFORATION, f. f. (Chirurgie. ) maladie
chirurgicale qui confifte dans la clôture des organes
qui doivent naturellement être ouverts. L’anus, le
v agin, & l’urethre, font les parties les plus fujettes
à Y imperforation. Le défaut d’ouverture peut être
accidentel à la fuite des plaies, des ulcérés ou des inflammations
qui auront procuré l’adhérence des orifices
de ces parties ; mais il eft plus fouvent un vice
de première conformation.
M. Petit a donné des remarques fur les vices de
conformation de l’anus, qui font inférées dans le
premier tome des Mém. de Vacad. royale de Chirurgie.
L ’auteur diftingue les différens états de l’int.eftin fermé
; & d’après plufieurs obfervations, il indique
les moyens qui conviennent pour en procurer l ’ou-
verture. Le cas le plus épineux eft Lorfque la nature
a , pour ainfi dire, oublié la partie du rectum qui
doit former l’anus; alors il n’y a aucune marque
extérieure capable de diriger le chirurgien ; & il eft
certain qu’on ne peut réparer ce vice de conformation.
Les enfans n’en meurent cependant pàs tous ;
car il eft quelquefois poffible de donner iffue aux
matières fécales : M. Petit a imaginé à ce fujet un
trocart dont la canule eft fendue des deux côtés ; il
eft .plus gros & plus court que les trocarts ordinaires.
Voÿe^^Tr o c a r t . Il faut fouvent faire une incifion
entre les feffes, & porter le doigt dans cette
incifion pour tenter la découverte de l’anus, & pouvoir
porter le trocart dans l ’inteftin. Si l’on à réufli,
on peut âggrandir l’ouverture en introduifant une
lancette ou un biftouri dans la fente de la canule :
on ne rifquera pas que la pointe de ces inftrumens
blefle a,uci)ne partie, parce qu’elle eft toûjours cachée
4ans la canule dont elle garde le centre. Dans
cette opératiçn, le chirurgien doit tâcher de découvrir
le centre du boyau qui doit former l’anus, &
qui fe préfente ordinairement fous la forme d’une
£Qrde dure & compacte ; car fi l’on manque depaffer
par I’enceînte du ttiufcle fphin&er, s’il ÿ en a un»
l’enfant guéri aura néceffairement pendant toute fa
vie une iffue involontaire de matières ; ce qui eft
un mal plus fâcheux qiie la mort n’efl: à cet âge*
Maigre ces inconvéniens y qui font fouvent inévitables
, le chirurgien doit procurer à tout événement
I évacuation des matières retenues ; ce qui eft fort
facile, lorfque , comme il arrive fouvent, il ne fe
trouve qu une membrane à pçrcer, ou qu’il y a ouverture
externe & veftige à’anus. Voyez le Mém. di
M. Petit.
L urethre n eft jamais imperforé qu’il n’y ait une
ouverture fiftuleufe par où les urines ont un cours
libre ; c’eft: un fait prouvé par un grand nombre
d ofifervations. Si 1 ouverture qui donne paffage à
l’urine fe trouve au periné ou à la verge, à une distance
affez éloignée de l’extrémité du gland, i l eft
impoffible de réparer ce défaut, qui eft un obftacle
à la génération. Si l’Ouverture étoit près du frein y
on pourroit avec cet infiniment convenable percer
le gland jufqu’à l’urethre , & mettre une bougie
dans cette ouverture : qp poufroit enfuite, à l’aide
d’une canule , empêcher les urine* de paffer par
l’ancienne ouverture , dont il faudroit çonfumer les
bords avec quelques cauftiques, pour, après la chû-
te de l’efearre, réunir les parois de l’urethre. Cette
opération a été pratiquée par le doûeur Turner,
chirurgien aggrégé au collège des Médecins de Londres.
VoyezJbn traité des maladies de la peau.
Les femmes naiffent fouvent avec Y imperforation
du vagin : cette maladie n’eft pas fi dangereufe que
la clôture de l’anus ; les accidens qu’elle caufe ne fe
manifeftent que lorfque les réglés furviennent. Fabrice
d’Aquapendente, rapporte qu’une jeune fille
qui s’étoit bien portée jufqu’à l’âge de 13 ans, com- .
mença àfentir des douleurs autour des.lombes, &
vers le bas du ventre, qui fe communiquoient à U
jointure de lat hanche & aux cuijfes; les Médecins la
traitoient comme fi elle eût une goutte feiatique.
Le corps s’exténua ; il furvint uue petite fiévfe
prefque continue, avec dégoût, infomnie, & délire.
II fe forma enfin une tumeur dure & douloureufe au
bas du ventre, à la région de la matrice : on obfer-
va que tous ces açcidens augmentoient régulièrement
tous les mois. L’auteur fut appelle à la dernière
extrémité ; & ayant vifité la malade, il fendit
d’une fimple incifion la membrane hymen; il
fortit une grande Quantité de fang épais, gluant,
verdâtre, & puant, & à l ’inftant la malade fut délivrée
comme par miracle de toutes fes incommodités.
Le doâeur Turner rapporte un fait â-peu-près
fémblable ; une femme mariée, d’environ vingt ans ,
avoit le bas-ventre diftendu comme fi elle avoit été
enceinte ; à Fexamen des parties on trouva l’hymen
fans aucune ouverture & débordant les grandes lèvres
, comme fi ç’eût été une chûte de matrice : il
fortit par l’incifion qu’on y fit quatre pintes de fang
grumelé de couleurs & de confiftances différentes,
qui n’étoit que celui des réglés fupprimées. La malade
guérit parfaitement & eut un enfant un an
après. Son mari dit que les premières approches leur
avoient été fort douloureufes à l’un & à l’autre,
mais qu’enfin il avoit trouvé un accès plus facile; :
Turner croit que c’étoit par l’orifice de l ’urethre.
L’hymen fans être imperforé forme quelquefois • •
une cloifon qu’il eft néceffaire d’incifer ; nous nous
contenterons d’en rapporter l’exemple qui fuit. Une
femme de Hejfe, au rapport de Moecius & de Schenc-
kius, n’avoit au lieu de la grandeur ordinaire de la
vu lve , qu’un trou à admettre une plume : elle voulut
néanmoins fe marier, & vécut dans cet état
avec fon mari ( fort paifible fans doute fur l’article
) pendant huit ans ; mais enfin il plaida pour le