
de cette impuijfance ; l’indication etoit claire; le re-
mede étoit naturel & facile z il reuffit auffi ; quelques
évacuations & un peu de régime guérirent totalement
cette maladie. 40. L’éjaculation de la femence
fera interceptée, fi le trou de 1’urethre eft
touché dans Timperforation de la verge, ou recou- ,
vert par le prépuce dans le phimofis ; il y aura egalement
impuijfance fi l’éjaculation ne fe fait pas comme
ii faut , ç’ett-à-dire par le trou de l’urethre,avec
force & vivacité ; fi par exemple la verge eft percée
de plufieurs trous, ou s’il n’y en a qu’un qui foit place
■ en-deflbus, à côté, ou ailleurs ; il y a un fait fort
fingulier à ce fujet rapporté dans la bibliothèque me-
Jico-pratique de M anget, lib. IX . touchant un jeune
homme qui ne pouvoit jamais éjaculer, quoiqu il
érigeât fortement : il fe forma apres un an dans la
région épigaftrique droite trois petits trous par lesquels
la femence fortoit pendant le coït ; il l’expri-
moit auffi quand il vouloit comme du lait. Si le canal
de l’urethre eft parfemé de caruncules qui bri-
fent, modèrent, & dérangent le mouvement impétueux
de la femence ; fi les véficdles féminales affoi-
blies n’expriment cette humeur que lâchement, &
qu’elle ne forte que goutte à goutte, &c. toutes ces
caufes d’impuijfancc bien conftatées , font des rai-
fons fuffifantes de divorce.
On diftingue Yimpuijfance de la ftérilité ou infécondité
de l’homme, en ce que celle - ci ne fuppofe
que le défaut de génération , peut dépendre de
quelques vices cachés de la femence & exifte fou-
vent lans impuijfance.Un homme très-vigoureux, tres-
puijfm t, peut être inhabile à la génération, au. lieu
que celui qui eft impuijfant ou peu propre au coït,
à l’afte vénérien, eft toujours ftérile.
Cette maladie n’eft accompagnée ordinairement
d’aucune efpece de danger; elle n’entraîne après
elle que du defagrément ; elle prive l’homme d’une
fonction très-importante à la fociété, & très-agréable
à lui-même ; ce qui peut le rendre trifte, le jetter
dans la mélancolie ; & il y a cependant tout lieu
de croire qu’une impuijfance fubite fans caufe apparente
, & dans une perfonne qui n’eft point accoutumée
à cet accident, eft l’avant-coureur de quelque
grande maladie ; la déflation àeV impuijfance k la fuite
d’une maladie aiguë eft un très-bon ligne.
■ Curation. Il y a des cas où il n’eft pas néceffaire
de donner des remedes ; comme par exemple, lorf-
qu’un homme n’eft impuiffant que dans certaines
circonftances, au fortir d’une maladie aiguë , après
des exercices violens, ou vis-à-vis d’une feule femme
par crainte, par pudeur, par mépris, par haine,
ou par excès d’amour; il feroit ridicule d’accabler,
ainfi que leconfeille un certain Louis Ranneman, le
mari & la femme de faignées, de purgations, de pil-
lules, d’aposèmes, de vins médicamenteux, de baumes
, d’onguens, d’injeCtions, &c. Il eft d’autres cas
où les remedes les plus propres à exciter l ’appétit
vénérien, les plus ltimulans feroient parfaitement
inutiles ; tels font ceux où Yimpuijfance dépend d’un
défaut de conformation. Ces remedes feroient auffi
infuffifans, lorfque l’imagination eft vivement frappée
par la crainte & la perfuafion d’un fortilége. Je
remarquerai feulement par rapport à ces gens-là,
qu’il ne faut pas heurter leurs fentimens ; les meilleures
raifons ne font aucune impreffion fur ceux qui
donnent tête baiffée dans ce ridicule ; l’opiniâtreté
fuit de près l’ignorance. Ainfi il eft à propos quand
on veut guérir ces imaginations, de flatter ces personnes
, de paroître perfuadés & touchés de leur accident
, & leur promettre des fecours immanquables
pour le diflïper ; les plus extraordinaires font toujours
les plus efficaces ; comme merveilleux, ils font
plus propres à gagner la confiance, ce qui eft un
jjoint important ; ç’eft une grande partie de la fanté
que de l’efpérer. C’eft ainfi <pe Montagne rétablit
par un talifman d’or la vivacité d’un comte qui l’avoit
perdue par la crainte d’un fortilége. Je ne fuis pas
furpris de voir détruire l’effet de ces prétendus maléfices
par les tefticules d’un coq pendus aux piés du
li t , par la graiffe de loup, ou d’un chien noir, frottée
à la porte, en faifant piffer le malade à travers
l’anneau conjugal, &c. Enfin, Yimpuijfance qui exige
des remedes, & qui eft guériffable, eft celle qui dépend
du relâchement, de la foibleffe, de la paraly-
fie des parties deftinées à la génération , du défaut
de femence, ou de fa rapidité, de la froideur du
tempérament, de l’indifférence pour les plaifirs vénériens.
C’eft ici que conviennent ces fameux remedes
connus fous les noms faftueux deprécipitans,
aphrodijiaques, &c. & que l’euphémifme médicinal
a appellé plus pudiquement remedia ad magnantmi-
tatem. U y a lieu de croire que ces remedes procurent
une plus grande abondance de femence, qu’ils
la rendent plus âcre, plus aCtive, qu’ils déterminent
le fang &: lesefprits animaux vers les parties génitales.
Il n’eft perfonne qui n’ait éprouvé que ces
remedes échauffent, mettent en mouvement, &c
fouettent les humeurs ; que leur ufage eft fuivi d’é-
re étions plus fortes & plus fréquentes. La plupart
font des alimens, tels font les écreviffes, les chairs
des vieux animaux, les artichaux, les trufes, le céleri
, la roquette , de qui on on dit avec raifon : excitât
ad venerem tardos eruca maritos. A ceux-là on
peut ajouter l’ambre, le mufc, l’opium, chez ceux
qui font accoutumés à fon aCtion ; mais par-deffus
tou t, les mouches cantharides. On ufe de ces remedes
intérieurement, & on en fait diverfes corn-
pofitions pour l’ufage extérieur, pour frotter, fomenter
les parties malades. Il n’en eft point qui agiffe
auffi promptement & avec tant d’efficacité détermi-
nément fur les parties qui fervent à l’aCte vénérien,
que les mouches cantharides prifes intérieurement,
ou appliquées fous forme de véficatoire. Il eft inutile
d’avertir qu’il ne faut avoir recours à ces remedes
qu’après avoir éprouvé les naturels, c’eft-à-
dire l ’attrait du plaifir permis à toute l’énergie licite
des embraffemens, des attouchemens, des careffes,
des baifers, des doux propos. Parmi les fecours capables
d’animer & d’exciter à l’aâ e vénérien, il faut
compter le fouet. Meibomius a fait un traité particulier
fur les avantages & fur les vertus aphrodifia-
ques, dans lequel on peut voir beaucoup d’obferva-
tions qui en conftatent l’efficacité. C ’eft un expédient
ufité chez les vieillards libertins, par lequel ils
tâchent de réveiller leur corps engourdi & languif-
fant. Cet article eflde M. M e n u r e t .
Im pu is sa n c e , (Jurifprud.) eft une inhabileté de
l’homme ou de la femme pour la génération.
Les lois canoniques ne diftinguent que trois caufes
d’impuijfance ; fa vo ir , la frigidité, le maléfice,
& l’inhabileté qui vient ex impotentiâ coeundi.
Ces caufes fe fubdivifent en plufieurs claffes.
Il y a des caufes (Yimpuijfance qui font propres
aux hommes, comme la frigidité, le maléfice, la ligature
ou nouement d’éguillette ; les caufes propres
aux femmes font l’empêchement qui provient ex
claufurâ uteri , aut ex nirniâ arclitudine ,• les caufes
communes aux hommes & aux femmes font le défaut
de puberté, le défaut de conformation des parties
néceffaire« à la génération, ou lorfque l’homme
& la femme ne peuvent fe joindre propur furabon-
dantem vent ris pinguedinem.
Les caufes d'impuijfance font naturelles ou accidentelles
; celles-ci font perpétuelles ©u momentanées
; il n’y a que les caufes <Yimpuijfance perpétuelles
qui forment un empêchement dirimant du
mariage, encore excepte-t-on celles qui font fur venues
depuis le mariage.
. On diftingue auffi Yimpuijfance abfolue d’avec celle
qui eft feulement, refpeCtive ou relative. La première,
quand elle eft perpétuelle, qu’elle a précédé le
mariage, le diffout, & empêche d’en contracter un
autre. Au lieu que Yimpuijfance refpeCtive ou relative
, c’eft-à-dire, qui n’a lieu qu’à l’egard de deux
perfonnes entr’elles, n’empêche pas ces perfonnes,
ou celle qui n’a point en elle de vice à?impuijfance,
de contraéler mariage ailleurs.
La frigidité eft lorfque l’homme, quoique bien
conformé extérieurement, eft privé de la faculté
qui anime les organes deftinés à la génération.
Le défaut de femence de la part de l’homme eflt
une caufe d'impuijfance: mais on ne peut pas le regarder
comme impuijfant, fous prétexte que fa femence
ne feroit pas prolifique ; c’eft un myftere que
l’on ne peut pénétrer.
La ftérilité de la femme, en quelque tems qu’elle
arrive, n’eft pas non plus confidérée comme un effet
d'impuijfance proprement dite , & conléquemment
n’eft point une caufe pour diffoudre le mariage.
On met au nombre des empêchemens dirimans
du mariage le maléfice, fuppofé qu’il provînt d’une
eaufe furnaturelle (ce que l’on ne doit pas croire
légèrement), & qu’après la pénitence enjointe & la
cohabitation triennale , l’empêchement ne ceffât
point & fut réputé perpétuel : mais fi Yimpuijfance
provenant de maléfice, peut être guérie par des remedes
naturels, ou que la caufe ne paroiffe pas
perpétuelle, ou qu’elle ne foit furvenue qu’après le
mariage : dans tous ces cas elle ne forme point un
empêchement dirimant.
Quoique le défaut de puberté foit un empêchement
au mariage , cet empêchement ne feroit pas
dirimant, fi la malice & la vigueur avoient précédé
l’âge ordinaire de la puberté.
La vieilleffe n’eft jamais réputée une caufe dVot-
püijfance, ni un empêchement au mariage, foit
qu’elle précédé le mariage, ou qu’elle furvienne
depuis.
Il en eft de même des infirmités qui feroient fur-
venues depuis le mariage, quand même elles feroient
incurables, & qu’elles rendroient inhabiles
à la génération.
La connoiffance des demandes en nullité de mariage
pour caufe àfimpuijfance appartient naturellement
au juge féculier ; & pendant les fix premiers
fiecles de l’Eglife, les juges féculiers étoient les
feuls devant lefquels ces fortes de caufes fuffent portées.
Néanmoins , préfentement les juges» d’églife
font en poffeffion de connoitre de ces fortes de demandes
, fauf en cas d’abus l’appel au parlement.
Les premières auxquelles on a recours dans cette
matière, font l’interrogatoire des parties, le ferment
des parens, la vifite du mari & de la femme. On
ordonne auffi la preuve du mouvement naturel,
lorfque le mari eft accufé de frigidité.
On ordonnoit auffi autrefois le congrès, ce qui a
été fagement aboli.
On ordonne feulement encore quelquefois la cohabitation
triennale pour éprouver les parties, &
connoître fi Yimpuijfance eft réelle & perpétuelle.
Dans le cas où le mariage eft déclaré nul pour
caufe (Yimpuijfance, les canons permettent aux con-
traCtans la cohabitation fraternelle ; mais alors ils
doivent réellement vivre avec la même retenue que
des perfonnes qui ne font point mariées.
Voye^ au code le titre de frigidis & cajlratis, &
aux décrétales le titre de frigidis & maleficiatis, les
conférences de Cafeneu ve, Hotman & Tagerau, traités
de L'impuijfance. Voye£ auffi le traité de la dijfolution
du mariage pour caufe d'impuijfance, par M. Bouhier. ajBB
IMPUISSANT, adj. ( Jurifprud. ) fe dit de ce qui
éft inhabile à faire quelque chofe.
On appelle impuijfant un homme qui eft inhabile
à la génération. Voyt{ ci-dejfus Im pu is san c e .
On dit auffi qu’un aCie ou un titre & un moyen
eft impuijfant pour prouver telle chofe, c’eft-à-dire,
qu’il ne peut pas avoir cet effet. ( A )
IMPULSIF, adj. ( Phyfique.) qui agit par impul-
fion. Ainfi on dit force impuljive , vertu impuljive.
Voye^ Im pul sive.
IMPULSION, f. f. ( Phyjîque. ) eft l’aâion d’un
corps qui en pouffe un autre, & qui tend à lui donn
e r du mouvement, ou qui lui en donne en effet.
On trouvera à l'article Percussion les lois de
Yimpuljîon des corps. On verra dans ce même article
& aux articles C om m u n ic a t io n & Équilibre
, ce qu’on peut penfer fur la néceffité de ces
lois. Au refte, la propriété ou la vertu par laquelle
un corps en pouffe un autre, & lui communique
du mouvement, eft quelque chofe de fort obfcur,'
& il femble qu’on doit être prefque auffi étonné de
voir qu’un corps qui en frappe un autre, le dérange
de fa place, que de voir un morceau de fer fe précipiter
vers une pierre d’aimant, ou une pierre
tomber vers la terre. C ’eft donc une erreur de Croire
que l’idée de Yimpuljion ne renferme aucune obfcii-
rité, & de vouloir, à Texclufion de tout autre
principe, regarder, cette force comme la feule qui
produife tous les effets de la nature. S’il n’eft pas
abfolument démontré qu’il y en ait d’autre , il s’en
faut beaucoup qu’il foit démontré que cette forme
foit la feule qui agiffe dans l’univers. Voye{ At t
r a c t io n , G r a v it a t io n , &c. (O)
* IM P U N I , IMPUNITÉ, IMPUNÉMENT,’
(Gram. & Moralef) Les fautes demeurent impunies >
ou parce que la loi n’a point décerné de châtiment
contre elles, ou parce que le coupable réuffit à fe
fouftraire à la loi. Ce qui arrive ou par les précautions
qu’il a prifes pour n’être point convaincu, ou
par les malheureuîes prérogatives de fon état, de
ton rang, de fon autorité, de fon crédit, de fa fortune
, de fes protégions, de fa naiffance, ou par la
prévarication du juge ; & le juge prévarique , lorf-
qu’il néglige la pourluite du coupable ou par indolence
ou par corruption. Quelle que foit la caufe
de Y impunité, elle encourage au crime.
IMPURETÉ, f. f. ( Médecine. ) nom entièrement
françois, par lequel on défigne la non pureté des premières
voies , c’eft-à-dire, l’état de l’eftomac &
des inteftins infefrés , altérés & corrompus , il répond
au mot grec aKad-aipiffiç. Il s’annonce par des
pefanteurs d’eftomâc, douleurs de tête , diarrhées,
vomiffement, rots, défaut d’appétit ; la langue eft
chargée, amere, &c. Ce vice eft fameux en Médecine
par les diftinfrions minutieufes & innombrables
qu’on en a établi, & par les rôles multipliés
qu’on lui a fait jouer dans la production des maladies.
En effet, quelques écrivains fpéculatifs ont
divifé & fubdivifé les impuretés , fabufre, crudités ,
en acide, alkaline , muriatique, infipide, bilieufe,
pituiteufe, &c. & chaquè-vice particulier a été cenfé
le germe d’une maladie différente ; le paffage des
impuretés dans le fang renferme prefque toute la
théorie moderne, c’eft la bafe de toutes les maladies
aiguës, la célébré caufe morbifique à combattre
, & dont il faut empêcher l’augmentation
pour prévenir les redoublemens ; c ’eft auffi le foyer
qu’il faut vuider dans toutes les maladies généralement,
parce qu’il n’en éft point, difent-ils, qui -ne
foient produites, ou du moins entretenues par un
foyer,d’impuretés, par urt levain vicieux placé dans
les premières voies ; & c’eft enfin la fource de ces
indications toûjours les mêmes, toûjours lemblables
6c toûjours uniques de purger 6c de rétablir.les