le tlieorbe, la guittare, la harpe, «c. oa avee sn
archet, comme le violon, la v io le , la trompette
marine, ■ ou par le moyen de fautereaux, comme
rén inette , le claveffin , la v ie lle , &c. _
20 Les infirumcns à vent que l’on fait parler avec
la bouche, comme les flûtes, trompetes , haut-bois,
baflons, ferpens, &c. ou avec des foufflets, comme
les mufettes, les chalemies ou.loures, 6c 1 orgue.
Les infirumtm de percuflion qu on frappe, tort
avec dssiaguettes, comme le tambour 8ç les tim-
baies, foit a,vec de petits bâtons, comme le plalte-
rion a foit avec une plume, comme le ciftre, foit
enfin avec des marteaux ou des battans, comme les
cloches , &c. Foyei ces infirumèns à leurs articles ,
& les figures des Planches de Lutherie.
Nous obferverons feulement ici que chaque inj-
trumtnt a fon étendue propre, fqn expreffion & fon
caraftere que le muficien doit bien connoitre. I
.. S’il porte l’infiniment au-delà de la véritable étendue
, il le rendra aigu, fourd ou criard.
S’il ne connoît pas fon expreffion, il ne 1 appliquera
pas dans les circonftances oii il aura le plus
d’effet. g , „ , , „
C ’eft une partie très-importante de 1 etude d un
compofiteur, que celle du caraûere des infirumcns
Ce font les voix différentes par lefquelles il parle
à nos oreilles. a i
Mais ce n’eft pas affez que de connoitre chaque
infiniment en particulier ; il faut encore avoir^l expérience
de l’effet de leurs fons combines entr eux :
il ne faut quelquefois qu’une note de cors bien placée
, pour caufer l’émotion la plus violente.
Il n’y a point de phénomènes dans la nature,
point de pafîions, point de fentimens dans le coeur
de l’homme , qu’on ne puiffe imiter avec le meme
infiniment ; mais on ne peut pas dire qu ils foient
tous également propres à toutes ces imitations. M
les fons aigus des petites flûtes fe font entendre par
intervalles dans la peinture d’une tempete, ils lui
donneront beaucoup de vérité. Les fons bas 6c
lugubres des cors annonceront dune manière
effrayante l’arrivée des fpeétres 6c des ombres ; il
faut tantôt foutenir les fons des infirumcns à corde,
tantôt les pincer, &c.
Qui eft-ce qui fait parmi nous ce que j appelleras
volontiers la perfpeÙive muficalc ?
On n’invente plus d'infirumcns, & il y en a allez
d’inventés ; mais je crois .qu’il y a beaucoup de de-
couvertes à faire fur leur fatture.
La faâure a pour objet la matière 6c te forme.
Combien d’expériences à faire fur l’une 6c 1 autre.
La matière comprend le choix des bois & leur
préparation. .
La forme comprend le rapport du plein au vuide,
les contours, les ouvertures, lesépaiffeurs, les longueurs
, largeurs & profondeurs, les accords, les
cordes, les touches, &c.
INSTRUMENTER, v . n. ( Jurifprud. ) iigmhe
exploiter , recevoir un aile public. Les greffiers ,
huiffiers , notaires ne peuvent instrumenter hors de
leur reffort. ( ^ ) ' I M r
INSUBRES, ( Géog. anp.) ancien peuple d Italie
dans 1a Gaule cifalpine; ilsétoient voifins desCér
nqmans félon Polybe qui en parle comme d’une nation
puiffante. Milan qu’ils fondèrent étoit leur capita
le- ils n’occupoient du Milanez félon le P. Briet,
que*les villes de Milan, de Lodi, de Creme, de
Gherra, 6c Ponte-fan-Pietro. Les Orobiens, les,
Lépontiens avoient auffi leur part du pays , qui
porte aujourd’hui le nom de 1a capitale des Infu-
briens. (D . J .) » - ,i.. - ,
* INSUFFISANCE , f. f. ( Gram. ) il fe dit des
chofes 6c des perfonnes. L’infujfifanct confifte dans
le rapport des moyens employés , & de l’effet à
produire, je connois mon infuffifanct, c’eft-à-dire $
j’ai comparé ce que je puis avec ce qu’on exige >
& j’ai reconnu qu’il n’y avoiî point d’égalité entre
mon talent 6c la fon&ion qu’on m’impofe. Il en eft
de même des moyens , lorfqu’ils font infufjifans. Il
feroit beaucoup plus fage de s’avouer à foi-même
fon infuffifance, & de fe fouftraire à des fardeaux
qui font au-deffus de nos forces , que de les accepte
r , & que d’en être honteufement accablé aux
yeux du public.
INSUFFLATION, f. f. (Med. ) aftion de fouffler
dans quelque cavité du corps , pour tranfmettre à
quelque partie affe&ée le remede qui lui convient,
6c qui peut lui être appliqué de dette maniéré. Les
remedes ou lavemens de fumée de tabac font une
efpece d’ïnfufilation.
* INSULAIRE, f. m. ( Gram.) qui habite une
île. Les infulaires féparés des autres hommes, font
plus Iong-tems à fe policer.
Les Romains appelaient infulaires ^ i° .c eu x qu’on
prépofoit à 1a garde des machines ifolées ; z°. ceux
qu‘on employoit pour fe faire payer des locataires
d’une maifon ; 30. des efclaves tranfportés dans des
îles, & condamnés aux ouvrages publics.
INSULTE, f. f. {Gram.') efpece d’injure accompagnée
de mépris. Voye^ Injure & Mépris. On
infulte ou par une aftion ou par un difeours, ou
par un écrit, ou par un regard, ou par un gefte.
Il y a même un filence infultant. Le ïilence infulte
lorfqu’il marque à celui qui a parlé le mépris qu’on
fait de ce qu’il a dit. On infulte à 1a mifere par l’of-
tentation de 1a richeffe.
Infulte SC infulter ont une acception particulier®
à l’art militaire. On infulte une place en l’attaquant
brufquement 6c à découvert. Cette place n’eft pas
achevée, mais elle eft hors d'infulte. La diftance à
laquelle nous fournies de l’ennemi nous met à l’abri
de Y infulte.
INSULTER, {Marine.) c’eft attaquer un vaiffeau
6c lui caufer quelque dommage. ( Q )
* INSUPPORTABLE, adj. {Gram.) qu’ort ne
peut fupporfer. Il fe dit des chofes 6c des perfonnes.
Le joug de la tyrannie devient insupportable à force
de s’appefantir. Cet homme eft infupportable avec
fes mauvaifes plaifanteries. Avec beaucoup d’efprit
On fe rend infupportable dans la converfation, lorsqu’on
l’attire à foi toute entière. Avec des talens
& des vertus on fe rend infupportable dans 1a fociété
par des défauts légers, mais qui fe font fentir à tout
moment. Si on ne s’occupe férieufement d’alleger
aux autres le poids de 1a fupériorité qu’on a fur
eu x, ils ne tardent pas à le trouver infupportable.
* INSURMONTABLE, adj. {Gramm.) qui ne
peut être furmonté. Le hafard, la mifere, 6c d’au-’
très circonftances nous expofent à des tentations
pre{q\finfurmontables. Les projets qui paroiffent les.
plus faciles au premier coup, préfentent enfuite des
difficultés infurmontablcs. Lorfque nous jugeons
qu’une chofe eft infurmontable, c’eft par le rapport
des moyens âux obftacles. Àinfi ce jugement fup-
pofe deux chofes bien connues, 1a force des moyens
& 1a grandeur des obftacles.
INSURRECTION , f. f. ( tiift, anc. ) on nom-
moit ainfi le droit d’e foulevement. accordé aux ci-,
. toyens de Crete, lorfque la magiftrature abufôit.dç
fa puiffance & tranfgreffoit les,lois. Alors il étoit
permis au peuple de fe foule v er, de chaffer fes ma-
giftrats coupables, de les obliger de rentrer dans
1a condition privée, 6c d’en nommer d’autres à le,ur:
place. f
Une inftitution pareille qui permettoit te rebel-
! lion pour empêcher l’abus du pouvoir, fembloit
devoir renverfer quelque république que ce fût i
elle ne détruifoit pas cependant celle de C re te, parce
que c’étoit le peuple du monde qui a voit le plus
d’amour pour 1a patrie, & la force de ce grand
principe l’entraînoit uniquement dans fes démarchesi
Ne craignant que.les ennemis du dehors, il com-
mençoit toujours par fe réunir de ce côté-là , avant
que de rien entreprendre au-dedans, ce qui s’ap-
pelloit fyncrêtifme, e’eft une belle expreffion.
Les lois de Pologne ont de nos jours leur efpece
iïinfurrecHon, leur lïberum veto ; mais outre que cette
prérogative n’appartient qu’aux nobles dans les diètes,
outre que les bourgeois des villes font fans autorité
, & les payfans de malheureux efclaves ; les*
inconvéniens qui réfultent de ce liberum veto, font
bien v o ir , dit M. de Montefquieu, que le feul peuple
de Crete étoit en état d’employer un pareil
remede * tant que les principes de leur gouvernement
refterent fains. Efprit des lois, liv. V III. chap-,
m U m m m .
IN-TAKEft, f. ni. {Hifi. mod.) riom que l’on
donna autrefois à certains bandits qui habitoient.
une partie du nord d’Angleterre, & faifoient fou-*
vent des courfes jufque dans le milieu de l’Ecoffe,
pour en piller les habitans.
Ceux qui faifoient ces expéditions s’appelloie^t
Out-parterf, & ceux qu’on laiffoit pour recevoir
le butin , Iti-takerf. Dicl. de Trcv.
* INTARISSABLE, adj. ( Gram.) qu’ori ne peut
tarir. Ce mot eft emprunté de l’amas des eaux. Il fe
prend au fimple, comme dans cet exemple ; cette
fource eü-intarijfablc. Les plus grandes chaleurs de
l’é té , les féchereffes les plus longues ne diminuent
point 1a quantité de fon produit. Au figuré, comme
dans celle-ci : le fond des idées de cette homme eft
intariffable.
INTÉGRAL, adj. ( Math, tranf. ) lé calcul intê-
gral eft l’inverfe du calcul différentiel. Voye^ D if f
é r e n t ie l *
Il confifte à trouver la quantité finie dont Une
quantité infiniment petite propofée eft la différentielle
; ainfi fuppofons qu’on ait trouvé la différentielle
de x m qui eft m x m~ d x . Si on prOpofoit de
trouver la quantité dont m"xn~l d x eft 1a différentielle
; ce feroit un problème de calcul intégral.
Les Géomètres il’ont rien laiffé à defirer fur le
Calcul différentiel ; mais lé calcul intégral eft encore
très-imparfait. Voye[ D if f é r e n t ie l .
Le calcul intégral répond à ce que les Anglois
appellent méthode inverfe des fluxions. Voyez F lu x
io n s .
Le calcul intégral a. deux parties, l’intégration des
quantités différentielles qui n’ont qu’une variable, &
l ’intégration des différentielles qüi renferment plu-
fieûrs variables. On n’attend point de nous que nous
entrions ici dans aucun détail fur ce fujet; puifque ce
fie fera jamais dans un ouvrage tel que celui-ci que
ceux qui Voudront s’inftruire du calcul intégral en
iront chercher les réglés. Nous nous contenterons
d’indiquer les livres que nous jugeons les meilleurs
fur cette matière, dans l’ordre à-peu-près dans
lequel il faut les lire.
On commencera par les leçons de M. Jean Ber-
nouilli fur le calcul intégral, imprimées en 1744, à
Laul'arinê, dans le Tom. I I . du recueil dejes oeuvres.
On continuera enfuite par la fécondé partie du Toril.
I I . du trdité anglois des fluxions de M. Maclaurin.
Après quoi on pourra lire 1a quadrature des courbés
de M. Newton, 6c enfuite le traité de M. Cottes ,
intitulé Harmonia menfurarum, imprimé à Londres
en 17 ï6. On trouvera dans les aûes de Leipfié de
Ï7 18 , 1719, &c. & dans le Tom. VI. des mem. de
l'acad. de Pétersbourg, des mémoires de Mrs Bernoulli
& Herman, qui faciliteront beaucoup l’intelligence
de ce dernier traité. On peut auffi avoir recours à
l’ouvrage de Dom 'Walmefiey, qui a poiif titre»
analyfe des rapports , 6cc. 6c qui eft comme un
commentaire de l’ouvrage de M. Cottes. Dans ces
ouvrages on ne pourra guère s’inftruire que de te
partie du calcul intégral, qui enfeigne à intégrer ou
à réduire à des quadratures les quantités qui ne renferment
qu’une feule variable. Tout ce que nous
avons fur:la fécondé partie, c’eft-à-dire, furl’inté-
gation des différentielles à plufieurs variables, ne
confifte qu’en des morceaux féparés j dont les principaux
fe trouvent épars dans le recueil des oeuvres
de M. Bernoulli, & dans les mémoires des académies
des Sciences de Paris, de Berlin 6c de Péterf-
bourg. M. Fontaine de l’académie royale des Sciences
, a compofé fur cette matière un excellent ou-
vrage qui n’eft encore que manuferit, & qui eft
rempli des recherches les plus belles, les plus neuves
6c les plus profondes. C’eft le témoignage qu’en
a porté l’académie dont il eft membre^ Voyei l ’hif-
toire de. cette académie
Au reftë fans avoir recours aux différeris écrits
dont nous avons fait mention plus haut, on peut
s inftruire à fond du calcul intégral dans l’ouvragé
que M. de Bougainville le jeune a publié fur cette
matière en deux volumes ôz-40. Il y a recueilli avec
foin tout ce qüi étoit épars dans les différens ouvrages
dont avons parlé ; il a expliqué ce qui avoit be-
foin de l’être, & a réuni le tout en iin feul corps
d’ouvrage qui doit faciliter beaucoup l’étude de cetté
partie importante des Mathématiques. Mademoifelle
Agnefi, lavante mathématicienne de Milan , avoit
auffi déjà recueilli les réglés de calcul intégral
dans un ouvrage italien, intitulé infiitutioni qnaliti-
che, &c. mais l ’ouvrage de M. de Bougainville eft
encore plus complet. (O).
_ In t é g r a l e , f. f. ( Géom. ïrarif.)on appeilè àinft
là quantité finie & variable, dont une quantité différentielle
propofée eft 1a différence. Àinfi l'intégrale
de d x eft x * celle, de m x m_t d x eft x tn. Voyez
D if f é r e n t ie l 6* In t é g r a l . ( 0 ) .
INTÉGRER , v. aét. ( Géom. tranfc, ) c ’eft trouver
l’intégrale d’une quantité différentielle propofée.
(O ). . . . . .
INTEGRANT, adj. {P h y f.) fe dit des parties
qui entrent dans la comppfition d’un tout. Elles different
des partie? effentielles en ce que les parties
effentielles font abiblument néceffaires à la compo-
fition du tout, enforte qu’on n’en peut ôter une
fans que le tout change de nature, au lieu que les
parties intégrantes ne font néceffaires que pour te
totalité, 6c pour ainfi dire le complément du tout.
C ’eft ce qu’on entendra facilement par cet exemple
: le bras n’ eft qu’une partie intégrante de l’homme
; le corps & l’ame en font des parties effentiei-
les. (Ô).
* INTEGR E , INTÉGRITÉ, ( Gram. & Morale.)
la pratique de 1a juftice dans toute fon étendue 6c
dans toute fa rigueur 1a pliis fcrUpuleufe mérite à
l’homme le titre d’intégré. Vayeç Ju s t i c e . C ’eil
la qualité principale d’un juge, d’un arbitre i d’un
fouverain. C’eft dans le facrifice de fes propres in-,
térêts qu’on montre fur-tout fon intégrité.. U intégrité
fuppofe une eonnoiffanee délicate des limites dnjufte
6c de l’injufte ; 6c ces limites font quelquefois bien
d é lié e sb ien oblcurcies. Si on rapportoit à la notion
du jufte ou de l’injufte toutes les allions de là
vie.j 6c fi l'on réduifoit, comme il eft poffible,
toutes les vertus à 1a juftice, il n’y auroit pas un
homme qu’on pût appel 1er intégré.
Les mots intégré 6c intégrité ont encore quelques
àcceptions.Un ouvrage n’a pas fon intégrité lorlqu’i!
n’eft pas,achevé. Les Juifs prétendent obferver aujourd’hui
même leur religion dans toute ion intégrU