*»
.plus petit ; il eft fi rapide dans le moineau, qu’à peine
en peut-on compter les coups. Voy*{ C hal eu r
-AN IM A-LE.
Jufqu’à -trois ans , ia "vie de l’enfant eft fort chan-
rcelante; elle s’aflure dans les deux oü trois années
Suivantes. A fix ou fept arts, l 'homme eft plus sûr de
-vivre qu’à tout âge. Il paroît que fur lin certain
sombre d’enfans nés en même tems, il en meurt
plus d’un quart dans la première année, plus d’un
-tiers en deux ans, & au moins la moitié dans les ,
trois premières années ; obfeTvation affligeante,
.■ mais vraie. Soyons donc contenstle notre fort ; nous
avons été traités de la nature favorablement ; féli-
«citons-nous même -du climat que nous habitons ; il
f aut fept à huit ans pour y éteindre la moitié des en-
fans ; un nouveau-né a l’efpérance de vivre jufqu’à
-fept ans, & l’enfant de fept ans celle d’arriver à
■ quarante-deux ans.
Le foetus dans le.fein de fa mere croiffoit de f>lus
.en plus jufqu’au moment de fa naiffance ;Tenfant
au contraire croît toujours de moins en moins jufqu’à
l’âge de puberté , tems auquel il croît , pour
ainfi dire, tout-à-coup, pour arriver en peu de tems
à la hauteur qu’il doit avoir.
A lin m ois, il avoit un pouce de hauteur, à deux
mois deux-pouces & un quart , à trois mois trois
pouces & demi, à quatre mois cinq pouces & plus,
à cinq mois fix à fept pouces, à ûx mois huit à neuf,
à fept mois onze pouces & plus , à huit mois quatorze
pouces, &. à neuf mois dix-huit» La nature
femble faire un effort pour achever de développer
fou ouvrage-.
Uhomme commence à bégayer k douze ou quinze
mois ; la voyelle a qui ne demande que la bouche
ouverte ,&.la production d’une v o ix , eft celle qu’il
articule aufli le plus aifément. L’m & le p qui n’e xigent
que l’aôion des Ievres pour modifier la voyelle
a , font entre les confonnes les premières produites
; il n’eft donc pas étonnant que les mots papa,
marna, defignent dans toutes les langues fauvages
Sc policées, les noms de pere & de mere : cette ob-
fervation, jointe à plufieurs autres & à une fagacité
peu commune, a fait penfer à M. le préfident de
Broffe, que ces premiers mots & un grand nombre
d’autres, étoient de la langue première ou néceffaire
■ de Vhomme.
L’enfant ne prononce guère diftin&ement qu’à
deux ans & demi. "
La puberté accompagne l’adolefcence & précédé
îa jeunefle. Jufqu’alors l ’homme avoit tout ce qu’il
lui falloit pour être ; il va fe trouver pourvu de ce
qu’il lui faut pour donner i ’exiftence. La puberté eft
le tems de la circoncifion, de la caftration, de la
virginité, de l’impuiffance. Voye%_ ces mots.
■ La circoncifion eft d’un ufage très-ancien chez
les Hébreux ; elle fe faifoit huit jours après la naiffance
; elle fè fait en Turquie à fept ou huit ans ; on
attend même jufqu’à onze ou; douze ; en P erfe, c’eft
à l’âge de cinq ou fix. La plupart de ces peuples au-
roient le prépuce trop long, & feroient inhabiles à
la génération fans la circoncifion. En Arabie & en
Perfe, on circoncit aufli les filles lorfque l’accroif-
fement exceflîf des nymphes l’exige. Voyez Nymph
e s (Anat.}. Ceux de lariviere de Bénin n’attendent
pas ce tems ; les garçons & les filles font circoncis
huit ou quinze jours après leur naiffance.
Il y a des contrées oh l’on tire le prépuce en-
avant; onde perce & on le traverfe d’un gros fil
qu’on y laiffe jufqu’à ce que les cicatrices des trous
foient formées ; alors on fubftitue au fil un anneau ;
cela s’appelle infibuler : on infibule les garçons &
les filles. Voye^ In fib u l a t io n .
Dans l’enfance, il n’y a quelquefois qu’un tefti-
acule dans le lcrotum, & quelquefois point du tout ;
ils font retenus dans l’abdomen ou engagés dans
les anneaux des mnfcles; mais avec le'tems, ils fur-
montent les obftacles qui les arrêtent & defeendent
à leur place. Voye^ T est ic u l e s , S c r o t u m .
•Les adultes ont rarement les tefticules cachés ;
cachés ou apparens, l’aptitude à la génération fub-
fifte.
Il y a des hommes qui n’ont réellement qu’un tefti-
cule ; ils ne font pas impuiffans pour cela ; d’autres
en ont trois : quand un tefticule eft feul, il eft plus
gros qu’à l’ordinaire.
La caftration eft fort ancienne ; c’étoit la peine
de l’adultere chez les Egyptiens ; il y avoit beaucoup
d’eunuques chez les Romains. Dans l’Afie &
une partie de l’Afrique, une infinité dû hommes mutilés
font occupés à garder les femmes ; on en faeri-
fie beaucoup à la perfection de la v o ix , au-delà des
Alpes» Les Hottentots fe défont d’un tefticule pour
en être plus légers à la courfe ; ailleurs on éteint fa
poftérité par cette v o ie , lorfqu’on redoute pour
elle la mif'ere qu’on éprouve foi-même.
La caftration s’exécute par l’amputation des deux
tefticules; la jaloufie va quelquefois jufqu’à retrancher
toutes les parties extérieures de la génération.
Autrefois on détruifoit les tefticules par le froidement
avec la main, ou par la compreflion d’un in-
ftrument.
L’amputation des tefticules dans l’enfance n’eft
pas dangereufe ; celle de toutes les parties extérieures
de la génération eft le plus fouvent mortelle , fi
on la fait après, l’âge de quinze ans. Tavernier dit
qu’en 1657 , on fit jufqu’à vingt-deux mille eunuques
au royaume de Golconde.
Les eunuques à qui on n’a ôté que les tefticules
ont des lignes d’irritation dans ce qui leur refte, &
même plus fréquens que les hommes entiers ; cependant
le corps de la verge prend peu d’accroiffemenr,
& demeure prefque comme il étoit au moment de
l’opération. Un eunuque fait à l’âge de fept ans, eft
à cet égard à vingt ans comme un enfant entier de
fept ans. Ceux qui n’ont été mutilés qu’au tems de
la puberté ou plus tard , font à-peu-près comme les
autres hommes. Voyt^ E u n u q u e .
Il y a des rapports finguliers & fecrets entre les
organes de la génération & la gorge; les eunuques
n’ont point de barbe ; leur voix n’êft jamais d’un
ton grave ; les maladies vénériennes attaquent la
gorge.
Il y a dans la femme une grande correfpondance
entre la matrice, les mamelles & la tête.
Quelle fource d’obfervations utiles & furprenan-
tes,que ces correfpondances ! ^qy^PHYSiOLOGiE.
La voix change dans l'homme à l’âge de puberté ;
les femmes qui ont la voix forte, font foupçonnées
d’un penchant plus violent à la volupté.
La puberté s’annonce par une efpece d’engour-
diffement aux aines ; il fe fait fentir en marchant,
en fe pliant. Il eft fouvent accompagné de douleurs
dans toutes les jointures, & d’une fenfation particulière
aux parties qui caraâérifent le fexe. Il s’y
forme des petits boutons ; c’eft le germe de ce duvet
qui doit les voiler. Voye{ P o il . Ce ligne eft
commun aux deux fexes : mais il y en a de particuliers
à chacun ; l’éruption des menftrues , l’accroif-
fement du fein pour les femmes ( Voye[ Men stru e
& Mam elles) ; la barbe & l’émiflîon de la liqueur
féminale pour les hommes. Voye^ Barbe & Sp e rm e .
Mais ces phénomènes ne font pas aufli conftans les
uns que les autres ; la barbe, par exemple, ne paroît
pas précisément au tems de la puberté ; il y a
même des nations oh les hommes n’ont prefque point
de barbe ; au contraire il n’y en a aucune oh la puberté
des femmes ne foit marquée par l’aççroiffe-
ment des mamelles.
. Dans toute l’efpeee humaine * les feihrtïes arrivent
plûtôt à la puberté que les hommes y mais chez
les différens peuples , l’âge de puberté varie &fem-
ble dépendre du climat & des alimens ; le pauvre &
îe payfan font de deux ou trois années plus tardifs.
Dans les parties méridionales & dans les villes, les
filles font la plupart pubertés à douze ans, & les
garçons à quatorze. Dans les provinces du Nord &
les campagnes, les filles ne le font qu’à quatorze ;
& les garçons qu’à feize; dans les climats chauds de
l’Afie, de l’Afrique, & de l’Amérique, la puberté
des filles fe manifefte à d ix , & même à neuf ans.
L’écoulement périodique des femmes moins abondant
dans les pays chauds, eft à-peu-près le même
chez toutes les nations ; & il y a fur cela plus de différence
d’individu à individu, que de peuple à peuple.
Dans la même nation, des femmes n’y font fu-
jettes que de cinq ou fix femaines en fix lemaines ;
d’autres tous les quinze jours : l’intervalle commun
eft d’un mois.
La quantité de l’évacuation varie ; Hippocrate
l ’avoit évaluée en Greee à neuf onces ; elle va depuis
une ou deux onces, jufqu’à une livre & plus ;
ôc fa durée depuis trois jours jufqu’à huit.
. C ’eft à l’âge de puberté que le corps achevé de !
prendre fon accroiffement en hauteur : les jeunes
hommes grandiffent tout-à-coup de plufieurs pouces;
mais l’accroiffement le plus prompt & le plus fenfi-
ble fe remarque aux parties de la génération ; il fe
fait dans le mâle par une augmentation de volume ;
«dans les femelles il eft accompagné d’un rétréciffe-
ment occafionné par la formation d’une membrane
appellée hymen. Voye^ Vaniçle H ym en .
Les parties fexuelles de Xhomme arrivent en moins
Id’un an ou deux après le tems de puberté, à l’état
oh elles doivent refter. Celles de la femme croif-
fent aufli ; les nymphes fur tout qui étoient auparavant
infenfibles, deviennent plus apparentes. Par
cette caufe & beaucoup d’autres, l’orifice du vagin
fe trouve rétréci ; cette derniere modification varie
beaucoup aufli. Il y a quelquefois quatre protubérances
ou caroncules, d’autres fois trois ou deux,
fouvent une efpece d’anneau circulaire ou femi-lu-
naire. Voye^ C a r o n c u l e s.
Quand il arrive à la femme de connoître Y homme
avant l’âge de puberté, nulle effufion de fang i à-
moins d’une extrême difproportion entre les parties
de l’un & de l’autre, ou des efforts trop brul’ques»
Mais il arrive aufli qu’il n’y a point de îàng répandu
, même après cet âg e, ou que l’effufion reparoît
même après des approches réitérées , intimes &
fréquentes , s’il y a fufpenfion dans le commerce
& continuité d’accroiffement dans les parties fexuelles
de la femme. La preuve prétendue de la
virginité ne fe renouvelle cependant que dans l’intervalle
de quatorze à dix-fept, ou de quinze à dix-
huit ans. Celles en qui la virginité fe renouvelle ne
font pas en aufli grand nombre que celles à qui la
nature a refufe cette faveur chimérique.
Les Ethiopiens, d’autres: peuples de l’Afrique ;
les habitans du Pégu, de l ’Arabie , quelques nations
de l’A fie , s’affûrent de la chafteté de leurs filles par
line opération qui confifte en une future qui rapproche
les parties que la nature a féparées, & ne laiffe
d’efpace que celui qui eft néceffaire à l’iflue des
ecoulemens naturels. Les chairs s’unifient , adhèrent
, & i l faut lesféparer par une incifion, lorfque
le tems du mariage eft arrivé. Ils emploient aufli
dæis la même vue l’infibulation qui fe fait avec un
tu d amiante ; les filles portent le fil d’amiante, ou
un anneau qui ne peut s’ôter ; les femmes un cade-
nat dont le mari a la clé.
Qllel contrafte dans les goûts & les moeurs de 1
lAowme^Dawrespeuples méprifenj la virginité,
& regardent comme un travail fervile la peine qu’il
faut prendre pour la détruire. Les uns cèdent les
prémices dés vierges à leurs prêtres ou àleursido-
les; d’autres à leurs chefs, à leurs maîtres; ici un
homme fe jçroit déshonoré, fi la fille qu’il époiife n’a
pas été dédorée ; là , il fe fait précéder â prix d’argent.
L’état de l’homme après la puberté eft celui dit
mariage; un homme ne doit avoir qu’une femme ;
une femme qu’un homme -, puifque le nombre des femelles
eft à-peu-pres égal à celui dësmâîes; .
, L objet du mariage eft d’avoir des enfans ; mais il
neft pas toujours poflible : la ftérilitë vient plus
fouvent de la part de la femme ; que. de la part de 1 homme. Koye{ Im pu issa n c e & Stérilité. Cet
pendant il arrive quelquefois, que ia conception <!e-
vance les figues de la puberté ; des femmes font devenues
rneres avant que d’avoir eu l’écoulement:
naturel â leur fexe. D ’autres ■ fans être jamais finettes
à cet écoulement j ne.laiflent pas d’engendrer.
O11 dit même qu’au iirêfil des nations entières fe
perpétuent, lans qu aucune femme ait d’évacuation,
périodique ; la ceflatiôn des réglés qui arrivé Ordinairement
à quarante ou cinquante ans, lié mel pai
toutes les femmes hors d’état de concevoir ; il y en
a quf ont. conçu à foixante, à foixante St dix ans .
& meme plus tard. Dans le cours ordinaire, les
femmes ne font en état de concevoir qu’après la
première éruption, & la ceffation de cet écoulement
à un certain âge les rend ftériles.
L’âge auquel l’homme peut engendrer n’a pas de
termes aufli marques ; il commence entre douze ÔC
dix-huit ans ; il ceffe entré foixante & foixante &
dix ; il y a cependant des exemples de vieillards qui
ont eu des enfans jufqu’à quatre-vingt & quatre-
vingt-dix ans, & des exemples de garçons qui ont
produit leur lemblable à neuf, d ix , ôc onze ans,
de petites filles qui ont conçu à fept, huit & neuf.
On prétend qu’immédiatement après la concep-:
tion l’orifice de la matrice fe ferme, & qu’elle s’an-;
nonce par un friffonnetnent qui fe répand dans tous
les membres de la femme. Voyez les articles C onc
e p t io n .
La femme de Charles Town qui accoucha en'
17 ! 4 de deux jumeaux, l’un blanc & l’autre noir ;
1 un de fon mari, l’autre d’un negre qui la fervoit,
prouve que la conception de deux enfans ne fe fait
pas toujours dans le même tems.
Le corps finit de s’accroître dans les premières
années qui fuivent l ’âge de puberté : l’homme grandit
jufqu a vingt-deux ou vingt-trois ans ; la femme
à vingt eft parfaitement formée;
Il n’y a que l’homme & le finge qui àyent des cils
aux deux paupières; les autres animaux n’en ont
point à la paupière inférieure ; & dans l’homme même
il y en a beaucoup moins à la paupière inférieure
qu’à la fupérieure ; les fourcils deviennent quelque-;
fois fi longs dans la vieillefle qu’on eft obligé de les
couper.
La partie de la tête la plus élevée eft celle qui de-i
vient chauve la première, enfuite celle qui eft au-
deffus des tempes 5 il eft rare que les cheveux qtiï
couvrent le bas des tempes tombent en entier, non
plus que ceux de la partie inférieure du derrière da
la tête.
Au refte, il ii’y a que les hommes qui deviennent
chauyes en avançant en âge; les femmes coiifer-
vent toûjours leurs cheveux ; ils blanchiffenit dans
les deux fexes ; les enfans & les eunuques ne font
pas plus fujets à être chauves que les femmes.
Les cheveux font plus grands & pins abcâdans
dans la jeuneffe qu’à tout autre âge.
I Les pies,les mains, les bras, les cuiffes, le front '
^ ? pi 1 lçs oreillçs ^ çji qti mot, toutes les-parj
... ^ ‘ K- k. bî •