teurs ) s’élevèrent en Hollande vers Tan 1350, lorf-
que Marguerite , comtefle de Hollande , vint à fe
brouiller avec fon fils Guillaume V . à l’occafion de
la régence. Les kabelianws étoient pour le fils, &
portoient des bonnets gris ; les hoëks tenoient pour
la mere, & portoient des bonnets ronges. Les villes
& les grands feigneurs entrant dans Tun ou dans
l’autre des deux partis, fe firent la guerre avec une
animofité furieuie, qui fubfifta plus de 140 ans ; car
elle commença en 13 50, & ne finit qu’en 149z.
L’hiltoire dit que les kabeljanws étoient les plus
forts en nombre & les plus cruels * & que les hoëks
étoient les plus braves & les moins barbares.^ La
bravoure eft communément accompagnée de géné-
rofité ; la cruauté & la lâcheté fe donnent toujours
la main. ( D . J. )
HOEXTER, (Géog.) ville d’Allemagne enWeft-
phalie fur le Wefer.
HOFF, (Géog.) ville d’Allemagne dansleYoigt-
land , avec un collège fur la Le âa. Long. 2g . 4S.
Lat. S o . 23. (D . J.)
* HOFMANISTES , f. m. pi. ( Théolog. ) hérétiques
qui ont prétendu que le Chrift s’étoit fait chair
de lui-même, au contraire de l’Ecriture qui nous apprend
qu’il eft né d’une femme. Cette erreur n’étoit
pas la feule à laquelle ils étoient attachés. Ils
refufoient le pardon à ceux qui étoient retombés
dans le péché , & réduifoient ainfi l’aôion de la
grâce & la bonté de Dieu à la mefure de leurs caractères
inhumains & durs.
HOGHLANDE ( / ’Isle de) Géog. petite île du
golfe de Finlande , par les 60 d. de Latit. & vers le
45. 30. de long. On n’y voit que des fapins , des
rochers, des broufiailles » & quelques lièvres blancs,
comme par-tout ailleurs en Livonie. (D . / .)
HOGHSHEAD , f.m . (Commerce.) mefure des
liquides dont on fe fert en Angleterre : c’eft proprement
le muid : il faut deux hoghsheads pour la pipe
ou botte , & deux pipes pour le tonneau de deux
mille trois cens pintes., o u , comme difent les An-
glois, de livres d’avoir du poids, à raifort de feize
onces chaque livre. Diction, de Commerce. (G )
HOG’R 0« HADGRE, (Géog.) ville d’Afie dans
l’Arabie heureufe, à 28 lieues S. E. de Yamamah.
Long. CS. 30 . latit. 23. 40. (D . J . )
HOGUE (^La ) Géog. yoye{ HOUGÜÈ (la).
HOHENBERG, ( Géog. ) comté' d’Allemagne,
dans la Forêt-noire en Suabe, fur la riviere de Nec- 1
ker. Il y en a un autre , près des frontières de
Bohème , fur la riviere d’Eger.
HOHEN-ELB, (Geog.) v ille de Bohème, près de
la fource de l’Elbe & des frontières de la Siléfie.
HOHEN-FRIEDBERG, ( Géog. ) ville de Silé-
lie , dans la principauté de Schweidnitz, près de
Stfigau. ~ '' < ;
HOHEN-LOÉ, (Géog.) petit pays d’Allemagne
en Franconie , entre l’archevêché de Mayence,
l’évêché deWurtzbourg, le Margraviat d’Ansbach,
le comté d’CEtingen, le territoire de H a ll, le comté
de Louvenftein, le duché de Wurtemberg, & l’ordre
Teutonique. (D . J .)
HOHENSTEIN , ( Géog. ) comté d’Allemagne
dans la Thuringe , aux frontières de la principauté
d ’Anhalt. ( D . J .)
HOHENZOLLERN , (Géog.) comté de l’empire
d’Allemagne , fitué en Suabe entre le Danube & le
Necker, près du duché de Wirtemberg. Il eft poftedé
par des fouverains qui ont les titres de princes de
l’empire.
HOHLFELD , (Géog.) petite ville d’Allemagne
en Franconie , dans l’évêché de Bamberg für le
Wifend.
HOILDE sa in t e , vulg. SAINTE- HOÜD, (Hiß.
eccl.) abbaye de filles * ordre de C iteaux, dé la filiation
de Clairvaux, au duché de B a r , dïocefe de
T ou t, fondée au xiij. fiecle. Elle eft deux lieues au
N. O. de Bar-le-Duc.
HOIRIN, f. m. (Marine.) quelques-uns prennent
auffi hoirin pour bouée. Voye%_ O r in . (Z )
HOIRIE, f. f. (Gram. & Jurifprud. ) fucceffion
hérédité. C ’eft une hoirie, ou fucceffion jacente ,
abandonnée. Donner en avancement d’hoirie , c’eft
avancer à un enfant à condition que dans le partage
après la mort il tiendra compte de l’avance à fes
cohéritiers.
HOIRS, f. m. (Jurifprud?) du latin oriri; font ceux
qui font iflus de quelqu’u n , tels que les enfans &
petits-enfans , c’eft pourquoi on dit quelquefois les
hoirs de fa chair.
Hoir de quenouille, dans la coutume de la Rue d’Indre
locale de celle de Blaifois, fignifie la fille qui eft
héritière. (A )
HOITLALOTL, f. m. (Hiß. nat.) nom qu’on donne
en Amérique à un oifeau décrit par Nieremberg , &
qu’il nomme avis longa. Il eft fort long , & court
a vec une rapidité finguliere. Son bec eft auffi très-
long , il eft noir par-deffiis & gris en-deffous ; fa
queue eft v e r te , & eft éclatante comme celle du
paon ; fon corps eft d’un jaune clair, & près de la
queue il devient brun ; le haut des ailerons eft noir
moucheté de blanc ; il ne s’élève point fort haut
en v o lan t, mais il court d’une vîtefle incroyable.
Voye{ R a y , Ornithologie.
HOK-CHU, f. m. (Diète.) efpece de liqueur fermentée
, femblable à de la biere forte, que lès Chinois
font avec le froment : elle eft d’un brun foncé
& d’un goût allez agréable. Les mêmes peuples font
encore ufage d’une autre liqueur appellée cltam-
chü ; on dit qu’elle s’obtient par la diftillation du ris!
fermenté * ce qui annonce une liqueur fpiritueufe,
qui eft peut-être la même que celle qu’on connoît
dans l’Indoftan & en Europe fous le nom de rack oit
à ’arack ; cependant quelques voyageurs en parlent
comme d’une efpece de v in , & difent qu’il eft d’urt
jaune clair ou légèrement rougeâtre. On dit que les
Tartares, établis à la Chine depuis la conquête ,
lavent tirer une liqueur fpiritueufe de la chair du
mouton, mais on ne nous apprend point la manière
dont on l’obtient.
H O K E L -D A Y , H O C K .-D A Y , ob HO CK -
LU E SD A Y , f. m. ( Hiß. mod. ) le fécond mardi
après la femaine de Pâques , jour où l’on célebroit
autrefois en Angleterre une fête en mémoire de l’ex-
pulfion des Danois hors de ce royaume.
H O LA , interjection. Cette voix appelle, hola quelqu’un.
Elle fufpend une aâion. Après l’Agélilas,
hélas ! après l’Attila , hola 1
HO LB ECK, (Géog.) v ille & port de Danemarck,’
dans l’île de Séeland.
HOLDÉRNESS, ( Géog. ) petit canton d’Angleterre
, dans la partie orientale de l’Yorckshire, avec
titre dé comté ; il a la figure d’un triangle irrégulier
; fa pointe la plus méridionale, entre l’entrée de
l’Humber & la mer du nord , s’appelle Spunhead.
( D . J. ) f ,
HOLE CA, ( Géog. ) royaume d’Afrique dans la
haute Ethiopie, borné au couchant par lé N i l , au
nord par le royaume d’Amhâra , à l’orient par la
riviere de Queca , & au midi par Xaoa.
HOLE-GASS, (Géog.) c’eft-à -dire le chemin
creux, liéu de Suiffe dans le canton de Schwitz, près
dû bourg de KLufnacht ; c eft dans cet endroit mémorable
pour la nation fuiffie, que Guillaume'Tell
tua d’un coup de flèche le gouverneur, que l’empereur
Albert d’Autriche avoit dans le pa ys, & qui,
I paf fa tyrannie, donna lieu à la naiflance de la république
; en mémoire de cet événement, on a bâti
dan» ce lieu une chapelle où on lit cette infçription:
Èrulüs trat nobis , Urb GniUelmus in dh>ù >
Affërtor patiiot, vindex , ultorque tyrannum»
( D . ƒ.)
* HOLER, f. m. ( Commerce. ) petite monnoie
d’Allemagne d’un prix fort bas. C ’eft une efpece de
denier ; elle eft fi mince, que pour pouvoir la prendre
commodément, on l’a faite un peu concave ; ce
qui la fait reflembler à une tête de clou.
HOLESCHAU , ( Géog. ) ville d’Allemagne en
Moravie , près de la Morave.
HOLLAND, ( Géog. ) petite ville de Prufle dans
le Hockerland, à 5 lieuès S. E. d’Elbing ; on la nora-
moit anciennement JTefda ; elle appartient au roi
de Prufle. (D . J.)
HOLLANDE ( C om t é de) , Gèogr. la plus coii-
fidérable des fept Provinces-Unies.
Le nom de Hol-land veut dire pays creuse ; foit qué
par le mot de creux on ait entendu un pays bas &
enfoncé, foit qu’on ait voulu dire un pays dont la
terre femble creufée intérieurement, les deux fens conviennent
également : cependant le nom de Holland
ne fe trouve point ufité avant le milieu de l’onzieme
fiecle.
L ’ancienne Hollande propre étoif bornée aü nord
par le vieux canal du Rhin , & c’eft ce qü’on peut
appeller la vraie Hollande : du tems des Romains >
elle faifoit partie de la Gaule Belgique ; fes peuples
étoient les Caninèfates, peuples que les anciens pla-
çoient dans la partie maritime & occidentale de l’île
des Bataves.
Cette île s’étendoit jufqu’auprès de Gorttrtydert-
berg : tout ce qui étoit au nord du vieux canal du
Rhin ( j ’appelle ainfi le canal qui paflTe à Leyden,
& qui avoit fon embouchure à C atwyck) s’appelloit
la Frife, & étoit poftedé par les Marfatiens (peuple
dont le Kennemerland conferve en partie le pays &
le nom), & par les Frifons qui occupoiént portion
du Rhinland , l’Amftelland , le Goyland, le Water-
land, & tout ce qui eft préfentement de la Weftfrife.
Tout ce pa ys , auffi-bien que la véritablè Frife d’aujourd’hui
, & même le pays d’Utrecht, s’appelloit
encore Frife dans l’onzieme fiecle.
Les Romains firent des tentatives inutiles pour
dompter les Frifons qui demeurèrent indépendans,
& reçurent la foi chrétienne fous le régné de Charlemagne.
Les Danois, connus alors fous le nom de
Normands ou Nordalbingiens , fe rendirent maîtres
de la Frife jufqu’à l’an 900 : mais du tems de Charles
le Simple, les Frifons fecouerent le joug de ces barbares
; & ce même Charles donna le titre de comte
de Frife à Thierry.
Voilà le feigneur que l ’on tient pour avoir été
le premier comte de Hollande. Il s’établit à Vlaër-
ding ou Flarding, bourgade au-deflous de Roterdam,
qui etoit autrefois une ville capitale du pays. Ce fut
là que commença le marquifat de Flarding ou Fla-
derting, qui eft l’ancien nom de la véritable Hollande.
En effet, Hermanus Contraftus, moine bénédictin
, qui écrivoit l’an 1066 , la nomme Fladirtinga ,
& ne fe fert pas une feule fois du mot Hollande.
C e que nous appelions aujourd’hui la Nord-Hollande
, habitée alors par les Frifons, demeura dans
l’indépendance jufqu’en 1313, que Jean de Bavière,
comte de Hollande, prit leur capitale & la ruina. C e
pays ayant depuis fait partie du comté de Hollande ,
on l’appella Nord-Hollande , quoique dans les aéles
publics le nom de Weffrife fe foit confervé jufqu’à
c e jour.
. A va.nt ce Pays Eût fournis aux comtes de Hollande
, il étoit gouverné par divers feigneurs particuliers
, qui n’avoient de füpériorité les uns fur les
autres, que celle que leurs forces, leur génie, ou
eurs alliances pouvoient leur donner, Ainfi le comté
de Hollande iftéridionai 6c ieptentrioftai s*eft formé
peu à peu fur les ruines de plufieurs fèigilèurs particuliers
, comme tous les autres grands états de
l’Europe.
t La fucceffion des comtes de Hollande a fublîfté
jufqu’à Philippe pere de Charles V. qui laifla ce
comté à Philippe II. roi d’Etpagne : on fait de quelle
maniéré ce monarque le perdit, de même que les
autres états dont le forma la république des Provinces
Unies,
Les premiers comtes de Hollande faifoient leu?
capitale de Vlaerding , laquelle ayant été ruinée
vers l’an 1200, par le débordement de la Meule,
les comtes s établirent à Gravefande, Ôc finalement
à la Haie : ce détail fuffit pour l’ancienne Hollande.
La Hollande moderne fe divife, comme autrefois,
en Hollande feptentrionale, ou W eftfrife, & en Hollande
méridionale * ou Zuyde - Hollande ; mais les
limites en font différentes. Aujourd’hui l’on prend
la Hollande feptentrionale à l’Y e : ce petit golfe,qui
eft une extinftion du Zuyderfée, fépare la Hollande
méridionale de la Weftfrife. Ce qui eft au midi eft
la Hollande proprement dite ; ce qui eft au nord eft
la Weftfrife, ou la NovA-Hollande i & les deux en-
femble ne font qu’une p rovince, dont les états prennent
la qualité d’états d'Hollande & de Wefifrife.
L’aflemblée des états de Hollande & de Weftfrife
eft compofée des députés des confeils de chaque
ville. Originairement il n’y avoit que la noblefle ,
laquelle fait un corps, & fix villes principales, qui
euflent voix & féanee aux états : ces fix villes étoient
Dordrecht, Harlem, D e lft , Leyden, Arnfterdam &
Gouda. Aujourd’hui, outre la Nobleftë, il y entre
des députés de dix-huit villes ; {avoir, des fix que
nous venons de nommer, & des douze villes fui-
vantes, Roterdam, Gorcum, Schiedam, Schoom-
hoven, la Brille, Alkmaer, Hoorn, Enckuyfen^
Edam, Monichendam, Medenblick, & Purmerend.
La noblefle a la première voix , & Arnfterdam le
plus grand crédit. L ’aflemblée des états de Hollande
& de Weftfrife eft fixée à la Haie par une réfolution
de l’année 1581 ÿ réfolütion qui porte néanmoins
qu’on pourroit changer le lieu fi le cas le requéroit»:
mais cela n’eft jamais-arrivé.
Cette affemblée fe forme quatre fois par an , aux
mois de Mars, de Juillet, de Septembre & de Novembre.
Si les nobles ou quelques villes trouvent
qu’il foit néceflfaire de convoquer extraordinairement
les é tats, on s’adrefle aux confeiilers-députés,
qui jugent de l'importance de la matière ; lorfqu’ils
penfent qu’elle requiert l’aflemblée des états, ils ont
droit de les convoquer, & en fixent le jour. Les députés
qui compofent les états de Hollande n’en font
pas les fouverains ; ce droit réfide dans le collège
des nobles & le confeil des villes.
La province de Hollande & de Weftfrife n’a point
de ports fur l’Océan immédiatement; les fiens font
ou dans la Meufe, ou dans le Zuyder-fée. Elle eft
bordée à l’occident par des dunes qui arrêtent l’im-
pétuofité des flots de la mer ; & du côté des rivières
& du Zuyder-fée , par de fortes digues qui font entretenues
avec beaucoup de foins & à grands frais ;
fans quoi le terréin feroit bientôt fubmergé. La nature
a fait la Hollande pour avoir une attention perpétuelle
für elle-même, & jamais pour être abandonnée
à la nonchalance ou au caprice. Tout y eft
entrecoupé de canaux qui fervent à deflecher les
prairies & à faciliter le tranfport des denrées d’un
lieu à Eautre. On ne voyage nulle part ni fi sûrement,
ni fi commodément, ni fi fréquemment, toit
de jour foit de nuit, de ville en ville ; & Eon fait
toûjours, à quelques minutes près, l’heure à laquelle
on arrivera.
D ’un bout de la Hollande à l’autre régnent fans