de terre à l ’ufage des Chinois qui s’en fervent pour
faire le thé & pour cuire le jancarm
JANCOMA , ( Géog. ) royaume d’Afie, dans les
Indes orientales , au royaume de Pégu, dans la partie
de la peninfule de l’Inde, qui eft au-delà du
Gange.
JANEIRO R io , ( Géog. ) riviere de l’Amérique
méridionale fur la côte du Brélil ; elle donne fort
nom à une province ou capitainerie où eft St Séba-
ftien. Elle fut découverte par François Villegagnon
proteftant, en 1 5 15 ; mais les Portugais S’emparèrent
du pays en 1558. Le Rio Janeiro que j’ai qualifié
de riviere, eft plutôtvun golfe, puifque l’eau
en eft falée , &c que l’on y trouve des poiflons de
mer, des requins ,< des r a i« , des marfouins, &
même jufqu’à des baleines. ( D . J. )
JANGOMAS , f. m. ( Botan. exot. ) arbre de la
côte de Malabar, nommé'par C. B. anbius arbor
primo Jîmilis, fpinofa. Il vient fans culture dans les
champs, s’élève à la hauteur du prunier ordinaire,
& eft tout hériffé d’épines fa fleur eft blanche ; fon
fruit reffemble à celui du forbier, jaune quand il eft
mûr, d’un goût de prune fauvage, ftiptique, &
acerbe ; on l’emploie dans les remedes aftringens,
pour arrêter le cours de ventre. ( D . J, )
, JANJA, ( Géog.') fleuve de la Sibérie feptentrio-
nale , qui fe jette dans la mer glaciale.
JANICULE, ( Géog. anc. & Littèrat. ) montagne
ou plutôt colline de la ville de Rome, quoiqu’elle
ne foit pas comprife dans le nombre des fept, qui
ont fait donner à cette capitale le nom de la ville
aux fept montagnes, urbsfepticollis..
Le JanicuU avoir tiré là dénomination de Janus,
qui y demeuroit vis-à-vis du Capitole, lequel étoit
alors occupé par Saturne; ils poflédoient chacun
une petite ville ; & quoique ni l’une ni l’autre ne
fubfiftaflënt plus après la guerre de Troie , Virgile
n’a pas laiffé d’orner l’Eneïde de cette tradition
populaire. V o y e z , dit Evandre au héros troy en,
ces deux villes dont les murs font renverfés ; ieurs
ruines même vous rappellent le régné de deux anciens
monarques ; celle-ci fut bâtie par Janus , &
celle-là par Saturne : l’une fut nommée JanicuU ,
& l’autre fut appeltée Saturnie.
Hoec duo prottereà disjtciis oppida mûris,
Relliquias, veterumque vides monimenta virorum ,
Hanc Janus pater, hanc Sàturnus condidit urbem
Janiculum huic , illi fuerat Saturnia nomen.
Ænéïd. liv. VIII. v . 355.
Cette oppofition de deux villes, donna lieu au
nom d’Antipolis, dont Pline fe fert pour défigner le
JanicuU. Ancus Martius le joignit à la ville de Rome
par un pont qu’il fit bâtir fur le Tibre. Numa Pom-
pilius y fut enterré, félon Denys d’Halicarnafle,
Tite-Live, Pline, & Solin. Eufebe dans fa chronique
y met aufli la fépulture du poète Stace ; Viéloré
place au JanicuU les jardins de Géta, que le Nardini
& le Donati croient avoir été formés près de la
porte Septinienne.
On pofoit au Janicule un corps-de-garde dans le
tems des Comices, & on y montoit la garde pour la
sûreté de là ville & de la riviere qui coule au bas.
Aujourd’hui cette colline comprend fous elle le Vatican
, & fe termine à l’églife dé Santo-Spiritu in
Sajffia. O nl’appellecommunément Montorio,'X caufe
de la couleur de fon fable qui eft jaunâtre : c’eft un
des endroits de Rome des moins habités.
Pour ce qui regarde le pont du JanicuU, que les
Romains appelloient/»o/zj Janiculenjîs , Antoninl’a-
voit .rebâti de marbre. Il fe rompit par la fuite des
tems, ik demeura dans un trifte état de décombres,
fpfqq à ce .que Sixte IV . en ait conftruit un autre à
la place : c’eft de-là que lui vient fon nom moderne'
ponte Sijlo. ( D . J. )
JANIPABA, f. m. ganipa, fructu ovato, ( Botan,
exot. ) Plum. efpece de génipa du B réfil, & desiles
de l’Amérique, dont il eft un des plus grands arbres,
reflemblant au hêtre ; fon écorce eft grife ou blanche
; fon bois eft moelleux & fragile ; fes rameaux
font revêtus de feuilles longues de plus d’un pié, de
couleur v e r te , luifantes, & en forme de langue de
boeuf ; fa fleur eft petite, d’une feule p iece, en cloche
, approchante de celle du narcifle, blanche, tachetée
ae jaune en-dedans, répandant une odeur
de girofle ; fon fruit eft plus gros qu’une orange,
rond, couvert d’une écorce tendre, & cendrée ; fa
chair folide, jaunâtre, vifqueufe, s’amollit en mû-
riffant, & donne un fuc aigrelet, d’un parfum aflez
agréable : on trouve au milieu de ce fruit, qui eft
partagé en deux, des femences comprimées, pref-
que orbiculaires ; on mange le fruit quand il eft mûr ;
on en tire par expreflion une liqueur vineufe, qui
dans le commencement eft aftringente & rafraîchif-
fante, mais qui étant gardée, perd fonaftriéfion, &
devient échauffante. ( D. J .)
JANISARKI, f. m. ( Commerce. ) on nomme ainfi
à Conftantinople le bafar couvert, où l’on vend les
drogues & les toiles. C ’eft un vafte bâtiment fermé
par deux grandes voûtes, fous l’une defquelles font
toutes les boutiques de Droguerie, & fous l’autre
celles des Marchands de toile. Dictionnaire de Commerce.
JANISSAIRE, f. mf ( Hijt. turq. ) foldat d’infanterie
turque, qui forme un corps formidable en lui-,
même, & fur-tout à celui qui le paye.
Les gen-y-céris , c’eft-à-dire, nouveaux foldats ,
que nous nommons janijfaires, fe montrèrent chez
les Turcs ( quand ils eurent vaincu les Grecs ) dans
toute leur vigueur, au nombre d’environ 45 mille,
conformément à leurétabliffement, dont nous ignorons
l’époque. Quelques hiftoriens prétendent que
c’eft le fultan Amuratn 11, fils d’Orcan, qui a donné
en 13 7 1 , à cette milice déjainftituée, la forme qu’on
voit fubfifter encore.
L’officier qui commande cette milice,-s’appelle
jen-y-ccris aghaji ; nous difons en françois Yaga des
janijfaires ; & c’eft un des premiers officiers de l’empire.
Comme on diftingue dans les armées de fa hau-
teffe les troupes d’Europe, & les troupes d’A fîe , les
janijfaires fe divifent auffi en janijfaires de Conftantinople
, & janijfaires de Damas. Leur paye eft depuis
deux afpres jufqu’à douze ; l’afpre vaut environ
fix liards de notre monnoie attuelle.
Leur habit eft de drap de Salonique, que le grand-
feigneur leur fait donner toutes les années, le jour
de Ràmazan. Sous cet habit ils mettent une furvefte
de drap bleu; ils portent d’ordinaire un bonnet de
feutre, qu’ils appellent un ^arcola, & un long chaperon
de même étoffe qui pend fur les épaules.
Leurs armes font en tems de guerre un fabre, un
moufquet, & un fourniment qui leur pend du côté
gauche. Quant à leur nourriture, ce font les foldats
du monde qui ont toûjours été le mieux alimentés ;
chaque oda f e janijfaires avoit jadis , & a encore,
un pourvoyeur qui lui fournit du mouton , du ris ,
du beürre, des légumes, & du pain en abondance.
Mais entrons dans quelques détails, qu’on fera
peut-être bien-aife de trouver ic i, & dont nous avons
M. deTournefort pour garant ; leschofesà cet égard,
n’ont point change depuis fon voyage en Turquie.
Les janijfaires vivent honnêtement dans Conftantinople
; cependant ils font bien déchus de cette haute
eftime où étoient leurs prédéceffeurs, qui ont
tant contribue à l’etabliffement de l’empire turc.,
Quelques précautions qu’ayentpris autrefois les empereurs
,
pereurs, pour rendre ces troupes incorruptibles;
elles ont dégénéré. Il femble même qu’on foit bien-
aife depuis plus d’un fîecle, de les voir moins ref-
peétées , de crainte qu’elles ne fe rendent plus redoutables.
- Quoique la plus grande partie de l’infanterie turque
s’arroge le nom de janijfaires, il eft pourtant
sûr que dans tout ce vafte empire, il n’y en a pas
plus de 15 mille qui foient vrais janijfaires, ou ja nijfaires
de la Porte : autrefois cette milice n’étoit
compofée que des enfans de tribut, que l’oninftrui-
foit dans le Mahometifme. Préfentement cela ne fe
pratique plus, depuis que les officiers prennent de
l’argent des Turc s, pour les recevoir dans ce corps.
Il n’etoit pas permis autrefois aux janijfaires de fe
marier, les Mufulmans étant perfuadés que les foins
du ménage rendent les foldats moins propres à la
profeffion des armes : aujourd’hui fe marie qui veut
avec le confentement des chefs, qui ne le donnent
pourtant pas fans argent ; mais la principale raifon
qui détourne les janijfaires du mariage, c’eft qu’il ri’y
a que les garçons qui parviennent aux charges, dont
les plus recherchées font d’être chefs de leur oda.
Toute cette milice loge dans de grandes cafernes,
diftribuées en plufieurs chambres : chaque chambre
a fon chef qui y commande. Il reçoit fes ordres des
capitaines, au-deffus defquels il y a le lieutenant
général, qui obéit à l’aga feul.
, Le bonnet de cérémonie des janijfaires eft fait
comme la manche d’une cafaque ; l’un des bouts fert
à couvrir leur tête, & l’autre tombe fur leurs épaules
; on attache à ce bonnet fur le front, une efpece
de tuyau d’argent doré, long de demi-pié, garni de
fauffes pierreries. Quand les janijfaires marchent à
l’armée , le fultan leur fournit des chevaux pour porter
leur bagage, & des chameaux pour porter leurs
tentes ; favoir un cheval pour 10 foldats, & un chameau
pour 20. A l’avénement de chaque fultan fur
le trône, on augmente leur paye pendant quelque
tems d’un afpre par jour.
Les chambres héritent de la dépouille de ceux qui
meurent fans enfans ; & les autres, quoiqu’ils ayent
des enfans , ne laiffent pas de léguer quelque chofe
à leur chambre. Parmi les janijfaires, il n’y a que les
folacs & les peyes qui foient de la garde de l’empereur
; les autres ne vont au ferrail, que pour accompagner
leurs commandans les jours de divan, &
pour empêcher les defordres. Ordinairement on les
met en fentinelle aux portes & aux carrefours de la
.ville : tout le monde les craint & les refpefte, quoiqu’ils
n’ayent qu’une canne à la main, car on ne
leur donne leurs armes, que lorfqu’ils vont en campagne
Plufieurs d’entre eux ne manquent pas d’éducation
, étant en partie tirés du corps des azaucoglans,
parmi lefquels leur impatience, ou quelqu’autre défaut
,^ne leur a pas permis de refter : ceux qui doivent
etre reçus, paffent en revûe devant le commif-
faire, & chacun tient le bas de la vefte de fon compagnon.
On écrit leurs noms fur le regiftre du grand-
feigneur ; apres quoi ils courent tous vers leurs maîtres
de chambre, qui pour leur apprendre qu’ils font
fous fa jurifdi&ion, leur donne à chacun enpaffant
un coup de main derrière l’oreille.
On leur fait faire deux fermens lors de leur enrôlement;
le premier, de fervirfidellement legrand-
feigneur ; le fécond, de fuivre la volonté de leurs camarades.
En effet, il n’y a point de corps plus uni
que celui fes janijfaires, & cette grande union fou-
tient fingulierement leur autorité ; car quoiqu’ils ne
foient que 12 à 13 mille dans Conftantinople , ils
font surs que leurs camarades ne manqueront pas d approuver leur conduite.
I v i e l leur force, qui eft Tomt VUl% 4 telle , q1u e le gdrandfeigneuf
n’a rien au monde de plus à craindre que
leurs caprices. Celui qui fe dit l’invincible fultan k
doit trembler au premier fignal de la mutinerie d’un
miferable janijfaire.
Combien de fois n’ont-ils pas fait changer à leur
fantaifie la face de l’empire ? les plus fiers empereurs *
& les plus habiles miniftres, ont fouvent éprouvé
qu il étoit pour eux du dernier danger d’entretenir
en tems dé paix , une milice fi redoutable. Elle dé-
pofa Bajazet IL en 15 n ; elle avança la mort d’A-
murat III. en 1595 ; elle menaça Mahomet II I . de
le. détrôner. Olman 11. qui avoit juré leur perte 4
ayant imprudemment fait éclater fon deffein , enfut
indignement traité , puifqu’ils le firent marcher à
coups de pies depuis le ferrail jufques ait château des
fept tours, oit il fut étranglé l’an ï S i i . Muftapha
que cette rnfolente milice mit à la place d’Ofman,
fut defrone au bout de deux mois, par ceux-là me.
me qui l’avoient élevé au faîte des grandeurs. Ils
firent auffi mourir le fultan Ibrahim en 1649, après
l’avoir tramé îgnominîeufemeiït aux fept tours ; ils
renverfereht du trône fon fils Mahomet IV . à caufe
du malheureux fuceès du fiége de Vienne, lëquel
pourtant n’échoua que par la faute de Cara-Mufta-
pha, premier vifir. Ils préférèrent à cet habile fultan
fon frere Soliman 111. prince fans mérite, le dé-
poferent à fon tour quelque tems après. Enfin, en
173° j non-contens d’avoir obtenu qu’on leur facri-
fiât le grand vifir, le rei-Effendi, & le capitan hacha ;
ils dépoferent Achmet I I I . l’etifermerent dans la pri’
fon , d’où ils tirèrent fultan Mahomet, fils de Mufta-
pha II. & le proclamèrent à fa place. Voilà comme
^sfucceffions à l’empire font réglées en Turquie»
JANNA (L a ) , Géog. contrée de la Turquie européenne
dans la Macédoine, fur l ’Archipel, bornée ■
N. par le Comenolitari, S. par la Livadie , O. par 1 Albanie, & E. par l’Archipel. Elle répond à la
Theffalie des anciens ; Lariffe en eft la capitale ; fes
principales rivières font le Sélampria, le Pénée des
Grecs, l’Epidêne qui eft leur Apidanus, & l’Agrio-
méla, qui eft leur Sperchius. (Z>. J.)
JANNANINS, f. m. pl. {Hiß. mdd.fuperfiit.') c’eft
le nom que les Negres de quelques parties intérieures
de l’Afrique donnent à des efprits qu’ils croient
être les ombres ou les âmes de leurs ancêtres,
& qu’ils vont cönfülter & adorer dans les tombeaux*
Quoique ces peuples reconnoiffent un dieu fuprê-
me nomme Kanno, leur principal culte eft réfervé
pour ces prétendus efprits. Chaque nègre a fon jan<
nanin tutelaire , à qui il s’adreue dans fes befoins *
il va le confulter dans fon tombeau, & regle fa conduite
fur les réponfes qu’il croit en avoir reçues. Ils
vont fur-tout les interroger fur l’arrivée des vaif-
feaux européens, dont les marchandifes leur plai-
fent autant qu’aux habitans des côtes. Chaque village
a un jannanin prote&eur, à qui l’on fend un
Culte public, auquel les femmes, les enfans & leâ
efclaves ne font point admis : on croiroit s’attirer là
colere du génie, fi on permettoit la violation de
cette regle.
JANOUARË, f. m. {Hiß. natf) animal quadrupède
du Bréfil, monté fur des jambes hautes & feches
comme un lévrier, ce qui le rend très-léger à /a
courfe. II eft de la grandeur d’un chien, fa peau eft
tachetée comme celle d’un tigre. Cet animal, qui
eft très - agile & très - vorace, caufe beaucoup de
frayeur aux habitans.
JANOW, {Géog.) il y a trois villes de ce nom
en Pologne. La première eft dans la haute Podolie ;
la fécondé dans la province deMazovie, fur les frontières
de la Pruffe ; & la troifieme eft en Lithuanie,
dans la province de Briefcia.
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