» berté pour un tems, que pour la conferver pour
»toujours». {D. J.)
HABELSCHWERDA, {Géog.) ville de Boheme,
aru comté de Glatz.
HABERAVERTH, (Géog.) jolie ville de Boheme,
lur la Neifs, au comté de Glatz. r
HABHAZZIS, f. f. {Hiß. nat. Botan.) nom donne
par quelques auteurs à une plante d’Afrique qui produit
fous terre un fruit en petits globules, qui. a le
goût d’une amande, & qui eft attache à la racine de
la plante par des petites fibres ou filets. Les Africains
s’en nourriffent, & les Efpagnols les appellent
avdlana , parce que ce fruit reffemble à des avelines.
On dit que la plante qui la produit eft le trafi.
Voyt{ Supplém. de Chambers,
HABILE, {Gramm.) terme adje&if, qui, comme
prefque tous les autres, a des acceptions diverfes,
félon qu’on Remployé : il vient évidemment du latin
habilis,» & non pas, comme le prétendPezron,
du celte abil : mais il importe plus de favôir la lignification
des mots que leur fource.
En général ilfignifie plus que capable,plus cpi'inf-
truit, foit qu’on parle d’un général, ou d’un favant,
ou d’un juge. Un homme peut avoir lû tout ce qu’on
a écrit fur la guerre, & même l’avoir vue , fans
être habile à la faire : il peut être capable de commander
; mais pour acquérir le nom d’habile général, il
faut qu’il ait commandé plus d’une fois avec fnccès.
Un juge peut favoir toutes les Ioix , fans etre habile
à les appliquer. Le favant peut n’être habile ni
à écrire, ni à enfeigner. L'habile homme eft donc
celui qui fait un grand ufage de ce qu’il fait. Le capable
peut jy & l’habile exccute.
Ce mot ne convient point aux arts de pur génie ;
on ne dit pas un habile poëte, un habile orateur ; &
fi on le dit quelquefois d’un orateur, c’eft lorfqu’il
s’eft tiré avec habileté, avec dextérité d’un fujet
épineux. . • .
Par exemple, Boffuet ayant à traiter dans l’orai-
fon funebre du grand Condé l’article de fes guerres
civiles, dit qu’il y a une pénitence auffi glorieufe
que l’innocence même. Il manie ce morceau habilement,
& dans le refte il parle avec grandeur.
On dit habile hiftorien, c’eft-à-dire hiftorien qui
a puifé dans de bonnes fources , qui a comparé les
relations, qui en juge'fainement, en un mot qui
s’eft donné beaucoup de peine. S’il a encore le don
de narrer avec l’éloquence convenable, il eft plus
qu'habile, il eft grand hiftorien, comme Tite-Live,
de Thou.
Le mot d’habile convient aux arts qui tiennent à-
la-fois de l’efprit & de là main, comme la Peinture,
la Sculpture. On dit un habile peintre, un habile fcul-
pteur, parce que ces arts fuppofent un long appren-
tiffage ; au lieu qu’on èft poëte prefque tout d’un
coup, comme Virgile, Ovid e, &c. & qu’on eft même
orateur fans avoir beaucoup étudié , ainfi que
plus d’un prédicateur.
Pourquoi dit-on pourtant habile prédicateur ? c’eft
qu’ alors on fait plus d’attention à l’art qu’à l’éloquence
; & ce n’eft pas un grand éloge. On ne dit
pas du fublime Boffuet, c’eft un habile faifeur d'orai-
fons funèbres. Un fimple joueur d’inftrumens eft habile
; un co'mpofiteur doit être plus qu’habile, il lui
faut du génie; Le metteur en oeuvre travaille adroitement
ce que l’homme de goût a deffiné habilement.
Dans le ftyle comique , habile peut lignifier diligent
, empreßé. Moliere fait dire à M. Loyal :
. . . . . . . . . Que chacun foit habile
A vuider de -céans jufqu'au moindre ußenßle.
Un habile homme dans les affaires èft inftruit,
-prudent, & a â if : fi l’un de ces trois mérites lui manque
, il n’eft point habile.
Vhabile courtifan emporte un peu plus de blâme
que de louange ; il veut dire trop fouvent habile jla-
teur , il peut auffi ne lignifier qu’un homme adroit,
qui n’eft ni bas ni méchant. Le renard qui interrogé
par le lion fur l’odeur qui exhale de fon palais, lui
répond qu’il eft enrhûmé, eft un courtifan habile. Le
renard qui pour fe venger de la calomnie du loup,
confeille au vieux lion la peau d’un loup fraîchement
écorché, pour réchauffer fa majefté, eft plus
qu 'habile courtifan. C ’eft en conféquence qu’on dit,
un habile fripon, un habile fcélérat.
Habile, en Jurifprudence, fignifie reconnu capable
par la loi ; & alors capable veut dire ayant droit,
ou pouvant avoir droit. On eft habile à fuccéder ; les
filles font quelquefois habiles à pofféder une pairie ;
elles ne font point habiles à fuccéder à la couronne.
Les particules a , dans , & en , s’employent avec
ce mot. On dit, habile dans un a r t , habile à manier
le cifeau, habile en Mathématiques.
On ne s’étendra point ici fur le moral, fur le
danger de vouloir être trop habile , ou de faire Vhabile
homme ; fur les rifques que court ce qu’on appelle
une habile femme, quand elle veut gouverner
les affaires de fa maifon fans confeil.
On craint d’enfler ce Dictionnaire d’inutiles déclamations
; ceux qui préfident à ce grand & important
Ouvrage doivent traiter au long les articles des
Arts & des Sciences qui inftruifent le public ; 6c
ceux auxquels ils confient de petits articles de litté- -
rature doivent avoir le mérite d’être courts.
HABILETÉ, f. f. {Gramm.) ce mot eft à capacité
ce qu'habile eft à capable ; habileté dans une fcience ,
dans un art, dans la conduite.
On exprime une qualité acquifë, en difant, il a
de l'habileté ; on exprime une aCtion en difant, i l a
conduit cette affaire avec habileté.
HABILEMENT, adv. a les mêmes acceptions ; il
travaille, il joue, il enfeigne habilement ; il a furmon-
té habilement cette difficulté. Ce n’eft guere la peine,
d’en dire davantage fur ces petites chofes.
■ HABILITATION, f. f. ( Jurifprud. ) eft I’aûion
de procurer à quelqu’un l’habileté ou capacité de
faire quelque chofe ; par exemple le confentement
du pere de famille habilite le fils de famille à s’obliger
; l’autorifation du mari habilite la femme à contracter
; les .lettres de naturalité habilitent les étran-
gers à pofféder en France des offices & bénéfices.
Voyez Réhabilitation. {A)
HABILLAGE, f. m. voyez Habiller , ( Cuijine ;
Pelletier , Potier de terre, &c.)
HABILLÉ, adj. terme de Blafon. Il ne fe dit que
des figures d’hommes & de femmes couvertes d®
leurs habits. On dit auffi un navire d'or habillé d’argent,
pour dire, qu’il a fes voiles ôc fes agrès.
Dictionnaire de Trévoux. HHABILLEMENT, f.m.voyeç HABIT. abillement , Équipement, & Armement DES TROUPES, {A r t milit. ) Ces trois dénominations
expriment collectivement les divers effets uniformes
qui fervent à habiller , à équiper» & à armer
les cavaliers, huffards, dragons & foldats. Nous
donnerons ci-après des devis détaillés de ces effets.
Cette opération doit fuivre immédiatement celle
des enrollemens dont nous traiterons dans un article
particulier; voyez Levée de troupes , & précéder
celle des exercices, matière approfondie au-
moins dans les préceptes & dans la théorie. Voyez Exercice , évolution. Toutes trois par un
concours mutuel tendent à l ’amélioration de la police
de l’art, & du méchanifme de la guerre.
Dans notre ancienne inftitution militaire , prefque
tous les corps étoient livrés à une routine arbitraire
qui fe plioit aux caprices des colonels, & per-
pétuôit les défeCtuofités U les abus, Un miniftre
chéri dè tout le miliraire -, animé d’un zélé ardent
pour la perfection du Ïervice, apperçut le dëfordre,
s’appliqua à y remédier.-Occupé des plûs-grands
objets , M..Ie comte d’Argenfon ne dédaigna pas de
descendre aux moindres détails : on effaya deschan-
gemens, on multiplia les épreuves ; un plan deré-
forme, fruit des méditations d’illuftres guerriers, fut
arrêté ; & enfin la qualité , l’efpece ,lâ (Quantité, la
forme & les proportions de chaque partie é?habillement,
d’équipement & d'armement, furent fous fon mi-
niftere, liieceffivement déterminées par plûfieurs ordonnances
& réglemens que nous ne ferons-ici que
rapprocher & rélumer. Les colonels, commandans &
majors des corps, rie doivent y permettre'aücune
altération ni changement, à peine de répôridre des
eoritrav entions. ;
Lorfque le roi ordonne la levée d’tin régiment,
Sa Majefté pourvoit, pour Cette preritieré fois, par
un traitement particulier accordé aux capitaines , à
la dépenfe de Y habillement, de Y équipement -, & de
Y armement à neuf de' chaque troupe.
Et pour aflurer d’une maniéré ftablé & uniforme
l ’entretien de toutes les parties qui en dépendent,
elle a régléqu’elles ne feraient plus rérioùVëllées en
totalité, mais feulement par tiers, par quaïtÿ ou
fuivant là partie jugée riécèffaire par les irifpe&eurs
généraux de fes troupes .; dilpofitiori nouvelle par
laquelle on a judicieufement facrifié l’agrément du
coup d’oeil à l’utilité.
Au moyen du traitement que le roi fait à fes troupes
, tant de cavalerie que d’infanterie, foit à titre
de folde pour les unes & les autres, foit à titre d’u-
ftenfile oud’écus de campagne pour celles dé cavalerie
, les cavaliers, huffards & dragons font obligés
de s’entretenir en tout-tems5-de linge * de culottes,
bas & fouliers ; d’entretenir leurs chevaux de ferrag
e , de conferver leurs armes nettes* & d’y faire
les menues réparations, enforte qu’elles foienttoû-
jours en bori état; &les foldats de s’entreteriir de
linge, de chauffure, & d e tenir également leurs armes
propres & en bon état.
- Outre ce traitement, le roi fait payer tant en paix
qu’en guerre, vingt deniers par jour pour chaque
lergent, & dix deniers pour chaque brigadier, cavalier
, huffard, dragon & foldat, pour coihpofer
une maffe toûjours complette, fans avoir, égard aux
homriies qui peuvent riiaflquer dans les coinpaw
m H WM
: Cette maffe eft fpécialement affeflée aux dépen-
fes principales & acceffdires du renouvellement &
de l’entretien de Y habillement, de Y équipement, & de
Vàrmement des troupes. Le fonds en demeure entre
les mains des tréforiers militaires, qui en donnent
leurs reeonnoiffances aux majors ou autres officiers
chargés du détail des corps, en deux billets comptables
; l’im à titre de groffe maffe fur le pié de douze
deniers par fergent, & de fix deniers par brigadier,
cavalier, huffard, dragon & foldat ; l’autre à titre
de petite maffe pour les huit deniers reftaris par fer-
gen t, & les quatre deniers par chaeuni des autres.
Les fonds, de la niàffe- font remis, fur la main-levée
des infpeéteurs generaux , aux entrepreneurs des
fournitures habillement,- à'équipement, & armement
àe chaque corps. : ' r
A 1 egard des regimens à infanterie étrangère qui
font au ferviee du r o i, & qui jouiffent de traite-
merts différens des troupes nationales, il a été réglé
une retenue de trois livres par homme fur le pié
Complet par mois, à titre de maffe, fur là paye de
paix de chaque compagnie, &: de quatre livres dix
fols fur la paye de guerre, dont l’emploi eft affefté
aux habillement, équipement, armement y & à la petite
monture de cës régimens.. La petite monture
n’eft autre’ chofe que le linge & la chàiiffure dont
nous avôns dit que le foldat eft obligé de s’entretenir
fur fa folde. Pour prévenir les inconvénicns 8c
le danger de fa négl|gencê fur cet article qui inté-
■ reffe effentîelleméHt-fa fantéy on a établi une retenue
joiirnalierè fiir fa payé, dont le fohdi refte entré
t e niamsédel’olBçier ntafdjfte cbaqbé t&rps. Il en
•tau ir.amtdiemoni là difîribution tous les trois mois,
K g a.^ ° îr. examiné fi, toutes les parties de l ’équi-
page; mftifaire ou privé HiTfôldat font coinplettes
& en bon'état. Le détompte des cinq écus de campagne
de ,1a cavalerte, fe-feit avcc-lâ iriêbe attention
en cinq paÿetoefis ëigauü, dans lesmôis de Juini
Juillet ,• Aôftti Septembre 8t Oftobre de chacme cam-
pgrtei La reténué'èft réglée’! un foii pat jÿuï fui
la ioMeJdèacâvaliérs, huffards & dragons & i fix
denters fur celle du foldat; dans la pratiqué elle eft
pour 1 ordinaitë de dëukfous pourla ca valeni’ Sr
d un foipponr 1 infanterie, « a ïs il H fitffit pas ffen-
Vitager ces objets- fous un point des y fiëïènéra l ’•
paflons au détail d à a !
parient ftarmettütit. La connexité & là déuëndani.
ce récipréqùé dè cés trois1 bftnchès impoifânïës de
1 économie .militaire, pëririettentdéff es âffeiief foui
uri même article. '
Habillement. Uhatfitfmmt du cavalier eft com-
jfôfé d’iifi jiiftaucoips dé drap dé Lbdevé ou d é ie r ,
r y ; doublé de fer^èéîu d’autre étoffe dé laine ; d’uné
Vefte.depèau de buffle, ricfriimée le büße; d’iuifari
" u B U E pour parifèr les cbevàui ; clftihè culotte
dé peau à douiûc ceinture, d’une fécondé culotte
de panne rouge ; -S un cbapean de lâibê borde d’un
? arf & 4’lIn manteau de drap fabriqué
a doux envers. ** ■* ’r - •' ' -
■_a t;elüi; du huffard, d’une peliffeyd’irné vefté &
d une dilotte à la hongrciifé, dèdfàp bleuéglefte,
la peliffe doublée dé péàû éri laine de-möiitöh blanc -
d Une culotte de pean, d’irti, bonr.ct ou fâalcos dé
rentre blanc où rouge , & d’un üiànfèau de drap
bleu de roi, . .. •
Celui du dragon, d’un juftaucorps & d’unë vefte
dé drap doublés d’étoffe de laine, d’un farrau de
toile , d’une culotté de peau, d’une fecôridëculotté
de panne, d’un chapeau bordé en argent, & d’un
manteau.
Et celui du foldat, d’un juftaucorpsdedrap dou-
Blé d’étoffe de laine, d’une vefte de tricot ou d’autre
étoffe équivalente auffi doublée, d’uné culotte
dè même étoffe fans dôübltiré, d’un caleçon de toile
pour tenir lieu de doublure , & d ’un chapeau bordé
d’or ou d’argent faux. Les chapeaux des milices de
terre font bordés en poil de che vre blanc ; ceux des
foldats garde-côtés en laine blanche, les bords ayant
feize à dix-fèpt lignes de large.
Les juftaucorps fon r coupés fur des pâïrons de
trois tailles, grande, .moyenne & petite. Ceux de
la moyenne doivent avoir trois piés quatre pouces
fix lignes de hauteur par-devant, & trois piés trois
pouces fix lignes par-detrière ; ceux de la grande
taille un pouce & demi de plus ; ceux de la petite
un pouce & demi de moins, & lés largeurs proportionnées.
Les buffles & veftes doi vent être plus courtes
de huit à rieuf pouces què les juftaucorps.
Les paremens des manches forit ronds, de fix pouces
de haut & de dix-huit pouces dé tour; les pattes
fans poches, les poches placées dans /es plis de l’habit.
Celui du cavalier eft garni de deux épaulettes ;
celui du dragon d’une feule placée fur l’épaule gauche.
Les quantités d’étoffes qui doivent entrer dans
chaque partie d’habillement, font déterminées par
les ordonnances qu’on peut confulter.
Les brigadiers & carabiniers dans la cavalerie &
dans les dragons à cheval, & les fergeris, caporaux
& anfpeffades dans les dragons à pié & dans l’infanterie,
font diftingués par dés galons d’o r , d’argent