
102 HEL ornement au milieu de l’h iver, par le rouge agréable
de l'es fleurs. L 'hélichryfum oriental eft une ef-
pece précieufe, parce qu’elle produit de gros bouquets
de fleurs d’un jaune éclatant ; on en orne les
chapelles en Portugal & en Ëfpagne. U hélichryfum
d’Afrique , hélichryfum arboreum , africanum, falvice
folio , odorato > quoique natif d’un pays chaud, réuf-
lît très-bien dans nos climats tempérés , & s’élève
jufqu’à douze ôc quinze pieds de hauteur. Tous les
autres hélichryfum d’Afrique forment de jolis arbrif-
feaux qu’on cultive beaucoup en Angleterre. Miller
en enfeigne la méthode.
Le nom hélichryfum lignifie or de fo le il, parce
que le calice de cette plante eft d’ordinaire d’un
jaune d’or éclatant. ( D . J. )
HELICITES , fub. mafe. pl. ( Thèolqg. } hérétiques
du vij. liecle : ils menoient une v ie lolitaire,
Ôc enfeignoient que le fervice divin confiftoit en de
faints cantiques, ôc de faintes danfes avec les reli-
gieufes, à l’exemple de Moyfe & de Marie , fur la
perte de Pharaon. Exod. t5. Alexand. Rolf. Traité
•des religions. (G ')
HELICOÏDE, adj. terme de Géométrie. Parabolô
hélicoïde, ou fpirale parabolique , eft une ligne courbe
, qui n’eft autre chofe que la parabole commune
apollonienne» dont l’axe eft plié & roulé fur la circonférence
d’un cercle. Voye% Pa r a b o l e. La parabole
hélicoïde eft donc la ligne courbe qui paffe
par les extrémités des ordonnées à la parabole, lef-
quelles deviennent convergentes vers le centre du
cercle en queftion.
Suppofez, par exemple, que l’axe de la parabole
Commune foit roulé fur la circonférence du cercle
B D M. ( Plane. coniq. fig. //.) pour lors la ligne
courbe B F G N A , qui paffe par les extrémités des
ordonnées C F , ôc D G devenues convergentes
vers le centre du cercle A , conftitue ce qu’on appelle
la parabole hélicoïde ou fpirale.
Si l’arc B C pris pour abfciffe eft appellé si, ôc
Que la partie C F du rayo n , prife pour ordonnée,
foit appellée y , ôc qu’on faffe le paramede de la parabole
= / , la nature de cette courbe fe trouvera
exprimée par cette équation l x == y y . Foye^
C o u r b e & E q u a t io n . Chambers. (0 )<
* HELICON, f. m. ( Géog, ) montagne de Béô-
t ie , voifine du Parnaffe Ôc du Cythéron ; elle étoit
confacrée à Apollon & aux Mufes. La fontaine Hy-
pocrène en arrofoit le pied ; & l’on y voyoit le
tombeau d’Orphée. Elle s’appelle aujourd’hui Za-
gura , ou Zagaya. Elle eft fituée dans la Livadie ;
& les Poètes qui l’invoquent ôc qu’elle infpire, en
font bien éloignés.
* HELICONIADËS ou HELICONïDES , fub. f.
pl. ( Mytholog. ) furnom que les Poètes donnent aux
Mufes. Il eft emprunté du mont Hélicum qu’ils regardent
comme une de leurs demeures. Voye[ H e-
l ic o n .
HELICOSOPHIE , fub.f. ( Mathérn. ) Quelques
géomètres ont appellé ainfi l’art de tracer des hélices
ou des fpirales. V)ye{ dans l'hifioire de l'Académie
des Sciences de 1741 , la defeription de différens
compas propres à cet objet. ( O )
* HELINGUE, fub. fém. ( Corderie. ) bout de
corde attachée d’une de, fes extrémités à celle des
manivelles du chanvre par le moyen d’une clavette,
ôc de l’autre pris au toron qu’on veut tordre ou
conlmettre. Foye£ L'article C o r d e r ie .
HELIOCËNTRIQUE , adj. ( Afiràn. ) épithete
que les Aftronomes donnent au lieu d’une planete
vue du foleil, c’eft-à-dire au lieu oit paroîtroit la
planete, fi notre oeil étoit dans le centre du foleil ;
pu ce qui revient au même, le lieu héliocetitrique
eft le point de l’écliptique auquel nous rapporte«»
H E L
rions une planete fi nous étions placés au centre du
foleil. Foye^ Lie u .
Ce mot eft compofé de îxioç, foleil; ôc de nvTpoy 9
centre.
C ’eft pourquoi le lieu hèliocentrique n’eft autre g
chofe que la longitude d’une planete vûe par un oeil
placé dans le foleil.
La latitude hèliocentrique d’une planete eft l’angle
que la ligne menée par le centre du foleil, & le centre
de la planete fait avec le j/lan de l’écliptique.
Fôye{ L a t it u d e .
Voici comme l’on déterminé cette latitude.
Si le cercle K.LM (P l, AJlron.fig. Cz. n°. z.) repréfente
l’orbite de la terre autour du foleil, ôc qu’un
cercle A N B n y repréfentant l’orbite de la planete,
foit placé de maniéré qu’il foit incliné fur le plan
de l’autre ; quand la planete fe trouve en N , ou en
n y lefquels points font appellés les noeuds , la planete
paroîtra dans l’écliptique, & par conféquent
elle n’aura aucune latitude. Si elle s’avance vers
alors étant vûe du foleil R , elle paroîtra décliner
de l’écliptique, & avoir de la latitude , & l’inclinai-
fon de* la ligne R P fur le plan de l’écliptique, s’appellera
latitude hèliocentrique , & fa meiure fera l’angle
P R q , la ligne P q étant perpendiculaire au
plan de l’écliptique. *
La latitude héLiocentrique ira toujours en augmentant
jufqu’à ce que la planete arrive au point A ,
qu’on appelle limite, Ôc qui eft à 90 degrés des
noeuds. Foye1 Lim it e . Et depuis ce point A , elle
ira en diminuant jufqu’à ce que la planete arrive au
point N. Enfuite elle augmentera jufqu’à ce que là
planete arrive au point B oppofé au point A . Enfin,
elle diminuera de nouveau jufqu’à ce que la planets
arrive au point n , &c. Chambers. ( O )
HELIOCOMETE, fub. fém. ( Ajlron. & Phyf. )
comme qui diroit comete du foleil ; phénomène qui
a été remarqué quelquefois au coucher du foleil.
Sturmius & d’autres qui l’ont v u , lui ont donné le
nom à’hélicomete , parce que le foleil reffemble alors
à une comete. C ’eft une longue queue ou colonne
de lumière attachée ôc comme traînée par cet aftre
dans le tems qu’il fe couche, à-peu-près de la même
maniéré qu’une comete traîne fa queue. Foye{ C om
e t e .
Dans Yhéliocomete obferyée à Grypfwald le 15
Mars 1701 à cinq heures après midi, le bout qui
touchoit le foleil n’avoit que la moitié de la largeur
du diamètre du foleil, mais l’autre bout étoit beaucoup
plus large : fa largeur avoit plus de cincj diamètres
du foleil, ôc elle fuivoit la même route que
le foleil : fa couleur étoit jaune près du foleil, &
s’obfcurcifloit en s’en éloignant. On ne la voyoit
peinte que fur les nuages les plus rares ôc les plus
élevés. Cette héliocomete parut dans toute fa force
l’efpace d’une heure » ôc diminua enfuite fiieeeffi-.
vement ÔC par degrés. Harris ôc Chambers.
Ce phénomène paroît avoir rapport à deluî d©
la lumière zodiacale & de l’aurore boréale. Foyeç
Lu m iè r e zo d ia c a l e , & Au r o r e Bor éa le. (O )
HELIOGNOSTIQUES, fub. m. B f ( Thèolog. )
feûe ju ive, ainfi appellée du nom grec , qui
lignifie foleil, & ymaKu, je connois ; parce que ceux
qui la compofoient, reconnoiifoient le foleil pour
dieu, & l’adoroient par une idolâtrie qu’ils avoient
prife des Perfes. II falloit que cette fuperftition fût
bien ancienne parmi les Juifs, puifque Dieu leur
défend cette impiété dans le chapitre 17 du Deutéronome.
( G )
HELIOMETRE, fub.maf. ou ASTROMETRE,
( Aftrori. ) inftrument inventé en 1747 par le favant
M. Bouguer, de l’Académie royale des Sciences ,
pour mefurer avec beaucoup plus d’exaûitude qu’on
ne l’a fait jufqu’à préfejjt les diamètres des aftres >
»
particulièrement ceux du foleil & delà lune. Foyt^
Micromètre. Quiconque.entend les principes de
l’Aftronomie, fait de quelle importance il eft pour
fa perfeûion de cônnoître d’uné maniéré préeife les
diamètres des aftres ; cependant jufqu’à préfent on
n’avoit trouvé aucun moyen de les mefurer avec
jufteffe ; jufques-là, comme le remarqua M.Bouguer,
dans le mémoire qu’il lut à l’Académie en 1748 ,
qu’on eft fi éloigné de connoître leur figure exaûe,
qu’il fe pourroit faire que ces deux planètes, diffé-
raffent plus de la forme fphérique, que n’en différé
la terre; fans cependant qu’on s’en fût encore ap-
perçu. L’inftrument de M. Bouguer fupplée à ce qui
manquoit en cette partie à l’Aftronomie. On pourra
par Ion moyen obferver les diamètres du foleil &
de la lune, avec infiniment plus de jufteffe, qu’avec
ceux qu’on emploie ordinairement à cet ufage. De
forte que les Aftronomes aidés de cet inftrument,
feront en état à l’avenir de mefurer avec la plus
grande exa&itude les diamètres de ces aftres, & par
conféquent de déterminer précifément leur rapport.
Il eft compofé de deux objeftifs d’un très-long foyer
placés à côté l’un de l’autre, & combinés avec un
îeul oculaire ; il faut que le tuyau de la lunette ait
une forme conique, & que ce foit fon extrémité
fupérieure qui foit la plus groffe à caufe de la largeur
des deux objeâifs qu’elle reçoit. Quant à l’extrémité
inférieure, elle doit être munie comme à
l’ordinaire de fon oculaire & de fon micromètre.
Telle eft la conftruûion du nouvel inftrument, con-
ftruftion fort fimple, & qui dans l’ufage répondra
parfaitement à cette fimplicité.
Lorfqu’on dirigera Vhéliometre vers le foleil, il
fera le même effet qu’un verre à facettes ; il fe formera
à fon foyer deux images à caufe des deux
verres. Chacune de ces images feroit entière fi la
lunette étoit affez groffe par en-bas ; mais il n’y aura
réellement que deux efpeces de fegmens ou comme
deux croiffans adoffés ; ce ne feront que deux portions
d’images, & on doit remarquer que les deux
parties qui feront voifines, & qui peut-être même
le toucheront, repréfenteront les deux bords oppo-
fés de l’aftre par la propriété qu’ont les deux objectifs
de renverfer les apparences. Ainfi au lieu de
ne voir qu’un des bords du difque, comme cela arrive
, lorfqu’on fe fert d’une lunette de quarante ou
cinquante pies, parce que le refte de l’image ne
trouve pas place dans lexhamp, on aura préfente
fous les y e u x , ôc fi l’on veut précifément dans le
même endroit du réticule, les deux extrémités du
même diamètre, malgré l’extrême intervalle qui les
fépare, ou la grande augmentation apparente du
difque. Les deux images au lieu de fe toucher,
pourront,fe trouver éloignées l’une de l’autre, ou
au contraire paffer un peu l’une fur l’autre : il n’y
aura toûjours qu’à mefurer avec le micromètre l’in-
tervalle entre les deux bords ; & lorfque dans un
autre tems, le diamètre de l’aftre plus ou moins
éloigne de la terre, fe trouvera plus grand ou plus
p e t it , lorfque les deux images en augmentant ou
en diminuant, fe feront approchées l’une de l’autre,
ou qu’elles fe feront un peu écartées, il n’y aura
qu’à en mefurer de nouveau la diftance & on aura
de cette forte l’augmentation ou la diminution
qu’aura fouffert le diamètre, & par conféquent fes
différences. M. Bouguer eft le maître par la conftruûion
de fon inftrument d’écarter ou d’approcher
l’un de l’autre les deux objeûifs, & par-là de fépa-
rer ou de faire prendre un peu l’un fur l’autre les
deux difques ou les deux croiffans adoffés. On n’expliquera
point la maniéré dont M. Bouguer produit
cet effet, ce fera une chofe facile pour quiconque
entend ces matigres-là ; la partie qui leur devient
commune dans le fécond cas ne peut pas manquer
de fe bien diftinguer, puifque l’intenfité de fa lumière
eft deux fois plus forte que celle du refte. On
peut en fe fervant de cet inftrume»t mefurer tous
les diamètres avec la même facilité, puifqu’en tournant
Xheliometrey on voit toûjours du même coup
d’oeil les deux bords oppofés du difque à côté l’un
de l’autre. Il n’eft pas inutile de dire ici que cet
avantage a procuré à M. Bouguer l’obfervation
d’un fait très-fingulier, auquel il n’y a pas lieu de
croire qu il s attendît. Il a pendant le mois d’Oû o -
bre 174 7 , trouvé conftamment fur le midi le diamètre
vertical du foleil un peu plus grand que l’ho-
rifontal, quoique le premier de ces diamètres fût
diminué un peu, comme il l’eft toûjours par les ré-
fraûions aftronomiques.
Quoique M. Bouguer eût vérifié ce fait un grand
nombre de fois, & que le foleil lui eût toûjours paru
allongé dans le fens de fon axe , & cela malgré l’effet
contraire des refraûions, il ne l’a pas cru encor©
affez conftaté ; & l’obfervant de nouveau avec plus
d’attention, il a découvert un nouveau phénomène
qui n’eft pas moins digne de remarque, & qui vraif-
femblablement feroit refté inconnu fans le fecours
de fon inftrument. Il s’eft affûré que les deux bords
de l’aftre, le fupérieur & l’inférieur, ne font pas également
fi bien terminés, que le refte du difque ; d’où
il réfulte que l’image doit être un peu plus étendue
dans le fens vertical ; ce qui vient de la décompofi-
ti°n que fouffre la lumière en traverfant obliquement
notre atmolphere, ou la maffe d’air qui nous
environne. On entend bien qu’il n’eft pas queftion
ici de ce qu’on appelle ordinairement réfraction
agronomique ; il eft queftion de la décompofition de
la lumière, en tant qu’elle eft formée de rayons différemment
réfrangibles, comme le violet, le bleu
le verd, &c. Les rayons bleus & violets qui partent
du haut du difque, en même tems que les rayons
des autres couleurs, font fujets à un peu plus deré-
fraûion que ces derniers , ils fe courbent un peu davantage
; ils nous paroiffent donc venir d’un peu
plus haut, en portant un peu plus loin l’illufion ordinaire
des réfraûions. C ’eft tout le contraire fi on
jette la vue fur le bord inférieur ; nous devons le
voir principalement par des rayons rouges qui fouf-
frent un peu moins de courbure dans leur trajet.
Ces rayons fe courbant moins, frapperont donc
nos yeux comme s’ils partoient d’un point plus bas,'
Ôc doivent donc faire paroître un peu en deffous la
partie inférieure du difque qu’ils étendent pendant
que les rayons bleus & violets contribuent à étendre
ce même difque par fa partie fupérieure. C ’eft
ainfi que M. Bouguçr explique l ’extenfion du diamètre
vertical à laquelle on n’avoit nullement pen-
f é , ôc dont on doit regarder la remarque comme un
des premiers fruits de fes obfervations. On ne donnera
pas de defeription particulière de cet inftrument
; il eft fi fimple qu’on s’en formera une idée
fort jufte, en jettant feulement les yeux fur la figure.
( ,T )
HELIOPOLIS , ( Géog. anc. ) ville de la Céléfy-
rie , félon Ptolomée, entre Laodicée & Abila. il y
avoit un temple confacré au foleil, dont les reftes
font un monument précieux d’antiquités ; car on ne
doute guere que la ville d'Héliçpolis en Céléfyrie,
ne foit Balbec de nos jours, comme Macendrell l’établit
dans fon voyage d’Alep à Jerufalem. Foyer
l’ouvrage intitulé, Defeription des ruines d'Héliopolis
, avec leur repréfentation en taille-douce. La
Haye, 17^7, in-folio.
z°. Héliopolis, ou la ville du foleil, étoit encore
une ville d’Egypte décrite par Strabon ; ôc même
dans ce pays-là, il s’en trouvoit deux de ce nom,
au rapport de Ptolomée, fort croyable fur ce point,
puifqu’il avoit paffé une partie de fa v ie en Egypte,