les Mulâtres qui viennent d’un blanc & d’une Né-*
greffe , ou d’une blanche &c d’un Negre ; du refte ce
lont des hommes vigoureux.
C ’eft à l’extrémité du C h ili, vers les terres Ma-
gellaniques , qu’on place une race gigantefque ap-
pellée les Parafons ; on leur donne jufqu’à neuf à dix
piés de hauteur. Mais la hauteur commune de l’homme
étant de cinq piés, elle ne s’étend guere qu’à un
pié audeffus ou au-deffous.
De ce qui précédé il fuit que dans tôut le nouveau
continent que nous venons de parcourir, il n’y
a qu’une feule & même race d’hommes, plus ou
moins bafanés. Les Américains fortent d’une même
fouche. Les Européens fortent d’une même fouche.
Du nord au midi on apperçoit les mêmes yariétés
dans l’un & l’autre hémifphere. Tout concourt donc
à prouver que le genre humainn’eft pas compofé d’ef-
peces effenîiellement différentes. La différence des
blancs aux bruns vient de la nourriture, des moeurs,
des ufages , des climats ; celle des bruns aux noirs a
la même caufe. Voye^Varticle NEGRES.
' - 11 n’y a donc eu originairement qu’une feule race
d’hommes, qui s’étant multipliée & répandue fur la
furface de la terre, a donne à la longue toutes les
variétés dont nous venons de faire mention ; variétés
qui difparoîtroient à la longue , li l’on pouvoit
fuppofer que les peuples fe déplaçaffent tout-à-coup,
& que les uns fe trouvaffent ou néceffairement ou
volontairement affujettis aux mêmes caufes qui ont
agi fur ceux dont ils croient occuper les contrées.
Voyt{ VHifoire naturelle de Mrs. de, Buffon & d'Au-
banton.
HUMANISTE, f. m. (Littéral.) jeune homme
qui fuit le cours des études qu’on appelle humanités.
Voyez ce mot.
HUMANITÉ, f. f. (Morale. ) c’eft un fentiment
de bienveillance pour tous les hommes, qui ne s’enflamme
guere que dans une ame grande & fenfible.
Ce noble & fublime enthoufiafme fe tourmente des
peines des autres & du befoin de les foulager ; il
voudroit parcourir l’univers pour abolir Fefclava-
g e , la fuperftition, le v ic e , & le malheur.
Il nous cache les fautes de nos femblables, ou
nous empêche de les fentir ; mais il nous rend fé-
veres pour les crimes. Il arrache des mains du fcé-
lérat l’arme qui feroit funefte à l’homme de bien ;
il ne nous porte pas à nous dégager des chaînes
particulières, il nous rend au contraire meilleurs
amis, meilleurs citoyens, meilleurs époux ; il fe
plaît à s’épancher par la bienfaifance fur les êt;res
que la nature a placés près de nous. J’ai vû cette
vertu, fource de tant d’autres, dans beaucoup de
têtes & dans fort peu de coeurs.
H u m a n it é de Jefus-Chrif fe dit, en Théologie,
de la nature humaine que le Verbe a pris en s’incarnant
pour la rédemption & le falut du genre humain.
Neftorius ne pouvoit fouffrir qu’on attribuât à la
Divinité les infirmités & les baffeffes de 1'humanité>
ni à celle-ci les attributs de la Divinité : ce qui l’engagea
à foûtenir qu’il n’y avoit en Jefus-Chrift qu’une
nature. Voyei Ne s t o r ia n ism e .
L’humanité de Jefus-Chrijl confiftoit à avoir pris
un corps & une ame femblables aux nôtres, avec
les infirmités qui font les apanages & lès fuites de
notre nature, excepté le péché, la concupifcence, m (G) WÊËÊKÊÊ Hu m a n it é s , f. f. pl. (Littérat.) lignifient les lettres
humaines* c’eft-à-dire l’étude de la Grammaire,
du Grec & du Latin, de la Poélie, de la Rhétorique &c
des anciens Poètes, Orateurs, Hiftoriens, en un mot
tout ce qu’on a coutume d’enfeigner dans les colleges
, depuis la fixieme jufqu’à la Philofophie exclu-
tivement. On dit d’un jeune homme qui s’eft diftingué
dans toutes ces claffes , qu’il a fort bien fait fes
humanités. L’on tient que Calvin fit fes humanités au
college de la Marche à Paris.
On appelle particulièrement humanités, la claffe
de fécondé , fecuhda Rhetorices; & Profelleurs àlhumanités
, humanitatis Profejfores, ceux qui rempliffent
cette chaire. Les autres claffes, telles que la rroifie-
me, la quatrième, &c. s’occupent plus immédiatement
de la Grammaire. On croit qu’on a nommé les
Belles-Lettres humanités , parce que leur but eft de
répandre des grâces dans l’efprit, & de la douceur
dans les moeurs, & par-là d’humanifer ceux qui les
cultivent. (G)
HUMANTIN, CENTRINE, (Hiß. nat. Ichthiol.)
poiiïon de mer qui eft aufli appellé bemadet, renard9
& porc, parce qu’il fe vautre dans la fange : il eft du
genre des chiens de mer. Il a le corps court, gros &
épais , depuis la tête jufqu’à l’anus , en comparai-
fon des autres chiens de mer ; fon corps a trois faces,
une en-deffous & deux en-deffus. Il y a fur le dos
deux nageoires qui ont chacune un aiguillon , la
plus grande eft placée près de la tête ; ce poiffon a
une petite nageoire au bout de la queue, & deux de
chaque côté clu corps, l’une près des ouies, & l ’autre
près de l’anus. La peau eft rude & hériflee de
petits aiguillons, qui font plus forts fur la tête & fur
le d o s , que fur les autres parties du corps. La tête
eft petite & applatie ; les yeux font grands. Il y a
deux trous derrière les y e u x , & deux au-devant.
La bouche eft grande ; les dents font larges & poin-'
tues, difpofées en trois rangs dans la mâchoire fupé-
rieure , & en un feul dans l’inférieure. Rondelet
Hiß. des poijjons, liv. X I I I . Voye£ POISSON.
HUMBER l’ , (Géog.) les François qui changent
mal-à-propos l’ortographe des p a y s , des lieux &
langues étrangères , écrivent YHumbre , grande rivière
d’Angleterre dans la province d’Y o r c k , otf
pour mieux parler, puifqu’elle n’a point de fourc«
proprement dite, c’eft un golfe, oîi fe ràffemblent
dans un même li t , l’O u fe, la Trente, le D u n , le
Darwent, &c. UHumber eft fort large , & porte toutes
fes eaux entre Spurn-head & Grimsby ; il peut
avoir environ vingt-cinq milles de longueur de l’ôueft
à l’eft, fans autre port remarquable que celui de
Hull, qui eft à fon embouchure. (D . J.)
HUMBLE, adj. (Gramm.) modefte, fournis, fans
fierté, fans orgueil. J’ai lû fur la table d’un théologien
, humilité , pauvre vertu ; hypocrifie , vérité
dont il ne feroit pas difficile de faire l’apologie. On
s’humilie devant Dieu , par la comparaifori de fort
infinie puiffance & du néant des créatures. On s’humilie
à fes propres y e u x , en détournant la vue du
peu de qualités qu’on poffede, & de la multitude des
défauts dont elles font entourées & qui les étouffent.1
On s’humilie devant les autres, en avouant leur fu-
périorité, ou en acceptant les fonctions qu’ils dédaignent.
Humble fe prend pour bas. On dit les fuper-
bes palais des rois ne fe foutiennent que par le travail
de celui qui habite une humble cabane. C’eft à
force de furcharger le malheureux de travail, & de
diminuer fa nourriture, que les grands fe font uns
fplendeur paffagere.
H um ble in Anatomie , nom de l’un des quatre
mufcles droits de l’oe il, appellé aufli abaijfeur. Voye£
OE il & D r o it .
HUMECTANT ReMEDE ^ (Médec.) les remedes
humectans font ceux qui ont l’eau pour bafe, à laquelle
on joint les Ingrediens propres à lui procurer
quelque vifeofité, & a l’empecher de s’écouler trop
promptement hors du corps ; telles font les herbes
émollientes, les fubftances farineufes, légumineufes
ou favonneufes, réunies avec l’eau.
En effet, ce qu’on appelle humecter en Medecine ,
ç’eft remplir le corps humain de plus de liquide qu’il
»’en a & le difpofer en même tems, de façon qu’il
en retienne plus qu’il ri’avoit coutume de faire auparavant
; l’eau qu’on b o it , & qui ne féjourne {Joint
dans le corps, le lave, ou le relâche, fi elle eft chaude,
fans Yhumecter; mais fi l’on fait bouillir dans l’eau dés
chofes farineufes, elle amollit, elle humecie, & fait
que les folides réfiftent moins au liquide qui y afflue.
Il faut pourtant convenir que, par rapport aux
fluides , la difficulté de l humectation eft plus grande
qu’à l’égard des folides ; car le fang humain par l’action
forte des vaiffeaux fur les fluides, acquiert af-
fez vite un épaiffiffement inflammatoire , & ne fe
mêle plus alors fi facilement avec l’eau qui eft introduite
dans le corps.
L’on obferve dans les maladies aigues, que l’abondance
d ’eau que le malade boit, s’écoule aufîl-
tôt par les urines & par les fueurs, fans que les urines
foient moins rouges & que les fymptomes diminuent
, parce que l’eau qui circule avec le fang
dans les vaiffeaux, s’en fépare promptement par
tous les canaux excrétoires & fécrétoires : dans ce
cas il faut diminuer l’inflammation par les remedes
généraux, en même tems qu’on compofera desboif-
fons humectantes, par le fecours des favons les plus
doux , pour que ce mélange le faffe plus aifément
avec le fang, & foit plus durable.
Les herbes potagères émollientes & acefcentes,
le fuc des fruits d’é té , le miel, le fucre, font autant
de favonneux qui conviennent i c i , parce qu’ils di vi-
fent le fang trop porté à la concrétion ; ils conviennent
encore, fi le fang fans difpofition inflammatoire
, fe trouve ténace & vifqueux.
Enfin les Grecs faifoient un cas particulier du pe-
lit lait pour humecter & pour adoucir ; ils ufoient aufli
beaucoup dans ce deffein, de décoâions d’écreviffes
de riviere : du tems d’Hippocrate elles étoient déjà
regardées comme très-propres à la cure du marafme,
caufé par le defféchement. On peut avec facilité
donner un goût agréable à toutes les boiffons, infu-
lions & décodions humectantes, lorfqu’elles rebutent
par leur fadeur. (D . J.)
HUMECTATION, f. f. HUMECTER, v. aft.
(Art. méch.) c’eft arrofer de quelque liqueur une
chofe feehe. La pluie humecte la terre j le peintre humecte
fon pinceau, &c.
HUMER , v . aft. (Ph.yfol.') façon de boire en inf-
pirant enfemble de l’eau & de l’air ,Me forte que l’air
prend la route.de la trachée artere, pendant que
l ’eau refte dans la bouche.
Pour humer, on forme ordinairement une ouverture
aux levres plus grande que pour pomper ; on
éloigné les levres des mâchoires ; on levftle bout de
la langue du côté du palais ; on releve les valvules
du gofier, pour que l’air puiffe paffer ; & enfin , en
dilatant la poitrine, on infpire, afin que l ’air extérieur
preffe le liquide , & l’oblige d’entrer dans la
bouche avec lui. V?ye^ le mot Bo ir e , où vous trouverez
, d’après M. Petit, une explication complette
de la maniéré dont fe fait l ’a&ion d'humer. (D . J.)
HUMERAL, adj. en Anatomie, nom d’une petite
artere qui naît de l’artere axillaire, & qui après avoir
tourné autour de l’articulation de la tête de l ’humérus,
fediftribue principalement aumufde deltoïde
Voye^ Ax il la ir e , Hum é r u s, &c.
H UM ERU S, terme d'Anatomie, c’eft le plus élevé
des os du bras. 11 s’étend depuis l’omoplate jufqu’au
coude. Voye^ nos Planches d'Anatomie, Voyeç aujji
Br a s ,O m o p l a t e , & c.
L’humérus eft un gros os long, rond & creux dans
toute fa longueur, d’une fubftance dure & compa&e,
& rempli de moelle.
A fon extrémité fupérieure eft une groffe tête
ronde , couverte d’un cartillage fort.liffe , articulée
?vecla cavité clinoïdc de l’omoplate par exarthrofe.
Elle eft un peu inclinée en-dedans ; on remarque au-
deflbus un petit c o l, & à fa partie antérieure deux
tubérofités ; une grande externe fur laquelle on voit
trois facettes en empreintes mufculaires, une petite
interne ; entre ces deux tubérofités une finuofitépouf
le paffage de la longue tête du biceps, & immédiatement
au-deffous de ces tubérofités, des lignes faillîmes
qui bordent la fînuofité ; Celle de la groffe tu-
bérofité aboutit à deux inégalités de la partie moyenne
& antérieure de cet ô s; celle delà petite tubéro-
fite va aboutir au condyle interne. Commdfcette tête
eft beaucoup plus grande que la cavité qui la reçoit,
la partie reftante eft fortement embraflee par un ligament
dont un des bords eft attaché à la levre de là
cavité caftilagirieufe de l’omoplate, & l’autre tient
à la partie inférieure de la fête de cet o s , ce qui les
unit fortement enfemble , fahs empêcher pour cela
que fon mouvement ne foit le plus libre de toutes
les articulations du corps ; ce qui le rend fujet aux
diflocations. Vqye^ O m o p l a t e .
A 1 extrémité inferieure de Vhumerus font deux
apophyfes couvertes chacune d’un cartillage. L’ex-
térieur & la plus petite reçoit l’extrémité dü ra y on ,
& l’interne la tête de Éos du coude. Voyez R ayon
& C u b it u s .
A côté de chaque âpophyfe eft üne petite éminence
où s’attachent les liganiens 8i les mufcles qui
font mouvoir le poignet & les doigts ; la plus fail*
lante eft nommee condyle interne , l’autre condyle ex-
terne. Voyeç C a r Pe , Ma in & C o n d y le.
On découvre aufli dans cet os trois finus , 1’un fuf
la furface antérieure de la grande âpophyfe, qui reçoit
l’apophyfe côronoïde du cubitus ; l’autfé fur la
partie poftérieure qui reçoit l’olécrane , & ie troifie-
me, qui eft de figufe fémi-lunaire, & fitué entre les
deux apophyfes , corfefpond à l’éminence que l’on
remarque au milieu de la finuofité du cubitus. Voyez
C u b ït u s .
HUMEUR, f. f. (Econ. anim. Med.) le corps humain
eft compofé de deux fortes de parties, dont les
unes font celles qui contiennent, & les autres celles
qui font contenues : les unes font effentiellement folides
, ou abfolument, ou refpeftivement ; les autres
font pour la plûpart fluides , ou fufceptibles de
fluidité. Voye^à l'article Fib r e , la digreflmn furies
folides & furies fluides en général, confédérés dans
le fens des Phyfiologiftes. Les folides font fous la
forme de canaux, de conduits, de vafes ou réfer-
voirs, & conftituent ce qu’on entend par raijfeaux
dans la ftruéture des animaux. Les fluides font ce
qu’on appelle communément^«^««, en terme vulgairement
ufité & affez reçu parmi les Médecins ,
qui répond à ce que les Grecs entendoient par leur
T« EV/fcOjUtV«.
Ainfi tous les fluides, de quelque efpece qu’ils
foient, ont des qualités propres au corps, animal ,
c’eft-à-dire qu’étant le produit des alimens & de la
boiffon, ils ont éprouvé de tels changemens, qu’ils
forment un compofé d’une nature qui non-feulement
n’exifte nulle part hors le corps humain , mais encore
eft particulière à chaque individu ; en forte que
le fang , la bile de Pierre , ne font pas abfolument
compofés de parties combinées de la même maniéré
que le fang , la bile de Paul : d’où il fuit que chaque
homme a fon idiofyncrafie, fa conftitution particulière
, foit que ces fluides, fous forme de colonne
continue , coulent dans les vaiffeaux , & fe diftri-
buent fans interruption en rameaux proportionnés à
leur capacité, foit qu’ils foient contenus dans des
cellules qui ont de la communication entre e lles, de
maniéré à pouvoir paffer des unes dans les autres ,
ou qu’ils coulent dans des réfervoirs particuliers
pour être retenus & renfermés pendant quelque
tems dans leur cavité, jufqu’à ce qu’ils prennent un