tient rhifloire de la vie & des miracles de Jefuss
Chrift. écrite par l’apôtre S. Jean , fils de Zebedee
& de Salomé. , . , I H .
On croit que cet apôtre etoit dans une extreme
vieillefie, lorfque vers l’an du falut 97 les évêques
& les fideles d’Afie lui ayant demandé avec emprel^
liment qu’ü leur écrivît l’hiftoire de ce qu’il avoir
vu 6c oui de notre Sauveur, il fe rendit à leurs de-
firs. Il s’appliqua principalement à y rapporter ce
qui fert à établir la divinité du V erbe, contre certains
hérétiques d’alors qui la nioient. La fubhmite
des connoiffances qui régné au commencement de
cet évangile, a.fait donner à S. Jean le furnom de
théologien.
Outre cet évangile , & l’apocalypfe dont nous
avons parlé fous fon titre , cet apôtre a compote
trois épitres , que l’Eglife reconnoît pour canoniques.
On lui a luppofé quelques écrits apocryphes,
par exemple, un livre de les prétendus voyages ;
des a lies dont fe fervoient les Encratites, Us Manichéens
& les Prifcillianiftes ; un livre de la mort &
de l’affomption de la Vierge ; un fymbole, que 1 on
prétendoit avoir été donné à S. Grégoire de Néo-
céfarée par la fainte Vierge 6c par laint Jean. Ce
fymbole fut cité dans le cinquième concile écume-
nique ; mais les aûes & i’hiftoire dont nous venons
de parler, ont été de tout tems généralement recon- ;
nus pour apocryphes..Calmet, Dicl. de la Bible.
Je a n , S. ( Hiß. “ clef. ) il y a un grand nombre
de communautés eccléfiaftiques & religieufes mfti-
tuées fous le nom de S. Jean. Les unes lubfiftent encore
; d’autres fe font éteintes. L hiftoire ecclefiafti-
que fait mention des chanoines hofpitaliers de S.
/«tn-Baptifte de Conventry, en Angleterre. Honorais
III. les approuva,; ils portèrent une croix noire
fur leurs robes & fur leurs manteaux , qui les fit
nommer porte-croix. Il y ayoit aulîi des feeurs hof-
pitalieres du même nom. 11 eft parlé des hofpitaliers
& des hofpitalieres de S. Zriï/2-Baptifte de Dottin-
gam ; des hermites de S. JWBaptifte de la pénitence
, établis en Navarre fous l’obéiffance de l’évêque
de Pampelune, & confirmés par Grégoire XIII ;
des hermites de S. /ea/t-Baptifte , fondés en France
par le frere Michel de Sainte-Sabine, en 1630, pour
la réformation des hermites ; une congrégation de
chanoines particuliers en Portugal, fous le titre de
S. Jean l’évangélifte ; l’ordre de S. Jean de Jérufa-
lem, de S. Jean de Latran, &c.
Je a n , ( mal de S. ) c’eft une efpece de maladie
convulfive, qui tient de la nature de l’épilepfie,
dans laquelle on tombe de fon haut, après s’être
fort agité, comme en danfant, en fautant, ce qui
Ta fait confondre avec le mal caduc, félon le D ictionnaire
de Trévoux. Elle a beaucoup de rapport
avec la maladie du même genre , appellée la danfe
deS. Wit.Foyei E p i l e p s i e , D a n s e d e S. W i t *
Je a n , S. ( Géog. ) petite ville de France au Vaf-
gau , aux confins de la Lorraine, fur la Sarre, dans
le Comté de Sarbruck ; elle eft à 5 lieues O. de
Deux-Ponts. Long x5. 4 7 . lat. 4$. 1 G. ( D .J .')
Je a n , riviere de S. ( Géog. ) grande rivière de
l’Amérique feptentrionale, dans l’Acadie, oii elle
coule derrière le cap Rouge , à 45 deg. 40 min. de
lat. feptentr. Cette riviere eft fort dangereufe, fi
on ne reconnoît bien les baffes , les rochers, 6c les
pointes qui font des deux côtés ; elle eft renommée
pour la pêche des faumons.
Il y a une autre riviere de ce nom dans la Loui-
fiane ; cette derniere riviere a un cours d’une quarantaine
de lieues d’occident en orient, 6c fe jette
dans la mer à environ dix lieues de la riviere de
May. { D . J . )
Je a n d ’ A n g É L Y , S. ( Géog. ) Angeriacum, ancienne
v ille de France en Saintonge , ayec une abbaye
de bénédi&ins, fondée en 941 par Pépin, roî
d’Aquitaine ; elle eft fur la Boutonne, à 6 lieues Ni
E. de Saintes, 13 S. E. de la Rochelle, 91 S. O. de
Paris. Long. iÿ . 5. lat. 4 5 .5 5 .
Cette ville a été le lieu de la naiffance de Prio-
10, 6c celui de la mort du premier prince de Condé«
Priolo ( Benjamin ) naquit en 1602 ; il eft auteur
d’une hiftoire latine de France, qui s’étend depuis
1602 jufqu’à 1664; il la compofâ dans un efprit
éloigné de la flatterie , quoiqu’il eût des penfions du
f o i , qui l’employa à des négociations importantes«
Cette hiftoire doit plaire à ceux qui aiment les portraits
& les caraâeres, car les phrafes de Tacite en
fourniffent prefque toutes les couleurs, & femblent
s’y être placées d’elles-mêmes.
Henri de Bourbon , premier dii nom, prince de
Condé , mourut vraisemblablement de poifon à S.
Jean cCAngély, en 1 <88, âgé de % 5 ans. Le roi de
Navarre ( Henri IV. ) fon Coufin, n’en reçut la nouvelle
*qu’en verfant un torrent de larmes, purpureos
& ego fpargam flores ; il les mérite par fes malheurs
6c par fes vertus. Humain, brave, affable, ferme ,
généreux, éloquent, il joignit, d’après l’exemple de
fon pere, toutes les vertus du héros à l ’amour 6c à
la pratique de fa religion ; ayant échappé comme
on fait avec le roi de Navarre au maffacre de la S.
Barthélemi, il répondit à Charles IX. qui vouloit
par la force l’engager à changer de religion , que
fon autorité ne s’étendoit pas fur les confidences*
6c en même tems il quitta la cour. Il eft grand-pere
du célébré prince de Condé ( Louis de Bourbon ,
11. du nom ) , fi fameux par les batailles de Rocroy,
de Fribourg, de Nortlingue , de Lens > de Sënef, Oc.
{ d . j . ) I , Jean de Lône, S. ( Géog. ) petite villç de France
en Bourgogne, dans le Dijonois, chef lieit du bailliage
de même nom, & la fixieme qui députe aux
états. Les armées de l’empereur, du roi d’Efpagne*
& du duc Charles de Lorraine, formant 80 mille
hommes, furent contraintes d’en lever le fiege en
163 5. LouisXIII.par reconnoiffance lui accorda une
exemption perpétuelle de tailles, taillons, 6c de
tous autres fubfides en 1636. Peut-être que le nom
qu’elle porte lui vient d’un temple que Latone avoir
dans l’endroit oit elle eft fituée ; c’eft fur la Saône,
à 6 lieues S. de D ijo n , 3 d’Auxonne, 62 S. E. de
Paris. Long. 22. 44. lat. 4J. 10. { D . J. )
Jean de Luz , S. ( Géog. ) Lucius Vicus ; le nom
bafque eft 'Loit^un, petite ville de France en Gafco-
gne, la deuxieme du pàys de Labour, & la derniere
du côté de l’Efpagne, avec un port. Elle eft fur une
petite riviere, que Piganiol de la Force nomme la
Ninette, & M. de Lifte le Nivelet, à 4 lieues N. E. de
Fontarabie, 4 S. O. de Bayonne, 174 S. O. de Paris.
Long. i5. 5$ . 28. lat. 43. 23. i5. ( D . J. )
Jean de Maurienne, S. ( Géog. ) petite ville
de Savoie , fans murailles, capitale au comté de
Maurienne, dans la vallée du même nom, avec un
évêché fufïragant de l ’archevêché de Vienne ; elle
eft fur la riviere d ’Arche , aux confins du Dauphiné ,
à 5 lieues S. O. de Moutiers ,• 10 N. E . de Grenoble,
9 S. E. de Chambéry. Long. 24. /. lat. 45. 118.
{ D . J . ) Jean-pied-de-Po r t , S. ( Géog. ) ville de France
en Gafcogne, à une lieue des frontières d’Efpa-
gne , autrefois capitale de la baffe Navarre, avec
une citadelle fur une hauteur. Antonin appelle ce
lieu imus Pyrenaus, le pié des Pyrénées, parce
qu’en effet il eft au pié de cette chaîne de montagnes
; dans ce pays-là on appelle port les paffages
ou défilés par où l’on peut traverfer les Pyrénées ,
6c comme cette v ille de S. Jean eft à l’entrée de ces
ports ou paffages, on la nomme S. Jeanpied-deport ;
elle eft fur la N ive, à l’entrée d’un des paffages des
,Pyrénées, à.8 lieues S. E. de Bayonne, 12 N. E. de
•Pampelune , 176 S» O. de Paris. Long. 16. 22. lat.
43.^8. (Z ? ./• ) ; • > p
- Jean d’Ulu a , S. ( Géog. ) petite île de l’Amérique
feptentrionale fur la mer du nord, dans la nouvelle
Efpagne , à l’entrée du port de la Véra-Crux ;
elle a été découverte vers l’an 1 ç 18 , par Grijalva.
Logg. 280. 20. lat. ic). { D . J. )
- JEANNE, l’île de sainte , ( Géog. ) île de la
mer des Indes , l’une des quatre îles de Comore,
.proche l’extrémité de l’île de Madagafcar ; on con-
jeûure qu’elle a environ 30 milles de longueur, 6c
15 de largeur ; fa fertilité engage les vaifleaux d’Europe
qui vont vers Surate , & les parties feptentrio-
nales des Indes, à aller s’y raffraîehir ; elle abonde
en ritz , en poivre , en bananes , en oranges , en
citrons , en limons , & autres fruits, dont la plupart
viennent fans culture. On y voit aufii beaucoup
de miel 6c de cannes de fucre ; tous les fruits
y font communs, à l’exception des noix de coco.
La religion des habitans eft la mahométane, mêlée
des fuperftitions ; il y a dans cette île de belles mof-
quées. Les femmes y font en quelque maniéré ef-
claves , car elles cultivent feules la terre , fervent
leurs maris, & leur préparent à manger : on y marie
les filles à l’âge de 11 ou 12 ans , au plus tard.
Lat. mérid. 12. 3 o. ( D. J. )
JEBLE. Voyei Y eble.
JEBUSES , f. f. pl. ( Hiß. möd, fuperßidon. ) efpece
de prêtreffes de l’île de Formofa ou de Tay-
V a n , qui eft fituée vis-à-vis de la province de T o -
K y en . Ces prêtreffes , qui font le métier de forcie-
res 6c de dtevinereffes, en impofent au peuple par
des tours de forces au-deffus de leur portée ; elles
commencent leurs cérémonies par le facrifice de
quelques porcs ou d’autres animaux ; enfuite, à force
de contorfions, de pofturesindécentes, de chants,
de cris 6c de conjurations, elles parviennent à s ’aliéner
, 6c entrent dans une efpece de frénéfie, à la
fuite de laquelle elles prétendent avoir eu des vi-
fions, 6c être en état de prédire l’avenir, d’annoncer
le tems qu’il fera , de chaflèr les efprirs malins,
Oc. Une autre fonôion des jébufes ou prêtreflès de
Formofa, eft de fouler aux piés les femmes qui font
devenues groffes avant l’âge de trente-fept ans, afin
de les faire avorter, parce qu’il n’eft, dit-on, point
permis par les lois du pays de devenir mere avant
cet âge.
• JÉ ÇO , ( Géàg. ) grande île d’Afie, au nord de la
partie feptentrionale de Niphon, gouvernée par un
prince tributaire , & dépendant de l’empereur du
Japon. Elle eft remplie de bois ; les habitans ne vivent
prefque que de chaffe 6c de poiffon. Quelques
cartes mettent ce*pays d’Afie entre les 200 6c 230
deg. de long, mais c’eft une erreur de plus de 50
degrés. Koempfer affure que cette île eft à 42 degrés
de lat. fept. N. N- E., vis-à-vis la grande province
d’Ofin. ( D . J. )
JECTIGATION, f. f. ( Méd. ) je c lig a tîo , ce terme
a plus d’une lignification ; il eft pris pour une
efpece de tremblement, de mouvement convulfif,
de palpitation que l’on reffent dans tout le corps
ou dans le coeur feulement, ou dans (put autre organe
ou membre en particulier ; enforte que, félon
Wanhelmont ( tr. de caduc. ) , la jecligation eft une
efpece d’épilepfie. Voye^ Epilepsie, Pa l p it a t io n .
Sennert emploie ce mot dans un autre fens ; félon
cet auteur ( oper. tom. II. lib. I.part. I l , cap. xxiij. V
on doit le regarder comme barbare , & lignifie la
meme chofe qa inquiétude, anxiété, jactation, qui
font un fymptome de maladie. Voye{ Ja c t a t io n .
JEDBINSK, ( Géog. ) ville de la petite Pologne,
dans le Palatinat de Sendomir.
IÉD O , ( Géog. ) ville d’Afie, capitale du Japon,
dansl’île de Niphon, avec un fuperbe palais fortifié
, où l’empereur fait fa réftdence.
Iédo eft une des cinq grandes villes de commerce
qui appartiennent au domaine de l’empereur, ou
aux terres de la couronne ; mais elle eft comptée
comme la première, la plus confidérable 6c la plus
vafte de tout l’empire. Koempfer la regarde comme
une des plus grandes villes du monde connu ; il mit
un jour entier pour aller d’un bout à l’autre dans fa
longueur : le nombre defies habitans eft prodigieux.
La riviere de Tonkav la traverfe , 6c fe jette dans
la mer par cinq embouchures. On à conftruit fur
cette.ri viere un pont de 42-bràffes de longueur. Les
maiföns des particuliers font petites , baffes, & bâties
de bois , ce qui occàfionne fouvent des incendies
; mais il y a quantité de palais bâtis de pierre,
& de temples fuperbes confacfés aux dieux de toutes
les feéies- & religions établies au Japon. Le château
deftiné pour l’empereur 6c fa cour, a environ
5 lieues du pays de circuit ; celui que l’empereur
habite en particulier , eft fortifié de toutes parts ;
la ftruâure des appartemens qui le compofent, 6c
qui font immenfes pour la grandeur, eft d’une beauté
exquife félon l’archite&ure du pays, qui n’eft pas
la nôtre, 6c qui ne connoît ni regle, ni deffein , ni
proportion ; les plafonds ; les folives, 6c les piliers,
font de cedre, de camphre, de bois de jeferi, dont
les veines forment naturellement des fleurs & d’autres
figures. Le lefteur trouvera la defeription com-
plette d’Zée/o dans Koempfer. Long. i5 -j.lat. *5, 22.
{ D . J . ) r 7 J J
I JEDOGAWA-TSUTSUSI, ( Hiß. nat. Botan.)
c’eft un cytife fort célébré au Japon ; fes rameaux
font hériues de pointes ; fa feuille eft couverte de
poils, & de la figure d’un fer de lance. On en dif-
tingue un à fleurs blanches ; un autre à fleurs purpurines,
6c un autre à fleurs incarnates.
JEJUNUM, f. f. ( Anat. ) le fécond des inteftins
grêles, à qui l’on a donné ce nom parce qu’on le
trouve toujours moins plein que les autres. Voye^
INTESTINS;
JEGUR , ( Hiß. nat.) C ’eft le nom qu’on donne
enTartarie à une efpece de graine dont la tige ref-
femble affez à une canne de lucre, 6c s’élève auflï
haut qu’elle; la graine eft.femblable à du ris, &
forme comme une efpece de grappe au lômmet de
la tige. Les habitans du pays la mangent ; elle croît
abondamment fur les bords de la riviere d’Amon,
qui eft l’Oxus des anciens.
* JEHOVA ou JEHOVAH, f. m. { Gramm. &
Hiß. ) nom propre de Dieu dans la langue hébraïque.
Son étymologie, fa force, fa lignification, fes
voyelles 6c fa prononciation ont enfanté des volumes
; il vient du mot être ; Jéhovah eft celui qui eft.
J ELLE, f. m. {Navigation.) c’eft le nom que l’on
donne à des bâtimens pointus par la poupe & par la
proue, qui font fort en ufage en Norvège 6c en Ru Aie.
JEMMA ou GEMENÉ, ( Géog. ) riviere de l’In-
douftan, qui paffe parles villes d’Agra 6c de Dehli,
6c qui fe jette dans la Gange à environ 23 degrés de
latitude feptentrionale.
JEMPTERLAND, Jemptia, ( Géog. ) contrée de
Suede dans fa partie feptentrionale, entre la Laponie,
l’Angermanie, la Médelpadie, l’Helfingie, &
la Dalécarlie. Elle eft pauvre, dépeuplée, & n’a
que quelques bourgs 6c quelques villages. { D . J . )
jEMSÉE, ( Géog.) ville du Royaume de Suede ,
en Finlande, dans la province de Tavafthus, près
d’un lac fort-poiffonneux.
JENCKAU, { Géog. ) ville de Bohème, dans le
cercle de Czaflau, fur la route de Prague à Vienne.
JENDAYA, f. m. ( Ornith. exot. ) efpece de perroquet
du Bréfil, qui eft de la groffeur du merle, 6c
a comme cet oifeau. le bec 6c les jambes noires, Son