HAMAXOBIENS,, f. m. pl. ( Hift. anc. ) peuples
qui n’avoient point de maifons, & qui vivoient dans
des chariots,. Ce mot eft formé du grec d/xa^et,. chariot
, & ßtoi f vie.
Les Hamaxobiens, qu’on appelloit auffi Hamàxo-
bites, étoient un ancien peuple de laSarmatie européenne
y qui habitoient les parties méridionales de
la Mofcovie, & qui fe fervoient d’une efpece de
tentes de cuir dreffées fur des chariots, au lieu de
maifon, pour être toûjours en état de changer de
demeure, & de fe mettre en voyage.
HAMBACH, (Géog.) petite ville d’Allemagne
dans le haut Palatinat, fur le Fils , à deux lieues
d’Amberg.
* HAMBELIENS, f. m. pl. ( Hiß. mod. ) une des
quatre feâes anciennes du mahométifme. Hambel
ou Hamb'eli, dont elle à pris fon nom, en a été le
chef. Mais les opinions des hommes ont leur période
y court ordinairement, à moins que la perfécu-
tion ne fe charge de le prolonger. Il ne refte à la
feûe hàmbeliene que quelques Arabes entêtés, dont
le nombre ne tarderoit pas à s’accroître, fi par quelque
travers d’efprit un muphti déterminoit le grand-
l'eigneur à profcrire V hambèlianifme fous peine de la
vie.H
AMBOURG, ( Géog. ) Hamburgum, grande &
très-riche ville d’Allemagne, au cercle de baffe-Saxe,
dans le duché deHolfiein, dont elle eft indépendante.
Elle fut fondée par Charlemagne : vous trouverez
toute fon hiftoire dans quantité 'd’écrivains,
Lambecius,» Zey ler, Hubner, ôc autres.
Il y a aujourd’hui dans cette ville un fénat com-
pofé de quatre bourguemeftres & de vingt confeil-
lers, dont dix font gens lettrés, & dixnégotians, de
trois fyndics, & un fecrétaire. La ville & le chapitre
font de la confeflion d’Augsbourg ; la magiftra-
ture de Hambourg a le libre gouvernement dans les
affaires temporelles & fpirituelles ; les rois de Da-
nemarck ont fait tous leurs efforts pour s’emparer
de cette v ille , maisla protection des puiffances voi-
fines la garantit de l’efclavage.
Elle a autrefois tenu la première place entre les
villes hanféatiques ; elle tient aujourd’hui le premier
rang pour le commerce du nord , & fa banque y a
le plus haut crédit. Sa fituation fur l’Elbe, qui y fait
remonter de grands vaiffeaux , lui eft très-avanta-
geufe pour le trafic.-Elle eft-à 14 lieues N. O. de
Lunebourg , 15 S. O. de Lubeck, 24 S. de Slefwig ,
22 N. E. de Brême, 170 N. O. de Vienne. Longit.
fuivant Caffini , 27. g J. g o. lat. 5z. 42.
Voici plufieurs fa vans qu’ Hambourg a produits, &
qu’il faut connoître.
Gronovius ( Jean Frédéric') habile critique, naquit
dans cette ville en 16 1 1 , & devint profeffeur
en Belles-Lettres à Leyde, où il mourut en 1672.
Il a donné quelques éditions d’anciens auteurs , des
obfervations en trois livres , & un excellent traité
des Sefterces ; mais fon fils Jacques Gronovius a
effacé, o u , fi l’on aime mieux, a encore augmenté
fa .gloire.
Holftenius ( Luc ) , garde de la bibliothèque du
Vatican, étoit éclairé dans l’antiquité eccléfiaftique
& prophane ; il en a donné des preuves par des dif-
fertations exaôes & judicieufes ; il a publié la vie
de Pythagore par Porphyre, & celle de Porphyre.
Il eft mort à Rome en 1661, âgé de 65 ans.
Krantzius ( Albert), hiftorien célébré pour fon fie-
c le ; car il mourut en 15 1 7 , à l’âge d’environ 70
ans , après avoir compofé de bons ouvrages latins
fur l’hiftpire, imprimés plufieurs fois depuis fa mort ;
favoir i°. une chronique de Danemarck, de Suede,
& de Norvège ; 20. une hiftoire de Saxe en treize
livres; 30. une hiftoire des Vandales; 40. un ouvrage
intitulé Metropolis , qui contient en 14 livres
l’hiftoire eccléfiaftique de Saxe, de Weftphalie, &
de Jutland. Il eft vrai que la réputation de Krantz a
été fort mal-traitée par quelques cenfeurs, & qu’on
ne peut pas trop le juftifier de grands plagiats.
Lambecius ( Pierre ) paffe fans aucune âccufa-
tion de ce genre, pour un des favans hiftoriogra-
phes d ’Allemagne, comme le prouvent fes ouvrages
; j’entends les fuivans : i°. les origines Hambùr-
genfesy.en 2 vol. imprimés à Hambourg ùz-40. en
1652 & 1661 ; 2°. fes lucubrationes Gellianæ, Paris
1647, in~4°- 3° . animadverfiones ad codini origines
Confiantinopoiuanas , Paris , 1665, in-fol. elles font
pleines d’érudition ; 40. le catalogue latin de la bibliothèque
impériale en 8 vol. in-fol. Ce catalogue
eft par-tout accompagné d’un commentaire hiftori-
que curieux, mais trop diffus ; Lambecius mourut
à Vienne en 1680, à 52 ans.
Placcius ( Vincent ) mourut d’apoplexie en 1699
à- 57 ans > a publié quantité d’écrits, dont vous
trouverez la lifte dans Moréry & dans le P. Niceron,
tome I . Le principal de fes ouvrages latins eft fön
recueil des anonymes & des pfeudonymes , Hamb.
1 &74- in-4°‘ première édition, & qui a enluite été réimprimé
plus complet par Mathias D reyer en 1708,
in-foLVuy
Rolfinck ( Guerner ) , en latin Rolfindus, élevé
par Schelhamer fon oncle, fut un médecin de réputation
; mais entre beaucoup d’ouvrages qu’il a faits,
& dont Lippenius ou Manget ont donné la lifte, les
feuls qu’on acheté encore, font fes dijfertationes anatomie
cz , Noribergoe , / G5 G, in-40. Il mourut à Jéne
en 1673 ; 74 aîis » & laiffa plufieurs écrits
fur la Médecine qui ont vû le jour.
Wower (Jean) eft auteur d’un ouvrage plein
d’érudition, intitulé depolymathia traclatio, à Bafle,
1603 , in-40. Il a auffi publié avec des notes, Pétrone,
Apulée, Sidonius Apollinaris, & Minutius
Felix. Il mourut gouverneur de Gottorp en 16 12,
âgé de 38 ans ; il faut le diftinguer de Jean W ower,
fon parent, amideLipfe, qui mourut à Anvers en
1635 à 69 ans. ( D . J . )
HAMBU , (hiß. nat. botan.) arbre du Japon, de
la grandeur du palmier , dont les feuilles font vertes
toute l’année, les fleurs jaunes fans odeur, &
rayées à l’intérieur de bandes purpurines ; la graine
d’un jaune tirant fur le gris & velue , & les rameaux
cendrés. Les chevres & le s brebis mangent les feuilles
avec avidité ; le bois n’eft bon qu’à brûler. Ephe-
merides naturoe. curiöfor. dec. II. amt. X . obferv. xxxvj.
Paë e 7 8 ’
HAMEAU, ( Géog. ) affemblage de quelques maifons
fans églife ni jurifdiâion locale ; le hameau dépend
à ces deux égards d’un village ou d’un bourg ;
il vient de hamellus , terme dont fe font fervi les auteurs
de la bafle latinité, Sc qui eft un diminutif de
ham. Ce mot de ham, qui fignifie maifon, habitation
, fe trouve en forme de terminaifon dans un
grand nombre de noms propres géographiques, fur-
tout en Angleterre , où l’on voit Buckingham, Nottingham
, Grandham , &c. & quoique plufieurs de
ces noms appartiennent aujourd’hui à des bourgs ,
à des villes, à des provinces, cela n’empêche pas
que leur première origine n’ait: été un hameau ; de
même en Allemagne, cette fyllabe eft changée ordinairement
en heim, comme dans Manheim, Germersheim
, Hildesheim, &c. & quelquefois en hain.
Ce nom ham eft reconnoiffable non-feulement dans
le mot françois hameau, mais encore dans plufieurs
npms , comme Eflreham vient d’Oiftréham pour
Weßerham, qui veut dire demeure occidentale ; nom
qui marque la fituation de ce lieu, qui èft au couchant
de l’embouchure de l’Orne : en Normandie
on change communément la fyllabe ham en hom,
comme le Hommet, Robehomme , Brethomme ;
ces deux derniers s’appellent en latin Roberti villa,
Britonica Villa ; tel lieu qui n’étoit qu’un fimple hameau
, eft devenu bourg ou v ille , fans changer de
nom. Enfin, tous les grands empires ont commencé
par des hameaux, & les puiffances maritimes par des
barques de pêcheurs. ( D . J . )
HAMEÇON , f, m. ( Pêche. ) voye^ Hain.
* Hameçon , (Tour.) c’eft l’inftrument plus connu
fous le nom d'arilftr.
* HAMEDES, f. f. ( Manuf. ) toile de coton blanche
, claire & fine, de feize aunes de long, fur trois
quarts à cinq fixiemes de large. Elle vient de Ben-
gale.
* HAMÊE, f. f. ( J r t milit. ) c’eft le manche du
griffon ou derécouvillon. Vqye^ Hampe.
HAMEIDE , f. f. terme de Blafon, fafee de trois
pièces alaifées qui ne touchent point les bords de
l’eau. Hameides » félon le pere Menétrier, font trois
chantiers ou longues pièces de bois en forme de faf-
ces alaifées qui ïè mettent fous les tonneaux qu’on
nomme hames aux pays-bas ; ce qui a fait le mot
dhameides ; une famille de Flandres qui porte ces
chantiers pour armoiries par allufion à fon nom,
en ayant introduit l’ufage dans le Blafon, Il ajoute
qu'hameide eft encore une barrière dans ce pays-là,
oii les maifons de bois traverfées fe nomment hames
d’où vient le nom de hameau, à caufe des maifons
de village bâties de cette forte, & des barrières
dont les chemins font fermés en Suiffe & en Allemagne
fur les avenues de ces hameaux. D ’autres
croyent oythameide vient de la maifon de ce nom
en Angleterre, qui porte pour armes une étoffe découpée
en trois pièces en forme de fafee, qui en
laiffe voir une autre par fes ouvertures, qui eft
d’une couleur différente & mife au-deffous. On dit
auffi hamade & kamaide. Diclionn. de Trévoux.
HAMELBOURG , Hamelburgum t ( Géog. ) ville
d’Allemagne en Franconie , dans l’état de l’abbé de
Fulde, fur la Saale, à dix lieues S. E. de Fulde, &
à trois milles de Schweinfurt ; on y fuit la Religion
catholique. Long. 27. g€. lat. 5o. 10.
Hamelbourg eft la patrie de Jean Froben, qui s’établit
à Bafle ; où il fe fit une grande réputation
par la beauté & l’exaâitude de les éditions. Nous
en parlerons au mot Imprimeur. D . J. )
H AM ELN, ( Géog. ) ville forte d’Allemagne, dans
la baffe-Saxe, au duché de Calemberg, à l ’extrémité
du duché de Brunfwick, dont elle eft une clef. Elle
eft agréablement fituée au confluent de la riviere
de Hamel avec le Wefer, à neuf lieues S. O .d ’Ha-
nover, feize N. E. de Paderborn , dix-fept S. O. de
Brunfwick. En 1542 elle embraffa la confeflion
d’Ausbourg ; c’eft à un mille de cette ville que font
les eaux de Pyrmond. Long. z j . 10. latie. 5z . ig.
H AMER, Hammaria , ( Géog. ) petite ville de
Norvège, au gouvernement d’Aggerhus. Elle étoit
autrefois épifcopale fous la métropole deDrontheim,
mais fon évéché a été uni à celui d’Anflo ; elle eft à
24 lieues N. E. d’Anflo. Long. z 8 .40. lotit. Go. 3 o.
<d./•) W È È Ê Êm
HAMILTON, ( Geog. ) ville de l’Ecôffe méridionale
, l’une des plus confidérables de la province
deChydsdal, avec titre de duché, palais & parc.
Elle eft à trois lieues S. O. de Glafcow, douze O.
d’Edinbourg, cent-vingt N. O. de Londres. Longit.
ig . 46. latit. 55. iz . (D . J. )
HAMIZ-MÉTAGARA , ( Géog. ) ville d’Afrique
dans la Barbarie, au royaume de Fez, remarquable
par fes jardins où l’on nourrit des vers à foie. Long.
13.48.latj.gg.gG. ( D . J . )
HAMLÉ , f. m. ( fdjl. d?Ethiopie. ) nom de l’onzie-
me mois des Ethiopiens ; il a 30 jours comme tous
les autres ; car l’année éthiopienne eft la même que
T 0 nig VIII.
l’égyptienne, compofée de douze mois, qui font
360 jours, & de cinq épagomenes ou jours, qui s’ajoutent
après les douze mois dans les années communes
, oc dans les biflextilles, on en ajoûte fix ; le
.mois hamlé commence le 14 de Juin. ( D . J . )
HAMM, (Géog.) ville d’Allemagne en Weftphalie
, dans le comté de la Marck, fur la Lippe.
HAMM A , ( Géog. ) riviere d’Allemagne ; elle a
/a fource dans la baffe-Saxe, au duché de Lune-
bourg, dans les bruyères de Soltow ; elle arrofe une
lifiere de la principauté de Ferden, quelques endroits
du duché de Bremen ; ôc après s’être groffie de divers
ruiffeaux , elle fe décharge dans le Wefer;
{ D . J . ) ' ;
Ham m a , (Géog.) ville d’Afrique au royaume dé
Tunis en Barbarie,
HAMMELBOURG , (Géog.) ville d’Âlleniagné
en Franconie dépendante de la principauté de Fulde,
fur la Sala.
HAMMITE, (Hijl. nat.) pierre, voye^ ÀmMit e
ou Am m o n it e .
HAMMON, ( Belles-Lettres. ) furnom donné à
Jupiter, qui fous ce titre étoit principalement adoré
en Lybie, où il avoit un temple magnifique. Voici
•ce que Quinte-Curce au livre quatrième de fon hiftoiret
nous apprend -de la figure fous laquelle Jupiter y
étoit repréfenté. « Le dieu qu’on adore dans ce tem-
» p ie , dit-il, eft fait d’émeraudes & d’autres pierres
» précieufes ; & depuis la tête jufqu’au nombril, il
» reffemble à un bélier. Quand on veut le confulter,
» il eft porté par quatre-vingt prêtres dans une ef-
» pece de gondole d’o r , d’où pendent des coupes
» d’argent ; il eft fuivi d’un grand nombre de femmes
» & de filles qui chantent des hymnes en langue du
» pays ; & le dieu porté par fes prêtres les conduit
» en leur marquant par quelques mouvemens où il
» veut aller ». Strabon dit qu’il rencloit ainfi fes ré-
ponfes par des lignes, c’eft-à-dire par quelques mouvemens
que les prêtres faifoient faire à /a ftatue;
mais ces prêtres expliquoient auffi verbalement là
volonté du dieu , comme il arriva lorlqu’Alexandre
alla lui-même le confulter. « Car c e prince s’étant
-» avancé dans le temple, dit fon hiftorien, le plus
» ancien des facrificateurs l’appella fon fils, en l ’af-
» sûrant que Jupiter fon pere lui donnoit ce nom ,
» & qu’il lui promettoit l’empire du monde ». C ’é-
toit bien de quoi flatter la vanité & l’ambition de ce
conquérant ; mais il penfa gâter tout le myftere par
une étourderie ; car oubliant tout-àcoup fa divine
origine, il s’avifa de demander à l’oracle, fi les meurtriers
de fon pere avaient été punis ; le prêtre fe
tira habilement de cet embarras. Ces facrificateurs
avoient été pour lors corrompus par les ia-rgeffes
d’Alexandre pour ajufter leurs réponses à fes defirs ;
mais ils avoient témoigné plus d’intégrité dans une
autre occafton où ils étoient venus fe plaindre à
Sparte contre Lyfandre, qui à force de préfens avoit
voulu tirer d’eux des réponfes favorables au deffeirî
qu’il méditoit de changer l’ordre de la fucceffion
royale ; & fans doute ce dernier trait n’a voit pas peii
contribué à accréditer leur oracle. Voye^ Oracles.
On n’eft pas d’accord fur l ’étymologie du nom
él Artimon ; quelques-uns le font venir du grec
fable, parce que le temple de Jupiter Hammon, étoit
litué dans les fables brûians de la Lybie. D ’autres le
dérivent de l’égyptien aftam , bélier ; & d’autres
veulent oyéHammon fignifie lejoleil, & que les rayons
de cet aftre foient figurés par les cornes avec lesquelles
on repréfentoit Jupiter. Car dans quelques
médailles on trouve des têtes de Jupiter, c’efhà-
dire un viiage humain avec deux cornes de bélier
au-deffous des oreilles»
Corne d'Hammon , terme d'hijloire naturelle. Voyei
C orne. ( G )
E i j