les jours, fe relevoient d’efpace en efpace, & Ces
efpaces n’étoient pas grands.Dicl. deTrévoux. (G)
HEMEROSCOPÎUM , ( Géogr.) ancienne ville
d’Efpagne t Strabon la nomme célébré ; & comme il
ajoute qu’il y a fur le promontoire un temple consacré
à Diane d’Ephefe, cette remarque fait voir
que c’eft le même lieu qui fut enfuite nomme, à
caufe de ce temple, Dianium ; aujourd’hui Déniât
Cette ville avoit été bâtie par une colonie desMaf*
filiens. ( D . J. )
HEMi, ( Mathém.') ce mot entre dans la compo*
fition de quelques termes des fciences & des arts. Il
Signifie demi, &c eft un abrégé du mot grec ü/steuç,
hemifis, qui Signifie la même chofe* Les Grecs retranchent
la derniere Syllabe du mot »fturvç dans la
composition des mots, & nous l’avons fait à leur
exemple dans la composition des mots que nous
avons pris d’eux. Chambers, & diction, de Trévoux.
C E ) Rémi, en Mufique. Voye{ ( Semi. ) *
HEMICRANIE, f. f. Maladie, c’eft urie forte
d’affeélion dolorifique , qui a Son Siège dans différentes
parties externes de la tête. Voy. Migraine.
HÉMICYCLE de Bérofe, c’étôit un plinthe in*
cliné, coupé en demi-cercle, concave au bout d’en-
haut qui regardoit le Septentrion. Il y avoit un ftile
Sortant du milieu, dont la pointe répondoit au centre
de l’hémicycle, représentant le centre de la terre.
Son ombre tomboit fur la concavité de l’hémicycle,
& représentant l’efpace qu’il y a d’un tropique à
l ’autre, marquoit non feulement les déclinaifons du
Soleil, c’eft-à-dire les jours des mois, mais auffi les
heures de chaque jour. Fcyeç Perrault fur Vitruve ,
liv. IX . ch. ix. Hémicycle vient des deux mots grecs
»«/BV?, demi f & kvxXoç , cercle.
Cette invention partoit d’un homme très-célébré
'dans l’Aftronomie ; Bérofe, le fameux hiftoricn de
Babylone, vivoit du tems d’Alexandre , & au commencement
du régné d’Antiochus Soter, qui prit le
Surnom de Théos ; il lui dédia Son hiftoire,, laquelle
contenoit les obfervations aftronomiques de 480
ans. Il enfeigna cette Science à C o s , patrie d’Hippocrate
, & ae-là fe rendit à Athènes, où on éleva
a fa gloire dans le gymnafe une ftatue avec une langue
d’or ; mais il lui falloit élever une ftatue tenant
de la main un hémicycle. ( D . J. ) Hémicycle, (ArchiteU.) fe dit particulièrement
çn architeâure des arcs de voûtes en plein ceintre,
& qui forment un demi-cercle parfait ; alors on di-
vife P hémicycle en tant de voufloirs que la grandeur
de l’arc & la qualité des matériaux l’exigent ; mais
il faut qu’ils Soient en nombre impair, afin que les
joints ne fe trouvent point dans le milieu, mais au
contraire obferver que ce Soit une Seule pierre que
l’on nomme clé , qui Serve à fermer l’arc , à tenir
en équilibre les voufloirs. Voye^ C lé . On appelloit
auffi hémicycle une partie de l’orcheftre du théâtre
des anciens. ( P )
HEMIMONTUS, ( Géographe anc. ) contrée de la
Thrace, ainfi nommée du mont Hæmus : on appella
d’abord Hcemimontani ceux qui habitoient le mont
Hæmus ; & dans un fiecle poftérieur, on en fit une
province nommée Hoemimontus. La province du mont
Hemus étoit entre la Seconde Mcefie & l’Europe.
Elle avoit la.Thrace propre à l’occident, la province
de Rhodope au Sud, l’Europe propre à l’eft, la Seconde
Moefie & la Scythie au nord. Selon les notices
eccléfiaftiques, elle avoit cinq ou fix diocèfes
épifcopaux, dont le métropolitain prenoit la qualité
d'exarque. (D . J.)
HEM1N E, f. f. ( Littérat. ) vaiffeau Servant de
mefure chez les Romains, &qui contenoit, Suivant
l ’opinon la plus vraiffemblable , dix onCes de v in ,
pu neuf onces d’huile y cependant, Selon Fernel de
Garant chef de notre cour des Monnoies, ŸhèmiAl
romaine revient au demi-feptier de Paris, qui né
contient que huit onces de liqueur. Feftus prétend
que Yhémine eft ainfi nommée du grec %y.ieu, moitié *
parce qu’elle eft la moitié du fextier romain, cé
qui eft confirmé par Aulu-Gelle, lib .III. cap.jv.
Apulée déclare auffi que la cotyle des Grecs &
Yhémine romaine étoient Synonymes, & que toutes
deux fe prenoient pour le demi-fextier, de Sorte
qu’ils appelloient quelquefois Yhémine, la cotyle
d’Italie. Au refte, les Grecs avoient coutume dé
mettre dans les temples les originaux de toutes les
mefures liquides & Solides, pour y avoir recours
quand on voudroit les vérifier. Les Romains & les
Juifs en ufoient de même , & nos législateurs mo-;
dernes ont adopté ce Sage réglement : l’on garde
par exemple, dans l’hôtel de v ille de Paris, les étalons
des mefures & des poids de cette capitale.
M. Arnaud a donné une diflertation curieufe fut*
Yhémine, on peut la eonfulter ; mais rien n’a répandu
tant de lumières fur ce Sujet, que lés ouvrages
de divers favans qui en ont difputé dans le dernier
fiecle; je veux parler entr’autres de ceux dé
MM. Pelletier, Lancelot, Martenne & Mabillon*
publiés à l ’oceafion de Yhémine devin que S. Benoît
ordonne à Ses religieux par jour ; car pour déterminer
ce qu’il faut entendre par Yhémine de S. Benoît
, fi c’étoit huit, dix ou douze onces, plus ou
moins, ou fi e’étoit une mefure particùliere à cet
ordre, les habiles gens que je viens de nommer ont
tellement épuifé dans leurs conteftations tout ce
qui concerne Yhémine des anciens , qu’ils n’ont rien
laiflé à defirer, ni à glaner après eux. ( D .J .) HÉmine , (Commerce.) que l’on écrit auffi Émine
ou Esmine , grande mefure de grains en ufage ert
plufieurs endroits de France, & en quelques ports
des côtes de Barbarie. Uhémine.n'eü. pas néanmoins
une mefure effeâive, comme peuvent être le boif-
feau ou le minot ; mais, pour ainfi dire, une efpece
de mefure de compte, ou un compofé de plufieurs
autres certaines mefures. A A iixonne, Yhémine eft
de 15 boifleaux du p a y s , qui reviennent à deux
feptiers neuf boifleaux un tiers de Paris. U hémine de
Maxilli contient 25 boifleaux de ce lieu, qui Sont
égaux à trois feptiers de Paris. A S. Jean de Laune ,
Yhémine eft de 17 boifleaux du pa ys , qui rendent à
Paris deux feptiers 10 boifleaux. A Marfeille, Yhémine
de.blé eft eftimée pefer 75 liv. poids de lieu ,
ou |6o liv. peu plus, poids de marc : elle Se divife
en huit fivadieres. Èn Barbarie, Yhémine eft Sembla- ■
ble à neuf boifleaux de Paris. Uhémine eft auffi en
ufage en Languedoc, particulièrement à Agde, à
Béziers & à Narbonne : Yhemine d’Agde eft de deux
feptiers , & pefe 120 livres ; celle de Béziers, hors
la rafe, donne deiix pour cent de plus, & pefe 122
livres ; Yhémine de Narbonne, dont les deux font lé
feptier, pefe 65 liv. A Montpellier, Yhémine fe divife
en deux quartes. Deux hémines font le feptier,
& fix hémines font un mude & demi d’Amfterdam.
A Caftres, Yhémine contient quatre mégères, & la
mégere quatre boifleaux ; il faut, deux hémines pour
faire le feptier. A Châlons & à D ijon , Yhémine eft
égale: celle de froment pefe^diV. poids de marc ;
celle de méteil 43 , celle de Seigle 4 1 , & celle d’avoine
25 1. Auxone : on a déjà dit quelque chofe de
fon hémine ; on ajoutera que celle de froment pefe
27 livres, celle de méteil 26, celle de Seigle 25, &
celle d’avoine 20. A D o le , Pontarlier & Salins,
Yhémine de froment pefe 60 liv. celle de méteil 59,
celle de Seigle 58 livres. A Villers-Suxel &Mont-
jutin, Yhémine de froment pefe 45 liv. celle de méteil
44, & celle de feigle 43. A Montbelliard, Hé-
ricour & Blamont, Yhémine de froment pefe 40 liv .
celle de aiéteil 39 7 & celle de feigle 38. Toutes ces
réductions
réductions font faites au poids de marc. Diction, du
Commerce. ( G )
HÉMIOLE, fubft. f. ancien terme de Mathématique
confacré en quelque maniéré à la Mufique. Il lignifie
le rapport de deux chofes, dont l’une contient
l ’autre une fois & demie, comme 3 , 2 , ou 1 j , 10.
On l’appelle autrement rapport fefquiaitere.
C ’eft de ce rapport que naît la confonnance ap-
pellée diapente ou quinte, & l’ancien rythme fefquiaitere
en naifloit auffi. Voye1 R y t h m e .
Les anciens auteurs italiens donnent encore le
nom dYhémiole ou hémiolie à cette efpece de triple
dont chaque tems eft une note noire ; fi elle eft fans
queue, la mefure s’appelle hemiolia maggiore , parce
qu’elle fe bat plus lentement, & qu’il faut deux noires
à queue pour chaque tems. Si chaque tems ne
contient qu’une noire à queue, la mefure fe bat du
double plus v ite , & s’appelle hemiolia minore. (S)
HÉMIOLIEN, adj. en Mufique , ou fefquiaitere ;
c’eft le nom que donne Ariftoxene à l’une des trois
efpeces du genre chromatique, dont il explique les
divifions. Le tétracorde en eft partagé en trois intervalles
, dont les deux premiers ont chacun cinq
douzièmes de ton, & le troifieme, par conféquent,
cinq tiers. Voye{ T é t r a c o r d e . (S)
HÉMIOPE, f. f. (Mufique.) nom d’un inftrument
qui étoit en ufage chez les anciens. Ce mot vient
de n/xicruç, demi, & oV», trou. Uhémiope étoit une
flûte qui n’avoit que trois petits trous. Voye£ Fl û t e
d e T a m b o u r in . (51)
HÉMIPLÉGIE , f. f. (Médecine. ) efp ece de maladie
qui confifte dans la privation du fentiment
ou du m ouvem ent; fouvent même de l’un & de
l’a u tre , de tout un côté du corps, de la tête aux
piés. Voyt{ Pa ra ly sie.
HÉMISPHÈRE,,f. m. terme de Géométrie, eft la
moitié d’un globe ou d’une fphere terminée par un
plan qui pafle par fon centre. Voye{ Sp h e r e . Ce
mot eft compofé de îfuovç, demi, & aqdipet, fphere
ou globe,
Si le diamètre d’une fphere eft égal à la diftance
des deux yeux, & que la ligne droite tirée du centre
de la fphere fur le milieu de cette diftance foit perpendiculaire
à la ligne qui joint les deux y eu x , on
doit appercevoir tout Yhémifphere. Si la diftance
des deux yeux eft plus grande ou plus petite que le
diamètre de la fphere, on verra plus ou moins un
hémifphere. Voyc{ V is io n .
Le centre de gravité d’un hémifphere eft éloigné
de fon fommet des cinq huitièmes du rayon. Voye^
C en t r e de g r a v it é .
. Hémifphere, en terme de G éographie, fe dit de
la moitié du globe terreftre. Voyt{ G lo be.
L equateur divife la fphere en deux parties égales
, dont l’une eft appellée hémifpherefeptentrional,
& l’autre hémifphere méridional. Voyez EQUATEUR.
Uhemifphere feptentrional eft celui qui a le pôle
du nord à fon fommet. T el eft celui qui eft repré-
fenté par D P A (PI. aftronom. fig. 5 2.) terminé par
l’équateur D A , & qui a le pôle arfliqueB à fon
zénith. Voyei Pôle & Ar c t iq u e .
L hémifphere méridional eft cette autre moitié A
D Q terminée par l’équateur D A , qui a le pôle
antaréhque Q à fon zénith. V An t a r c t iq u e .
L’horifon divife encore la fphere en deux hémif-
pheres, l’un fupérieur, & l’autre inférieur. Voyez H o r iso n . v
Uhémifphere fupérieur eft celui de la fphere du
monde HZ R , qui eft terminé par l’horifon HR ,
& qui a le zénith Z à fon fommet. Voye{ Z é n it h .
Uhémifphere inférieur eft l’autre moitié HNR terminée
par l’horifon H R , qui a le nadir N à fon
fommet. Voye^ Na d ir .
Hemjfphtre eft encore un plan ou proje&ion de Tome VUE
la moitié du globe tèrreftre ;ou célefte fur une fur-
face plane. Voye^ Carte proje&ion eft appellée plus £pr oPprroemjeecnttion. Cett« plänifpherey
Voye{ PLANISPHERE. Chambers. ( £ ) ;
HEMI-SPHÉROIDE, fi m. terme de Géométrie
eft proprement la moitié d’un fphéroïde, c ’eft-à-
dire d’un folide qui approche de la figure d’une
demi-fphere. Voye{ Sp h é r o ïd e . (E )
HÉMISTICHE, fub. m. (Littérature.) moitié de
v e r s , demi-vers, repos au milieu du vers. Cet article
qui paroitd abord.une mintitie, demande pour*
tant 1 attention de quiconque veut s’inftruire. C e
repos à la moitié d’un vers, n’eft proprement le,partage
que des vers alexandrins. La néceffité de couper
toujours ces vers en deux parties égales, & la
néceffité non moins forte d’éviter la monotonie
d’obfervér ce repos & de le cacher , font dès chaîl
nés qui rendent l’art d’autant plus précieux, qu’il
eft plus difficile.
Voici des vers theeniques qu*on propofe (quelque
foibles qu’ils foient ) pour montrer par quelle méthode
on doit rompre cette monotonie, que la loi
de Y hémistiche femble entraîner avec elle.
Obfervc{ /’hémiftiche, & redoute^ Cennui
Qu'un repos uniforme attache auprès de lui.
Que votre phrafe heureufe , & clairement rendue
Soit tantôt terminée , «S* tantôt fufpendue ;
C'efi-le fecret de l'Art; Imite^ ces aocens
Dont l'aifé Géliotte avoit charmé nos fin s .*
Toujours harmonieux , & libre fans licence,
I l n appefantit point f esfons 6* fa cadence.
S allé, dont Terpficore avoit conduit les pas
Fit fentir la mefure, & ne la marqua pas.
Ceux qui n’ont point d’oreilles n’ont qu’à conful-
ter feulement les points & les virgules de ces vers ;
ils verront qu’étant toûjours partagés en deux parties
égales, chacune de fix fillabes, cependant la cadence
y eft toûjours variée, la phrafe y eft contenue
ou dans un demi-vers, ou dans un vers entier,
ou dans deux. On peut même ne completter le fens
qu’au bout de fix ou de huit; ôc c’eft ce mélange
qui produit une harmonie dont on eft frappé, &
dont peu de lefteurs voyent la caufe.
Plufieurs diûionnaires difent que Y hémifiche eft la
même chofe que la céfure , mais il y a une grande
différence : Y hémifiche eft toûjours à la moitié du
vers ; la céfure qui rompt le vers eft par-tout où
elle coupe la phrafe.
Tien. Le voilà. Marchons. l i e f à nous. Vien. Frappe.
Prefque chaque mot eft une céfure dans ce vers.
Hélas , quel e f i e prix des vertus? Lafoufjrance.
Dans les vers de cinq piés ou de dix fillabes, il n’y
a point à'hémiftiche, quoi qu’en difent tant de di-
Ûionnairès ; il n’y a que des céfures ; on ne peut
couper ces vers en deux parties égales de deux piés
& demi.
Ainfipartagés, | boiteux & malfaits,
Ces vers languiffans | ne plairoient jamais
On en voulut faire autrefois de cette efpece dans
le tems qu’on cherchoit l’harmonie qu’on n’a que
très-difficilement trouvée. On prétendoir imiter les
vers pentamètres latins, les feuls qui ont en effet
naturellement cet hémifiche; mais on ne fongeoit
pas que les vers pentamètres étoient variés par lés
fpondées & parles daftiles ; quelqueshémiftiches pou-
voient contenir ou cinq, ou fix , ou fept fyllabes.
Mais ce genre de vers françois au contraire ne peuvent
jamais avoir que des hémifiches de cinq fyllabes
égales, & ces deux mefures étant trop rapprochées ,
il en réfultoit néceffairement cette uniformité en- P