«mal quadrupède d’Afrique , commun dans les royaumes
de Congo & d’Angola, & qui paroît être particulier
à ces contrées. Il reffemble affez à un boeuf ou
à un buffle ; fes cornes font faites comme celles d’un
bouc, mais très-liffes. Les habitans font leurs boucliers
avec la peau de çet anime! » quidevient allez
dure pour être à l’épreuve des fléchés. Il eft aufli
connu fous le nom de dance. Çet animal eft d une
grande vitefle ; quand il a été bleflé il fe tourne coutre
fon chaffeur , qui ne peut .éviter fa furie qu’en
grimpant promptement à un arbre, au pie duquel i a-
nimal relie jufqù’à ce que quelque nouveau coup le
faffe tomber mort. Sa chair efl: très-bonne à manger.
Les tigres ôc les lions en font aufli friands que les
hommes. Les impanga^ças pour fe mettre en defenfe
contre les premiers , vont ordinairement par troupeaux
de plus d’une centaine ; lorfqu’ils font atta-r
qués , ils forment un cercle, en préfentant leurs cornes
de tous les côtés, ainfi ils fe défendent.avec beaucoup
de dextérité. On en trouve de bruns, de gris ,
de noirs & de différentes couleurs , comme les vaches.
On regarde la moelle de ces animaux comme
très-bonne dans laMedecine ; on en frotte les membres
attaqués de paralyfie. ‘
* IMPARDONNABLE, adj. ( Gramm.) une action
eft impardonnable, c’eA-à-dire qu’il n y-a point
de pardon pour elle. Foye{ Pardon. Il femble que
les hommes paitris d’imperfeélions, fujets à mille
foibleffes, remplis de défauts, foientplus féveres
dans leurs jugemens que Dieu même. Il n’y a point
d’aftion impardonnable aux yeux de Dieu. Il y en a
que les hommes ne pardonnent jamais. Celui qui en
eft une fois flétri l ’eft pour toujours.
* IMPARFAIT, adj. ( Gramm.') à qui il manque
quelque ehofe. Ainft un ouvrage eft imparfait, ou
lorfqu’on y remarque quelque défaut, ou lorfque
l ’auteur ne l’a pas conduit à fa fin. Un livre eft imparfait
s’il y manque un feuillet. Un grand bâtiment
demeure imparfait lorfqu’un miniftre eft déplacé, &
que celui qui luifuccede a la petiteffe d’abandonner
les projets. Il y a dans la Mufique des accords imparfaits.
Foyei Accords. Une cadence imparfaite.
Foye[ C adence. En Arithmétique , des nombres
imparfaits. FoyeçNoMBRES. En Botanique,des plantes
imparfaites, & très-improprement appellées ainfi,
car il n’y a rien d’imparfait dans la nature , pas même
les monftres. Tout y eft enchainé, & le monftre
y eft un effet aufli néceffaire que l’animal parfait.
Les caufes qui ont concouru à fa production tiennent
à une infinité d’autres , & celles-ci à une infinité
d’autres-, & ainfi de fuite en remontant jufqu’à
l’éternité des chofes. Il n’y a d’imperfection que dans
l’art, parce que l’art a un modèle fubfiftant dans la
nature, auquel on peut comparer fes productions.
Nous ne fommes pas dignes de louer ni de blâmer
l ’enfemble général des chofes, dont nous neconnoif-
fons ni l’harmonie ni la fin ; & bien & mal font des
mots vuides-de fens, lorfque le tout excede l’étendue
de nos facultés & de nos connoiffances.
Im p a r f a it , adj. (Gramm.) employé quelquefois
comme tel en Grammaire, avec le nom de prétérit :
& quelquefois employé feul & fubftantivement,
ainfi i ’on dit le prétérit imparfait ou Y imparfait. C’eft
un tems du verbe diftingué de tous les autres par fes
inflexions & par fa deftination : fétois ( eram ) eft
Y imparfait de l’indicatif ; que je fujfe (effem) eft Y imparfait
du fubjondif. Voilà des connoiffances de fait,
& perfonne ne s’y méprend. Mais il n’en eft pas de
même des principes raifonnés qui concernent la nature
de ce tem& : il me femble qu’on n’en a eu encore
que des notions bien vagues & même fauffes ;
& la dénomination même qu’on lui a donnée , ca-
ra&érife moins l’idée qu’il en faut prendre, que la
maniéré dont on l’a enyifagé. Ceci eft développé &
juftifié à P article T ems. On y verra que ce tems eft
de la claffe des préfens , parce qu’il défigne la fimul-
tanéité d’cxiftence, &C que c’eft un préfent antérieur,
parce qu’il eft relatif à une époque antérieure à l’aCte
même de la parole. Article de M. B e a u z é e .
IMPARTABLE, adj. (Jurifprud.) fignifie ce qui
ne peut pas fe partager ; on le dit aufli quelquefois
de cè qui ne peut pas fe partager commodément.
Foye[ Pa r t a g e . (A )
* IMPARTIAL,adj. (Gramm.") on dit d’un juge qu’il
eft impartial lorfqu’il pefe fans acception des chofes
ou des perfonnes, les raifons pour & contre. Un examen
impartial, lorfqu’il eft fait par un juge impartial.
Il n’y a guere de qualité plus effentielle & plus rare
que Y impartialité. Qui elt-ce qui l’a ? le voyageur ?
il a été trop loin pour regarder les chofes d’un oeil
non prévenu : le juge ? il a fes idées particulières,
fes formes , fes connoiffances, fes préjugés : l’hifto-
rien ? il eft d’un pays , d’une fe& e, &c. Parcourez
ainfi les différens états de la v i e , fongez à toutes
les idées dont nous fommes préoccupes, faites en-'
trer en confidération l’âge , l’é ta t , le caraftere , les
pallions, la fanté, la maladie, les ufages, les goûts,
les faifons, les climats, en un mot la foule des caufe9
tant phyfiquesque morales, tant innées qu’acquifes,
tant libres que néceffaires, qui influent fur nos jugemens
; & prononcez après cela fi l’homme qui fe
croit fincérement très-impartial, l’eft en effet beaucoup.
Il ne faut pas confondre un juge ignorant avec
lin juge partial. L’ignorant n’a pas les connoiffances
nécefîaires pour bien juger ; le partial s’y refufe.
* IMPASSIBLE, IMPASSIBILITÉ, (Gramm. &
Théolog.) qui ne peut éprouver de douleurs. C ’eft
un des attributs de la Divinité. C ’en fut un du corps
de Jefus Çhrift après la réfurre&ion. C ’en eft un de
fon corps dans l’euchariftie. Les efprits & les corps
glorieux feront impafjïbles. Si l’ame eft fortement
préoccupée de quelque grande paflion , elle en devient
pour ainfi dire impafjible. Une mere qui verroit
fon enfant en danger-, courroit à fon fecours les piés
nuds à-travers des charbons ardens, fans.en reffen-
tir de douleur. L’enthoufiafme & le fanatifme peuvent
élever l’ame au-deffus des plus affreux tour-
mens. Foye^ dans le livre de la cité de Dieu , l’hif-
toire du prêtre de Calame. Cet homme s’aliénoit à
fon g ré , & fe rendoit impajfible même par l’aélion
du feu.
IMPASTATION, f. f. (Pharmacie.) c’eft la réduction
d’une poudre , ou de qudlqu’autre fubftance en
forme de pâ te, au moyen de quelque liquide convenable
pour en faire des trochifques, des tablettes,
ou autre compofition de forme folide.
Im p a s t a t io n , (Architecture.) mélange de divers
matériaux de couleur & de confiftence différente
, qui fe fait par le, moyen de quelque ciment,
& que l’on durcit à l’air ou au feu.
Uimpajlation eft quelquefois un ouvrage de maçonnerie
, fait de ftuc ou de pierre broyée , rejointe
en maniéré êc forme de parement, tels que les marbre
feiiils.
Quelques-uns croient que les obélifques & ces
groffes colonnes antiques qui nous relient, étoient
faites les unes par impajiation & les autres par fu-
fion. Diçl. de Trévoux.
IMPATIENCE, f. f. (Morale.) inquiétude de celui
qui fôuffre, ou qui. attend avec agitation l’ac-
compiiffement de fes voeux.
Ce mouvement de l’ame plus ou moins bouillant,'
procédé d’un tempérament v if, facile à s’enflammer,
& qu’on aurôit pu fouvent modérer par les fecours
d’une bonne éducation.
Les princes qui croient tout pouvoir, & qui fe livrent
à leurs impatiences, imitent ces enfans qui rompent
les branches des arbres, pour en cueillir le fruit
■ àvaiit qu’ il foit mûr. 11 faut être patient pour devenir
maître de foi & des autres.
Loin donc que Yimpatience foit une force & une
Vigueur de l’ ame, c’eft une Foibleffe & une impuif-
fancè de fôuffrir la peine. Elle tombe en pure perte,
& ne produit jamais aucun avantage. Quiconque ne
fait pas attendre & fôuffrir, reffemble à celui qui ne
fait pas taire un fecret ; l ’un & l’autre manquent de
force pour fe retenir.
Comme à l’homme qui court dans un char, & qui
n’a pas la main affez ferme pour arrêter quand il le
faut fes courfiers fougueux, il arrive qu’ils n’obéif-
fent plus au frein , brifent le char , & jettent le conducteur
dans le précipice ; ainfi les effets de Yimpatience
peuvent fouvent devenir funeftes. Mais les
plus fages leçons contre cette foibleffe font bien'
moins puiffantes pour nous en garantir , que la longue
épreuve des peines & des revers. (D . J.)
IMPECCà BILITÉ, f. f. ( Théologiei) état de celui
qui ne peut pécher. C’eft aufli la grâce , le privilège
, le principe qui nous met hors d’état de pécher.
Foye^ Péché.
Les Théologiens diftinguent différentes fortes &
comme différens degrés (Yimpeccabilité. Celle de Dieu
lui convient par nature ; celle de Jefus Chrift entant
qu’homme, lui convient à caufe de l’union hypofta-
tiquè ; celle des bienheureux eft une fuite de leur
état ; celle des hommes eft l’effet de la confirmation
en grâce, & s’appelle plutôt impeccance oyYimpecca-
bilitè : aufli les Théologiens diftinguent-ils ces deux
chofes ; ce qui eft fur-tout néceffaire dans les difpu-
tes contre les Pélagiens, pour expliquer certains termes
qu’il eft aifé de confondre dans les peres grecs
& latins. Dict. de Trévoux. (G)
IMPÉNÉTRABILITÉ, f. f (Métaphyjiq. & Phif.)
qualité de ce qui ne fe peut pénétrer ; propriété des
corps qui occupent tellement un certain efpace, que
d’autres corps ne peuvent plus y trouver de place.
Voye1 Matière.
Quelques auteurs définiffent l 'impénétrabilité, ce
qui diftingué une fubftance étendue d’avec une autre
, ou ce qui fait que l ’extenfion d’une chofe eft
différente de celle d’une autre ; enforte que ces deux
chofes étendues ne peuvent être en même lieu, mais
doivent néceffairement s’exclure l’une l’autre. Foye^
So l id it é .
Il n’y a aucun doute fur cette propriété à l’égard
des corps folides , car il n’y a perfonne qui n’en ait
fait l ’expérience, en preffant quelque métal, pierre,
b o is , <S*c. Quant aux liquides, il y a des preuves qui
les démontrent à ceux qui pourroient en douter.
L eau , par exemple, renfermée dans une boule de
métal, ne peut être comprimée par quelque force
que ce foit. La même chofe eft vraie encore à l’é-
.gard du mercure, des huiles & des efprits. Pour ce
qui eft de 1 air renfermé dans une pompe, il peut en
quelque forte etre comprimé, lorfqu’on pouffe le
pifton en bas^; mais quelque grande que foit la force
qu’on emploie pour enfoncer le pifton dans la pompe
, on ne lui pourra jamais faire toucher le fond.
En effet, dès que l’air eft fortement comprimé, il
fait autant de réfiftance qu’en pourroit faire une
pierre.
Les Cartéfiens prétendent que l’étendue eft impénétrable
par la nature : d’autres philofophes diftin-
'guent l ’étendue des parties pénétrables & immobiles
qui conftituent l’efpace, & des parties pénétrables &
. mobiles qui conftituent les corps. Foyeç Etendue
E spac e & Ma t iè r e .
Si nous n’euflions jamais comprimé aucun corps,
nous enflions vu fon étendue, il nous
eût ete impqflible de nous former aucune idée de
1 impénétrabilité. En effet, on ne fe fait d’autre idée
b un £?rPs lorfqu’on le v o it , finon qu’il eft étendu
Tome F U I . ^
de la même maniéré que lorfqu’onfe trouve devant
un miroir ardent de figure fphérique & concave, on
apperçoit entre le miroir & fon oeil d’autres objets re-
préfentés dans l ’a ir , léfquels perfonne ne pourroit
jamais diftinguer des objets folides & véritables , fi
l ’on ne cherchoit à les toucher avec la main , & fi
Ton ne découvroit enfuite que ce ne font que des
images. Si un homme n’eût vû pendant toute fa v ie
que de pareils fantômes , & qu’il n’eût jamais fenti
aucun corps , il auroit bien pû avoir une idée de l ’étendue,
mais il n’en auroit eu aucune de Y impénétrabilité.
Les Philofophes qui dérivent Y impénétrabilité
de l ’étendue, le font parce qu’ils veulent établif
dans la feule étendue la nature & l ’effence du corps.
C ’eft ainfi qu’une erreur en amene une autre. Ils fe
fondent fur ce raifonnement. Par-tout où il y a une
étendue d’un pié cube, il ne peut y avoir aucune autre
étendue d’un fécond pié cube, à moins que le
premier pié cube ne foit anéanti : par cônféquent l’étendue
oppofe à l ’étendue une réfiftance infinie, ce
qui marque qu’elle eft impénétrable. Mais c’eft une
pure pétition de principe, qui fuppofe ce qüi eft en
queftion, que l ’étendue foit la leule notion primitive
du corps, laquelle étant pofée , conduit à toutes
les autres propriétés. Article de M. F o r m e y
IMPÉNITENCE,f. f. (Théolog.) dureté, endur-’
ciffement de coeur qui fait demeurer dans le vice '
qui empêche de fe repentir. Foye^ Pén iten ce <£
Persévérance.
Vimpénitence finale eft un péché contre le S. Ef-
prit, qui ne fe pardonne ni en ce monde ni en l’au-
tre. (G)
IMPENSES, f .f. pi:.(Jurifpr.) font les chofes que
l’on a employées, ou les fommes que l’on a débour-
fées , pour faire rétablir , améliorer , ou entretenir
une chofe qui appartient à autrui, ou qui ne nous
appartient qu’en partie, ou qui n’appartient pas in-
commutablementià celui qui en jouit.
On diftingué en droit trois fortes tfimpenfes, fa-
vo ir , 1es>néccjfaires-, les utiles & les vo/uptuaires.
Les impenjes néceffaires font celles fans lefquelles
la chofe feroit périe, ou entièrement détériorée
comme le rétabliffement d’une maifon qui menace
ruine.
Les impenfes utiles font celles qui n’étoient pas né-
ceffaires , mais qui augmentent la valeur de la chofe
comme la conftruélion d’un nouveau corps de bâtiment
, foit à l’ufage du maître ou autrement.
Les impenfes voluptuaires font celles qui font faîtes
pour l’agrément, & n’augmentent point la valeur
de la chofe, comme font des peintures, des jardins
de propreté, &c.
Le poffeffeur de bonne foi qui a fait des impenfes
néceffaires ou utiles dans le fonds d’autrui, peut retenir
l’héritage , & gagne les fruits jufqu’à ce qu’on
lui ait rembourfé fes impenfes.
A l’égard des impenfes voluptuaires, elles font perdues
même pour le poffeffeur de bonne foi.
Pour ce qui eft du poffeffeur de mauvaife foi qui
bâtit, ou plante feiemment fur le fonds d’autrui, il
doit s’imputer la perte de ce qu’il a dépenfé ; cependant
comme on préféré toujours l’équité à la rigueur
du droit, on condamne le propriétaire qui a fouffert
les impenfes néceffaires, à les lui rembourfer, &
même les impenfes utiles, fuppofé qu’elles ne puif-
fent s’emporter fans grande détérioration ; mais le
poffeffeur de mauvailè foi n’eft jamais traité aufli favorablement
que le poffeffeur de bonne fo i, car on
rend à celui-ci la jufte valeur de fes impenfes, au lieu
que pour le poffeffeur de mauvaife fo i, on les efti-
me au plus bas prix.
Fiyc{ la loi 38. au ff. de keredit. petit. les lois, 53.
& 216. ff. de reg.jur. & la loi 38. f f de rei vindicat.
Les inftitut. AV. //. tit, 1. § 30. Le Brun de la
E E e e ij