3 / de lut. fepten. Elle quitta le nom d'JÊgida & de
Copraria qu’elle avoit eu depuis , pour celui de
Jujlinopolis qu’elle garde encore dans les a&es publics.
L’évêché de Capo-d’lftria fut fondé en 756 ;
elle a d’aflez belles églifes ; fa maifon de ville étoit
un temple de Pallas ; Ion principal revenu confifte
en falines qui produifent par an plus de fept mille
muids de fel ; la mer lui fournit du poiflbn en abondance,
& la terre ferme d’alentour eft couverte
d’oliviers & de vignes qui donnent d’excellent vin.
Mathias Francowitz plus connu fous le nom de
Mathias FLaccus Illyncus, l’un des plus favans & des
plus turbulens théologiens de la confeffion d’Aufg-
bourg, naquit dans Yljlrie le 3 de Mars 1520 ; il
s’éleva avec force contre l'intérim de Charles-Quint,
eut des démêlés très-vifs avec les Catholiques, &
mourut le n Mars 1575 , à 55 ans. Il tira de la
pouffiere des bibliothèques, une vieille meffe qu’il
fit imprimer en 15 5 7 , & compila l’ouvrage fameux
intitulé, Catalogus teûium veritatis, Bajileæ i5S 6 ,
première édition, fuivie de celles de 1597 & 1608,
& à Francfort 1666 in-40. & 1672. Le plus confi-
dérable de fes travaux, fut fans doute cette hiftoire
eccléfiaftiquè latine, qü’on a nommée les Centuries
de Magdebourg, dont il eut la principale direction ;
il y a 13 centuries. Les trois premières parurent en
15 59, & la derniere en 1574. L’édition de Balle en
1624, 3 vol. i/z-fol. eft la bonne de ce grand ouvrage
; mais le clavis fàcrce feripturoe d’Illyricus, eft
un de fes meilleurs livres : Bayle a donné un excellent
article critique de ce célébré auteur. (.D . /.)
ISTROPOLIS, ( Géog. anc. ) ancienne ville fur
la mer Noire, à l’embouchure du Danube. Ptoiomée
& Etienne le Géographe la nomment Iftros; c’ étoit
une peuplade des Milélîens , qui éleverent cette
ville lorfque l’armée de Scythes barbares vint pour-
fuivre en Afie les habitans duBofphoreCimmérien.
C ’eft aujourd’hui Stravico, ou ProJlraviJ'a, qui placée
près d’une des embouchures du Danube, fervoit
alors d’entrepôt général à toutes les nations qui tra-
fiquoiènt le long de ce fleuve.
ISTURIE, ( Géog. ) petit village à cinq lieues
de Bayonne dans le pays-bafque, contrée d’Arbe-
rou. Je n’en parle que parce qu’il a donné fon nom
à une fameufe mine connue, & jadis exploitée par
les Romains ; fon ouverture avoit près de douze cent
piés de profondeur. La montaghe étoit percée pour
l’écoulement des eaux d’une petite riviere qui la
traverfe : trois grofles tours dont une exifte encore
en partie, avec un retranchement d’une douzaine
de toifes de furface, & quelques fortifications au
haut de la montagne, fervoient à loger des foldats
pour foutenir les mineurs. Des naturaliftes qui ont
examiné cet endroit, croyent que c’étoit une mine
de f e r , & ont regardé le grand fouterrein comme
une carrière d’oit l’on tiroit la pierre. (Z ), J.)
ISUM, ( Géog. ) ville commerçante de la Ruflie,
fur la riviere de Donetz, entre Afoph & Bormut.
ISUREN, f. m. ( Idolat. mod. ) nom d’une des
trois principales divinités auxquelles les, Indiens
idolâtres attribuent le gouvernement de l’univers ;
les deux autres font Bramha, qu’ils prennent pour
le créateur du monde, & Wifnou. Voye^ Bramha
& WlSNOU.
Les Indiens adorent Jfuren fous une figure obf-
cène & monftrueufe qu’ils expofent dans les temples
qu’ils portent en proceflion. Lorfque cette
divinité ne paroît pas dans les temples fous la forme
infâme du Lingam, mais fous celle d’un homme,
elle eft repréfentée comme ayant un troifieme oeil
au milieu du front. On lui donne deux femmes ,
l’une qui eft peinte en v erd, & l’autre en rouge ,
avec une queue de poiflbn. Les adorateurs de ces
idoles fe frottent le vifage & quelques autres parties
du corps, .d’une cendre faite de fiente de vache’ , à
laquelle ils attachent une grande idée de.fainteté.
La fefte d'Jfuren paffe pour la plus étendue qu’il
y: ait dans les Indes ; elle eft même fubdivifée en
plulieurs feftes, dont les unes n’adorent que le feul
Ifuren, d’autres fes femmes, d’autres fes enfans ,
d’autres enfin joignent à leurs adorations toute la
famille & les domeftiques. Voye^Vhijioire du chrijlia-
nifme des Indes, par M. de la Croze,oii vous trouverez
des particularités que je pafle fousfilence.(Z>. J.) I T * I T , f. m. ( Hijl. mod. ) c’eft le nom que les
Iguréens donnent à l’onzieme géagh de leur cycle
duodenaire ; il lignifie chien, & défigne encore l’onzieme
heure du jour, & l’onzieme de leurs Agnes
céleftes. Bibliotheqorient. & D i cl. de Trév.
ITA BU , f. m.(Hijl. nat.boian.) c’eft un arbre du
Japon qui eft une efpece de figuier fauvage , dont
le fruit eft de couleur purpurine , & la feuille longue
de quatre ou cinq doigts, terminée en pointe,
& fans découpure. Un autre figuier nommé Inu-
itabu, porte un fruit infipide, & jette des racines
qui tirent fur le roux. Ses branches font courtes,
grofles, courbées, revêtues d’une écorce roufle ,
ou d’un verd clair. Ses feuilles qui durent toute l’année
, font fermes, dures, épaifles, ovales, & terminées
en pointe, longues ordinairement de trois
pouces, unies & brillantes par-delfus, & d’un verd
clair par le dos, qui eft garni dans toute fon étendue
d’une infinité de nervures entrelaffées les unes
dans les autres d’une maniéré fort agréable. Les
fleurs ne fe montrent point. Les fruits dont le pédicule
eft court, gros ôc ligneux , font de la grofleur
& de la figure d’une noix , mais quelquefois de la
figure d’une poire. Leur chair eft blanche, fongueufe
garnie d’un grand nombre de petites femences blanches
& tranfparentes, qui font environnées d’une
très-petite fleur blanche à quatre pétales. L’arbre
croît dans les endroits pierreux & le long des murs.
I T A L I C A , ( Géog. anc.') ancienne ville d’Ef-
pagne dans la Bétique , aujourd’hui l’Andaloufie.
Appien nous en apprend l’origine, lorfqu’il dit que
Scipion laiffa les invalides de fon armée dans une
ville qui en reçut le nom d'Italica, Elle a le titre
demunicipedans les médailles frappées fous l’empire
d’Augufte ; mais elle eft bien autrement fameufe par
les grands hommes dont elle a été la patrie. Je compte
d’abord trois empereurs romains, Trajan fous le
régné duquel ce fut un bonheur d’être né, Adrien
fon coufin & fon fuccefleur qui n’étoit point chrétien
, mais qui loin de les perfécuter, ordonna de
châtier leurs calomniateurs ; & Théodofe le vieux,
après la mort duquel l’empire s’affaifla tout-à-coup1;
le quatrième homme illuftre, natif d'Italica félon
quelques critiques, ou plutôt de Corfinium, eft fans
doute moins célébré par les honneurs de fon con-
fulat qui tombe à l’an 68 de l’ere vulgaire, que par
fon poème, ou fi l’on aime mieux, fon hiftoire ver-
fifiée de la fécondé guerre punique.
Les notices d’Efpagne donnent à la ville d'Italica
le premier rang après le fiege de Spalis, Séville. Aujourd’hui
ce n’eft qu’un bourg ruiné, fitué à trois
ou quatre milles de Séville, & qu’on nomme Sevilla-
la-Veja; mais M. Baudrand remarque que la campagne
de ces environs eft encore appellée Los campos
de Talca. ( D . J .)
ITALIE, ( Géog. anc. ) à ce grand pays de l’Europe
, fitué entre les Alpes & la mer Méditerranée,
où il s’étend en forme de prefqu’île , Pline donnoit
en longueur mille & vingt de cés milles romains qui
étoient enufage de fon tems , & fept cens quarante-
cinq milles dans fa plus grande largeur.
Tandis que quelques-uns dérivent le nom YYIalit
■ d'uil lôëftâin ttàîiiS) perfônriage fabuleux ^ le ddfle
•Bocharten va chercher l’origine dans la langue phénicienne
j chacun a fa folie où toujours il revient;
Servius , dans fes commentaires fur V irgile, nous
indique les divers noms donnés jadis à cette contrée:
elle a été appellée Saturnie , Latium , Aufonie } Thîr-
rhétiie\ OEnotrie , Hefpérie , &c. On peut voir dans
le premier liv. des Antiq. de Denys d’Halycarnaffe,
ce qui a produit la créance du peuple, qui établiffoit
le régné de Saturne en Italie. On dérive le nom de
Latium* que porta la contrée qui fer vit d’a file à ce
prince, du verbe lateo y fe cacher; Les noms d’Aufonie
, de Thyrrhénie , & d’OEnotrie, ne lignifient
originairement que des cantons particuliers du pays;
le nom d’Hefpérie lui fut impofé par les Grecs, à
caufe de fa fituation occidentale a leur égard, &
c’eft ainfi qu’ils appeiloient l’étoile du foir : les Latins
donnèrent le nom d’Hefpérie à l’Efpagne, pour
la même raifon.
Mais les Grecs firent tant de descentes & d’éta-
biiflémehs en Italie, que la partie méridionale en
prit le nom de Grande-Grece. Ici Pline s ’eft b iffé aller
à je ne fais quelle vanité nationale en croyant prouver
parce nom feu l, l’avantage de l'Italie, fur là
GreCe , puilqué , dit-il, une portion de l’Italie avoit
paru affez confidérable > pour être appellée la Grande
Grece , au préjudice de la Grece-propre. Mais outre
que la raifon du naturalifte de Rome n’eft guere
philofophique, c’eft lui-même qui fe trompe ; car la
Grece italique ou la grande-Grece , étoit réellement
plus étendue que la Grece proprement dite. Voye£
Grece Grande.
Cette belle prefqu’îîe n*a pas toujours eit les mêmes
bornes, & vraiffemblablement elle ne renfer-
moit d’abord qu’un canton peu confidérable j fitué
dans le centre du pays. Outre que la girandè-Grece
en faifoit une partie, on appelloit Gaule cifàlpine,
tout ce qui eft entre les Alpes * l’A rne, & l’Iéfi , ou
YÆlis des anciens; mais après que les Romains entent
fubjugué cette Gaule, ils reculèrent les frontières
de l'Italie jufqu’aux Alpes.
Il s’enfuit que ce pays devoit changer fouvent de
divifions j & c’eft aufli ce qii’On vit arriver. Je ne
me propofe point de rapporter ces divifions, c’eft
affez pour moi de jetter Un coup d’oeil fur les plus
anciennes nations qui peuplèrent l'Italie.
• Il y en avoit de deux fortes : les unes fe difoietit
indigènes, c’eft-à-dire les naturels du p a y s , ceux
dont on ignore le premier établiffement ;ïe s autres
étoient des étrangers, qui attirés par la bonté du
terroir, de l’air, & des eaux, vinrent s’établir dans
ce canton de la tetre. Les Ombriens, Vmbri, paf-
foient pour les plus anciens de tous les Indigènes; les
Sicules étoient aufli du nombre de ces anciennes nations.
Les (Enotriens qui fe qualifîoient Aborigènes,
les chafferent du Latium, & enfuite les Aufones f
Aufonii, ou les Sabins, les ayant acculés au-bas de
Y Italie * les forcèrent de paffer dans l’ile, à laquelle
ils donnèrent leur nom, qui eft bien reeonnoiffable y
en celui de Sicile qu’elle porte encore. Les Euga-
néens étoient encore de vieux habitans de l'Italie ;
mais leur pays fut envahi en partie par les Vénetes y
en partie par les Carnes. Les autres étoient appelles
Opiciens, Opici, Ofquès, O f r i , Sabins, Sabi-
ni y &c. & ce furent leurs defeendans qui pceupe-
tent prefque tout le midi de FItalie.
Les étrangers étoient ou Afiatiques , ou Area-
diens , ou Celtes ; les Etrufques étoient venus d’A-
fie , & plus particulièrement de la Lydie. De Grece
& d’Arcadie, fortirent les Pélafges, les (Enotriens,
les Japyges, ou Pericétiens * ou Apuliens ; les Rhe-
tes étoient un détachement des Etrufques, qui chaf-
fés de leur territoire, fe retirèrent dans les Alpes ;•
(Enotriens qui fe nommèrent enfuite Aborigènes,
eitÿêhi pôiif defeendans lès Latins, dôrit îes Rutules
fcatfioient partie ; les Volfques fortoient peut-être aufli
des (Enotriens, ou pour mieux dire, on ne fait d’où ils
etoient fortis. Les Veneres venoient des Gaules, &
non delà Troade & de la Paphlagonie ; Cellarius,
& autres favans, ont fait des tables très-utiles, pouf
montrer d un coup d’oeil, les peuples qu’on vient
de nommer, leur origine, leurs rapports, & leurs
defeendans.
Il y â plufieùrs divifions de Ÿîtâlie, héceffaires
pour l’intelligence de Fhiftoir.ë ; telle eft celle d’Au^
giifte en onze pro vinces que Pline a fuivie, & que lé
pere Briet a détaillée. Strabon qui vit prefque tout
le régné de Tibe re, ne fait que huit parts de l'Ita-
û t; fa voir la Vénétie, la Tofcane, laL igurié, Ro-
me o u le Latium , le Picénum , la Campanie, la
Pouille , & la Lucanie ; il femble qu’il en retranché
une grande partie de la Gaule cifàlpine ; les Samni-
tes font apparemment compris fous les Picentins.
L’empereur Trajan partagea VItalie en dix-fept
provinces , & Conftantin luivant à-peu-près le même
modelé, la divifa en trois dioeèfes. & la fournit
à deux vicaires j dont l’un avoit la qualité de vicaire
Italie, & l’autre de vicaire de Rome.
Après la chute de l’empire d’O ccident, celui d’O-
fient trop foible pour rélifter à des ennemis qui l’aC-
Cabloient de toutes parts j perdit ce qu’il avoit encore
eonferve de ¥ Italie, oîi il fe forma quantité de
republiques & de fouverainetés particulières, qui
ont éprouvé cent révolutions depuis ces tems reçu*
lés jufqu’à nos jours.
Leandre Alberti y religieux dominicain , a publié
une ample & riche deferiprion de toute Y Italie ; maiè
elle peche par la bonne critique. II ne faut pas non
pliis prendre à la rigueur fes explications, ni les rapports
que le pere Briet met entre les anciens & les
nouveaux noms que portent les provinces d'Italie
dans les hiftoriens. On fe tromperait fo r t , fi l’on
eroyoit que Iq Plcenum, par exemple, étoit renfermé
dans les mêmes bornes que la marche d’Anconé
d aujourd hui, ou fi Fon penfoit que la grande-Grecô
ne repondoit qu’à la haute Calabre ; il faut néceffai-
rement joindre à la Ieâure de ces fortes d’ouvrages
d érudition géographique de bonnes cartes de l’ancienne
de d elà nouvelle Italie: celles par exempté
de M. de FIfle. ( D . J . ) r
It a lie , f. f. ( Géogr. mod. ) Je fuis bien difpenfé
de donner l’énumération des états de cettë grande
prefqu’ifle ; parce que les enfans même en font inf-
truits.
Les anciens-Comparaient Y Italie à une feuille dé
lierre , plus longue que large ; les modernes entraînes
par le ijiauvais exemple de leurs prédéceffeurs \
ont plus ridiculement encore comparé ce pays , les
uns à une jambe d’homme, & les autres à une botte î
mais en fe prêtant pour un moment à ces fortes de
fimihtudes défeélueufes, on remarquera que la plupart
des cartes géographiques coupent trop le jarret
de cette botte, ou bien ne la font, ni affez droite, ni
affez unie«
MM. Sanfon ont pris la peine de publier une tablé
éxaâe de toute l ’Italie, telle qu’elle étoit avant l’arrangement
de la fucceffion d’Èfpagrte ; & cette table
eft affez précieufe; en ce qu’elle peut fervir à entendre
les Hiftoriens du dernier fiecle : mais comme les
guerres & les traités entre les puiffances ont caüfé
depuis ce tems-Ià des changemens confidérables dans
cette contrée, il faut eonnoître ces changemens j
pour corriger la table de MM. Sanfon par des aftérifi
ques avec des notes ; qui marquent les variations
furvenues dans ce pays intéreffant.
Nous devons le chérir pour avoir été le berceau
des Arts & des-Seiefices, après tant de fiecles dé
barbarie, & pour avoir eu la g loire, comme autre*