Peut-être que la facilité de la dilïolution des éo-
quilles d’huîtres eft une des xailons de fes bons e f fets
dans les eftomacs gâtés parades acides , indépendamment
de la quantité de fel faim qu elles contiennent
, lequel ne paroit pas un (impie fel marin',
mais un fel qui a reçu un grand changement par
l ’animal ; ce qui eft confirmé par la forte odeur ôc
par le goût pénétrant ( outre le falin) de cette eait
qui fe trouve dans les tinterflices des feuilles qui
compofent la coquille lorfqu’onla cafte avant qu’elle
foit fort Leche.
On prépare les coquilles di'huîtres différemment ;
mais comme la préparation les peut altérer ôc gâter,
particulièrement lorfqu’ori les calcine par le.feu ,
M. Homberg a communiqué.dans Us mém. de Vacad.
des Scie,ne. ann. tyoo , la- maniéré dont il fe fervoit
pour, les préparer.
« Prenez, dit-il, cette partie de la coquille de
»> l’huître qui eft creùfe , en jettant l’autre moitié.
» qui eft plate ; lavez-les bien des ordures extérieu-
» res , ôc faitesles fecher.pendant quelques jours.
» au foleil ; étant feche.s.4 pilez-les dans un mortier
» de marbre , elles fe mettront en bouillie ; expo-
» fez-les dé nouveau auffoleil pour les lécher; puis
» achevez de les piler, ôc paffez la poudre par un
» tamis fin »., H . ^ \
Les coquilles d'huîtres entrent dans le remede de
mademoilelle Stephens pour la pierre.
Les Romains donnèrent rlong-tems la préférence
aux huîtres du lac Lucrin, qu’Horace appelle Lucrina
conckylia; enfuite ils aimèrent mieux celles de Brin-
des ôc de Xarente ; & finalement ils ne purent plus
fouffrir que celles de l’océan Atlantique. Nouslom-
mes devenus aufti délicats que les Romains:; nous
ne goûtonsaiijourd’hui que les huîtres vertes. Voye^
àl{drticle P ê c h e des H u itres , comment on les
verdi fi ..
Mais le fecret que les Romains avoient dé conserver
les huîtres ne nous, eft pas parvenu. Apicius
l’a gardé pour lui.. Il vivoit fous Trajan, ôc lui fit
parvenir des huîtres très-fraîches au pays des Parthes.
C ’eft ce même Âpicius félon -quelques critiques ,
qui compofa le fameux traité de re culinaria. To-
rinus trouva , dit o n , cet ouvrage dans l’ifle de
Maguelone,près de Montpellier , ôc le fit imprimer à Balle en 1541 in-40. ( D . / . )
• HUITZIL-XOCHITL, f. m. ( Hiß. nat. Botan. )
arbre du Mexique , dont le tronc eft droit ôc uni ;
fon écorce eft verdâtre ôc fon bois fort blanc ; les
feuilles font aigues Ôc dentelées ; les fleurs font jaunâtres
vers les bords. Cet arbre fournit une réline
qui a l’odeur de l’aneth.
* HUITZITZIL, f. m. ( Ornitholog. ) petit oifeau
du Mexique ; il n’eft pas plus gros qu’un papillon,
a le bec long ôc les plumes belles ôc déliées ; on
en fait des tableaux. 11 boit la rofée ôc fuce les
fleurs. Quand il eft las il fiche fon bec dans le
tronc des arbres , ôc y demeure attaché pendant fix
mois comme .s’il étoit mort ; mais les pluies revenant,
ôc la terre s’embellifîant de fleurs , le huit-
ritzii quitte l’arbre ôc vole dans la campagne.
HU1US ou HUJUSCE D lE l , ( Mytholog. ) fur-
nom donné par les Romains à la Fortune. Elle a voit
un temple à Rome , qui lui fut élevé par Q. Catu-
lus , pour s’acquitter d’un voeu qu’il avoit fait le
jour oit il vainquit les Cimbres conjointement avec
Mariusv-, v
H U LL, ( Gcog.') Hullum , ville forte & commerçante
d’Angleterre en Yorkshire, avec un bon port
& un arfenal, au confluent de la rivière de. même
nom avec celle de Humber. Edouart 1er en eft le
fondateur ;;elle eft à 12 lieues S. E. d’Yorck. Long.
Riivant S tre â , 19. 40. 49. lut. 53 , 50. ( D . J .)
H U LO T , TJLQT, f. m. ( Marine.')c’eft l’ouverture
dit Von met le moulinet de là barre pommée'
manivelle, Voye%_ Planche 4 , Marine ; fc?v 18Ô.
HULOTS yf . m. pl; ( Marine. ) ce font les ouvertures
qui (ont dans le panneau de la folfe aux cables.
HULOTE, HULOT, GRIM AUD, MACHETTE,
AVETTE , ( Hiß.'nat. Ormith.) Strix cincrea.fy forte
ulula- Aîdr.ovandi. Oifeau de proie , qui ne fort de fa
retraite que la nuit. Villughbi a donné la defcripîion
d’une hulote qui pefoit près de douze onces , & qui
avoit deux piés huit pouces d’envergure , ôc environ
trdSze pouces de longueur depuis l’extrémité du
bec jufqû’au bout des doigts Ôc de la queueï 11 n’y
avoiUpoitu.de membrane fur la baie du bec de cet
oifeau & de ceux de fôn genre, comme il s’en trouve
lui la bafe du bec des oifeaux de proie qui fe
montrent .le jour. . Les yeu* de la hulote font .très-
grands , le bord des paupières eft noir. Cet oifeau
a très-peu de poids à proportion de fon volume ,
doritlâ plus grande partie eft en plume. Celles qui
font dilpofées en cercle autour des yeux ôc du bec
font fortes ôc de couleur mêlée de blanc ôc de brun ;
le corps eft panaché de cendre ôc de brun ; il y a lur
la poitrine des taches oblonguès & noires , ôc fur
les grandes plumes des ailes des taches tranfverfa-'"
les noirâtres & rouffâtres. Les piés font couverts
de plume ; la plante eft jaune ; le doigt extérieur'
peut s’étendre ert arriéré ; le côté intérieur de l’ongle
du doigt du milieu eft tranchant. "Wiüughbi
O m it. V o yt\ O ise a u .
HULST, (.Géog. ) petite , mais forte ville de»
Pays-Bas Hollandois} au Comté de Flandres » capitale
d’un bailliage de même nom au quartier de
Gand< Elle fut enfermée de murailles en 1416. Les
confédérés la prirent en 1578, le duc de Parme en
1583, le prince Maurice en 1591 » l’archiduc Albert
en 1596 , ÔC Fredéric-Henri, prince d’Orange , la
reprit aux Efpagnols en 1615, .'depuis ce terris elle’
eft reliée aux Hollandois.. Elle eft à (y lieues N. O.
d’Anvers , 7 N. E. de Gand. Longit. 21. 35. latït.
5 1 .16 .
C ’eft la patrie de Cornelius Janfénius, profeffeur
en Théologie à Louvain , ôc qui à fon retour du
Concile de Trente , fut récompenfé par le pape de
l’évêché de Gand , oh il mourut en 1576, âgé de
66 ans. Quoiqu'il ait publié plufteurs ouvrages , il
ne faut pas le confondre avec le fameux Corneille
Janfénius , qui étoit évêque d’Ypres en 163 5 » mort
de là pelle en 1638 , & q u i, depuis fon décès , eft:
devenu ,-.fans s’en douter, çhef d’une fe£te que la
feule perfécution peut étendre dans l’églife ôc dans
l’état. ( D. J. )
HUMAIN, adj. ( Gram. ) qui appartient à la na»
ture de l’homme. Voye{ Na t u r e l .
Le corps humain eft l’objet de la Médecine. Voyc{
C orps & Mé d e c in e .
Epicure ôc fes fe&ateurs nient que les dieux fe
mêlent des chofes humaines. Voyeç Ep ic u r ie n s ,.,.
On diftingue la foi en divine & en humaine. V?ye^
F oi.
* Hum a in e e spe c e . ( Hifl. nat. ) L’homme con-
lidéré comme un animal, offre trois fortes de variétés
; l’une eft celle de la couleur ; la fécondé eft
celle de la grandeur &c de la forme ; la troilieme eft
celle du naturel des différens peuples. ,
En paffant d’un pôle à l’autre, & en commençant
par le nord , on trouve d’abord les Lapons D anois,
Suédois, Mofcovites & indépendans, les Zembliens ,
les Borandiens, lesSamoïedes , les Tartares fepten-
trionaux , & peut-être les Oftiaques dans l’ancien
continent , les Groenlandois & les Sauvages au nord
des Elquimaux. On croiroit que c’eft une race d’hommes
dégénérée , d’une petite ftature & d’une figure
bifarre- Ils ont tous le vifage large & plat, le nez
camus ÔC épaté, l’iris de l’oeil jaune, brun ôc tirant
furie n oir, les paupières retirées vers le* temples l
les joues très-élevées, la bouche grande, le bas du
vifage étroit, les levres épailfes , la voix grêle, la
tête groffe, les cheveux noirs & lifles, la peau ba-
fanée ôc couleur d’olive foncée. Ils font petits, trapus
ôc maigres : la plupart n’ont que quatre piés de
hauteur , les plus grands que quatre piés ôc demi.
Les femmes font aufti laides que les hommes ; leurs
mamelles font très-conlidérables ; elles en ont le
bout noir comme du charbon : des voyageurs dilent
qu’elles n’ont de poil que fur la tête, ôc qu’elles ne
font pas fujetes à l’évacuation périodique.
Tous ces peuples laids font grofliers, fuperfti-
tieux ôc ftupides. Les Lapons Danois confultent un
gros chat noir. Les Suédois appellent le diable avec
un tambour. Ils courent en patins fur la neige avec
tant de vîtelfe ,,qu’ils atteignent fans peine les animaux
les plus légers. Ils ont l’ufage de l’arc ôc de
l’arbalête, ÔC ils s’en fervent très-adroitement. Ils
chaflent ; ils vivent de poiffon fe c , de la chair de
renne ou d’ours , ôc de pain fait de la farine d’os de
poilfon , broyéh ôc mêlée avec l’écorce tendre du,
pin ou du bouleau ; ils boivent de l’huile de baleine ÔC de l ’eau. Ils n’ont prefqu’aucune idée de Dieu ni
de religion. Ils offrent aux étrangers leurs femmes ÔC leurs filles. Ils habitent fous terre ; ils s’éclairent
avec des lampes pendant leur nuit, qui eft de plu-
lieurs mois. Les femmes font habillées de peau de
renne en h iver, ôc de peaux d’oifeaux en été. Dans
cette derniere faifon, ils fe défendent de la piqueure
des moucherons par une épaiffe fumée qu’ils entrer
tiennent autour d’eux. Ils font rarement malades.
Leurs vieillards font robuftes ; feulement la blancheur
des neiges ôc la fumée leur affoiDliffent la
Vue , ôc il y en a beaucoup qui font aveugles.
Les Tartares occupent un efpace immenfe. Ils
ont le haut du vifage large ôc ridé, le nez court ôc
g ro s , les yeux petits ôc enfoncés, les joues fort élevées
, le bas du vifage étroit, le menton long ôc
avan cé, la mâchoire lupérieure enfoncée, les dents
longues ÔC féparées , les fourcils gros ôc couvrant
l’oe i l , les paupières ép'àiffes , la face plate , le teint
bafané ôc olivâ tre, des cheveux noirs , la ftature
médiocre , le corps fort ôc robufte, la barbe rare ôc
par bouquets, les cuiffcs groffes , les jambes courtes.
Ceux qu’on appelle Calmouques font d’un afpeél
effroyable. Ils vivent de la chair du cheval , du
chameau, ôc boivent le lait de jument fermenté
avec de la farine de millet. Ils ne gardent de cheveux
qu’un toupet, qu’ils laiffent croître allez pour
en faire une treffe de chaque côté du vifage. Les
femmes font aufti laides que les hommes. Ils n’ont
ni moeurs ni religion.
Le fang Tartare s’eft mêlé d’un côté avec les
Chinois, ÔC de l’autre avec les Ruffes orientaux ; ôc
ce mélange n’a pas tout-à-fait effacé les traits de la
race primitive.
Il y a parmi les Ruflès ou Mofcovites beaucoup
de vifages Tartares, des corps quarrés, des cuiffes
groffes ôc des jambes courtes.
Les Chinois ont les membres bien proportionnés,
font gros ôc gras, ont le vifage large & rond , les
yeux petits , les fourcils grands, les paupières élevées
, le nez petit ôc écrajé, la barbe éparfe & par
épis. Ceux qui habitent les provinces méridionales
font bruns Ôt d’un teint plus bafané que les autres.
Les habitans du milieu de l’empire font blancs : au
relie . ces caraêleres varient ; mais en général ces
peuples font mois , pacifiques,, indolens, fuperfti-
tieu x, fournis, efclaves ôc cérémonieux.
Les Japonois font affez reffemblans aux Chinois ,
quant à la figure ; mais altiers, aguerris, adroits ,
Rigoureux, inconilans ôc vains , capables de fup-
Tome V11L%
porter la faim , la fo if, le froid , le chaud & la fatigue;
ils font d’un caraélere fort différent.
Les^Chinois & les Japonois font dans l’ufage
d empecher le pié de croître à leurs femmes par des
moyens violens, enfortc qu’elles ne peuvent marcher.
corps court & gros , les cheveux longs & hérifles
les cheveux noirs , le front plat, le teint jaune , 1 è
corps & meme le vifage velus , ôc font pareffeux ÔC
mal-propres.
Les Cochinchinois ,dont la contrée eft plus mon-
tueufe Ôc plus méridionale que la Chine, font plus
baianes ôc plus laids que les Chinois.
Les Tunquinois, dont le pays eft meilleur ôc
qui vivent fous un climat moins chaud , font mieux
faits &r moins laids que les Cochinchinois.
Les Siamois, les Péguans, les habitans d’Aracan ,
de L a o s , &c. font allez reffemblans aux Chinois ;
ils ne different plus ou moins que par la couleur
Le goût pour les grandes oreilles eft commun à
tous les peuples de l’orienr, ôc les uns les ont longues
naturellement , les autres les allongent par art.
. Ces peuples ne different gueres des Chinois Ôc
tiennent encore des Tarrares les yeux petits , le’ vifage
plat & la couleur olivâtre ; mais en defeendant
vers le midi, les traits commencent à changer ôc à
fe diverlifier. 6
M 9 habitans de la prefqu’ifle de Malaca Ôc de
1 nie de Sumatra font noirs , petits, v ifs , bien proportionnés
, braves ôc fiers. •
^ Ceux de- Java , voilins de Sumatra Ôc de Malaca '
tiennent dles Chinois ; ils ont feulement la couleuî
rouge, mêlée de noir des malais. Il faut cependant
en excepter les Chacrelas. Ceux-ci font blonds ôc
blancs, ont les yeux foibles, ne peuvent fupporter
le grand jour , Ôc ne voyent bien que la nuit.
On prétend que dans l’ifle de Mindôro ôc ’dans
1 îfle Formofe il y a des hommes à queue : ce fait
eft fufpeél ; mais un autre fait qui ne l’eft pas r c’eft
qu’il n’eft permis aux femmes mariées d’avoir des
enfans qu’à 35 ou 37 ans. Si elles deviennent greffes
plutôt, les prêtreffes les foulent aux piés ôc les
font avorter.
Aux ides Mariannes ou des Larrons, les hommes
font très-grands , très-robufles & très-groffiers ; ils
ne vivent que de racines, de fruits & de poiflbn 1
& cependant ils parviennent à l’extrême vieilleffe!
Au midi des ifles Mariannes , & à l’orient des
Moluques , pn trouve la terre des Papous & la nouvelle
Guinée. Les Papous; font noirs comme les
Cadres., ont les cheveux crépus , le vilàge maigre
& laid. Parmi ces Papous fi noirs, il y a des honu
mes blonds ôc blancs.
Les Mogols ôc les autres peuples de la prefqu’ifle
de l’Inde reffemblent aux Européens pour la taille
ôc les traits ; mais ils en different plus ou moins pac
la couleur. Les Mogols font olivâtres.
Les Bengalois font plus jaunes que les Mogols.
Ils font beaux ôc bien faits. Leurs femmes paffent
pour les plus lafeives de l’Inde.
Les habitans de la côte de Coromandel font plus
noirs que les Bengalois ôc moins civilifés. Ceux de
la côte de Malabar font encore plus noirs.
Les;çoûtumes de ces différens peuples de l’Inde
font bifarres. Les Banianes ne mangent de rien de
ce qui a vie. Ils craignent de tuer un infeéte. Les
Naires de Calicut font au contraire tous chaffeurs •
ils ne peuvent avoir qu’une femme, mais leurs femmes
peuvent prendre autant de maris qu’il leur plaît.
Il y a des hommes & des femmes parmi ces derniers
qui ont les jambes monftrueufes.
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