i3* H E N Apprend J!eux qu'on retrouve en haujfantfespatins,
La taille que l'on perd enabaijfantjà tête.
Voilà le changement extrême
Qui met en mouvement nos femmes de Pans ;
Pour la coiffure des maris,
Elle ejl toujours ici la même. ( D . J .)
* HENNIR, v . neut. ( Gram.) c’eft le cri du cheval.
Nous avons auffi le fubftantif henniffement. Il y
a peu d’animaux dont la voix, foit plus bornée ; ainli
il faut une grande habitude pour difcerner les inflexions
qui cara&érifent la joie, la douleur, le dépit
, la colere, en général toutes les pallions du cheval.
Si l’on s’appüquoit à étudier la langue animale,
peut-être trouveroit-on que les mouvemens extérieurs
& muets ont d’autant plus d’énergie que le
cria moins de variété ; car il eft vraiffemblable que
l’animal qui veut être entendu, cherche à réparer
d’un côté ce qui lui manque de l’autre. L’habile
écuyer & le maréchal inftruit joignent l’étude des
mouvemens à celle du cri du cheval, fain ou malade.
Ils ont des moyens de l’interroger , foit en le touchant
de la main en différens endroits du corps, foit
en le faifant mouvoir ; mais la réponfe de l’animal
eft toujours li obfcure , qu’on ne peut difconvenir
que l’art de le dreffer & de le guérir n’en deviennent
d’autant plus difficiles.
HENNISSEMENT, Voye^H e n n ir .
HÉNOTIQUE, f. m. (Hifl. mod.) henoticum, on
donna ce nom dans le v . fiecle à. un édit de l’empereur
Zénon , par lequel il prétendoit de réunir les
Eutychiens avec les Catholiques. Voye^ Eu t y -
c h ie n s .
C ’eft A c a ce , patriarche de Conftantinople , qui
avec le fecours des amis de Pierre Magus, perfuada
à l’empereur,de publier cet édit.
Le venin de Yhénotique de Zénon confifte à ne pas
recevoir le concile de Chalcedoine comme les trois
autres, & qu’il femble au contraire lui attribuer des
erreurs. Cet hénotique eft une lettre adreffée aux
évêques, aux clercs, aux moines, & atfx peuples
de l’Egypte & de la Lybie ; mais elle ne parle qu’à
ceux qui étoient féparés de i’Eglife. Il fut condamné
par le pape Félix III. & détefté des Catholiques.
Voyc^ le Dicl. de Trévoux. (G .)
HENRI D ’OR , f. m. ( Monnoie de France) nom
d’une petite monnoie d’or , qui commença & finit
fous Henri II. Ce nom d’homme appliqué à une
monnoie , ne doit pas furprendre ; car il n’y a rien
de fi fréquent chez les Grecs , les Romains, & les
autres peuples , que les monnoies qu’on appelloit
du nom du prince dont elles portoient l’image, témoin
les philippes de Philippe de Macédoine, lesda-
riques de Darius le Mede, & une infinité d’autres.
Le poids & le titre des henris étoit à vingt-trois
karats un quart de remede ; il y en avoit foixante-
fept au marc ; chaque piece pefoit deux deniers
vingt grains trébuchans, & par conséquent quatre
grains plus que les écus d’or : cette monnoie valoit
dans fon commencement cinquante fols; on fit auffi
des demi - henris, qui valoient vingt-cinq fols , &
des doubles henris qui- en valoient cent. Toutes ces
efpeces furent frappées au balancier, dont l ’invention
étoit alors nouvelle.
Les premiers repréfentoient d’un côté Henri armé
& couronné de lauriers, & de l’autre portoient une
Z f couronnée ; les derniers avoient fur leur revers,
une femme armée représentant la France , affife fur
des trophées d’armes ; elle tenoit de la main droite
une victoire, & pour légende G allia optimo principi
ce qui eft une imitation d’une médaille de Trajan,
& ce fut la flaterie d’un particulier qui l’imagina ;
mais le peuple que ce monarque accabla d’impôts
durant (on régné, étoit bien éloigné de la confacrer;
H EN cependant léhaîard fit que jamais les'monnoies n’à-
voient été fi belles, fi bien faites & fi bien mon-
noyées qu’elles le furent fous ce prince, à caufe du
balancier qu’on inventa pour les marquer. On fit
bâtir en 1550 au bout du jardin des étuves ,. une
maifon pour y employer cette nouvelle machine :
cette maifon qu’on nomma la monnoie, frit enfin établie
en 15 5 3 , & l ’on fit alors des réglemens pour fa
police & pour fes officiers. (JD. J f
* HENRIADE, f. f. ( Littérat.) C eft notre poëme
épique françois. Le fujet en eft la conquête de la
France par Henri IV. fon propre roi. Le plus grand
de nos rois a été chanté par un de nos plus grands
poètes. Il y a plus de philofophie dans ce poëme ,
que dans l’Iliade, l’Od yfle e, & tous les poëmes épi*,
ques fondus enfemble ; & il s’en manque beaucoup
qu’il foit deftitué des charmes de la fiction & de la
Poéfie. Il en eft des poëmes épiques ainfi que de tous
les ouvrages de génie compofés dans un même
genre ; ils ont chacun un caraCtere qui leur eft propre
&c qui les immortalife. Dans l’un c’eft l’harmo-*
nie , la fimplicité, la vérité & les détails ; dans un
autre c’eft l’invention & l’ordre ; dans un troifieme
c’eft la fublimité.. C ’eft une chimere qu’un poëme
où toutes les qualités du genre fe montreroient dans
un degré éminent. Voyeq_Epique, Poème.
HENRICIENS, f. m. pl. (Hifl. eccl.) hérétiques
qui parurent en France dans le xij. fiecle , &
qui furent ainfi nommés de leur chef Henri Hermite
de Touloufe, difciple de Pierre de Bruys. Leurs erreurs
étoient à peu près les mêmes que celles des Pé-
trobrufiens , favoir en ce qu’ils rejettoient le culte
extérieur & les cérémonies de l’Eglife ; la célébration
de la meffe , l’ufage des temples & des autels ,
les prières pour les morts, la récitation de l’office
divin, & qu’ils croyoient que le facrement de Baptême
ne devoit être conféré qu’aux adultes. Ils furent
réfutés par faint Bernard, & également prof-
crits par la puiffance eccléfiaftique & par la fécu-
liere. Voyc{ Albigeois. Dupin , Bibliot. des Aut.
ecclef. du x ij, fiecle. (G)
H E N T E T E , ( Géog. ) montagne d’Afrique au
royaume de Maroc proprement dit ; c’eft la plus
haute montagne du grand Atlas , qui s’étend du levant
au couchant l’efpace de feize lieues ; elle eft
peuplée de Béréberes, peuple belliqueux, qui fe pique
d’être, des plus nobles d’Afrique , & qui va tout
nud. Le faîte de Ce mont eft couvert de neige la
plus grande partie de l’année ; de forte qu’il n’y
vient ni arbres, ni herbes, à caufe du grand froid. wSm H E P A K A N T IM O N I I , ou FOIE D ’ANTIMOINE
, ( Chymie & Métallurgie). On prend parties
égales d’alkalifixe bien féché & d’antimoine crud;
on les réduit en poudre, & on les mêle exactement.
On porte ce mélange peu-à-peu dans un creufet
rougi & placé entre les charbons ; on pouffe le feu
pour faire que le mélange entre parfaitement en fu-
fion, alors on le vuide dans un mortier de fer que
l’on aura bien chauffé.
Par ce moyen on obtient un véritable hepar fui-
phuris, qui a mis en diffolution la partie réguline de
l’antimoine ; ce mélange eft d’une couleur rougeâtre
, ce qui lui a fait donner le nom d'hepar ou de
foie. Voye{ Hepar Sujlphuris. Cette matière attire
fortement l’humidité de l’air ; elle eft foluble
dans l’eau , & en verfant deffus de l’efprit-de-vin
pendant qu’elle eft encore chaude , on obtient ce
qu’on appelle la teinture d'antimoine tartarifée. Si on
fait difloudre Yhepar antimonii dans de l’eau , &
qu’on filtre la diffolution toute chaude, en fe refroi-
diffant elle fe troublera, & il fe précipitera une
poudre que l’on appelle foufre grojfier d'antimoine ;
fi on filtre la liqueur & qu’on y verfe du vinaigre
H E P
di.ftillé, il fe fait un précipité que l’on appelle foufre
doréd'antimoine.\ _ S K On appelle au (Ci foie d’antimoine , ou faux foie
<Tantimoine de Rulandus , l’antimoine crud détonné,
av ec du nitre. Pour le faire, on prend parties égales
d’antimoine crud &mêle exactement, on d me neitt cree bmieénla pnuglev .déarinfsé su; no mn olèrs"
lti’oe/r.i bcioeunv freec l,e o mn oyr tiinetrr oadvueict ufnine ctuhailreb ooun uanrde epnlat,q u&e
rdeef tfee ra u: iflo fned fdaiut munoer tdieért osn’aaptipoenl lev iolente. Ce qui faux foie d'antimoine.
Cet hepar où faux foie différé du premier qui
a été décrit, en ce qu’il ne fe réfout point en liqueur
à l’humidité de l’air. Voyc^ Antimoine.
Hepar ou Foie d'arfenic , c’eft l’arfenic combiné
aveHc du foufre., Voye^ l'article Orpiment. epar su lph u ris , ou. Foie de Soufre ,
(Chymie & Métallurgie). C ’eft ainfi qu’on nomme
une diffolution ou une combinaifon du foufre avec
un fel alkali fixe ; elle fe fait en mêlant exactement
enfemble une partie de foufre avec d eui parties d’un
fel alkali fixe bien purifié ; on porte peu-à-peu ce
mélange dans un creufet rougi, c’eft-à-dire par cuillerées,
en obfervànt de ne point mettre une nouvelle
cuillerée avant que la précédente foit entrée parfaitement
en fufion ; on remuera de tems en tems avec
un tuyau de pipe ; on couvrira le creufet pour que
tout le mélange entre parfaitement en fufion , alors
on vuidera le creufet, & l’on aura une matière d’un
brun rougeâtre, à qui l’on donne le nom d'hepar,
ou de foie de foufre , à caufe de fa couleur. Cette
matière eft d’une odeur irès-fétide, & d’un goût de-
fagréable ; elle attire fortement l’humidité de l’a ir ,
& s’y réfout en une liqueur noirâtre.
L5hepar fulphuris fe diflout très-aifément dans
l’eau ; e n verfant dans cette diffolution un acide
quelconque , il en part une odeur femblable à celle
des oeufs pourris ; la liqueur fe trouble & devient
d’un blâme jaunâtre, c’eft ce qu’on appelle lait de
foufre ; il fe fait alors un précipité qui n’eft autre
chofe que1, du vrai foufre. Les vapeurs.qui fe dégar
gent dans cette opération, noirciffent l’argent.
L 'hepar dont nous parlons, eft le diffolvant de
tous les métaux , & même de l’or & de l’argent ; il
leur fait perdre leur éclat métallique & les rend ,fo-
lubles.dans l’eau. Le célébré Stahl dit que c’eft de .
Yhepar fulphuris, dont Moyfe s’eft fervi pour détruire
le veau d’or des Ifraëlites, qu’il jetta enfuite dans
des eaux qui devinrent ameres, & qu’il fit boire à
ces prévaricateurs. En e ffet, pour difloudre l’or de
cette maniéré , il n’y a qu’à le faire rougir , & y
joindre enfuite de douze à feize parties d!heparfulphuris
, & lorfque le tout eft entré parfaitement en
fufion , on vuidera le creufet, & l’on fera difloudre
la matière dans de l’eau. La diffolution deviendra
d’un jaune vif,; & en y verfant du vinaigre , il fe
précipitera une poudre qui eft de l’or uni avec du
foufre ; on n’aura qu’à édulcorer ce précipité , le
faire rougir pour en dégager le foufre, & l’on retrouvera
fon or pur.
On voit par-là que quoique le foufre feul ne foit
point en état de mettre l’or en diffolution , il acquiert
la faculté de produire cet effet lorfqu’il eft retenu
& fixé par l’alkali fixe.
L'hepar diffout avec encore plus de facilité les
métaux imparfaits. Voye^ la Chimie métallurgique de
Gellert.
Quand on veut effayer fi une fubftance minérale
contient du foufre, il n’y a qu’à la faire fondre au
feu avec un fel alkali fixe ; alors l’odeur d hepar qui
en part, décele bientôt la préfence du foufre. ✓
Plusieurs eauxminéralesqui fententl.es oeufs pourris
, & dont la vapeur noircit l’argent, annoncent
qu’elles contiennent de Yhepar fulphuris ; telles font
H E P m
fur-toqt celles d’Aix-la-Chapelle , &c. cela paroît
, venir,d’une cômbinaifon qiu s’eft faite dans lefein
delà te r re , du foufré.àvec un fel alk ali, ou avec
une terre alkaline & calcaire. Voye^ Soufre. (—)
H É P A T IQ U E , adj .terme d'Anatomie^ qui concerne
le foie. Voye{ Foie. Le conduit hépatique eft un
canal formé par la réunion des pores biliàfrès1 » 6t
qui s’unit avec le conduit cynique; pour former le
canal cholidoque. Voyi{ PorÉ" BILIAIRE ‘, 'C Y S f i -
que , & Cholidoque. Le plexus hépatique’eft’un
lacis de plufièurs filets de nerfs produits par la huitième
paire & le nerfintercôftal. Vofié^pLEXVS.
Veiné hépatique , 'qu’on appelle autrement bafilique.
yoye{ Basilique. Conduit hepato-cyftique, voyer
CŸSTp-HEPAtIQUE. ' ' 1
Hé p à t iQüe artère, ( Angeiologie, ) branche de
la coeliaque. Dès fa fortlc de la coeliaque, dont
elle eft une ramification à droite | elle fe porte à
la partie fupérieure interne du pylore, pour accompagner
la veine-porte en jettant deux rameaux
particuliers, un petit appell e artere pytorique, & un
grand nommé artere gafiriqüe droite, ou grande ga-
firique. ,
h'artere hépatique ayant fourni la pyiorique &
la gaftriquedroite, s’avance derrière le conduit hépatique
vers là véficule du fiel, & lui donne principalement
deux rameaux , appelles arteres cyjiiques y
un autre nommé artere biliaire y qui fe plonge
dans le grand lobe du foie.
Enfin f artere hépatique entre dans la fciffüre du
foie , & s’affocie à la veine-porte ; elle s’infinue
avec cette veine dans la gaîne, membraneufe, ap-
pelléé capfule Je Glijfon & l’accompagne par-tout
dans le foie par autant de ramifications,' que M,
"Winllov nomme arteres hépatiques propres. '
Avant fon entrée dans le fôie , elle donne de pe*
tits rameaux à la membrane externe de ce vifeere
qui eft de la derniere délicateffe, & à la capfule
même ; voyei cette diftribution merveilleufe dans
Ruyfch, T r ÿ '..x .p .ÿ k .[ ta b . i ij . f ig .5 . dedans
Gliffon yçap. x xxiij. fig. 1 . Après cela vous ne douterez
ppint que Yartere hépatique & celles qui l’accompagnent
, ne fervent beaucoup à la v ie , à la
nutrition , à la chaleur, à la propulfion, fe.crétion f
expulfion des humeurs hépatiques.
Je fais bien que Gliffon croit que la feule veine-
porte fait tellement la fonâion d’artere, que le foie
n’a pas befoin d’autres arteres que de celles qui
fourniffent la nourriture aux membranes & à là capfule
de ce vifeere ; mais Drake penfe au contraire
que les arteres hépatiques fervent prefque à le nourrir
tout entier. Comme elles font beaucoup plus
groffes dans l’homme que dans les animaux, il conjecture
que dans l’homme à raifon de fa fituation
droite, le fang artériel du foie a befoin d’un coulant
plus confidérable & d’une impétuofité plus directe
, pour pouffer le fang veineux, que dans les
animaux, dont le corps eft pofé horifontalement.
C ’eft à caufe de cela, d it-il, que les chevaux, quoiqu’ils
foient beaucoup plus grands que l’homme, &
qu’ils ayent le foie beaucoup plus gros, ont néanmoins
les arteres hépatiques non-feulement beaucoup
plus petites, mais encore tortillées à la maniéré
d’ un tendron de v igne, afin de brifer l’impéruofîté
du fang, laquelle n’eft pas fi néceffaire dans la fituation
horifontale du corps, que dans la fituation
droite.
Co vp er a embraffé le fentiment de D ra k e , parce
qu’il avoit des préparations, où le tronc de chaque
artere hépatique étoit prefque auffi gros qu’une plume
d’oie , & où leurs ramifications dans le foie
étoient par-tout auffi groffes que celles dés pore9
biliaires qu’elles accompagnent. Mais la conféquen-
ce tirée par Cowper de fes préparations particulie