
HAUT-ALLEMAND , (Gmmmaitc.) c’ eft le laft-
gage allemand le plus délicat 8c le plus poli, tel qu’on
le parle en Mifnie. Voyt{ Langue & T euto-
nique. HAUT-APPAREIL , ou TAILLE HYPOGASTRIQUE
, ( Chirurgie.) eft une opération par laquelle
on tire la pierre hors de la v e ille, au moyen
d’une incifion faite à fon fond, à la partie inférieure
du bas - ventre, au - deffus de la fymphife des os
pubis. , . .. . A
On eft redevable de ridée de cette operation a
Pierre Franco, natif de Turiers en Provence-, qui fixa
fon établiffement à Orange, après avoir exercé
la Chirurgie avec diftinâion en Suiffe , oii il étoit
penfionné des villes de Berne 8c de Laufanne. L’im-
poflibilité de tirer une pierre du volume d’un oeuf de
poule à un enfant de deux ans, après de vains efforts
; les grandes douleurs du malade, les vives inf-
tances des parens, 8c un fentiment d’amour-propre,
ne voulant pas, dit l’auteur, qu’il lui fût reproché
de n’avoir fçû tirer la pierre ; tous ces motifs le déterminèrent
à faire une incilion au-deffus de 1 os pubis
fur la pierre même qu’il foule voit avec les doigts
d’une main , introduits dans l’anus , pendant qu’un
aide l’aflrijettiffoit par une comprèffion à la partie
inférieure du bas-ventre. La pierre fut tirée, 8c le
malade guérit. Cette obfervation a été publiée dans
la Chirurgie de l’auteur, Lyon, 1561.
Tous ceux qui ont écrit depuis fur l’opération de
la taille en haut- appareil, l’ont blâmée fans referve
du confeil qu’il donne de né pas fuivre fon exemple.
Avec un peu de réflexion, on auroit trouvé dans
cet avis 8c dans fes motifs le fondement du plus gtand
éloge. Ce trait eft le triomphe de l’amour de l’humanité
fur l’amour-propre, & la preuve d’un efprit mûr
qui fçait juger des chofes avec difcernement ; rien en
effet n’auroit été plus pardonnable à 1 auteur que dé
concevoir de fon opération 8c du fuccès qu’elle a
e u , l’opinion avantàgeufe qu’en ont pris ceux qui
en ont parlé après lui ; mais il n’y avoit aucun exemple
d’une femblable opération; & l’auteur, en publiant
celui-ci, loin d’en tirer aucun avantage per-
fonnel, fe blâme dé l’avoir entreprife par un principe
de vanité ; ce q ui, fuivant fes propres expref-
fions, étoit à lui grande folie. Les accidens murent
l’enfant en danger , puifque Franco dit en termes
formels que le patient fut guéri, nonobftant qu’il en
fût bien malade. D ’après ces confidérations, comment
fur un feul fait, l’auteur, judicieux comme il
l ’eft, fe feroit-il cru autorifé à établir une méthode
particulière de taille au-deflus de l’os pubis ? le cas
allégué, unique dans fon efpece , ne pouvoit être
regardé que comme une chofe extraordinaire ; & cela
eft d’autant plus vrai, qu’aucun des partifans de la
taille du haut-appareil n’a obfervé les mêmes circon-
ftances. Dans le fa it , Franco n’a pas pratiqué la
méthode connue aâuellement fous le nom de taille
au haut appareil. Les Lithotomiftes m’entendront,
lorfque je dirai qu’il a Amplement fait la taille hypo-
gafirique au petit appareil.
Rouflet, médecin françois, publia en 1Ç91, fon
Traité fur l'opération céfarienne ; il s’y déclare parti-
fan de la taille au haut-appareil, qu’il n’a jamais pratiquée
ni vû pratiquer. Aufli ne parle-t-il qu’inci-
demment de cette maniéré de tailler. Son objet eft
de prouver qu’elle doit avoir des avantages fur les
méthodes de Gelfe 8c de Marianes quife pratiquent au
périnée. Le parallèle qu’il fait de ces deux opérations
avec le haut appareil, lui promettent des fuccès pour
la taille hypogajlrique ; il en conclud que l’opération
céfarienne eft pratiquable, à plus forte raifon, puifque
fuivant fon idée elle ne peut pas être fujette aux
mêmes inconvéniens que l’incifion de la veflie. Je
n’ai pas trouvé d’ailleurs dans Rouflet aucun des
détails que dès auteurs poftérieurs difent donrter d’â1
près lui fur la théorie de cette opération & la méthode
de la pratiquer.
G’eft à M. Douglafs , chirurgien écoffois, membre;
de la fociété royale de Londres, & lithotomifté
de l’hôpital de "Weftminfter, qu’on doit le renouvellement
ou plûtôt la théorie fondamentale 8c la pratique
de cette opération. Il n’y a aucun exemple fur ce
point de Chirurgie entre Franco, avant 1560, 8c Mi
Douglafs en 1719. M. Chefeldena.depuis pratiqué la
taille au haut-appareil, ainfi que MM. Paul, Macgill,
8c Thornhill. M. Pibrac, chevalier de l’ordre de S.
Michel, membre de l’académie royale de Chirurgie,
8c chirurgien major de l’école royale militaire, a
perfeâionné cette opération, 8c l’a faite à Paris en
1726, avec le plus grand fuccès. En 1727 > M. Mo^
rand tailla par cette méthode un officier invalide âge
de foixante-huit ans; 8c M. Berrier a fait deux fois
cette opération à S. Germain-en-Laye»
La taille au haut-appareil eft effentiellement fondée
fur deux principes également vrais ; i° . qu’on
peut ouvrir la veflie fans ouvrir le péritoine ; 2°*
que les blefliires de la veflie ne font pas néceflaire-*
ment mortelles. Voye%_ le Traité de M. Morand fur le
haut-appareil.
Pour pratiquer cette opération, le malade reftera
couché dans fon lit ; on inje&e la veflie avec de l’eau
tiede (yoye[ Injection), pour lui faire faire une
éminence au-deflus de l’os pubis. Aufli - tôt on fait
immédiatement au-deflus du pénil une inciflon longitudinale
qui commence à un travers de doigt au-
deflus de l’os pubis, 8c qui s’étend dé quatre ou cinq
travers de doigt du côté de l’ombilic. Cette première-
inciflon n’intéreffe que la peau 8c la graille , 8c découvre
la ligne blanche.
Une fécondé incifion qui commencera fupérieure-’
ment un peu au-deffous de la partie la plus éminente
de la veflie , coupe la ligne blanche -, 8c découvre la
partie antérieure & fupérieure de la v eflie, dans laquelle
l’opérateur plongera obliquement un biftouri
droit, dont le dos doit être tourné du côté dé l’orti-
bilic, 8c le tranchant du côté de la fymphife des os'
pubis. Cette pon&ion étant faite avec la main droite
qui tient le biftouri dans la veflie, l’opérateur doit
couler lé doigt index gauche le long du dos du biftou*
r i , entrer dans la v eflie, & recourber ce doigt fous
l’angle fupérieur de la plaie de la veflie, pour la foû-
tenir du côté de l ’ombilic, pendant qu’avec le biftouri
on allonge autant qu’il eft néceflaire l’incifion
vers le cou , fous la voûte que font les os pubis.
L’opérateur retire le biftouri ; & continuant de
foûtenir la partie fupérieure de la veflie avec le doigt
index de la main gauche, il introduit le pouce 8c l’index
de la main droite, s’ils fuffifent pour tirer la pier-*
r e , ou il la faifira avec des tenettes convenables
pour en faire l’extraûion.
Les partifans de cette opération répondent affez
avantageufement à la plûpart des objections qu’on
leur fait. On dit i°. qu’il eft très-difficile d’inje&er la.
veflie au point néceflaire, pour lui faire faire éminence
au-deflus des os pubis, fans exciter des douleurs
infoûtenables , & que les malades par leurs
cris 8c par l’adion de toutes les forces qui fervent à
l’expulfion de l’urine, font fortir l’injedion ; 20. que
le peu de capacité naturelle ou accidentelle de là
veflie, rendra cette injedion abfolument impraticable
; 30. que dans cette opération l’ouverture n’eft
pas placée aufli favorablement que dans les autres
méthodes, pour procurer, quand la veflie eft malade
, l’écoulement de la fuppuration ; 40. qu’il eft extrêmement
difficile de tirer les fragmens d’üne pierre
qui s’écrafe ; & que les injeâtions ni l’urine ne pourront
entraîner les graviers qui relieront dans le fond
de la Veflie, où ils feront le germe de nouvelles
pierres. . , . y I , I
Ce dernier inconvénient ma paru lan« reponle
folide. M. Douglafs trouve l’pbje&ion plaufible ; il
fe contente de dire qu’elle eft détruite par l’expérience
: il ne manque que la vérité à cette aflertion.
Quels que foient les inconvéniens généraux de la
taille au haut-appareil, il peut fe rencontrer des cir-
eonftances avantageul'es pour cette opération ; i° . fi
la veflie eft naturellement grande, & qu’elle n’ait
pas encore aflez fouffert pour jetter le malade dans
ces fréquentes envies d’uriner qui accompagnent
prefque toûjours les groffes pierres ; l ’injedion eft
pratiquable, & la veflie faifant tumeur au-deflus du
pubis, peut être ouverte fans peine 8ç fans danger,
parce qu’il n’y a point de vaiffeaux à craindre en faifant
l’incifion, 8c parce que l’expanfion du péritoine
qui recouvre la veflie eft foulevee du coté de l ombilic.
D ’ailleurs on peut bien, avant l’opération, habituer
la veflie à une dilatation fuffifante, par des
injedions préparatoires graduées. On évitera la douleur
d’une exterifion forcée, en injedant pour l’opération
, après l’incifion des 'tégumens 8c de la ligne
blanche, fuivânt la méthode de M. Pibrac. Dans
l ’opération faite à Saint-Germain par M. Berrier, le
Hô Décembre 1727, on s’apperçut, après l’iricifion
des parties contenantes , que la veflie ne contenoit
pas aflez de fluide ; la fonde portée dans là veflie fer-
ÿ i t de guide par fon extrémité ; on ouvrit ce vifcere,
& l’opération réuflit, la plaie ayant été cicatrifée au
bout de trente jours. Dans une fecônde opération
pratiquée par le même chirurgien lé 26 Septembre
,1718, fur un fujet de treize à quatorze ans, l’injection
fut faite après l’incifio'n , avec tout le fruit
qu’on en attendoit ; on tira unè pierre murale de la
gfôfleur d’un petit oe uf de poule ; la plaie fut cicafri-
lée le dix-huitieme jour, 8c la cuire né fut traverfée
par aucun accident. On peut conclure de tout c e c i,
que lorfque là veflie eft dilatable, qu’elle ri’â aucune
maladie particulière à fa fubftance, 8c que la pierre
a aflez de confiftence pour lie pas fe mettre en morceaux
; le haut appareil eft une excellente méthode
qu’il ne faut pas rejetter de la pratique par lés rai-
fons fuivantes. i° . L’uréthre & le cou de la veflie
relient dans leur entier 8c ne fouffrent en aucune maniéré
; 2°. Les proftates ne font ni attaquées ni meurtries
, en quelque maniéré qué cé foit ; cé qui peut
être la fource dés fiftules qui fuivent quelquefois les
Opérations faites au périnée ; 30. la plaie de la veflie
peut être promptement rèferméé, de même qu’une
plaie Ample, fur-tout fi l’on fait enforte qu’elle ne
foit plus moüillée après l’opération ni par l’eaii qu’on
avoit injeftée, ni par l’urine ; ce qui eft très-facile en
tenant une algalie dans la veflie par l’uretre : alors
il ne reftera que la plaie des tégumens qüi fera bientôt
guérie. ( T )
HAUT-BERG, voye^ Haubert.
HAUT-BERGEON, vôye{ Aubergeon.
H A U T -B O R D - , voÿe\_ Vaisseau de Hàüt-
bord.
gj HAUTBOIS ( anciens'), inftruffient à vent ( Lutherie).
Nous diftingiierons le hautbois en ancien &
eh moderne.
. Il y a deux fortes de hautbois anciens : les uns
qii’on appelloit hautbois de Poitou; les autres Amplement
hautbois ; ils étoiènt à anches. On voit au-
deflus les huit premiers trous difpofés comme ofi les
bouche, pour avoir l’étendue des fons. Lès trous
neuf & dix fervent feulement à donner de l’air aux
fon s , & à accourcir le deffus, dont la patte va en
s’élargiffant depuis le neuvième trou qüi eft doublé,
jufqu’au dixième qui l’eft aufli, & de-là jufqu’à l’extrémité
de l’inftrument. C ’eft en bouchant ces derniers
trous qu’on fait defeendre l’inftrument ; la taille
de ces hautbois eft d’une quinte plus baffe que le deffus
, fonnée à vuide ; mais elle n’a que fept trous qui
fe bouchent. De ces fept trous lé féptieme eft caché
fous la boîte ; cette boîte eft criblée ; ces petites ouvertures
donnentiffueauvent, ornent 1’ihftrument;
& cachent le reffort d’une clef qui fert à boucher lé
trou correfpondant à cette boite ; la boîte eft arrêtée
par deux petites branches ; le corps de la taille eft
applati dans toute cette capacité ; 1 anche de là taillé
ne différé point de l’anché du deffus ; elle fe ente fur
un cuivret qu’on couvre d’un morceau de bois que
les Luthiers appellent pirouette, qui s’emboîte dans
lé haut de l’inftrument ; le huitième trou ne fert qu’à
donher jour des deux côtés. Mais tous les trous font
faits en biais, enforte qu’ils répondent àu-dedans
de cet infiniment én un autre endroit qu’au dehors ;
ou pour parler plus jufte, le trou & l’endroit auquel
il répond, ne font pas dans un même plan perpendiculaire
à la longueur de l’inftrument; ifs biaifent
vers l’anche, c’eft-à-dire en montant. Il arrive ainfi
que les trous, extérieurs étant proches, & les intérieurs
éloignés, on peut facilement boucher & faire
les intervalles ; la diftance. des trous n’eft pas la
même ; le quatrième eft àufli éloigné du troifieme ;
que le troifieme du premier, ou que le quatrième du
fixieme * & le feptiemé eft prefque aufli éloigné du
fixieme, que le quatrième du fécond ; cependant la
différence des fons rendus eft la même. Le deffus dé
hautbois a deux piés dé long depuis l’endroit où l’an-,
che s’adapte au corps , jufqu’à Ion extrémité, 8c neuf
pouces un tiers depuis le neuvième trou, julqii’à la
même extrémité. Il y a trois pouces 8c Un tiers depuis
le commencement du corps jufqu’au premier
trou, qui eft éloigné du fécond de treize lignes ; les
autres gardent à-peu-près le même intervalle. Il n’y
a que le huitième qui foit éloigné du cinquième de
vingt-deux lignes. La taille à dèux piés quatre pouces
8c demi de long, y compris la pirouetté qui eft
à d'eux pouces 8c cinq lignes. De l’extrémité de là
pirouette au premier trou, il y a cinq pouces 8c fept
lignes ; du huitième trou jufqu’à la pirouette , il y à
un pié & trois quarts. Le premier trou eft éloigné du
fécond, le fécond du troifieme, le quatrième du cinquième
, 8c le cinquième du fixieme, d’un pouce 8c
un tiers; la diftance du troifieme au quatrième eft
double dé celle-ci ; celle du fixieme au feptieme, 8c
du feptieme au huitième, eft de trois pouces 8c deux
tiers. Quant à la baffe, elle eft fi longue, qu’au Iieü
d’anche, elle a un canal recourbé au bout duquel
eft adapté une anche. Cette baffe a cinq piés depuis
l’endroit où le canal tient au corps jufqu’au bout de
l’inftrument ; onze trous , dont les huit, neuf, dix &
onze , font cachés fous leurs boîtes ; enforte qu’il y
a dans cette capacité trois clefs, fans compter la
poche qui a aufli fa clef , qui bouche l ’onzieme trou.
Quant à l’étendue de ces parties-,, le deffus, par
exemple, fait la quinzième. Après avoir tiré de Fin»
ftrument autant de tons naturels qu’il y a de trous ,
en forçant le vent, on en obtient d’autres plus aigus;
Il eft inutile de s’étendre fur les hautbois de Poitou ;
ce font les mêmes inftrumens que nous venons dè
décrire ,fion veut négliger quelque legere différence
de fa&ure. ' Voye^ dans nos Planches de Lutherie> lé
deffus , la taille, 8c la baffe de hautbois.
H A U T B O IS , injlrumcntde mujîque à vent & a anche,
repréfenté à vent, eftP cloamncphoef dée d Leu qtuheartriee, ppaarrtmieis 'l;e sla i npftrreummieènreâ
8sc’à flafe pmlubsle é atrvoeicte l aA f u2i?v,a rnetçeo piat rl ’laen cmhoey. eCne dttee lap anrotiiex
BB Ç, ,8 cq eufit e pnetrrceé dea dnes tlrao niso itxro dues l1a , tzro,i f3ie im lea; feéfcto pnedré
écléées d; ela c tirnoqif itermoues C4 ,D3,, pGlu, sy g,r o8ff,e è qcu gea lrensi ea udter edse,u fxç
termine par un pavillon ou entonnoir femblabie à