ruriers fort adroits, & un grand nombre de lapidaires.
Il y a beaucoup de mines de fer dans les montagnes
voifines. On y rencontre des pyrites globu-
le u fe s ,& des marcafîites anguleufes .* les paÿfans
ne manquent point de prendre les dernieres à caufè
de leur éclat, pour des mines d’or. On y trouve aufli
fur-tout fur les revers du côté du midi & du couchant
, des pétrifications, comme des térébratules,
des cornes d’amon & des mufculites. Dans le chemin
de la vallée de Joux à celle de Vanlion, on-ramaffe
quelques gloflopetres ; & plus bas on volt une pierre
ollaire, dont on pourroit peut-être tirer parti : il y
aufli des couches d’ardoife qui eft négligée. E. B er->
TRAND. '
JOUXTE, (Jurifp.) du latin jü x ta , terme ufité
dans les anciens titres , & fingulierement dans les
terriers, reconnoiflances & déclarations, pour déligner
les confins ou terrains d’un héritage;-On dit
jouxte la maifon, terre,pré ou vigne, & d’un' teL
m m 1 B M
JOYAUX , f. m. ( Gramm.') ornemens précieux
d’or , d’argent, fié perlés , de pierreries.
J.OYAUX , f. -f. ( Jurifp. ) ou bagues & joyaux,
en .fait .de reprifes de la- femme, font de deux!
fortes.
Les uns font des bijoux.que les époux ou les pa-
rens donnent volontairement à l’époufe avant- ou
le lendemain du mariage. Lorfque le mariage ne
s’accomplit pa s, & qu’il y a lieu à la reftitufiori
des . préfeps,!de. noces , on peut aufli répéter les
joyaux qui font de. quelque valeur, ce qui dépend
des circonftances & de l’arbitrage du juge.
Quelques xoütumes permettent à la femme fur-
vivante \ & même à fes héritiers, de reprendre fes
bagues & joyaux en nature. Voye^ L'article 48 de
la coutume de Bordeaux.
L’autre efpece de bagues..& joyaux eft un don
en arge&it que le mari fait à la femme én ca$ de
furvie, & qui fe réglé à proportion de fa dot. Voyt{
ci-deïânï''ükG\3*.$ & JoYAVX. (A )
JOYE, JOYEUX. Voyti Jo i e , Jo ieux .
IPÉCACUANHA, f. m. (^or.)Nous ne connoif-
fons point'la plante qui 's’ élève de la raciijie pré-
cieufe qu’on appelle ipécacuanha du Pérou, & nous
ne connoïffons encore qu’i'mparfaitëment la plante
qui jette en‘ terre la racine nommée ipécacuanha
brune .dit Bréfil voici cependant la defcrîptiôn
qu’en a, faite M. Linnoetïs.
Le caliqe eft divifé en cinq.fegmens égaux,
étroits, &,terminés en pointe. La fleur a cinq .découpures
& a cinq, étamines. Le piflil eft un embriqn
placé .entre le calice & la fleur ; on ignore combien
il a de ftyles. Çet embryon devient une baie arron-r
die pofée fur lè. calice , ot creufée par le haut en
manierq de nombril. Elle n’a qu’une cavité-dans
laquelle .font renfermés trois noyaux offeux, you.tés
d’un co té, applatis fur les deux autres, réunis en-
femble, .&.formant un globe. Chacun de ces. noyâux
qui,pe renferme .qu!une graine, eft ftrié. dè cinq
cannelures. La racine éft frès-lôngue ; la tige Rarement,
branchue, eft: pçmçb,ée fur terre, & n’a. de
feuilles que. vers fon extrëmitéyces feuillés fpnt op:
pofées,, pvales , pointues de deux .<ptés, raboteuses,
plus pâles èh-deffous qu’ ên deflùs, large? de „djeux
pouces;jpoguesde ,trôi^ir&,'lés intèffeâîôps'de. là
tige ont à peine un pouce, 4e longueur.
- Qu^aflt â la .plante quipôuffe;enserre , l’efpece
de racine du Bréfil qu’on, appelle ipécacuanha blanc
de Pifpn, nous /avons feulement .que c’eft une pq7
tire.plante baffe., affez femblajbj,e,,au ponliot, dont
Ja tige qui. s’élève du nù^éujde .plufieurs feuilles
„velues , eft, çhargée d’un 'grand nombre de petites
fleurs blanches difpofées par anneaux. Au refte,"
voyez P lGAYA. (D . J. )
Ip é c a c u a n h a , (Mat. mèd. ) L!ipécacuanha eft
une racine que les Médecins ordonnent affez communément
, îur-tout dans les formules latines, fous
le nom de racine du Bréfil, radix brajilienjis. C e
nom-ne convient pourtant qu’à une des deux efpe-,
ces dont nous allons parler : mais comme on employé
indifféremment ces deux efpeces, malgré
quelques différences que les bons pharmacologiftes
y ont obfervées, le nom fpécifique de radix braji-
litnjis eft devenu dans l’ufage commun, fynonime
au mot: générique ipécacuanha.
Les deux efpeces à'ipécacuanha font le gris & le
brun. Voici leur defcriptiôn d’après M. Geoffroy.
L ipécacuanha gris , ipécacuanha cinerea , ipéca-
cuanhaperuviana , ojf. bexuquillo, &Rais de oro, Hif.
panorum,. peut-être l’ipécacuanha blanc de Pifon,e(i
une.racine épaifle de deux ou trois lignes, tojtueufe,
& comme entourée de rugofités, d’un brun clair,
ou cendi^, denfe, dure, caftante, réfineufe, ayant
dans fon milieu dans toute fa longueur, un filet qui
tient lieu de moëlle, d’un goût un peu âcre & amer,
& une odeur foible. Les Efpagnols en apportent
tous les ans à Cadix du Pérou , oii elle naît aux ejnjj
virons; des mines dlor.
-Z ’ipeeacuanha brun., ipécacuanha. fufca, ipecacuan-
ha brajilienjis ,1 & radix brajilienjis off. ipécacuanha
altéra feu fufca Pifonisy eft une racine tortueufe ,
plus chargée de rugofités que l'ipécacuanha g ris, plus
menue cependant, d’une ligne de grofleur-, brune
ou noirâtre en-dehors, blanche en-dedans., légèrement
amere. On apporte cette efpece üipécacuanha
du Bréfil ù;Lisbonne.
U ipécacuanha, foit gris, (oit brun, contient une
quantité corifidérable de réfine qu’on en fépare pa r
l’efprit de v iu , & un extrait mucilagineux pur ,
c’eft - à -d ire -foluble par les menftrues aqueux
feuls. ..U:.. J
.Selon les expériences de M. Geoffroy , .huit onces
d'ipécacuanha gris donnent dix gros de réfine, &
trois onces & demie d’extrait ; & neuf oncesTdVper
cacuanha brun donnent fix gros de réfine, & une
once trois gros d’extrait.
Selon Carnheùfer, ces principes réfident entièrement
dans l’écôrce dé ces racines; leur; partie li-
gneufe. en eft abfolument dépourvue ; ce. dernier
auteur a retiré d’une once d’écorçe d’ipécacuanha
gris quatre fcrupules de réfine, & trois dragmés
d’extrait ; & il penfe que'M. Boulduc pere n’a pas
féparé exactement ces principes, lorfqu’il n’.a obtenu
par l’application de l’efprit de v in , qpe trois
grains de. réfine par once, 1 de l’un & de Tautre
ipécacuanha.' ;
La réfine d’ipécacuanha excite puiflammentTe
vomiflement.;. l ’extrait l’excite, très - peu , purge
doucement , & paffe pour être, légèrement allrin-
gent in rectfju- ± c’eft-à-dire fur la fin de fon opéra?
tion purgative..
Nous .donnons très-rarement.l’un ou Tautre,-de
ces principes airifi féparés, où;pour mieui:!dir.e, ils
font entièrement hors d’ufage. Nous donnons feulement
quelquefois la décoâion non filtrée de .deux
gros d’ipécacuanha, ce qui eft donner en effet presque
toute la partie extraûive dé cette drogue,: &
Ici petite quantité de > éline qui peut aveir-étéidéta-
cbée-par l ’aftion méchaniq .e de l’ébulitionlfte; l’eau.
Cette décoûion fait'vomir très-doucement«G. Plfon
qui eft.le premier qui à publié les vertus de.Hipéçar
cuanha dans/on hiftoire naturelle du Bréfil enîi5*48;
préféré çetteidécoéfion à l’ufage de ïipécaçuàn^a &n
fubftance. Çartheufer propofe une correCbon • de
ce remede;abfolument analogue à la.pr.écédenteb
favoir de dijninuer.confidérablement la prqpqrîiog
de la, Réfine dans 1 ‘‘ipécacuanha qu’on veut donner
en fubftance, en enlevant une partie de ce principe
par une application convenable de l’efprit de
;vin.
Les vues de ces auteurs peuvent être très-louables,
& fournir un remede plus fur, plus convenable
dans certains fujets délicats, ou dans les cas
oit les remedes trop aftifs font contre-indiqués ;
mais affez généralement nous donnons Vipécacudn-
ha en fubftance , Tans nous a.ffujettir à ces précautions
, & nous ne trouvons pas que ce foit un
remede violent, & dont l’aûion foit fuivie d’acci-
dens graves.
C ’eft. i°. à titre de vomitif, de remede général
que nous l’employons depuis dix grains jufqu’à vingt
& à trente. "On penfe affez communément que fon
adion eft plus modérée que celle du tartre émétique.
Ces deux remedes font prefque les feuls vomitifs
employés dans la pratique la plus reçue ; lè
premier dans.les légères incommodités, principalement
chez les femmes & chez les enfans ;.ie dernier
dans les maladies proprement dites, & toû-
jours même dans les fujets robuftes. Voye{ V om it
if . L'ipécacuanha eft le. feul émétique que nous
tirions aujourd’hui du regne végétal.
20. La célébrité de -cette drogue eft principalement
fondée fur fes effets admirables dans les dif-
fenteries ; elle guérit infailliblement les diffenteries
communes ou moins graves, Semelle concourt efficacement
à la guérifon des diffenteries épidémiques
& malignes. Voyer^ D issenterie. On le donne
dans ces maladies, premièrement à haute dofe, c’eft-"
à-dire, à quinze , vingt, trente grains ; & on réitéré
ce remede. deux ou trois fois dans des intervalles
convenables, félon l’exigence des cas ; & lorfque
les fymptômes commencent à s’affoiblir , intunte
morbi declinatipne, c’eft une pratique utile & très-
ufitée à Paris, de le donner à très-petite dofe, mais
fouvent réitérée, par exemple à deux ou trois grains
dans un excipient, convenable, la conferve de_ ro-
fe s , le. diafeordium, &c. trois fois par jour, pendant
huit, d ix , douze jours, foye^ D issenterie.
On trouve dan$ les boutiques, fous le nom ipécacuanha
blanc, une racine qu’il n’eft pas permis de
confondre avec Mipécacuanha blanc de Pilon, puil-
que ce dernier eft, félon cet auteur, émétique & purgatif,
au. lieu que l’ipécacuanha blanc de nos boutiques
n’a point ces vertus. ( b )
IPECA-GU AC A, f. m. (Ornith. exot. )]efpece de
canard du Bréfil, plus petit que celui qu’on nomme
ipecati-apoa, d’ailleurs apprivoifé & fort au-deflus
par la beauté dé fon plumage. Sa tête eft remarquable.
par une tache rouge fur le milieu ; fon dos
eft d’un blanc de cygne ; fes jambes & fes pies
font jaunes ; il eft v if, fécond, & s’engraiffe aufli
bien dans une baffe-coür que dans l’eau. Pifo. Hiß.
Brafil. (D . J . )
IPECATI-APOA, & parles Portugais P A T A ,f .
m. ( Omit. exot. ) canard du Brelil , de la grofleur
d’une oye ; la tête, le co l, le ventre, 6l les parties
inférieures de la queue de cet oifeau, font blanches
; mais le fommet de la tête, le dos, & les aîles,
ont la couleur du plus beau verd de nos canards ;
le haut du bec eft couvert d’un tubercule charnu,
jafpé de tachetures blanches ; fes jambes & fes pies
iönt gris-bffän ; le mâle fe diftingue de la femelle
par quelques longues plumes d’un brun luifant, qu’il
a fur les aîles ; cette efpece de canard eft très-commune
dans les rivières du pays, oc fa chair eft efti-
mée. (-D. ƒ. ])
IPECU, f.m. ( Omit, exot.') très-beau pic-verd
du Bréfil, qui a la grofleur de nos pigeons ; fa tête
d’un rouge v if , éclatant, eft couronnée d’une crête
de plumes de la même couleur ; fon col noir eft
oRné d’une bandelette blanche qui décôurt de chaque
côté ; fes ailes font noires en-dehors, & rouges
par-deffous; fa queue eft toute noire; fon ventre &
les cuiffcs font diaprées de noir & de blanc ; fon bec
eft droit, dur, aigu , & fait pour percer l’écorce &
le bois des arbres. Margrave, Hijl. Brajil. (D . J.)
IPRES, ( Géog.) Voye[ Ypres.
IP S A L A , (Géog.) félon Léunclavius, ville de
la Turquie européenne dans la Romaflie, avec un
archevêché.grec, fur la riviere de Lariffe, à 22 lieue,
fud-oueft d’Andrinople, 8 fud-oueft deTrajanopolis
ço fud-oueft de Conftantinople. Long. 43. 55. lat. 4 °• 5y. ( D . J . )
IPSWICH, (Géog.) ville confidérable d’Angleterre
, capitale de la province de Suffolck , avec
un port très-commode ; elle envoyé deux députés
au Parlement, & eft fur la Stoure , à environ 20
milles de la m er, 55 nord-efl de Londres, long. 18.
3 J, lat. 5z . f t
Wolfey qui marcha de pair avec les fouverairts,
nâquit à lpfvich ; on ne peut qu’être étonné du
rôle qu’il joua dans le monde, quand on Confidere
fc l’obfcurité de fa naiffanee. Fils d’un boucher, il devint
archevêque d’Yorck, chancelier d’Angleterre,
cardinal, légat perpétuel à latere, l’arbitre de l’Europe
, & le premier miniftre de fon maître, revêtu
d’une puiffance abfolue dansrie fpirituel & le temporel.
La bulle que Léon X . lui envoya , lui don-
noit droit de nommer des docteurs en toutes facultés,
de créer cinquante chevaliers, cinquante comtes
palatins , autant d’acolytes , de chapelains , &
de notaires apôftoliques ; enfin de,légitimer les bâtards,
de délivrer les prifonniers , &c d’accorder
des difpenfes fans bornes. Environné de toutes les
grandeurs mondaines il fuccomba à l’ordre d’Henri
VIII. de l’arrêter, fe mit au Ut en apprenant cette
nouvelle, & mourut peu de jours après en 1531 ,
âgé de 60. ans, le plus riche & le plus éminent parr
ticulier du fiecle ; cependant il montra dans cette
conjon&ure un courage qu’on ne devoit pas attendre
d’un homme corrompu depuis fl long-tems par
l’ambition, la fortune & la volupté; fa mort parut
toute Ample à l’Angleterre ; elle n’y fit pas plus de
bruit que fa naiffanee. ( D . J . )
I R ÎR A C , ( Géogr. ) Iraca, grand pays d’Afie divifé
en Ïrac-Arabi , & en Irac-Agémi.
L ’Irac - Arabi, ou VIraque bâbilonienne, èft arrO-
fée par le Tigre & par l’Euphrate; elle tire Ion norii
de ce que l’Arabie déferre s’étend jufqués-là ; elle eft
prefque toute fous la domination des Turcs; Bagdàt
en eft la capitale.
VIrac-Agémi, ou Vlràc perfienne, ainfi nommée
par oppofitionà VIraque arabique, eft bornée par le
Ghilan & le Tabriftan ; elle a au N. l’Hérat, à l’E.
le Sableftan, au S. le Farfiftan, à l ’O . le Laureftaii
& les Turcomans ; la partie orientale de Vlrac-Agè-
m i, répond à une partie de l’ancien royaume des
Parthes; il eft appellé Jébal par Naflir-Eddin & par
Ulug-Beig, qui s’accordent enfemble fur le nombre,
l’ordre dès villes, & leur pofifion; quoique l’Irac-
agémi ne foit pas la Perfe propre, elle eft fous la
domination de ce royaume & dans le centre de
l’empire, puifque c’eft dans cette contrée qu’eft la
capitale de toute la nation, je veux dire Ilpahan.
f^oyei I s P A H A N . ( E>. J. )
IRACAHA,f. m .(Hijl. nat.Bot.) grand afbre d’A mérique
, dont on ne fait rien, finon qu’il porte un
fruit très-bon à manger, qui reffemble à nos poires;
fes feuilles font à-peu-près comme celles du figuier.
IRAN, (Géog.) nom que les Orientaux donnent
à la Perfe en général, & à une province particû