Brandebourg. Longit. 38 .12 . latit. 64. 47- ( D •
HEILIGENSTADT, (Géog.)ville d’Allemagne,
capitale du territoire d’Eichsfeldt, appartenant à
l’éleûeur de Mayence. Elle eft au confluent de la
riviere de Gefled 6c de la L eine, à 12 lieues N. O.
d’Eifenach. Long. %j. 42. lat. 5 \. 3 o. ( D . J. )
HEILSPERG , ( Géogr.) Heilfperga, ville ruinee
de la Prüfte Polonoife fur l’Aile , avec un château
où l’évêque deWarmie fait fa refidence. Long. 3S) •
11. Lit. 5^ 6 . ( D . J . )
HEIMDALL, f. m. (.Mythologie.) nom d un dieu
des anciens Celtes Scandinaves, ou des Goths. Suivant
la mythologie de ces peuples, il eft fils de neuf
vierges qui font fceurs ; on l ’appelloit aufli le dieu
aux dents d'or ; il demeuroit au bout de l’arc-en-ciel,
dans le château nommé le fort célefle ; il étoit le
gardien des dieux, & devoit les défendre contre les
efforts des géans leurs ennemis. Ces peuples barbares
difoient qu’il dort moins qu’un oifeau, & voit la
nuit comme le jour à cent lieues autour de lui : il
entend l’herbe croître fur la terre, 6c la laine fur les
brebis. Il a une trompette qui fe fait entendre par
tous les mondes. Il paroît que fous cette fable, les
Celtes ont voulu peindre la Vigilance. Voy. Y Edda
des IJlandois, ou la Mythologie celtique, traduite par
M. Mallet.
HEIMSEN, ( Géogr. ) petite ville de Suabe, au
duché de Wirtemberg.
HEINRICHS S T A D T , {Gèog.) petite ville d A llemagne
dans le duché de Brunfwick, près de Wolfe
mbutel.
HEINSBERG, ( Gèog.) petite ville d’Allemagne,
dans le pays de Juliers, dépendant de 1 eleéto'rat de
Cologne.
Il y a une autre ville de même nom, en Suiffe,
chez les Grifons, près du Rhin, entre Razun 6c
Furftenau.
HEKIM EFFENDI, f. m.(H ifl. mod.) nom que
les Turcs donnent au premier médecin du grand-
feigneur 6c de fon férail. Lorfqu’une fultane tombe
malade, ce médecin ne peut lui parler qu’au-travers
d’un voile dont le lit eft entouré ; s’il eft befoin de
lui tâter le pouls, c’eft au-travers d’un linge fin
qu’on jette fur le bras de la fultane. Voy. Cantemir,
hiß. Othomane.
HELA, f. f. (Hiß. *ric. & Mythologie.') C ’eft ainfi
que les anciens Celtes, qui habitoienu la Scandinavie
, appelaient la déeffe de la mort. Suivant leur
mythologie, elle étoit fille de Loke ou du démon ;
elle habitoit un féjour appellé niflheim ou Y enfer.
Son palais étoit l’angoiffe ; fa table, la famine ; fes
ferviteurs, l’attente & la lenteur ; le feuil de fa
porte, le danger ; fon l it , la maigreur & la maladie :
elle étoit livide, & fes regards infpiroient l’effroi.
Il paroît que c’eft du mot hela que les Allemands
ont emprunté le mot hell, dont ils fervent pour dé-
figner Yenfer. Voye%_ Y introduction à l ’hißoire de Dan-
nemarck, par M. Mallet.
HELAS, interje&ion de plainte,douleur. de repentir, de Hélas, que les peuples font à plaindre,
lorfqu’ils font mal gouvernés ! Hélas, que les foldats
fmoanut vàa ipsl agiénndérrea,l quand ils font commandés par un $ Voye{ Yarticle Interjection.
HELAVERDE, ( Gèog.) ville d ’Afie dans la Perfe,
félon les géographes. du pays cités parTavernier.
Sa long, eft à 9 1 . 30. lat. 36. 16. (D . J.)
HELCESAITE. Voye[ Elcesaïte.
HELDER, ( Géogr.) petite île dépendante de la
Hollande feptentrionale, dans le Zuyderfée, entre
celle de Wieringen 6c la pointe occidentale de la
Frife.
HELENE, f» f. (Hiß- (trie. ) La vie de la fille de
Tyndare, roi de Lacédémone , dont l’enlevement
parPâris a caufé la guerre delà ruine de T roie, eft
connue dé tout le monde. Tous les hiftoriens 6c les
poètes en ont parlé : les charmes & la beauté de
cette infidèle ont paffé en proverbe ; Homere lui-
même raconte «. que les vieillards, confeillers de
» Priam, n’eurent pas plutôt apperçu cette belle
» créature, qu’ils fe dirent les uns aux autres : Faut-il
» s’étonner que les Grecs 6c les Troiens fouffrent
» tant de maux pour une beauté fi parfaite ? elle ref-
» femble véritablement aux déeffes immortelles ».
Eurypide affure que Méné.las , au fortir de T ro ie ,
s’avança pour la tuer; mais que l’épée lui tomba,
des mains, lorfqu’il vit venir cette femme enchan-
tereffe, de forte qu’il reçut fes embraffemens.
Le même poète, dans cétte tragédie, nous repréfente
Hélene vertueufè ; les Lacédémoniens inté-
réffés à accréditer cette opinion, lui confacrerent
un temple où elle étoit honorée comme une déeffe,
dit Paufanias : Hérodote ajoute, qu’on l’invoquoit
dans ce temple pour rendre beaux les enfans difformes.
L ’auteur d’Athènes ancienne & moderne, a rai-
fon de remarquer que mille gens qui parlent de la
belle Hélene, ne favent pas comment elle mourut ;
ce fut dans l’île de Rhodes, 6c voici de quelle maniéré.
Polixo, dont le mari a voit- péri au fiége de
T ro ie , regardant Hélene comme la caufe de fon
veuvage, envoya des femmes, pendant qu’elle étoit
au bain, pour l’étrangler, 6c la pendre à un arbre.
L ’ordre ne fut que trop bien exécuté ; mais les Rho-
diens, touchés de cette injuftice, lui' bâtirent un
temple, qu’ils appellerent le temple d'Hélene Dtn-
dritis, 6c c’eft à Paufanias que nous devons encore
cette particularité.
Ifocrate a fait le panégyrique d’Hélene, dans lequel
il affure qu’elle acquit non feulement l’immortalité
mais une puiffance divine, dont elle fe fervit pour
mettre fes freres, Caftor & Pollux, au nombre des
dieux.
C ’étoit d’après Ifocrate, & non d’après Eurypide,’
queThéodoret devoit attaquer les payens pour avoir
érigé des temple^ à Hélene. Mais ils auroient pu lux
répondre, qu’ils n’imputoient pas à cette femme
les aventures qui avoient traverfé fa v ie , qu’ils les
imputoient au aéftin & à la fortune ; qu’ils lavoient
d’ailleurs, par le témoignage d’Hérodote, un de
leurs principaux hiftoriens, qu'Hélene avoit été retenue
à Memphis chez le roi Protée ; enfin que les
Troiens n’avoient pu rendre aux Grecs cette prin-
ceffe, ni leur perfuader qu’ils ne l’avoient p a s, la
providence conduifant ainfi ces événemens, afin que
Troie fût faccagée , 6c qu’elle apprît à tous les
hommes que les péchés d’une ville entière attirent
des dieux de grandes 6c de terribles punitions.
■ H■eleIn e, (, Gèog. anc.w) îlÊe dHe G rece d, ans l,e golfe
Laconique , à l’embouchure de l’Eurotas , devant
la ville de Gythium, félon Paufanias, /. I I I . ch. x x ij.
qui l’appelle Cranaè : la Guilletiere nous apprend
qu’on la nomme aujourd’hui Spatara, 6c qu’elle eft
à trois lieues de Colochina, 6c à demi-lieue de Pa-
gana. Il ajoute : « Comme nous y étions arrivés,
» un de nos voyageurs fe reffouvint que ce fut dans
» cette île de Cranaè, ou de Spatara, que la belle
» Hélene accorda fes faveurs à Pâris ; & il nous dit
» que fur le rivage de la terre-ferme qui eft à l’op-
» pofite, cet heureux amant avoit fait bâtir, après
» cette conquête, un temple à Vénus,, pour lui mar-
» quer les tranfports de fa joie 6c de fa reconnoif-
» lance. Il donna le nom deMigonitis à cette Vé-
» nus, & nomma ce territoire Migonium, d’un mot
» qui fignifioit l’amoureux myftere qui s’y étoit
» paffé : Ménélas, le malheureux époux de cette
» princeffe, dix-huit ans après qu’on la lui eut en-
» levée, vint Yifiterce temple, dont le terrein avoit
V* été le témoin de fon inalhéur & de l’infidélité de
fa femme. Il ne le ruina point, il fit mettre feule-
» ment aux deux côtés de Vénus les images de deux
m autres divinités, celle de Thétis & celle de la
*> déeffe Praxidice, comnte qui diroit la déeffe des
>*châtimens, pour montrer qu’il ne laifferoit pas
n l’affront impuni || Tout ce détail de M. la Guille-
tiefe eft d’autant meilleur qu’il eft tiré de Paufanias.
Il y a eu plufieurs autres lieux nommés Hélene.
i° . Une île de la mer Egée ; 20. une île de la Grece
entre les Spörades ; 30. une ville de Bithynie ; 40.
une ville de la Paleftine ; ç°. une fontaine de l’île
de Chio ; 6°. une riviçre dont parle Sidonius Apollinaris,
& qui eft la Canche. ( D . J. ) Hélene (Sainte) , Gèog. île de la mèr Atlantique
, qui a fix lieues de circuit ; elle eft haute, mon-
tueufe, 6c entourée de rochers efearpés. Les montagnes
qui fe découvrent à 2'5 lieues en mer, font
Couvertes la plûpart de verdure 6c de grands arbres
* comme l’ébénier, tandis que les vallées font
feftiles en toutes fortes de fruits, 6c d’excellens iér
gumes ; les arbres fruitiers y ont en même teins des
fleurs, des fruits verds & des fruits mûrs ; les forêts
font remplies d’orangers, de limoniers, de citronniers
, &c. Il y a du gibiér & des oifeaux eh grande
quantité, de la volaille, 6c du bétail qui eft fauvage.
La mer y eft fort poiffqnneufe ; la feule incommodité
qu’on éprouve, vient de la part des mouches
&des araignées qui y fontmonftrueufenient groffes.
Cette île fut découverte par Jean de N ova, Portugais
, en 1502, le jour de faihte Hélene. Les Portugais
l’ayant abandonnée, les Hollandois s’en emparèrent
, & la quittèrent pour 18 cap de Bonne-Ef-
pérance; La compagnie des Indes d’Angleterre s’en
faifit ; 6c depuis, les Anglois l’ont poffédée, & l’ont
mife en état de fe bien défendre. Long. felonHalley,
n . 3 2 .3 0,. h t . mèrid. ,€.
Il y a une autre île de ce hörn dans l’Amérique
feptentrionale au Canada, dans le fleuve de S. Laurent*
Vis-à-vis de Mont-Réal. {D . J . )
H E LEN IUM , f. m. ( Hiß. anc. Botan.) chez les
botaniftes modernes, la plante qu’ils appellent en
Latin helenium ou enula campana , eft notre aunée
en François. Voye^ Aunée.
Mais il eft bien étrange que Théophrafte & Diof-
fcoride, tous deux Grecs, ayent -nommé helenium
des plantes entièrement différentes. Théophrafte
met fon helenium au rang des hfrbes dont on faifoit
dés couronnes Ou des bouquets, & cet auteur remarque
qu’elle approchoit du ferpolet. Diofcoride,
au contraire, donne à fon helenium une racine d’odeur
aromatique, & des feuilles femblables à celles
de notre bouillon-blanc ; de forte que par-là fa def-
cription convient du moins à notre aunée pour là
racine * & pour les feuilles, qui font molles, velues
en defîous, larges dans le milieu, & pointues à l’ex-
tremite. Je crois volontiers que Yinula d’Horace
peut être l’aunée des modernes ; mais, dira-t-on,
la racine de l’aünée des modernes eft amere, & Horace
appelle la fienne aigre : il d it ,
■------------Quum crapuld plentis
Atque acidas tnavult inulas.
Là raifon de cette différence viendroit de ce que
c e poète parle de l’aunée préparée, ou confite avec
du vinaigre & d’autres ingrédiens, de la manière
apparemment que Cölumelle l’énfeigne, lib. X I I .
cap. xlvj. Il faudrbit donc alors traduire le paffage
d’Horace : « Puni de fa gloutonnerie par le mal
qu’elle lui caufe, il cherche à fe ragoutér par de
l’aunée préparée ».
Pouf ce qui regarde Pline, il a rejëtté dans fa
defeription de Y helenium celle de Difcoridë, ä em-
prunté la fienne- de Théophrafte, & autres auteurs
Tome V U l i 7
g rec s, & en même tems il a adopté lés 'vertus &
les qualités que Diofcoride donne à la plante qu’il
décrit fous le nom d’helenium ; ainfi faifant erreurs
fur erreurs, il a encôre donné lieu à plufieurs au-
! très de les renouveller d’après lui. Il importé dé fe
reffouvenir dans l’occafion de cette remarqué criti-
i que, car elle peut être utile plus d’une fois. (D . J.\
1 ^ HELENOPOLIS, Gèog. anc.) ville épilcôpale
; d’Afie dans la Bithynie, autrement nommée Drepd-
| num, Drépane ; elle étoit lituée fur le golfe de Ni-
| comédie, entre Nicomédie & Nicée. C ’étoit le lieü
de la naiffance & de la mort de l’impératrice Hélene
, & ce lieu n’eft plus rien aujourd’hui. CD. J.)
HELEPOLE, f. m. ( Art milit. G Hiß. ) machine
militaire des anciens propre à battre les murailles
d’une place afliégée.
Ce mot vient du gféc hh cX iç , qui éft compofé
des mots tXtTv , prendre, & iréxtç, ville..
Uhélépole étoit une tour de bois compofée de
plufieurs étages, qui avoit quelquefois des ponts
qu’on abattoit fur les murailles des villes & lur leè
breches, pour y faire paffer les foldats dont cetté
machine étoit remplie.
Parmi les auteurs qui ont écrit de Yhélépùle ; il ÿ
en a plufieurs qui prétendent qu’il y avoit un bélier
au premier étage.
Diodore de Sicile & Plutarque ont donné là description
du fameux hèlèpole deDémétrius le Polior-,
cete au fiége de Rhodes. Voici celle de Diodore.
« Démetrius ayant préparé quantité de matériaux
fc de toute efpece, fit faire une màchine qu’on appelle
hèlèpole, qui furpaffoit en grandeur toutes
; » celles qui avoient paru avant lui. La bafe en étoit
» quarrée. Chaque face avoit 50 coudées. Sa conf-
» truftiotm étoit un affemblage de poutres équarries;
» liées avec du fer; les poutres diftantes les unes des
» autres, d’environ une coudée, traverfoient cette
>» bàfe par le milieu pour donner de l’aifance à ceux
» qui devaient pouffer la machine. Toute cette
» malle était mffe en mouvement par le moyen de
» huit roues proportionnées au poids de la machine,
»dont les jantes étoient.de deux coudées d’épaif-
» feur * & armées de fortes bandes de fer.
. . . . . . Aux encoignures il y avoit des potëâux
d’égale longueur, & hauts à peu-près de cent
» coudées, tellement panchés les uns vers les autres*
» que la machine étant à heuf étages ; le premier
» avoit quarante-trois lits, & le dernier n’en avoit
» que neuf ». (O n croit que par ces lits il faut entendre
les folives qui foiitenoient le plancher de chaque
étage, c ’eft le fentiment de M. de Folard. )
» Trois côtés de la machine étoient couverts de la-
» mes de f e r , afin que les feux lancés de la ville né
» pulient l’endommager. Chaque étage avoir des
i> fenêtres fur le devant d’une grandeur & d’une fi-
» gure proportionnée à la groffeur des traits de la
d machine. Au-deffus dé chaque fenêtre étoit é levé
»un auvent, oii maniéré de rideau fait de cuir*
» rémbourré de laine, lequel s’abaiffoit par une
» machine, 6c contre lequel les coups lancés pair
» ceux de la place perdoient toute leur force. Cha-
» cun dés étages avoit deux larges échelles, l’une
» defquelles fervôit à porter aux foldats les müni-
» tions néceffaires, & l’autre pour le retour: Poiir
» éviter l’embarras 6c la confulion * trois mille qua-
» tre cens hommes pouffoient cétte machine * Ieà
» uns par dedans, les autres par dehors. C ’étoit l’élitè
» de toute l’armée pour la force 6c pour la viguéur ;
» mais l ’art avec lequel cette machine avoit été
»> faite, fäcilitoit beaucoup le mouvement ».
Vegece donne aüffi une forte de defeription dé
ces êfpeces de tours * qu’où va joindre à celle dé
DemetriuS: Ceux qui vôüdrdnt entrer dans un plus
grand détail de ces tours 6c des autres machines dé
Ni/