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HAUTS-FONDS, f. m. plur. ( Marine. ) c’ cftun
endroit de la mer ou auprès d’une côte , fur lequel il
y a peu d’eau, & où les navires feroient en danger
d’échouer s’ ils donnoient deffus : quelques-uns di-
fént des bas-fonds. ( Z ) ^ . ,
HAUTS-JOURS , ( Jurifpriid. ) c eft ainfi qu en
quelques endroits l’on appelle les grands-jours. Viyt{
ci-après au mot JOURS , GRANDS-J OURS.
HAUTS-LIEUX ( les ) , Géog. facrée ; en hébreu
bamot, & en latin excdfa. Il en eft fouvent parle
dans l’Ecriture, fur-tout dans les livres des Rois ; tes
prophètes reprochoient toujours aux Ifraëlités, d’aller
adorer furies hauts-lieux ; cependant les hauts-
lieux n’avoient rien de contraire aux lois du Seigneur,
pourvu qu’on n’y adorat que lui, & q u on
n’y offrît ni encens ni vi&ime aux idoles , mais
vraiffemblablement fur ces hauteurs on adoroit les
idoles on commettoit mille abominations dans les
bois de futaie, dans les cavernes, & dans les tentes
confacrées à la débauche ; c’eft ce qui allumoit le
zèle des prophètes pour fupprimer & détruire les
hauts-lieux. ( D . J .)
HAUTURIER, f. m. ( Marine. ) pilote hauturier.
On donne ce nom aux pilotes qui font pour les voyages
de long cours , qui ont une connoiffance des
aftres, & qui font ufage desinftrumens pour prendre
hauteur, pour les diftinguer des pilotes colliers,
dont les connoiffances font bornées à certaines côtes
, le long defquelles ils conduifent les vaiffeaux.
( R )
H AW AM A A L , f. m. (Hiß. anc.) c’eft ainfi qu on
nommoit chez les anciens Celtes Scandinaves^ ou
peuples du Nord, un poème qui renfermoit les préceptes
de morale que le feythe Odip. ou Othen avoit
apportés à ces nations dont il fit la conquçte.Hawa-
maal fignifie en leur langue dijcours fublime ; ce poème
contient cent vingt ftrophes, dont quelques-
unes renferment des maximes d’une très-belle {implicite
: en vôici quelques-unes.
Plus un homme b oit, plus il perd de raifon ; l’oi-
feau de l’oubli chante devant ceux qui s’eny vrent,
& leur dérobe leur ame.
L’homme gourmand mange fa propre mort ; &
l’avidité de l’infenfé eft la rifée du fage.
Quand j’étois jeune j’errois feul dans le monde ;
je me croyois devenu riche quand j’avois trouvé un
compagnon : un homme fait plaifir à un autre homme.
Qu’un homme foit fage modérément, & qu’il
n’ait pas plus de prudence qu’il ne faut ; qu’il ne
cherche point à favoir fa deftinée, s’ il veut dormir
tranquille.
Il vaut mieux vivre bien que long-tems : quand
un homme allume du feu ,1a mort eft chez lu i avant
qu’il foit éteint.
Il vaut mieux avoir un fils tard que jamais ; rarement
voit-on des pierres fépulchrales élevées fur les
tombeaux des morts par d’autres mains que celles
de leurs fils.
Louer la beauté du jour quand il eft fini ; une femme
quand vous l’aurez connue ; une épée quand
vous l’aurez effayée ; une fille quand elle fera mariée
; la glace quand vous l’aurez traverfée ; la bierre
quand vous l’aurez bue.
Il n’y a point de maladie plus cruelle que de n’être
pas content de (on fort.
Les richeffes paffent comme un clin-d’oeil ; elles
font les plus inconftantes des amies. Les troupeaux
périffent, les pârens meurent, les amis ne font point
immortels, vous mourrez vous-même : je connois
une feule chofe qui ne meurt point, c’eft le jugement
qu’on porte des morts.
Voyez les monument de la Mythologie & delà Polße
des Celtes, par M. Mallet ; voye^ l'article SCANDINAVES
( philosophie des),
H A Z HA VAS , ( Géog. ) v ille de Perfe, fertile en dattes
, & autres fruits que l’on confit au vinaigre, &
qu’on tranfporte en d’autres pays. Cette ville eft la
même qu'Ahuas de M. d’Herbelot, & qu'Havi^a, de
l’hiftorien de Timur-Bec. Su longitude, fuivant Ta-
vernier, eft à 75d. 40'. latitude 33A 15'. mais la lat.
de Tavernier n’eft pas exaéte ; Naflir - Eddin, &
VIug-Beig fuivisparM. de Lifte, la mettent de 3 id.
( D .J .)
HAWASCH, ( Géogr.) riviere d’Abyflinie, dont
la fource eft dans le royaume de W e a ; elle paffe
avec le Maefchi au royaume de Bali, & de-là ait
royaume d’Adel, fournit des eaux à l’Àbyffinie qui
en manque abfolument ; & fe trouvant enfin peu de
chofe , fe perd dans les fables, comme fi elle avoit
honte , dit M. Ludolf, de ne porter à la mer qu’un
tribut indigne d’elle, f D . J .)
HAXBERGEN, (Geog.) ville des Pays-Bas, dans
la province d’Overyffel, dans le diftriû de Twento.
H A Y, f. m. (Hijl. nat.) animai des Indes qui ref-
femble à un finge, mais dont la tête eft difforme. Il a
une marche fi lente, qu’on dit qu’il ne peut s’avancer
de plus de douze à quinze pas en un jour. On prétend
qu’il eft fi parefleux, qu’il eft quelquefois quinze
jours fans manger. C ’eft fi fobre qu’il falloit dire : fi
la nature lui eût donné plus de voracité , il eût été
plus aftif.
HAYN ou GROSSEN-H A Y N , (Géogr,) ville de
Saxe, dans le marquifat de Mifnie.
H A YN A , ( Géog. ) ville de S iléfie, dans la principauté
de Licgnitz.
HAYNICHEN, (Géog.) ville de Saxe, dans le
cercle des montagnes en Mifnie, à deux lieues de
Freyberg fur la Stricgnitz.
* HA YON , f. m. ( Chandelier.) efpece de chandelier
double à longues chevilles, fur lequel on met
en étalage les chandelles communes, encore enfilées
fur la broche.
On nommoit autrefois du même nom de hayon ,
les échoppes ou étaux portatifs des marchands aux
halles.
HA ZARD, fubft. mafe. (Métaphyfique.) terme
qui fe dit des évenemens, pour marquer qu’ils arrivent
fans une caufe néceflaire ou prévûe. Voyei Cause. Nous fommes portés à attribuer au hasard les cho-
fes qui ne font point produites néceflairement comme
effets naturels d’une caufe particulière : mais c’eft
notre ignorance & notre précipitation qui nous font
attribuer de la forte au hasard des effets qui ont auffi-
bien que les autres, des caufes néceflaires & déterminées.
Quand nous difons qu’une chofe arrive par hasard
, nous n’entendons autre chofe , finon que la
caufe nous en eft inconnue, & non pas comme quelques
perfonnes l’imaginent mal-à-propos, que le ha-
zard lui-même puiffé être la caufe de quelque chofe.
M. Bentley prend occafion de cette obfervation de
faire fentir la folie de l’opinion ancienne que le
monde ait été fait par hasard. Ce qui arriva à un
peintre, qui ne pouvant repréfenter l’ecume à la
bouche d’un cheval qu’il avoit peint, jetta de dépit
fon éponge fur le tableau, & fit par hasard ce dont
il n’avoit pû venir à bout lorfqu il en avoit le def-
fein , nous fournit un exemple remarquable du pouvoir
du hasard ; cependant il eft évident que tout ce
qu’on entend ici par le mot de hasard, c eft que^le
peintre n’avoit point prevu cet effet, ou qu il n a«
voit point jetté l’éponge dans ce deflein, & non pas
qu’il ne fit point alors tout ce qui étoit néceflaire
pour produire l’effet, de façon qu’en faifant attention
à la direction dans laquelle il jetta l’éponge, à
la force avec laquelle il la lança, ainfi qu’à la forme
de l’éponge, à la gravité fpécifique, aux couleurs
H E A
dont elle étoit imbibée, à là diftance de la main au
tableau ; l’on trouveroit en calculant bien qu’il étoit
abfolument impoflible, fans changer les lois de la
nature, que l’effet n’arrivât point. Nous en dirions
autant de l’univers , fi toutes les propriétés de la
matière nous étoient bien connues.
On perfonnifie fouvent le hasard, & on le prend
pour une efpece d’être chimérique, qu’on conçoit
comme agiffant arbitrairement, & produifant tous
les effets dont les caufes réelles ne fe montrent point
à nous ; dans ce fens, ce mot eft équivalent au grec
rvKn, ou fortune des anciens.Hasard Veye{ Fortune. , marque aufli la maniéré de décider des
chofes dont la conduite ou la direction ne peuvent
fe réduire à des réglés ou mefures determinees, ou
dans lefquelles on ne peut point trouver de raifon
de préférence, comme dans les cartes, les des, les
loteries, &c. , , .
Sur les lois du hasard, ou la proportion du hasard
dans les jeux. Voye^ Jeux. . M. Placette obferve que 1 ancien fort ou hasard.
avoit été inftitué par Dieu même, & que dans l’ancien
Teftament nous trouvons plufieurs lois formelles
ou commandemens exprès qui le preferivent
en certaines occafions ; c’eft ce qui fait dire dans 1E-
criture que le fort ou hasard tomba fur S. Matthias,
lorfqu’il fut queftion de remplir la place de Judas
dans l^poftolat. , w Ê Ê È Ê
De-là font venus encore les fortesJanctorum, ou
la maniéré dont les anciens chrétiens fe fervoient
pour conjecturer fur les évenemens ; favoir d’ouvrir
un des livres de l’Ecriture-fainte, & de regarder le
premier verfet fur lequel ils jetteroient les yeux : les
fortes homericce yvirgiliarioe , preneftinoe, &c. dont fe fer*
voient les Payens, avoient le même objet, & étoient
parfaitement femblables à celles-ci. Voyei Sort.
S. Auguftin femble approuver cette méthode de
déterminer les événemens futurs, & il avoue qu’il
l’a pratiquée lui-même, fe fondant fur cette fuppofi-
tion que Dieu préfide au hasard, & fur le verfet 33» chapitre xvj. des Proverbes.
Plufieurs théologiens modernes foûtiennent que
le hasard eft dirigé d’une maniéré particulière par
la Providence, & le regardent comme un moyen
extraordinaire dont Dieu fe fert pour déclarer fa
volonté. Voye%_ Purgation , Ju dicium D ei ,
Combats , Champions , & c. . •
HAZARDS, (Analyse des) eft lafcience du
calcul des probabilités. Voyelles articles Jeu, Pari ,
PrHobaazabrildi t, ée,n &fac,i t de Commerce ; on dit q, u.’on a
trouvé un bon hasard, pour lignifier qu’on a fait un
bon marché , & fur lequel il y a beaucoup à gagner.
On appelle marchandife de hasard, celle qui n’étant
pas neuve, n’eft pas néanmoins gâtée, & peut
être encore de fervice.
H Ë H Ê A , f. m. (Géog.) province d’Afrique, fur la
côte de Barbarie, dans la partie la plus occidentale
du royaume de Maroc ; elle a par-tdut de hautes
montagnes, quantité de troupeaux de chevres, des
cerfs, des chevreuils, des fangliers, & les plus grands
lievres de Barbarie. Il n’y croît que de l’orge qui fait
la nourriture ordinaire deshabitans. Ils font robu-
ftes, très-jaloux, & les femmes fort adonnëes,à l’à-
mour : quoique Mahométans, ils ne favent ce que
c’eft que Mahomet & fa fe&e ; mais ils font & difent
tout ce qu’ils voyent faire & entendent dire à leiirs
alfaquis ; ils n’ont ni médecins , ni chirurgiens , ni
apoticaires, & n’en font pas plus malheureux. Mar-
mol a décrit amplement leurs moeurs & leur façon
de vivre ; confultez-le. Tedneft eft la capitale de Tome VIII.
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cette province * qui occupe la pointe du gfand Atlas*
& eft bornée par l’océan au couchant & au fepten-
trion. ( D . J .)
HÉAN, ( Géog. ) ville d’Afie dans le Tonquin ;
c’eft le liège d’un mandarin de guerre qui en eft le
gouverneur. ( D . J. )
HÉATOTOTL* f. m. (Ôrnitholog.) oifeau d’Amérique
décrit par Niéremberg, & qu’il nomme en
latin l’oifeau du vent, avis ventij il eft remarquable
par une large & longue crête de plumes blanches
qu’il porte fur fa tête ; fa gorge eft d’un cendré brun ;
fon ventre eft blanc, &fes piés font jaunes ; fa queue
mi-partie noire & blanche, eft ronde quand elle eft
' déployée ; fon dos & fes aîles font noires. (D. J.)
HEAUME, fl m. voyeç Casque*
Heaume , ( Marine. ) clans les petits bâtimens on
appelle ainfi la barre du gouvernail. ( R )
* HEAUMERIE, f. f. ( Art méchan. ) art de fabriquer
les armures tant des cavaliers & de leurs chevaux,
que des hommes de pié ; ce mot vient de heaume
ou cafque ; d’où l’on a fait encore heaumiers ou
faifeurs de heaume; ce font nos Armuriers qui leur
ont fuccédé»
* HEBDOMADAIRE, adj. (Gram.) de la /e-
maine ; ainfi des nouvelles hebdomadaires , des gazettes
hebdomadaires , ce font des nouvelles, des gazettes
qui fe diftribuent toutes les femaines. Tous
ces papiers font la pâture des ignorans , la reffourçe
de ceux qui.veulent parler & juger fans lire, & le
fléau & le dégoût de ceux qui travaillent. Ils n’ont
jamais fait produire une bonne ligne à un bon efprit ;
ni empêché un mauvais auteur de faire un mauvais
ouvrage.
* HEBDOMADIER, C m. (Hift. eccléf) celui
qui eft de femaine dans une églife, un chapitre, ou
un couvent, pour faire les offices ôc y préfider. On
l’appelle plus communément femainier ; il à en plufieurs
endroits des privilèges particuliers , tels que
des collations, & des rétributions particulières.
On appelle auffi hebdomadier dans quelques mo-
nafteres celui qui fert au réfe&oire pendant la femaine.
On a étendu ailleurs cette dénomination à toutes
les fonctions auxquelles on fe fuccede à tour de
rôle.
Ainfi dans l’antiquité eccléfiaftique, on trouve un
chantre hebdomadier y un hebdomadier de choeur, un
hebdomadier de cuifine, &c.
T)'hebdomadier , on a fait dans les couvens de re-
ligieufes, l'hèbdomadiere,
HEBDOMÉES,f. f. plur. (Antiq.) fête qui félon
Suidas & Proclus, fe célébroit à Delphes le lèptieme
jour de chaque mois lunaire, en l’honneur d’Apol*
Ion, 011 feulement félon Plutarque & d’autres^ auteurs,
le feptieme jour du mois , qui étoit le
premier mois du printems. Les habitans de Delphes
difoient Qùriov pour ttuciov. , , parce que dans leur dia-
le&e, le /3 prenoit fouvent la place du 7r ; nù<mc eft
formé du prétérit parfait de #00««A*/, interroger-y
parce qu’on avoit dans ce mois une entière liberté
d’interroger l’oracie. # .
Les Delphiens prétendoient qu’Apollon étoit ne
le feptieme jour de ce mois ; c’eft pour cela que ce
dieu eft furnommé par quelques écrivains Hebdoma-
gènes , deft-à-dire, né le feptieme jour ; & c’étoit
proprement ce jour-lâ, qu’Àpolîon venoit a Delphes
, comme pouf payer fa fête, & qu il fe livroit
dans la perfonne de fa prétréffe, à tous ceux qui lé
confultoient., ; , . n >
Ce jour célébré dés hebdomees , etoit appelle w*-
Aüipôoof, non pas parce qu’ôn mangeôit beaucoup de
ces gâteaux faits de fromage & de fleur de froment,
dits ©0o7ç; mais pafee qu’Apollon étoit fort importuné
par la multitude de ceux qui venaient lè confuùer.
K ij