Grand, Cardan , 6c quelques autres, eurent, à ce
qu’on dit, la témérité de tirer celle de Jefus-Chrift.
On appelle auffi horofcope, une figure ou theme
célefte, qui contient les douze maifons, c’eft-à-dire
les douze lignes du zodiaque, danslefquels on marque
la difpofition du ciel 6c des aftres en un certain
moment, pour faire des prédirions. Voyez Maison
& Figu res.
On dit tirer Vhorofcope , faire l'horofcope, &c. On
appelle auffi cela plus proprement dreffer une nativité
, quand il s’agit de prédiâion fur la vie 6c la fortune
des hommes ; car on fait Yhorofcope des villes,
des états, des grandes entreprifes.
U horofcope lunaire eft le point d’oti fort la lune,
quand le foleil eft au point afcendant de l’orient.
C ’eft ce qu’on nomme autrement la partie de fortune
en Aftrolo'gie. Voyez Pa r t ie .
Horofcope eft auffi un inftîument de Mathématique
fait en forme de planifphere , inventé par Jean
Paduanus, qui en a fait un traité particulier. Voyez
le Dictionnaire de Trévoux.
H O RREA , (Hifl. anc.) c ’étoient des magafins
publics établis dans les cités 6c maniions, & pourvus
d’amas de blés 6c de chairs Talées, pour les di-
ftribuer aux foldats en route fur les chemins militaires
de l’empire. C ’eft de-là, que vient le titre de
Droit au code, de conduis inpublicis horreis; lefquels
condita ou provilions de vivres, dévoient être délivrées
aux troupes faines, entières , 6c non-corrom-
pues.
Les Romains nommoient auffi horrea , les greniers
publics dans lefquels ils ferroient les grains, pour
prévenir la famine, & pour pourvoir à la fubuftance
du peuple dans les années de difette. Cette police
régné encore aujourd’hui dans les états de l’Eglife
avec .une fagelfe admirable.
Outre ces greniers publics de grains établis à
Rome, il s’en trouvoit par-tout dans l’empire romain
, 6c même en des lieux champêtres, qui n’é-
toient connus que par leurs noms de horrea ; c’eft
ce qui fait que nous rencontrons quelquefois dans
l’itinéraire d’Antonin, & dans les tables de Peutin-
g e r , ces mots, ad horrea.
On fait, par exemple, qu’il y avoit plusieurs de
ces greniers publics dits horrea, dans les Gaules , à
Narbonne, à T re v e s , oit une abbaye en retient
encore le nom de Horreum ; comme il y a eu pareillement
en France divers feigneurs qui placèrent
leurs granges à quelques diftances de leurs châteaux
de peur d’incendie, 6c qui y ajoûterent des maifons
pour ferrer leurs grains , & pour loger leurs
grangers, il s’eft formé dans diverfes provinces plu-
fieurs villages & familles, qui portent encore aujourd’hui
le nom de Grange, de la Grange, des
Granges, & c . (D . J. )
* HORREUR, fub. fém. ( Gram. ) ce mot defi-
gne l’averfion , quand elle eft extrême : les hypocrites
s1 empreffent plus à témoigner l’horreur qu’ils n'ont
pas pour le vice , que les gens de bien à témoigner celle
qu'ils en ont. L’épouvante portée à fon dernier degré,
i l faut avoir l’ame bien ferme y & la penfée de la mort
bien familière , pour en voir l'image fous fes yeux & la
foutenir fans horreur. Nous appliquons encore la
même expreffion à une forte de fenfation particulière
, mêlée de frémiffement, de refpett, 6c de joie,
cjue nous éprouvons à la préfence de certains objets
, ou dans certains lieux ; 6c nous difons alors le
fombre d'une forêt êpaijfe, le filence & Tobfcurité qui
y régnent, nous infpirent une horreur douce & fecrette.
Nous tranfportons cette horreur aux chofes mêmes,
dans l’horreur de la nuit ; la fainte horreur des temples.
L’horreur prife en ce fens, vient moins des objets
(enfibles, quç de? idée? açceffpires qui font réveillées
fourdement en nous. Entre ces idées, font l’éloignement
des hommes, la préfence de quelques
puiffances céleftes, &c.
Ho r r eu r du v u id e , ( Phyf ) mot vuide de
fens , principe imaginaire dont on fe fervoit dans
l ’ancienne philofophie, pour expliquer l’afcenfion
de l’eau dans les pompes, 6c d’autres phénomènes
femblables. On difoiî : l’eau monte dans les pompes ,
parce que la nature a horreur du vuide. Lorfqu’oa
le fut apperçu que l’eau ne montoit dans les pompes
qu’à la hauteur de 3z piés on en vint jufqu’à
ce point d’abfurdité , de dire que la nature n’avoit
horreur du vuide , que jufqu’à la hauteur de 3 z piés.
Mais on ne fut pas long-tems fans découvrir que le
mercure ne s’élevoit dans les tuyaux qu’à la hauteur
de 17 à z8 pouces ; 6c comme il eût été trop
ridicule de dire que la nature avoit horreur du vuide
pour l’eau jufqu’à 3 z piés, 6c pour le mercure jufqu’à
z8 pouces feulement, on fut obligé d’abandonner
cette étrange explication ; & bien-tôt après,
M. Pafcal démontra dans fon traité de l'équilibre
des liqueurs, que tous ces effets étoient produits par
la pefanteur de l’air. Cette vérité étant unanimement
reconnue aujourd’hui, n’a pas befoin ici d’un
plus long article. Voyez Air , T u b e de T o r r i-
CELLi , 6c le traité cité de M-. Pafcal. ( O )
Ho r r eu r , korror, ( Med. ) fe dit d’une forte
d’affeftion de l’ame,quiconfifte dans une forte aver-
fion que l’on conçoit pour quelque forte d’aliment,
de médicament; à l’égard defquels on fe fent un
dégoût, une répugnance infurmontable, qui portent
non-feulement à ne pas en ufer, mais à les éloigner
de foi le plus que l’on peut ; tant on eft affeété
defagréablement par la fenfation qu’ils excitent.
C ’eft ainfi que dans l’hydrophobie, l’averfion pour
la boiffon de l’eau, 6c fouvent de toute forte de liquide
, eft pouffée jufqu’à Y horreur.
Il eft un fymptome de fievre qu’on appelle hor»
reur. Voyez FlEVRE HORRIFIQUE.
HORRIBLE, adj. ( Gramm.') qui infpire de l’horreur.
Voyez H o r r eu r .
HORRIPILATION , f. f. horripilatio , ( Med. )
c’eft une forte de friffonnement, qui n’eft autre cho-
f e , qu’un mouvement convulfif des tégumens ordinairement
étendu à toute l’habitude du corps.
Par cet effet la peau fe ride 6c fe tend alternativement
, comme par fecouffes très-promptes ; ce qui
refferre le bulbe des poils 6c le fait faillir fur la fur-
face du corps : en forte qu’ils paroiffent fe dreffer,
s’hériffer, pour ainfi dire, en conféquence de Yhon-
ripilation; ce qui eft le plus fouvent un fymptome
de fievre, accompagnée d’un fentiment de froid.
Ainfi Y horripilation eft un véritable tremblement
de l’habitude du corps , qui ne différé du tremblement
proprement dit, qu’en ce que celui-ci fe fait
fentir dans tous les membres & dans toutes les parties
charnues ; au lieu que Y horripilation n’affede
que la peau. Voyez Fr isso n , Fiev r e , Fiev r e
h o r r if iq u e , Fr o id , ( Econom. anim. ) T r em b
l em e n t , Spa sm e . , v . ..■ uâSÊm-- v #.
HORS, (Gramm.) prépofition françoife, qui
correfpond à Y ex des Latins. Elle marque le tranf-
port d’un lieu dans un autre. Voye£ les articles fui-
vans.
On dit il eft hors de Paris ; il eft dehors ; il eft hors
de lui-même.
H ors de cour , ( Jurifprud. ) voyez au mot
C o u r , à l'article Hors de c o u r .
H ors , mettra-hors, ( Großes forges. ) dans les
fourneaux à fondre la mine de fer, il fe dit de la dif-
continuation du travail d’un fourneau de fufion ; la
mife hors s’entend toujours en mauvaife part ; quand
un maître de forge a confommé tous les.matériaux
qu’U deftinpit au fpndage, çe qui eft prévu 6c vplontaire
; alors on dit qu’i l a fermé la pâlie , qu’il
a arrêté fon fourneau ; quand par quelqu’accident
on eft forcé de ceffer la fufion , alors l’on dit que
l ’on a mis hors, quoique ce terme ne dût s’employer
que dans le cas particulier de la ceffation du travail,
par la raifon qu’il s7eft entaffé dans l’ouvrage & fur
la thuyere une quantité, une maffe de matière mal
digérée, qu’il n’eft pas poffible de fondre, foit à
caufe de fon volume, foit à caufe de fa nature ; dans
certain cas, ce n’eft autre chofe , qu’une fonte rapprochée
par la féparation des fondans de l’état d’un
fer mal travaillé : l’ouvrage commençant à s’em-
barraffer d’une partie un peu confidérable de cette
matière, l’ouvrier cherche à la détacher par le trava
il d’un ringard, qui produit alors un effet tout
contraire ; car plus il travaillera, plus il lui donnera
l’état du f e r , 6c plus il l’augmentera par la jon&ion
des matières qui tombent continuellement. Le re-
mede eft d’augmenter la chaleur par le choix des
charbons, 6c la quantité des fondans, qubtenus en
grand bain, font les feuls capables de ramener cette
matière à l’état de la fonte. On pourroit afturer,
qu’excepté le cas de force majeure, avec les précautions
6c le travail bien fu iv i, on ne mettra jamais
hors.
J’ai vû des fourneaux au bout de trois à quatre
jours de travail, être obligés de mettre hors : faute
de chaleur dans un ouvrage neuf, 6c depouffiere
de charbon , le métal n’avoit pû fe tenir en bain.
La mife hors eft donc occafionnée par tout ce qui peut
empêcher Ja vitrification.
Dans le cas de mife hors, pour fe mettre en état
de travailler de nouveau, il faut faire une ouverture
dans le-devant du fourneau, quelquefois jufqu’à
la fécondé marâtre , fuivant la groffeur de la
maffe, pour pouvoir la tirer ou la mettre hors , refaire
un nouvel ouvrage, &c. donc il eft clair qu’un
pareil accident eft très-préjudiciable. Voyez l'article
G r o s s e s F o r g e s .
* H o r s d ’oe u v r e , f. m. ( Gramm. 6“ Littêrat. ) il
fe dit de tout morceau qui ne tient pas effentielle-
ment au fujet qu’on traite. Il eft prefque fynonyme
à digrtjjion.
On a tranfporté ce mot dans la cuifine ; les hors
d oeuvre font de petits plats qui accompagnent les
grands , & qui rempliffent les intervalles qu’ils laif-
fent entre eux fur une table. Il y a des hors d'oeuvres
à chaque fervice ; 6c c’eft le fervice qui en détermine
la qualité.
HORSCHITZ, ( Géog. ) ville 6c château de Bohème,
près de l’Elbe, dans le cercle de Konig-
gratz.
HORSHAM, ( Géog. ) ville à marché d’Angleterre
, dans le Suffex, aux confins de Surrey, à 9
lieues de Londres : elle envoie deux députés au
Parlement. Long. ,y. 3 J. lat.St. 12. ( D . J . )
H O R TA , ( Mythol. ) déeffe des Romains , qui I prefidoit fur la jeuneffe, & l’excitoit au bien par fes
fortes exhortations. Cette déeffe eft Herfilie ; c’eft
à elle que Rome fit l’honneur de la déification après
fa mort, en lui donnant le furnom de Horta. Ro-
mulus l’avoit choifie pendant qu’elle vécut pour fa
femme, comme la plus digne des Sabines que les
Romains euffent enlevés ; & fon choix fut confa-
cré par la nation. Elle mit Herfilie dans le ciel avec
fon époux, & lui rendit des honneurs divins. Son
temple ne fe fermoit jamais, pour marquer que la
Ü5lî?.e^e » cet âge fi flexible au v ice, cerea in vitium
Pftti , avoit beloin d’être portée fans ceffe à la pratique
de la vertu. ( D . J . )
HORTAGILIER , f. m. (Hifl. mod.) terme de I relation, tapiflfêr du grand-leigneur. Voyez T apisseries.
^ njome Vv T ll V^ C m*eux re8*®e {lue
du grand-feigneur; & pour connoître la grandeur
de ce prince, il faut le voir campé ; car il y eft
bien mieux logé qu’à Conftantinople, ni qu’en au-
cune autre ville de fon empire.
Il a toûjours deux garnitures de tentes, afin que
pendant qu il eft dans l’une, l’on aille tendre l’autre
au lieu où il doit aller.
■ j§ f Pour cet. plus de quatre cens tapiffiers
appelles hortagilurs, qui vont toûjours une journée
devant, afin de choifir un lieu propre pour la dreffer.
Ils tendent premièrement celle du liiltan, 6c puis
celles des officiers & des foldats de la Porte, félon
leur rang. D i fl. de Trévoux. ( G )
,, ^ ^ Jardinage. ) la partie
d un jardin potager, qui eft coupée par des couches
6c carreaux de plantes baffes & de legumes tels qu’ iL
s en voit dans le grand potager du Roi à Verfailles. -
HORVA A MOI THEAU , ( Venerie. ) cri du
piqueur, lorfqu’il appelle les chiens à lui pour les
faire entrer en quelque taillis ou fort.
HOSANNA, f. m. ( Théologie. ) eft le nom que
les Juifs donnent à une priere qu’ils récitent le fep-
tieme jour à la fête des tabernacles. Voyez T abern
a c l e . Ce mpf lignifie fauvez^nous, confervez-nous.
R. Elias dit que les Juifs donnent auffi le nom
d hofanna y aux branches de faule qu’ils portent en
cette fete ; parce qu’en agitant de tous côtés ces
branches de faules dans la cérémonie de'ce jour-là,
ils chantent fréquemment hofanna. Ce qu’Antonius
Nebriffemis, dans fon commentaire des mots hébreux
de l’Ecriture, applique aux Juifs qui reçurent
Jefus Chrift comme le Meffie en chantant hofanna.
Grotius dans fon commentaire fur le chap. x x j. de
S. Matthieu, ÿ .£ . obferve que les fêtes des Juifs
6c en particulier celle des tabernacles, ne figni-
fioient pas feulement leur fortie d’E gypte, dont ils
célébroient la mémoire, mais auffi l’attente du Meff
ie , & que même encore les Juifs modernes, le jour
qu’ils portent ces rameaux, difent qu’ils fouhaitent
célébrer cette fête à l’avénement du Meffie qu’ils
attendent. D ’où il conclut que le peuple en portant
ces rameaux devant J. C . temoignoit fa jo ie , le re-
connoiffant pour le Meffie. Simon, Supplément aux
cérémonies des Juifs.
Il y a plufieurs de ces hofannas : les Juifs les nomment
hofehannoth , c’eft-à-dire les hofannas. Les uns
fe récitent le premier jour, les autres le fécond, &c.
6c s’appellent Yhofanna du premier jour, Y hofanna
du fécond, &c.
Hofanna rabba , ou grand hofanna, eft le nom que
les Juifs donnent à leur fête des tabernacles, qui
dure au moins huit jours, parce qu’ils y demandent
fréquemment le fecours de D ieu , la rémiffion de
leurs péchés, & fa bénédi&ion fur l’année qui vient
de commencer; 6c pour ces demandes ils fe fervent
fréquemment des hofehannoth, ou prières dont nous
avons parlé.
Les Juifs donnent encore le nom K hofanna rabba
en particulier, au feptieme jour des. tabernacles,
parce que c’eft ce jour-là qu’ils demandent plus particulièrement
le fecours de Dieu. ( G )
HOSCHE, fub. fém. ou HOCHE, OU CH E, ou
OULCHE , ( Jurifprud. ) tiré du mot ofca , terme
de la baffe latinité, qui eft employé dans quelques
coutumes pour lignifier une certaine étendue de
terre labourable 6c cultivée qui eft près d’une mai-
fon , entourée de foffés ou de haies, 6c qui fert aux
commodités de cette maifon, comme pour faire
venir des légumes , mettre des arbres fruitiers.
Voyez la coûtume de Nevers, ch. v. art. #. & le
Gloff. de Ducange, au mot olche 6c ofca. ( A )
HOSI, ( Géog. ) ville de la Chine, dans la province
deJunnan, au département deLingan, & l a
troificme métropole de cette province. Elle eft, dit
R r