p o r t , à l’égard de l’économie animale , & de re*
cueillir des obfervations Curies maladies qui régnent
dans les différentes l'aifons de l’année, félon la différente
température ; parce qu’il y a des conféquences
très-importantes à tirer des changemens qui Ce font
dans l’atmofphere, en tant qu’ils peuvent beaucoup
contribuer à établir des çaufes morbifiques , ou à
faire varier les fymptômes, la terminaifon des maladies
, qui ont d’ autres principes.
C ’eft par cette confidération qu’Hofman, dans
fon Hygiene ( oper. tom. I . lib. I I . cap. iij. ) recommande
fort le bon ufage des hygromètres, comme
celai des thermomètres, des baromètres, pour
juger des différens dégrés de chaleur & de pefanteur
de l’atmofphere ; parce qu’il y a untres-grand avantage
à retirer des obfervations météorologiques ,
tant pour fervir à déterminer la nature des maladies
qui dominent plus dans une faifon, dans un p a y s ,
que dans d’autres ; que pour acquérir des connoif-
fances, à la faveur defquelles on peut en prévoir ,
pour ainfi dire, la futurition contingente, & tâcher
d’en préferver par les correâifs de l’air, ou par le
régime. Voye^Mé t é o r o l o g iq u e O b se r v a t io n .
ifhygrometre efl la même chofe que l’hygrofcope.
HYGROPHOBlE,f. f. ( Méd. ) ce terme grec
fignifieaverfion des liquides; en général il eft employé
pour défigner un des principaux fymptômes de la
rage que l’on fait être ap pelle aufli hydrophobie ;
parce que cette averfion eft plus particulièrement
marquée à l’égard de l’eau, ce qu’exprime ce mot ;
Voyei R a ge , Hy d r o p h o b ie .
HYGROSCOPE, f. m. ( P h yf. ) eft un mot que
l ’on emploie communément dans le même fens qu’hygromètre.
Voye^ Hy g r o m è t r e . Ce mot eft com-
pofé de vypeç , humidité, & Monta , video , fpecto,
je vo is, je confidere.
"Wolfius néanmoins faifant attention à l’étymologie
de ce mot, met quelque différence entre l ’hygrofcope
& l’hygrometre. Le premier , fuivant lu i, ne
fert qu’à montrer les altérations de l’air par rapport
à l’humidité & à la fécherefle, au lieu que l’hygro-
metre fert à les mefurer. L,hygrofcope, félon lu i, eft
donc un inftrument beaucoup moins exaét que l’hygrometre.
Cependant on pourroit dire que l’hygro-
metre ne mefure proprement les altérations de l’a ir ,
qu’en indiquant ces altérations , c’eft-à dire, en les
montrant, & en ce fens l’hygrometre & Vhygrof-
cope font la même chofe. (O)
HYLEG ou HYLECH, terme £ Ajirologie, par lequel
on diftingue chez les Arabes la planete ou le
point du ciel qui domine au moment de la naiffance
d ’un homme, & qui influe fur toute fa vie. Voye^
N a t iv it é .
HY LIC A, ( Géog. anc.") lac ou marais de Grece
dans la Phocide, à l ’orient méridional du lac Copais,
auquel il communique par une coupure. "Whéler le
décritexaâement dans fon voyag e; il dit qu’il ne
paroît pas plus long que large, qu’il a plus de deux
lieues detraverfe , & qu’on l’appelle aujourd’hui le
lac de Thébes , tmç ©jTj8ciçX///.v»i. (D . J.')
HYLLIS, (Géog. anc.) prefqu’ifle qu’on appelle
aufli le promontoire de Diomede, capitale de la
Liburnie, fur la mer Adriatique. Niger dit que c’eft
préfentement Capo Ci fa . (D . /.)
HYLOBIENS, Hylobii,{. m. (Hifi. de la Philo f )
font des philofophes indiens à qui les Grecs donnèrent
ce n om , parce quils fe retiraient dans les
forêts pour vaquer plus commodément 'à la contemplation
de la nature. C e m ot eft compofé de uâ» matière
, & qui lignifie aufli bois, forêt, & de Cioç, vie.
f'oyeçBRACHMANES & GYMNOSOPHrSTES.
HYLOPATHIANISME, f. m. ( Hifi, de la Phylo-
ïogie. ) efpece d’athéifme philofophique, qui confif-
ggjl à dire que tout ce qu’il y % dans-l’univers n’eft
autre chofe que la matière , ou des qualités de la
matière. Les anciens naturaliftes, aufli bien que ceux
qui ont fuivi Démocrite , ont tiré tout delà matière
mue par hazard. La différence qu’il y avoit entre
e u x , c’eft que ceux qui étoient dans les femimens de
Démocritè , fe fervoient de la fuppolition des atomes
pour rendre raifon des phénomènes ; au lieu que
les hylopathiens fe fervoient des formes & des qualités
; mais dans le fond c’étoit une même hypothefe
d’athéifme, quoique fous différentes formes ; & l’on
peut nommer les uns athées atomiftes, les autres
Hylopathiens pour les diftinguer. Ariftote faitThalés
auteur de cette opinion ; mais de bons garans repré-
fentent les fentimens dé Thalés d’une autre maniéré,
& difent formellement qu’il admettoit une divinité
qui avoit tiré toutes choies de la matière fluide, &
qu’il croyoit l’ame immortelle. II femble que l’on n’a
rapporté fi diverfement le fentiment de Thalés, que
parce qu’il n’avoit lailfé aucuns écrits ; car Anaxi-
mandre eft celui qui a le premier écrit fur les matières
de philofphie. C ’eft plutôt à celui-ci qu’à Thalés,
qu’il faut imputer l’origine de l’athéifme des hylopathiens.
Il difoit que la matière première étoit je ne
fais quoi d’infini, qui recevoit toutes fortes de formes
& de qualités, fans reconnoître aucun autre
principe qui la gouvernât. 11 fut fuivi de quantité
d’athées, entr’autres d’Hyppon fumommé l’athée ,
jufqu’à ce que Anaxagore arrêta ce torrent d’ athëif-
me dans la fefte ionique, en ctabliffant une intelligence
pour principe de l’univers.
Pour Thalés il eft juftifié par Cicéron, Diogene
Laërce, Clément d’Alexandrie. Ariftote lui-même ,
dans fon traité de l’ame, dit que Thalés a cru que
tout étoit plein de dieux. Il y a donc toute apparence
qu’il n’a parlé de Thalés comme du chef des athées
Hylopathiens , que parce que fes difciples Feraient
en effet, & qu’il a jugé du fentiment de ce philofo-
phe par ceux de fes feftateurs. C’eft ce qui eft fou-
vent arrivé & qui a fait tort à la mémoire des fondateurs
des fefles, qui ont eu de meilleurs fentimens
que leurs difciples. On devoir penfer que les philofophes
ne fe gênoient pas fi for t, -qu’ils ne recher-
chaflënt & qu’ils ne foutinffent autre chofe que les
fentimens de leurs maîtres , & qu’ils y ajouraient
fouvent du leu r , foit que cela fe f ît par voie d’ex-
plication ou de conféquence, ou même de nouvelles
découvertes qu’ils mêloient avec les opinions de leurs
prédéceffeurs. On a fait encore plus de tort aux fec-
tes anciennes, en attribuant à tous ceux d’une fe£te
les fentimens de chacun des particuliers qui faifoient
profeflion de la fuivre. Qui peut néanmoins douter
que, dans une feôe un peu nombreufe, il ne pût y
avoir grande diverfité de fentimens, quand même
on fuppoferoit que tous les membres s’accordoient
à l’égard des principes généraux ? On en ufe de même
, pdur lè dire en paffant, dans des recherchés de
plus grande conféquence que celle des opinions des
philofophes payens ; par exemple, quand on trouve
dans deux ou trois rabbins cabaliftes quelques pro-
pofitions que l ’on croit avoir intérêt de foutenir
on dit, en termes généraux , que c*eft-là l’ancienne
cabale & même les fentimens de toute l’églife judaïque
, qui n’en avoit apparemment jamais oui parler.
Quand deux outrais peres ont /dit quelque chofe ,
on foutient hardiment que c’eft-là Fopinion de tout
leur fiec le, duquel il ne nous reflepeut-être que ces
feuls écrivains-là , dont on ne fait pointfi les ouvrages
reçurent l’applaudiflement de fout le monde, ou
s’ils furent fort connus. Il ferait à fouhaiter qu’on
parlât moins affirmativement, fur-tout des points
particuliers & des conféquences éloignées, & qu’on
ne les attribuât dire&ement qu’à ceux dans les écrits
defquels on les trouve. J’avoue que l’hiftoire des
fentimens de l’antiquité n’en paraîtrait pas fi comrplette,
& qu’il faudrait parler en doutaht, beaucoup
plus fouvènt qu’ori ne le fait communément ;
mais en fe conduifant autrement, on s’expofe au dam
ger de prendre des conjeâures fauffes & incertaines
pour des vérités reconnues & indubitables. Le commun
des gens de lettres ne s’accommode pas des ex-
preflions füfpendues , non pltis que le peuple. Ils aiment
les affirmations générales & univërfelles, & le
ton hardi d’un doôeur fait dans leur efprit le même
effet que l’évidence. Revenons de cette digreflion.
Il eft certain que le vulgaire a toujours été un fort
mauvais juge de ces matières, & qu’il a condamné
comme athées des gens qui croyoient une divinité ,
feulement parce qu’ils n’approuvoient pas certaines
opinions ou quelques fiiperftitions-de la théologie
populaire.Par exemple, quoique Anaxagore de Cla-
zomene fût après Thalés le premier de la feûe ionique
, qui reconnût, pour principe de l’univers , un
efprit infini, neanmoins on le trairait communément
d’athée , parce qu’il difoit que le foleil n’étoit qu’un
globe de feu , & la lune qu’une terre ; c’eft-à-dire ,
.parce qu’il nidit qu’il y eût des intelligences attachées
à ces aftres, & p a r eonféquent que ce fuffent
des divinités. On accufa de même Socrate d’athéifme,
quoiqu’on n’entreprit, dans le procès qu’on lui fit,
de prouver autre chofe contre lui, linon qu’il croyoit
que les dieux qu’on adorait à Athènes n’étoient pas
de véritables dieux; C ’eft pour cela encore que l’on
.trairait d’athées les chrétiens pendant les premiers
fiecles , parce qu’ils rejettoientles dieux du paganif-
me. Au contraire le peuple a fouvent regardé de véritables
athées, comme des gens perfuadés de l’exif-
tence d’une divinité, feulement parce qu’ils dbfer-
voient la forme extérieure de la religion , & qu’ils
fe fervoient des maniérés de parier ufitées.
HYLOPHAGES, f. m. pl. ( Géog. anc. ) peuples
d’Ethyôpie, voifins des Hylogones, c’eft à-dire, chaf- :
feurs nés dans les forêts, & des Spermatophages ou I
mangeurs de graines. Hylophages fignifie mangeurs de
bois, parce qu’ils broutoient pour v iv re , les branches
les plus tendres des arbres. Diodore de Sicile,
liv. I I I . chap. xxiv. & xxv. donne une defeription
•bien curieùfe de tous ces divers peuples Ethyopiens.
Il ajoûte , au fujet des Hylophages, qu’ils font expo-
fés à une maladie nommée glaucoma ; « c ’e ft , conti-
>> nue-t-il, lorfque par trop de fécherefle l’humeur
5» cfyftallinedevientdelacouleurd’un verddemer,
» & cet accident leur .ôte i’ufage de la vûe ». Le
plus habile médecin de nos jours ne parlerait pas !
mieux de cette maladie , & n’en fçait pas plus que
Thiftorien qui vivoit du tems de Céfar. ( D . J. )
HYLOZOISME, f. im ( hiß. de la Pkilof. ) efpece
-d’athéifme philofophique , qui attribue à tous les
corps confidérés en eux-mêmes, une vie comme leur
«étant effentielle , fans en excepter le moindre ato- I
m e , mais fans aucun lentiment & fans connoiffance
réfléchie ; comme fi la vie d’un cô té , & de l’autre
la matière, étoient deux êtres incomplets, qui joints
:enfemble , fotmaffent ce qu’on appelle corps. Par
cette vie , que ces philoi'ophes attribuoient à la
matière, ils fuppofoient que toutes les parties de
la matière ont la faculté de fe difpofer elles-mêmes
d’une maniéré artificielle & réglée , quoique fans
■ délibération ni réflexion, & de fe pouffer à la plus
grande perfeûion dont elles foient capables. Us
croyoient que ces parties, par le moyen de l ’orga-
nifation , le perfettionnoient elles - mêmes jufqu’à
acquérir du fentiment & de la connoiffance direâe
•comme dans les bêtes, & de la raifon ou de la con-
■ noiffance réfléchie comme dans les hommes. Cela
étant, il eft vifible que les hommes n’auroient pas
befoin d’une ame immatérielle pour être raifonna-
bles, ni 1 univers d’aucune divinité pour être aufli
regulier qu iil l’eft. La principale différence qu’il y
a entre cette efpece dfathéifme & celle de Démocrite
& d Epicurc , c’eft que ces derniers luppo-
fent que toute forte de vie eft accidentelle;& fu-
jette à la génération & à la corruption ; au lieu que
les Hylo{oïjles mettent une vie naturelle, é f f e h ; ielle,
& qui ne s engendre ni ne fe détruit, quoiqu’ils Pat-
! tribueht à la matière , parce qu’ils ne feconnoiffent
aucune autre fubftance dans le monde que celle des
corps.
On attribue à Straton de Lampfaque l’brigine de
ce fentiment. Il avoit éié dilciple de Théophrafte ;
? A S o ? 1- beaucoup de réputation dans la
leite Péripatéticienne , mais il la quitta pour établir
une nouvelle efpece d’athéifme. Velleius, épicurien
& athée, en parle de cette maniéré. Nec au-
diendus Strato, qui phyficus appellatur, qui omnem vim
diytnam in naturdfitam ejfe cenfet, qupt caufas gignen-
d i, augendi minuendive habiat ,fedcareat omnijenfu.
De nat. deorum, lib. I. cap. xiij. U prétendoit ,
comme les Epicuriens , que tout_ avoit été formé
par le concours fortuit des atomes , à qui il attrib
u â t je ne fçais quelle vie ; ce qui faifoit croire
qu il regardoif la matière akifi animée comme une
efpece de divinité : c’eft ce qui a fait dire à Sener
que : Egoferam aut Platonem , aut Peripatetiçum Stra-
tbnem , quorum aller Deum fine corpore fecit, alurfine
animo ? Apud Augufiinum de cit Dei , /. y i , c. x
Ç eft-là la caufe pour laquelle Straton eft quelquefois
range parmi ceux qui croyoient un D ieu , quoique
ce fût Un véritable athée. On peut s’en aflurer
encore pa rce paffage de Cicéron-: Strato Lampface-
nus negat opéra deorum Je uti ad fabricandum mun-
dum } qucecumquefint docet omnia efe effecla naturce ;
nec ut ilie qui afperis & loevibus & hamatis uncinatif.
que corporibus concreta hmc effe dicit interjeclo inani ;
fomnia cenfet hoec ejje Democriti, non docentis fed op-
lan“ s- f i c&d. quefl. I. X I . c. xxxviij. Il nioit donc
aufli-bien que Démocrite , que le monde eût été
fait par une divinité ou par une nature intelligente
, mais, il ne tomboit pas d’accord avec lui touchant
Forigine de toutes chofes ; parce que Démocrite
n’établiffant aucun principe a â i f , ne rendoif
aucune raifon du mouvement ni de la régularité que.
l’on voit dans les corps. La nature de Démocrite
n’étoit que le mouvement fortuit de la matière a
mais la nature de Straton étoit une vie inférieure &
plafiique, par laquelle les parties de la matière pou-
-voient fe donner à elles-mêmes une meilleure forme
, mais fans fentiment de loi-même ni connoiffance
réfléchie. Quidquid aut fit aut fiat, naturalibus
fieri , aut faüum ejje docet ponderibus ac motibus. Cic.
ibid. Il faut donc de plus remarquer, qu’encoreque
Straton établiffe la vie dont on a parle dans la matière.,
il nereconnoît aucun être, ni aucune vie eé^
iiérale qui préfide fur toute la matière pour la former.
C ’eft ce qui eft en partie affirmé par Plutarque
adverf. Colotem. & qu’on peut recueillir de
ces mots : « Il nie que le monde lui-même foit un
Si animal, mais il foutient que ce qui eft félon la
»> nature , fuit ce qui eft conforme à fa nature ; que
le hafard donne le commencement à tout, fie
» qü’enfuite chaque effet de fa nature fe produit ».
Comme il nioit qu’il y eût un principe commun &
intelligent qui gouvernât toutes choies , il falloir
qu’il donnât quelque chofe au hafard, & qu’il fit
dépendre le fyftème du monde d’un mélange du hafard
& d’une nature réglée.
Tout Hyloçoijmt n’eft pas un athéifine. Ceux q ui,
en foutenant qu’il y a de la vie dans la matière ,
avouent en même tems qu’il y a une autre forte
de fubftance qui eft immatérielle & immortelle ne
peuvent pas être acculés d’athéifme. Qn ne fau-
roit nier en effet qu’un homme qui croirait qu’il y
a une divinité, & que l’ame raifonpable eft iiq