Les femmes 8£ les domeftiques du rot défunt
étoient auffi facrifiés dans les funérailles; on les bru*
loir en même rems que fon corps, & fur le meme j
bûcher. l'hifoire des incas par Garcilaito de la
Vega. x • r
' Incas , Pierre des , ( Hift. nat.) on nomme ainii
line efpece de pyrite martiale, très-dure & fufcepti-
ble d’un très beau poli fon nom lui vient de ce que
les incas ou rois du Pérou fe fervoient, dit-on, au de-
faut.de miroirs, de ces pyrites, quand elles avoient
été bien polies ; d’ailleurs on lui attribuoit un grand
nombre de vertus. On fait encore aujourd’hui dans ,
l’Amérique efpagnole des boutons & des pierres
pour les bagues de ces fortes de pyrites, & l’onelt
dans le préjugé de croire qu’elles changent de couleur
, lorfque celui qui la porte eft menace de
maladie. Quand elles • font taillées en facettes ,
elles reflemblent beaucoup à de l’acier poli, excepté
qu’elles tirent un peu fur le jaune. Nous avons
dans toutes les parties de l’Europe un grand nombre
de pyrites qu’on pourroit employer aux-mêmes
ufages, fi on le jugeoit à prbpos.
Les plus belles mines connues de cette pierre font
dans la province de Santafé de Bogora; on y nomme
cette pierre forotche.
INCAMÉRATION, f. f. ( Jurifprud. ) c’eft l’union
de quelque terre, droit ou revenu au domaine
du pape. Ce terme paroit venir de ce qu anciennement
on difoit chambre pour exprimer le domaine, du
prince ; cela étoit ainfi ufité en France. Voye^au mot
Chambre. (A )
IN C A N T A T IO N , f. f. V.oye^ Enchantement'.
" INCAPABLE, adj. ( Gramm. & Jurifprud. ) eft celui
qui n’a pas les qualités & difpofitions néceflaires
pour faire ou recevoir quelque chofe.
Par exemple il y a des perfonnes incapables des effets
civiles , comme les aubains & les morts civilement.
Les enfans exhérédés font incapables de fuc-
cçder.
Certaines perfonnes prohibées font incapables de
recevoir des dons & legs. ' _ _ .. ' ’ "
Les fils de famille font incapables de s’obliger fans
le confentement de leur pere. (A )
INCAPACITÉ , f. f. ( Gramm. & Jurifprud. ) fi-
gnifie le défaut de pouvoir.
Il y a incapacité de s’obliger , & de contrarier,
de dilpofer entre-vifs, & par teftament, de donner à
certaines perfonnes , ou de recevoir d’elles , efter
en jugement. Voye^ Ca pa c it é , D o n a t io n , Ester
en Jugement , Ob l ig a t io n . ( A)
INCARNAD1N , adj. ( Gramm. ) fynonyme ^incarnat.
Voye{ celui-ci.
INCARNAT, adj. ( Peinture & Teinture. ) couleur
de chair fraîche & vermeille. Uincarnat des rofes.'
Bouche incarnate.
INCARNATIF, IV E , adj. terme de Chirurgie qui
fe dit des bandages , des futures & des remedes.
On appelle bandage incarnatifeehn qui eft capable
de procurer la réunion des levres d’une plaie. On
donne plus particulièrement ce nom à l’efpecç de
bandage qu’on applique pour les plaies en long, &
qui fe fait avec une bande roulée à deux chefs, &
fendue dans le milieu. Voye^Pl. ll.fig . 2 3. On commence
l’application de cette bande fur la partie du
membre qui eft oppofée à la plaie. On ramene les
deux globes, l’un d’un côté, l’autre de l’autre côté,
jufques fur lés bords de la divifion qu’on fe propofe
. de réunir. On paffe un des chefs de la bande par
l ’ouverture fufdite, qui doit fe trouver précifément
' fur la plaie ; on tire également les deux chefs en les
portant vers la partie oppofée, jufqu’à ce que les
levées de la plaie foient exactement rapprochées, &
Fon finit par des circulaires. Ce bandage eft un
moyen curatif, & eft connu fous le nom tfunijfant.
Le chirurgien avant de l’appliquer, doit prendre
. toutes les précautions preferites par les réglés de
l’a r t , pour affurer le fuccès de la réunion, tels que
débaraffer l’intérieur de la plaie ^ des corps étrangers
, des caillots de fang qui empecheroient la con-
lolidation. Koye£ Plaie. Ce bandage eft particulièrement
fort utile dans l’opération du bec-de-lievre,
■ p'oyei Bec - DE - Lievre.
La future incarnative eft celle qui rejoint les levres
d’une plaie, & qui les tient unies enlemble. On la
fait de plufieurs maniérés , dont on parlera au mot Suture. Mais il eft bon d’avertir que la Chirurgie
moderne .éclairée par les progrès qu’on a fait dans
cettefcience, va tous.les jours avec fuccès au rabais
des opérations; qu’on a des moyens plus doux,
plus efficaces, & moins chargés d’inconvéniens que
les futures , pour la réunion des plaies. On peut
voir à ce fujetun excellent mémoire compofé par M.
Pibrac, & imprimé dans letroifieme volume des Mémoires
de l’académie royale de Chirurgie, fur la-
bus des futures -,
Les remedes incarnatifs font, fuivant tous les auteurs
, des médicamens qui ont la vertu de faire
croître la chair dans les ulcérés; on leur a auffi donné
le nom de farcotiques. Quand on examine avec
reflexion la nature des médicamens qu’on donne pour
incarnatifs, on voit' qu’ils n’ont d autre vertu que
celle de déterger & de deffécher. Les auteurs fe font
abufés dans l ’énumération des indications curatives
des ulcérés, qu’ils difent être la (uppuration, la mondification
, Y incarnation, & l’exficcation. Il n y a
aucun tems de la cure oü il foit queftion de reprof
duire des chairs, fi cette régénération eft un être de
raifon ; & c’eft ce qu’on trouve prouvé dans les livres
mêmes qui ont approfondi cette queftion, quoiqu’on
y expliqué cette prétendue régénération* La
plaie qui réfulte d’une amputation, n’offre aucunes
indications pour la régénération des chairs; il fuffit
que leur furface deffechée, ou maftiquée avec le
fang qui s’y eft répandu, foit humettée &: nettoyée
par la fuppuration, & que ces chairs fourniffent le
peu de lève qui eft néceffaire pour la production de
la cicatrice. M. Quefnay premier médecin ordinaire
du Roi, dont les lumières & l’expérience garantiffent
la folidité de fafioétrine, rapporte à ce fujet une ob-
fervation très - importante. « Il me fouvient, dit-il,
■ » que dans les premiers tems que je commençois à » pratiquer la Chirurgie , je fis l ’amputation d’une
»jambe , & qu’après que la fuppuration fut établie,
» je continuai l’ufage du digeftif ordinaire ; les chairs
»devinrent fort molles & fort gonflées, & ilfurvint
» une fuppuration fi abondante,que le malade tomba
» dans une efpece d’épuifement & de foibleffe , qui
» l’auroit peut-être fait mourir , fi je n’euffe pas re-
» primé au plutôt cette grande fuppuration. Je me
»fervis, continue M. Quefnay, pour cet effet de
» charpie feche, ayant reconnu que dans ces plaies
il faut, dès que la fuppuration eft établie, avoir immédiatement
la cicatrice en vue; & qu’auffi-tôt que
cette fuppuration de vient exceffive, on doit avoir recours
fur le champ à de légers deflieatifs. Voye^ ce
que nous avons dit des vues generales pour la curation
des ulcérés, au mot D é t ers if .
Si la nature agit fans régénération de chairs dans
> la plaie d’une amputation qu’on mene à cicatrice ,
peut-on fuppofer un autre mécanifme pour la réunion
d’une plaie profonde dans un membre que l’on
conferve? Les parties font les mêmes dans l ’un &
dansT’autre cas: la réunion ne doit pas fe faire par
des lois différentes dans des parties qui ont la même
texture, la même organifatron, & à l’aftion defqyel-
les la forme ou la figure de la plaie n’apporte ni
ne peut apporter aucun changement eiTentiel. Noué
tâcherons de donner la preuve de cetre vérité au
mot INCARNATION'. (F .)
INCARNATION , 1. f. terme deThéologie ; union du
verbe divin avec la nature humaine *x>u myftere par
lequel le verbe éternel s ’eft fait homme , afin d’opérer.
notre rédemption. Voye% T r in it é .
Les Indiens reconnoiffent une efpece de trinité
en D ieu , & difent que la fécondé perfonne de cette
trinité s’eft déja incarnée neuffois , & s’incarnera encore
une dixième. Ils lui donnent un nom particulier
dans chacune de ces incarnations. Voye1 Kirc. Chin-,
illufl. ■
L’ere en ufage chez les Chrétiens, fuivant laquelle
ils comptent leurs années, eft celle de Yinèarnation,
c’eft-à»dire de la conception de J. C. dans le fein de
la Vierge. Voye^C o n c e pt io n .
C ’eft Denys le petit qui a le premier établi cette
ere vers le commencement du vj. fiecle; car on avoit
fiiivi jufqu’à lui la maniéré de compofer les années
par l’ere de Dioclétien. Voyeç Ere 6* Epoque. .
On fit reflexion quelque tems après que l’on ne
comptoir point les années des hommes du tems de
leur conception, mais de celui de leur naiffance, &
on retarda d’un an le commencement de cet ere , en
gardant du refte le cycle de Denys en fon entier.
A Rome on compte les années de Yincarnation ,
Ou de la naiffance de J. C. c’eft-à-dire du a 5 pMk
cembre; e’eft le Pape Eugene IV. qui le premier en
14 3 1 , a daté fes bulles de Yincarnation. En France,
en Angleterre, & dans plufieurs autres pays, on compte
aum de Yincarnation, mais les uns la prenant de
la naiffance, & les autres ,de la conception de Notre-
Sauveur. Les Florentins fe fixent au jour de la naiffance,
& commencent l’année à Noël. Voye{ Pe-
tav.deDocl. temp. Grandamiens, de die nat. & NATIVITÉ,
An n é e , Calendr ier, &c.
In c ar n a t io n , terme' de- Chirurgie, qui fe dit de
îa régénération des chairs dans les plaies & dans les
ulcérés. C ’eft le troifieme état dans lequel ils fe
trouvent pendant la curation méthodique. Il eft précédé
de la fuppuration & de la mondification ou dé-
terfion, & fuivi de la déification qui produit la cicatrice.
Voyc^ D étersifs & In c a r n a t if s .
Cette do&rine quoique généralement admife, ne
paroît pas fondée fur les faits^C’eft un principe certain
que les vaiffeaux fenfibles , les nerfs remarquables ,
Sc les tendons ne fe réparent pas, lorfqu’ils ont fouf-
fert une déperdition de fubftance ; car on ne trouve
jamais aucune de ces parties dans le corps des cica-
trices. Les fibres charnues, ou la chair qui forme
les mufcles, ne fe réparent point non plus : on peut
s’en convaincre par l’exâmen des cicatrices qui fe
font aux grandes plaies des mufcles; car non-feulement
la lubftance de ces cicatrices n’eft point fi-
breufe, mais nous voyons que chaque extrémité de
mufçle fe relîerre & fe rabat à l’endrbit de la divifion
; & que la confolidation étant faite, il refte toujours
à l’endroit de la- plaie j un enfoncement proportionné
à la déperdition de la fubftance mulcu-
leufe. Les ticatrices qu’on voit aux membres qui ont
reçu des bleffiires profondes par des armes àfeu j
montrent clairement la vérité du principe pofé<
Suppofons un ulcéré large & profond à la partie
antérieure de la Cuiffe, avec déperdition de la fubf-
tanee des mufcles, & dans lequel l’os foit découvert.
Il reliera une fiftuleifi l’os n’eft préalablement
recouvert de chairs vives &: vermeilles, fuf-
ceptibles de confolidation femblable à celle qui fe
fait aux parties molles. Mais fi l’ulcere de l’os eft mo*n-
difié & bien détergé, ainfi que les parois de la fo-
lution de continuité des parties molles, la cure fe fera
promptement, & s’achèvera folidement par une
bonne cicatrice. On remarque dans le progrès de la
cure .une dépreffion des parties môlifes qui fe fera
lucceffivement de la circonférence vers le centre. La
peau s’enfoncera infenfiblement des deux côtés, en
-s’approchant du‘Centre de la divifion. Lorfque les
tegu.mens fe feront avancés autant qu’il leur aura été
poffibje, relativement à la dépreffion des parties
fubjacentes qui forment les parois de la plaie, la cicatrice,
commencera àfe former; elle s ’avahçera juf-
qu’à ce qii’elle foit entièrement collée immédiatement
à l’os, & fe confonde avec lui. S’il y avoitune
fubftance qui reparût & reproduisît la fubftance détruite,
il ne refteroit pas un creux & un vuide proportionné
à la déperdition de la fubftance de la partie
; & la pellicule qui forme la cicatrice ne feroit
pas immédiatement adhérente à l’os auquel elle tient
lieu depériofte. Dans la plaie qui refte après l’amputation
d’une mammelle cancéreufe, fi l’on a.été obligé
pour l’extirpation du mal $ de découvrir par une
diffeâion exaéle une portion du mufcle grand peélo-
ral, &c même de l’entamer en quelques pointSiComme
cela arrive quelquefois, la cicatrice fera intimement
adhérente & confondue avec la fubftance du. mufcle
dans les endroits qui auront été entamés, ou entièrement
privés du tiffu cellulaire. Ces faits ne prouv
en t pas la réparation de la fubftance détruite, & ils
font inconteftables.
M. Van Switen dans fes commentaires fur Yapho-
rifme 1S8 de Boerhaave, dit pofitivement que la matière
vive & vermeille qui remplit la cavité des
plaies., & qui en fait Yincarnation, n’eft pas de la
chair miifculeufe , quoiqu’on lui donne le nom de
matière, charnue ; que c’eft une nouvelle fubftance
qui croît dans les plaies par un travail merveilleux
de la nature,mirabili nattim artifiçio. Il admire la fa-
geffe infinie du, créateur dans la prétendue génération
de cette fubftance reproductive ,• &en parlant de
la confolidation, il n’oublie pas de dire qu’après l’extirpation
des tumeurs confidérables > telles que font
les mammelles ,1a cicatrice eft enfoncée, immobile,
& adhérente aux parties fubjacentes. On voit dans
l’expofé de l ’illuftre auteur que je cite, le flambeau
de l’expérience qui éclaire une des faces de l’objet,
pendant que l’autre refte couverte du voile delà prévention.
Il eft facile de le lever. Il y a des obferva-
tionsfans nombre qui prouvent la non-régénération ;
je vais en prendre une qui mérite une confidération
particulière. Les plaies faites pour l’inoculation de
la petite vérole pàroiffent fermées le troifieme & le
quatrième jou r, mais le cinquième la plaie forme une
ligne blanchâtre, environnée d’une petite rougeur.
Dès le fixieme jour les plaies s’ouvrent, leurs bords
deviennent blancs., durs élevés, avec une rougeur
inflammatoire ou éréfipélateufe, plus ou moins
étendue dans la circonférence. A mefurequela maladie
fait du progrès, les levres de la plaie s’écartent
davantage , l’inflammation ôc la fuppuration avancent
d’un pas égal avec l’inflammation & la fuppuration
des pullules ; de forte que ces petites, plaies qui
n’étoient dans leur origine qu’une ligne fur la peau,
femblable à une égratignure, forment enftiite des ulcérés
pénétrans dans le corps graiffeiix, & quelquefois
larges d’un demi-pouce. Voilà donc une plaie fi
légère qu’elle en mérite à peine le nom ; une fimple
égratignure, qui par l’engorgement des parties cir-
convoifines, le montre lotis les apparences d’une
plaie large & profonde, qui fournit une fuppuration
abondante. Pour, confolider cette plaie, il ne faut
pas que des chairs fe régénetent & remphffent le
vuide qu’on apperçoit; l’affaiffement des parois_,
par le dégorgement de la fuppuration, rapprochera
les levres de cette plaie de fon fond tout fe rétablit
dans l’ordre naturel, la légère égratignure fe def-
feche, à peine en reûe-t-il un veftige..
Un auteur moderne a admis deux fortes de fuppu«