guerre des anciens, pourront confulter le traite de
l'attaque <S* de la défenfe des places des anciens , par le
chevalier Folard. ■ A , • '
« Les tours, dit Vegece, font de grands batimens
» affemblés avec des poutres & des madriers, &
» revêtus avec foin de peaux crues ou de couver-
» tures de laine, pour garantir un li grand ouvrage
» des feux des ennemis; leur largeur fe proportionne
» fur la hauteur : quelquefois eiles ont trente pies
» en quarré , quelquefois quarante ou cinquante,
» mais leur hauteur excede les murs & les tours de
» pierre les plus élevés. Elles font montées avec art
» fur plufieurs roues, dont le jeu fait mouvoir ces
» prodigieufes maffes. La place eft dans un danger
» évident , quand la tour eft une fois jointe aux mu-
» railles : les étages fe communiquent en-dedans
» par des échelles, & elle renferme différentes ma-
» chines pour prendre la ville. Dans le bas étage eft
» un bélier pour battre en breche. Le milieu con-
» tient un pont fait de deux membrures , & garni
» d’un parapet de clayonnage. Ce pont pouffé en-
» dehors, fe place tout d’un coup entre la tour &
» le haut du mur, & fait un paffage aux foldats
» pour fe jetter dans la place. Le haut de la tour eft
» encore bordé de combattans armés de longs
» épieux, de fléchés, de traits & de pierres pour net-
» toyer les remparts. Dès qu’on en eft v enu-là, la
» place eft bien tôt prife. Quelle reffource refte-t-il
» à, des gens qui fe confioient fur la hauteur de leurs
y> murailles, lorfqu’ils en voyent tout-à-coup une
» plus haute fur leur tête ». Vegece, traduction de
Segrais. Voye.i ( PI. X I I . de fortification ) une tour
avec fon pont & fon belier. ( Q )
HELER un Vaisseau, (Marine.) c’eft lui crier
ou parler pour favoir quel il eft, où il v a , d’où il
vient, &c. ( Z )
HELEUTERIENS, f. m. pl.( Gèog. anc. ) anciens
peuples de la Gaule, dont parle Céfar ; de bell. G ali.
lib. VII. cap. Ixxv. Leur afliette ne peut mieux s’accommoder
que de l’Albigeois ; tout le refte de
cette frontière étoit occupé par les peuples Cadur-
ci y le Quercy ; Ruteni, le Rouergue ; Gabali, le
Gévaudan, & Velauni, le Vélay. (D . J .)
HÉLIADES, f. f. pl. (Mythol.) filles du Soleil &
de Clymene, félon les poètes. Elles furent, ajoutent
ils , fi fenfiblement affligées de la mort de leur
frere Phaéton ; que les dieux touchés de pitié , les
métamorphoferent en peupliers, fur les bords de
l’Eridan. Ovide nomme deux Héliades, Phaétufe &
Lampétie. Cette fable a été peut-être imaginée fur
ce que l’on trouve le long du Pô beaucoup de peupliers
, d’où découle une efpece de gomme qui ref-
femble à l ’ambre jaune. ( D . J. )
HÉLIANTHEME, f. f. helianthemum (Bot.) genre
de plante à fleur compofée de quatre pétales dif-
pofés en rofe ; le calice a plufieurs feuilles , il en
fort un piftile qui devient dans la fuite un fruit pref-
que fphérique : ce fruit s’ouvre en trois pièces, &
il renferme des femences arrondies & attachées à
un placenta ou à de petits filamens. Tournefort, infi.
rdhprb. Voyez Plante. ( I )
Il y en a plufieurs efpeces , & Miller en compte
une quinzaine qui font cultivées dans les jardins
d’Angleterre feulement ; mais il nous fuffira de décrire
ici la principale, helianthemum flore luteo, de
Tournefort.
Sa racine eft blanche, ligneufe ; fes tiges font
nombreufes, grêles, cylindriques, couchées fur terre
& velues ; fes feuilles font oblongues, étroites, un
peu plus larges que les feuilles d’hyffope, terminées
en pointe moufle, oppofées deux à deux, yertes en-
deffus, blanches en-deffous, portées fur de courtes
queues.
Ses fleurs font au fommet des tiges, difpofées
comme en longs épies, attachées à des pédicules
d’un demi-pouce de longueur, jaunes, en ro fe, à
cinq pétales, qui renferment plufieurs étamines jaunes
, & qui fortent d’un calice partagé en trois
quartiers, rayé de lignes rouges.
Le piftil fe change en un fruit triangulaire, affez
gros, qui s’ouvre en trois, & qui contient quelques
graines triangulaires & rouffes. Le pédicule de chaque
fleur porte à fa bafe une petite feuille longuette
& étroite.
Cette plante vient par-tout ; elle paffe pour vulnéraire
& aftringente. On la cultive dans les jardins.
Ses racines & fes feuilles font d’ufage ; fes
feuilles font remplies d’un fue gluant, qui rougit légèrement
le papier bleu.
Il ne faut pas confondre l’hèliantheme ordinaire
dont nous parlons, avec Y hèliantheme à tubercules,
helianthemum tuberofumy efculentum, qui eft un genre
de plante tout différent : ce dernier produit les pommes
de terre , que nous appelions topinambour.
Voyez Topinambour. (D . J . )
HÉLIAQUE, adj. terme d'Afironomie. Le lever
d’un aftre ou d’une planete s’appelle hiliaque , lorf-
que cet aftre ou cette planete fort des rayons ou de
la lumière du foleil qui l’offufquoit auparavant par
fa trop grande proximité de cet aftre.
Le coucher hiliaque fe dit du coucher d’un aftre
qui entre dans les rayons du foleil , & qui devient
invifible par la fuperiorité de la lumière de cet
aftre.
Un aftre fe leve héliaquement, lorfqu’après avoir
été en conjonâion avec le foleil & avoir difparu, il
commence à s’en éloigner affez pour redevenir vi-
fible le matin avant le lever du foleil. On dit qu’un
aftre fe couche héliaquement, lorfqu’il approche du
foleil au point de devenir invifible ; de forte qu’à
proprement parler , le lever & le coucher héliaques
ne font qu’une apparition & une difparition paffa-
geres, caufées par le moins ou le plus de proximité
d’un aftre au foleil.
Le lever hiliaque de la lune arrive quand elle
s’éloigne d’environ 17 degrés du foleil, c ’eft-à-dire,
le lendemain de la conjon&ion pour les autres planètes
: il faut une diftance d’environ 20 deg. & pour
les étoiles il faut un éloignement plus ou moins con-
fidérable, fuivant leur grandeur ou leur petiteffe. Voyc^ Luné , Planete , & Étoile. Voye^ aufji
ACHRONIQUE, Co$M.lQUE.Harris tk. Chambers.(O)
HÉLIAQUES, fubft. m. pl. ( Antiq. ) fête & fa-
crifices qu’on faifoit dans l’antiquité, en l’honneur
du foleil, que les Grecs nommoient «A/of. Son culte
paffa des Perfes en Cappadoee > en Grece, & à
Rome, où il devint très-célebre. Nous aurons beaucoup
de chofes à en dire, que nous renvoyons aux
articles MiTHRAS & MitHRIAQUES. ( D. J. )
HÉLIASTE, fub. m. ( Antiq. ) membre du plus
nombreux tribunal de la ville d’Athènes.
Le tribunal des Hèliafies n’étoit pas feulement le
plus nombreux d’Athènes, il étoit encore le plus
important, puifqu’il s’agiffoit principalement dans
fes décifions, ou d’interpréter les loix obfcures , ou
de maintenir celles auxquelles on pouvoit avoir,
donné quelque atteinte.
Les héliafles étoient ainfi nommés, félon quelques
uns , du mot ùxlÇè , j'àffemble en grand nombre,
&. félon d’autres, dett^oç, le foleil, parce qu’ils
tenoient leur tribunal dans un lieu découvert, qu’on
nommoit «A/a/ct.
Les thefmothetes convoquoient l’affemblée de»
hèliafies, qui étoit de mille, & quelquefois de quinze
cens juges. Voye{Thesmothetes. Selon Harpo-
cration , le premier de ces deux nombres fe tiroit
de deux autres tribunaux , & celui de quinze cens
fe tiroit de trois, félon M, Blanchard, un des menu
bres de l’Académie des Infcriptions, des recherches
duquel je vais profiter.
Les thefmothetes, pour remplir le nombre de quinze
cens, appelaient à ce tribunal ceux de chaque
• tribu qui étoient fortis les derniers des fondions
‘ qu’ils avoient exercées dans un autre tribunal. Il
paroît que les affemblées des héliafles n’étoient pas
fréquentes , puifqu’elles auroient interrompu le
cours des affaires ordinaires , & l’exercice des tribunaux
réglés.
Les thefmothetes faifoient payer à chacun de
ceux qui afliftoient à ce tribunal, trois oboles pour
leur droit de préfence ; ce qui revient à deux fefter-
ces romaines, ou une demi-drachme; c’eft de-là
qu’Ariftophane les appelle en plaifantant, les confrères
du Triobole. Le fond de cette depenfe fe tiroit
du tréfor public, & cette folde s’appelloit /z/ç-o? «a/«-
ç-uôç. Mais auffl on condamnoit à l’amende les
membres qui arrivoient trop tard ; & s’ils fe pre-
fentoient après que les orateurs avoient commence
à parler, ils n’étoient point admis.
L ’affemblée fe formoit après le lever du foleil,
& finiffoit à fon coucher. Quand le froid empêchoit
de la tenir en plein a ir , les juges avoient du feu ;
le roi indiquoit l’affemblée, y afliftoit ; les thefmothetes
lifoient les noms de ceux qui dévoient la
compofer, & chacun entroit, & prenoit fa place ,
à mefure qu’il étoit appellé. Enfuite fi les éxégetes,
dont la fonction étoit d’obferver les prodiges &
d’avoir foin des chofes facrées, ne s’oppofoient
point, on ouvroit l’audience. Ces officiers nommés
éxégetes, ont été fouvent corrompus par ceux qui
étoient intéreffés à ce qui devoit fe traiter dans l’affemblée.
Le plus précieux monument qui nous refte furie
tribunal des 'hèliafies, eft le ferment que prétoient
ces juges entre les mains des thefmothetes. Démo-
fthene nous l’a confervé tout entier dans fon orai-
fon contre Timocrate : en voici la forme, & quelques
articles principaux.
« Je déclare que je n’ai pas moins de trente ans.
» Je jugerai félon les loix & les décifions du peti-
» pie d’Athènes & du fénat des cinq cens.
» Je ne donnerai point mon fuffrage pour l’éta-
» bliffement d’ un tyran , ou pour l’oligarchie.
» Je ne confentirai point à ce qui pourra être
» dit ou opiné, qui puiffe donner atteinte à la li-
» berté du peuple d’Athènes.
» Je ne rappellerai point les exilés, ni ceux qui
» ont été condamnés à mort.
» Je ne forcerai point à fe retirer ceux à qui les
» loix & les fuffrages du peuple & du tribunal, ont
» permis de refter.
» Je ne me préfenterai point, & je ne fôuffrirai
» point qu’ aucun autre , en lui donnant mon fuffra-
» ge , entre dans aucune fonftion de magiftrature,
» s’il n’a au préalable rendu fes comptes de la fon-
» ôi#n qu’il a exercée.
» Je ne recevrai point de préfent dans la vue de
» l’exercice de ma fon&ion fh è lià fe , ni direôe-
» ment, ni indireftement, ni parlurprife, ni par
» aucune autre voie.
» Je porterai une égale attention à l’accufateur
» & à l’accitfé ; & je donnerai mon fuffrage fur ce
. »> qui aura été mis en conteftation.
» J’en jure par Jupiter, par Neptune , & par Cé-
»> rès ; & fi je viole quelqu’un de mes engagëmens,
» je les prie d’en faire tomber la punition fur moi
» & fur ma famille ; je les conjure aufli de m’accor-
» der toutes fortes de prospérités, fi je fuis fidele à
» mes promeffes ».
11 faut lire dans Démofthene la fuite de Ce ferment
, pour cônnoître avec quelle éloquence il en
applique les principes à fa caufe. Mais j’aurois
bien voulu que cet orateur Ou Paüfanias, nous euf-
fent expliqué pourquoi dans ce ferment, on n’in-
VOque point Apollon, comme on le pratiquoit dans
ceux de tous les autres tribunaux.
La maniéré dont les juges y'donnoient leurs füf-
frages nous eft connue : il y avoit une forte de vaif*
feau fur lequel étoit un tiffu d’ofier, & par-deffus
deux urnes, l’une de cuivre, & l’autre de bois ; au
couvercle de ces urnes , étoit une fente garnie d’un
quarré long , qui large par le haut, fe rétréciffoif
par le bas, comme nous voyons à quelques troncs
anciens dans nos églifes.
L’urne de bois nommée nvyioe, étoit celle où les
juges jettoient le fuffrage de la condamnation dé
l’acctifé; celle de cuivre nommée a^o'poç, recevoit
les fuffrages portés pour l’abfolution.
C’eft devant le tribunal des hèliafleé, que fut traduite
la célébré & généreufe Phrynée, dont les ri-
cheffes étoient fi grandes , qu’elle offrit de relever
les murailles de Thebes abattues par Alexandre ,
fi on vouloir lui faire l’honneur d’employer fort
nom dans une infeription qui en râppellât la mémoire.
Ses difeours, fes maniérés, les careffes qu’elle
fit aux juges, & les larmes qu’elle répandit, la fau-
verent dq^la peine que l’on croyoit que méritoit la
corruption qu’elle entretenoit, en féduifant les pèr-
fonnes de tout âge.
Ce fut encore dans une affemblée des hèliafies j
que Pififtrate vint fe préfenter couvert des bleffures
qu’il s’étoit faites, auffi-bien qu’aux mulets qui traî-
noient fon char. Il employa cette rufe pour attendrir
les juges contre fes prétendus ennemis, qui jaloux
, difoit-il, de la bienveillance que lui portoit
le peuple, parce qu’ilfoutenoit fes intérêts, étoient
venus l’attaquer, pendant qu’il s’amufoit à la chaffe.
Il réuflit dans fon deffein, & obtint des hèliafies une
garde, dont il fe fervit pour s’emparer de la fouve-
raineté. Le pouvoir de ce tribunal paroît d’autant
mieux dans cette conceflion , que Solon qui étoit
préfent, fit dé vains efforts pour l’empêcher. (D .J .)
HÉLICE, f. f. en Afironomie. C ’eft une conftella-
tiôn appellée plus ordinairement la grande oürfe. VoHye^ Ourse. ( O ) élice, eft la même choie que fpiralè ; niais
ce dernier mot eft plus üfité. Voye1 Spirale. ( O ) Hélice , ( Géog. anc. ) nom commun à plufieurs
lieux. i° . Hélice étoit une ancienne ville de Thrace
fur la route de Sardique à Philippopoli. z°. Une
ville du Péloponnefe dans l’Achaïe proprement dite,
30. Une ville de Grece dans la Theffalie. 4e. Cé
mot défigne dans Feftus Auvienus, O rat. Marii. v.
688 , un étang de la Gaule, aux environs de la ri«
viere de l’Ande, Attagus. Cet étang eft l’étang de
Thau. (D . J. ) Hélices ou Vrilles, fub. fém. pl. ( Archketl. )
On nomme , ainfi les petites volutes ou caulicoles
qui font fous la fleur du chapiteau corinthien ; 8c
hélices entrelacées, celles qui fönt tortillées enfem-
b le , comme au chapiteau des trois colonnes de
Gampo-Vaccina à Rome. ( P )
HELICHRYSUM , fub. maf. ( Hift. nat. Botan. )
genre de.plante, dont voici les càrafteres. Le di<—
que de la fleur contient plufieurs fleurons hermaphrodites.
De leur centre s’élève l’ovaire, fupporté
par un placenta nud : le tout eft renfermé dans un
calice écailleux, lüifant, doré, argentin, ou d’autre
couiéur, non moins agréable. .
Miller compte 18 efpeces d'hélichryfum, entre
lefqUelles celle qüe nous nommons Immortelle,
paffe pour avoir des vertus en irtédecine. Voye^ Im mortelle.
Plufieurs efpeces d'hèlichryfum fe trouvent dans
les jardins de plaifance. Celle que les Botaniftes appellent
hiiichryfum,fiore fuaverubente,y fait un grand