rons, & la coüronne de demi-fleurons ; lës^Ieurons
& les demi-ifleiirons font portés chacun fur un em-
•bryon, & tous foutenus par un calice prefque cylindrique
, & fendu en plufieurs pièces. Les embryons
deviennent dans la fuite des femences garnies d’une
aigrette & attachées à la couche. Tournefo'tt, lnfi.
■ rei herb. Voye{ PLANTE.
On vient de lire les caraôeres de ce genre de
-plante, dont on compte Une vingtaine d’efpeces ,
^toutes inutiles enMedecine; ainli nous'ne’décrirons
que la plus commune, nommée parles Bota-
'niftes jacobcea ou jacobcea vulgaris.
Sa racine eft attachée fortement en terre, & on
a peine à l’en tirer, à caufe du grand nombre de fibres
blanchâtres qu’elle jette de toutes parts. Ses
tiges font fouvent nombreufes ; quelquefois il n’y
en a qu’une, cylindrique, Cannelée ; quelquefois
•elles font liffes, d’autres fois un peu cotönneufes,
purpurines, folides, garnies de beaucoup de feuille
s , placées alternativement & fans ordre , hautes
d ’une coudée & demie & plus, partagées à leur
partie fupérieure en quelques rameaux ; fes feuilles
font oblongues, divilées profondément, d’abord en
quelques pairesde découpures, qui vont prefque juf-
- qu’à la côte ; enfuite par d’autres découpures fecon-
d aires y liffes, d’un verd fon cé, fur-tout en-deffus.
Ses fleurs naiffent à la cime des tiges & des ra-
■ jneaux ; elles font difpofées en forme de parafols
d’une grandeur médiocre, radiées de couleur jaune ;
leur difque eft compofé de plufieurs fleurons en
tuyaux, divifés en cinq fegmens à leur fommet, &
la couronne eft de demi-fleurons pointus, portés fur
des embryons, & renfermés dans un calice tubulaire
, qui eft partagé en plufieurs pièces. Les embryons
fe changent après que la fleur eft féchée, en
. des femencés très-fiiehues, oblongues, garnies d’aigrettes
rougeâtres quand elles font murés.
Cette plante vient par-tout dans les champs, fleurit
en é té, & eft quelquefois d’ufage pour fécher,
déterger, & confolider les ulcérés; fes feuilles ame-
Tes, adftringentes, & très-defagréables au g oû t,
changent légèrement la teinture de tourhefol. Il pa-
roît qu’elles contiennent un fel effentiel uni à beaucoup
d’huile & de terre.
Comme les tiges de la jacobée qu’on cultive dans
le s jardins s’élèvent à quatre, cinq, ou fix piés, on
lui donne des appuis pour l’empêcher de fe rompre ;
elle foiitient le froid des plus grands hivers, & fe
multiplie de bouture. {D . /•)
JACOBINS, f. m. ( Hiß. ecdîf. ) eft le nom qu’on
donne en France aux religieux & aux religieufes qui
fuivènt la regle de S. Dominique, à caufe de.leur
principal couvent qui eft près de la porte S. Jacques,
à Paris ; c’étoit auparavant un hôpital de pèlerins
de S. Jacques, quand ils s’y vinrent établir en 1218.
Voye^ D o m in ic a in .
D ’autres prétendent qu’ils s’appellerent Jacobins,
dès qu’ils vinrent s’établir en Italie, parce qu’ils
prétendoient imiter la vie des apôtres.
On les appelle aufîi les freres prêcheurs ; ils font un
des corps des quatre mèndians. Voyeç Pr ê c h e u r
& MENDIANT. Dictionnaire de TrévouSc.
JACÖBITE, f. m.(Hifi. d'Angl. ) c’eft ainfî qu’on
nomma dans la grande Bretagne, les partifansde
Jacques 11. qui fouténoient le dogme de l’obéiffance
paflive, ou pour mieux m’exprimer en d’autres termes,
de l ’obéîffance fans bornes. Mais la plupart
des membres du parlement & de l’églife anglicane,
penférent avec raifon, que tous les Angiois étoient
tenus de s’oppofer au r o i, dès qu’il voudroit changer
la conftitution du gouvernement ; Ceux donc
qui perfifterent dans le fentiment oppofé, formé-
jfent avec les Catholiques, le parti des Jdcobites.
,Depuis jfon a encore appelle Jaçobites, ceux qui
Crôyè'ht que la fuccefîîon du trône d’Angleterre nié
devoit pas être dévolue à la maifon d’Hanovre ; ce
qui eft une erreur née de l’ignorance de la Conftit’u-
tion du royaume.
On peut faire a&nellement aux Jdcobites, foit
qu’xlsprêtent ferment ; ou n’en prêtent point, une
objection particulière , qu’on ne pouvoit pas faire
à ceux qui étoient ennemis du roi régnant, dans le
tems des faétions d’Yorck & de Lankaftre. Par
exemple, un homme pouvoir être contre le prince ,
fans être contre là conftitution de fon pays. Elle
tranfpoîtoit alors la couronne par droit héréditaire
dans la même famille; & celui qui fuivoit le parti
d’Yorclc, ou celui qui tehoit le parti de Lankaftre^
pouvoit prétendre, & je ne doute pas qu’il ne prétendît
, que le droit ne fut. de fon côté. Aujourd’hui
les defcendans du duc d’Yorck font exclus de leurs
prétentions à la couronne par les lo is , de l’aveu
même de ceux qui recortnoiffent la légitimité de leur
naiffance. Partant, chaque Jacobite actuellement eft
rébelle à la conftitution fous laquelle il eft né, auflx-
bien qu’au prince qui eft fur le trône. La loi de fon
pays a établi le droit de fucceflion d’une nouvelle
famille ; il s’oppofe à cette lo i, & foutient fur fa
propre autorité, un droit contradictoire , un droit
que la conftitution du royaume a cru devoir nëcèf-
lairement éteindre. (D . / .)
JA COB STAD T, (Géog. ) petiteville maritime
du royaume de Suède, en Finlande, dans la province
de Cajanie, fur la côte orientale du golfe de,
Bothnie.
JACOUTINS, f. m. ( Hiß. nat.') efpece de fai-
fans du Bréfil, dont le plumage eft noir & gris ; ils
different pour la groffeuf i fuiyant lés voyageurs ,
leur chair eft fi délicate, qu’elle furpafle pour le
goût celles de tous nos oifeaux d’Europe.
JACQ ou JACQUE, f. m. ( Marine. ) on nomme
ainfile pavillon de Beaupré d’Angleterre; ileftbleU,
chargé d’un fautoir d’argent & d’une croix de gueule
bordée d’argent. Voye^ Planche X IX . fuite des
pavillons, celui de Jacque. ( Q )
JACQUERIE ( la ) f. f. Hiß. de France , fobri-
quet qu’on s’avifa de donner à une révolte de pay-
fans , qui maltraités, rançonnés, defolés par la nô-
bleffe, fe fouleverent à la fin en 1356, dans le tems
que le roi Jean étoit en Angleterre. Le foulevement
commença daHS le Beauvoifis, & eut pour chef un
nommé Caillet. On appella cette révolte h jacquerie
, parce que les gentilshommes non contens de
vexer ces malheureux laboqreurs, fe mocquoient
encore d’eu x, difant qu’il falloit que Jacque-bon-
homme fît les frais de leurs dépenfes. Les payfans
réduits à l’extrémité, s’armèrent ; la nobleffe de
Picardie, d’Artois, & de Brie, éprouva les effets
de leur vengeance, de leur fureur, & de leur defef-
poir. Cependant au bout de quelques femaines , ils
forent détruits en partie par le dauphin , & én partie
par Charles-le-Mauvais , roi de Navarre, qui
prit Ca illet, auquel on trancha la tête; & tout le
refte fe diflipa. Mais s’ils euffent été ViCtorieîix b (D . /.) JACQUES DE L’ÉPÉE (St . ) fécond juge del'Ef-
pad al,{ Hiß. mod. ) nom d’un ordre militaire établi
en Efpagne en 1170, fous le regne de Ferdinand.
11. roi dé Léon & de Galice.
Sa fin fut d’empêcher les courfes des Maures qui
troubloient les pèlerins de St Jacques de Compo-
ftelle. Treize chevaliers s’obligèrent par voeu à affit-
rer les chemins.
Ils propoférent aux chanoines de St- E loi, qui
avoient un hôpitàrfür la voie françoife, de s’unir
à leur'congrégation. L’union fe fit en 1 170 , & l’or-,
dre fut confirmé en x 175.
La première dignité de l’ordre eft celle de grand-
maître J
maître, qui a été réunie à la couronné d’Efpagne.
Les chevaliers font preuve de quatre races de chaque
côté. Il faut encore faire preuve que les ancêtres
n’ont été ni Juifs, ni Sarrafins , ni hérétiques,
ni repris en aucune maniéré par l’inquifitiom
Les novices font obligés de faire le fervice de la
Marine pendant fix mois fur les galeres , & de demeurer
un mois dans un monaftere. Autrefois ils
étoient véritablement religieux, & faifoient voeu
de chafteté ; mais Alexandre 111. leur permit de fe
marier. Ils ne font plus que les voeux de pauvreté,
d’obéiffance, & de chafteté conjugale, auxquels ils
'ajoutent celui de défendre l’immaculée conception
de la Vierge, depuis l’an 1652. Leur habit de cérémonie
eft un manteau blanc avec une croix rouge
fur la poitrine. Çet ordre eft le plus confidérable
de tous ceux qui font en Efpagne. Le roi conferve
•avec foin lé fitre de grand-maître de S. Jacques,
comme un des plus beaux droits de fa couronne, à
caufe des revenus, & des riches commanderies,
dont il lui donne la difpofition. Le nombre des chevaliers
eft beaucoup plus grand aujourd’hui qu’il ne
i ’étoit autrefois ; les grands aimant mieux y être
reçus que dans celui de laT o ifon d’o r , parce qu’ils
efperent parvenir par-là aux commanderies, & que
cette dignité leur donne dans tout le royaume d’Èf-
■ pagne, mais particulièrement en Catalogne , des
privilèges confidérables.
Les anciennes armes de cet ordre étoient d’or à
une épée de gueules, chargée en abîme d’une coquille
de même, & pour de vife, rubet enjîs fan-
guine Arabum. Aujourd’hui c’eft une croix en forme
d’épée, le pommeau fait en coeur, & les bouts
de la garde en fleurs-de-lis. On croit que ces fleurs-
de-lis qui fe rencontrent dans les armes des ordres
militaires d’Efpagne, font un monument de recon-
noiffance des fecours que les François donnèrent
fouvent aux Efpagnols contre les Maures.
* Jacq u e s ( S.') hôpital S. Jacques , Hijl. mod.
il a été fondé par les bourgeois de Paris vers la fin
du douzième fiecie, mais n’a commencé à former
un corps politique qu’en 13 1 ç , en vertu de lettrés-
patentes de Louis X . En 1321, le pape Jean XXII.
reconnoiflant le droit de patronage & d’adminiftra-
tion laïque que les fondateurs de cette maifon s’é-
toient réfervé à eux & à leurs fucceffeurs, voulut
par une bulle donnée en faveur de cet établiflement
qu’on conftruiroit une chapelle dans cet hôpital, &
que cette chapelle feroit deffervie par quatre chapelains
; que l’un d’eux fous le nom de tréforier,
ordonneroit de toutes les chofes eccléfiaftiques .&
autres qui concerneroient l’office divin feulement ;
qu’il auroit charge d’ame des chapelains, des hôtes
& des malades de l’hôpital, & qi/il leur admini-
ftreroit les facremens ; que fe tréforier rendroit
compte tous les ans aux adminiftrateurs ; que .ceux-
c i préfenteroient au tréforier des perfonnes capables
de remplir les chapellenies, & que la tréforerie
venant à vaquer, un des. chapelains feroit préfenté
par les adminiftrateurs à l’évêque de Paris, pour
être revêtu d e l ’oflice de tr.éforier. Une bulle de
Clément V I . confirme celle de Jean X XII ; le nombre
des chapelains n’étoit dans les commencemens
que de quatre. Il a été augmenté dans la fuite ; mais
quatre feulement des nouveaux ont été égalés aux
anciens. Le but de l’inftitution étoit l’hofpitalité envers
les pèlerins de S. Jacques ; mais elle y a toû-
jours été exercée envers les malades de l’un & de
1 autre fexe. En 16 76, on tenta de réunir cette maifon
à l’ordre hofpitalier de S. Lazare ; mais eh 1698,
leroi anéantit l’union faite. : depuis, l’adminiftration
& 1 état de l’hôpital S. Jacques ont été urt fujet de
conteftations cjui ne font pas .encore terminées. Un
citoyen honnête avoit propofé de ramener cet éta-
Tome F IU , r
bliflemënt à fa prëniiere inftitution ; maïs il ne pa-
roît pas qu’on ait goûté fon projet. Voye{ parmi les
différens mémoires qu’il a publiés fous le titre dé
■ vues d'un citoyen, celui qui concerne l’hôpital dont
il s’agit.
Jacques, {pierre de S. ) gemma divi Jacobi. nom
que quelques naturaliftes ont donné à une efpece
de quartz ou d’agate opaque, d’une couleur laiteu-
fe. Voye{ la Minéralogie de Wallerius.
Ja cq u e s, (A . ) Géog. Voyê^ Sant-Ia go.
JACTANCE , f. f. ( Morale. ) C’eft le langage dé
la vanité qui dit d’elle le bien qu’elle penfe. Ce mot
a v ie illi, & n’entre plus dans le ftyle noble, parce
qu’il eft moins du bon ton de fe louer foi-même que
de dire du mal des autres. La jactance eft quelquefois
utile au mérite médiocre, elle feroit funefte
au mérite fupérieur ; je ne hais point trop la jactance t
fon but eft de s’élever & non de rabaifl’er.
JACTATION, f. f. ( Medec. ) e’eft un fympto-
me de maladie ; il confifte en ce que les malades
étant extrêmement inquiets, ne peuvent refterau lit
dans une même attitude, & en changent continuellement
, parce que, comme on dit communément,
ils ne trouvent point de bonne place : ils fe jettent
d’un côté du lit à l’autre; ils fe tournent fouvent ;
ils s’agitent, s’étendent, fe courbent ; ils promènent
leurs membres çà & là , & ne difcontinuent point
ces différens mouvemens du corps entier ou de fes
parties , ayant la phyfionômie trifte, & pouffant
fouvent des foupirs, des gémiffemens.
Cet état accompagne fouvent les embarras douloureux
d’eftomac, les naufées fatiguantes, la difpofition
âu vomiffement prochain, les douleurs v iv
e s , comme çonvulfives , qui viennent par tranchées,
par redoublemens, comme dans certaines
colique^, dans le travail de l’enfantement & dans
les cas oit les humeurs morbifiques d’un caraétere
délétère, portent des impreffions irritantes dans le
genre nerveux ; quoiqu’il y ait d’ailleurs beaucoup
de foiblefTe..
La jactation eft toujours tin mauvais figne dans
les maladies, fur-tout lorfqu’elle furvient à l’abattement
des forces confiant & confidérable ; lorfque
le vice morbifique a fon fiége dans quelques parties
nobles ; lorfqu’elle eft accompagnée de fueurs
de mauvaife qualité , de froid aux extrémités; mais
elle eft de moindre conféquence * lorfqu’elle arrive
dans les tems de crife ; qu’elle ne fe trouve avec
aucun autre mauvais fymptome, & qu’elle n’eff
point fuivie de défaillance, de délire ou de nhré-
néfie.
Là jactation eft à-peurprès.la même chôfe que l’anxiété
, l’inquiétude : on peut confulter fur ce qui
y a rapport, les traités de Séméiotique dans la partie
qui foule fur les prognoftics : mais on trouve le
précis très-bien circonftancié de tout ce qu’ont ob-
fervé les anciens fur le fujet dont il s’agit, dans l’excellent
ouvrage de Profper Alpin, de prcefagiendâ
vitâ & morte czgrotantium, lib. I I I . cap. iv. &c. dans
celui de Duret, in coacas prcenotiones Hippocratis
pafjim, & c .
JACUA-ÀCANGA, f. m .{Botan. exot. ) efpece
d’héliotrope du Bréfil décrite par Pifon, & que les
Portugais appellent fédagofo ; fa tige rameufe & velue
croît à la hauteur de deux à trois piés ; fes feuib
les font grandes comme la main , de la figure de
celles de l’herbe aux chats., rudes, plus .piquantes
que celles de l’ortie , & repliées. Il s’élève d’entre
elles ,■ une forte d’épic long d’un p ié , garni de
grains verds comme- au plantain, excepté que ces
épies font courbés en queue de feorpion, finiffant
par de petites fleurs bleues & jaunes, faites en forme
de calice; fa racine eft longue d’un pié, prefque
droite, ligneufe, jettant peu ou point de filamens,