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l ’adminiftration , les convertirent en bénéfices. C e !
fut pour remédier à cet abus t que le concile de
•Vienne transféra l’adminiflration des hôpitaux à des
laïc s, qui prêteroient ferment & rendroient compte
à l’ordinaire , & le concile de Trente a confirmé ce
decret, ÉCONOME.
Nous n'entrerons point dans le détail hiftorique
des diflerens hôpitaux ; nous y fubftituerons quelques
vues générales fut la maniéré de rendre ces
établiffemens dignes de leur fin.
Il feroit beaucoup plus important de travailler a
prévenir la mifere, qu’à multiplier des ailles aux
mile râbles.
Un moyen sûr d’augmenter les revenus préfens
des hôpitaux, ce feroit de diminuer le nombre des
pauvres.
Par-tout où un travail modéré fuffira pour fub-
venir aux befoins de la v ie , & où un peu d’économie
dans l’ âge robufte préparera à l’homme prudent
une reffource dans l’âge des infirmités, il y
aura peu de pauvres.
Il ne doit y avoir de pauvres dans un état bien
gouverné , que des hommes qui naiffent dans l’indigence
, ou qui y tombent par accident.
Je ne puis mettre an nombre des pauvres, ces
pareffeux jeunes & vigoureux, qui trouvant dans
notre charité mal-entendue des fecours plus faciles
& plus confidérables que ceux qu’ils fe procure-
roient par le travail, remploient nos rues, nos
temples, nos grands chemins, nos bourgs , nos vil-
les 6c nos campagnes. Il ne peut y avoir de cette
vermine que dans un état où la valeur des hommes
cft inconnue.
Rendre la condition des mendians de profefîion
& des vrais pauvres égale en les confondant dans
les mêmes maifons , c’eft oublier qu’on a des terres
incultes à défricher, des colonies à peupler, des
manufactures à foutenir, des travaux publics à continuer.
S’il n’y a dans une fociété d’afiles que pour les
vrais pauvres, il eft conforme à la Religion, à la
railon, à l’humanité, & à la faine politique, qu’ils
y foient le mieux qu’il eft poflible.
II ne faut pas que les hôpitaux foient des lieux redoutables
aux malheureux, mais que le gouvernement
foit redoutable aux fainéans.
Entre les vrais pauvres, les uns font fains , les
autres malades.
Il n’y a aucun inconvénient à ce que les habitations
des pauvres fains foient dans les villes ; il y
a , ce me l'emble, plufieurs raiforts qui demandent
que celles des pauvres malades foient éloignées de
la demeure des hommes fains.
Un hôpital de malades eft un édifice où l’archi-
teûure doit fubordonner fon art aux vues du médecin
: confondre les malades dans un même lieu,
c’eft les détruire les uns par les autres.
Il faut fans doute des hôpitaux par-tout ; mais ne
faudroit-il pas qu’ils füfl'ent tous liés par une corref-
pondance générale ?
Si les aumônes avoient un refervoir général,
d’où elles fe diftribuafl'ent dans toute l’étendue d’un
royaume, on dirigeroit ces eaux falutaires par-tout
où l’incendie feroit le plus violent.
Une difette fubite, une épidémie, multiplient
tout-à-coup les pauvres d’une province ; pourquoi
ne tranfereroit-on pas le fuperflu habituel ou momentané
d’un hôpital à un autre ?
Qu’on écoute ceux qui fe récrieront contre ce
projet, & l’on verra que ce font la plûpart des hommes
horribles qui boivent le fang du pauvre, & qui
trouvent leur avantage particulier dans le defordre
général.
Le Souverain eft le pere de tous fes fujets $ pour-
HO P quoi ne feroit-il pas le caiffier général de fes pauvres
fujets ?
C ’eft à lui à ramener à l’utilité générale, les vûes
étroites des fondateurs particuliers. Voye^ Carticli
F o n d a t io n .
Le fond des pauvres eft fi facré, que ee feroit
blafphémer contre l’autorité royale -, que d’imaginer
qu’il fut jamais diverti > même dans les befoins extrêmes
de l’état.
Y a-t-il rien de plus abfurde qu’un hôpital s’endette,
tandis qu’un autre s’enrichit? Que feroit-ce
s’ils étoient tous pillés ?
Il y a tant de bureaux formés, & même allez
inutilement ; comment celui-ci dont l’utilité feroit
fi grande, feroit-il impoffiblc ? La plus grande difficulté
qu’on y trouveroit peut-être, ce feroit de découvrir
les revenus de tous les hôpitaux. Ils font cependant
bien connus de ceux qui les adminiftrent.
Si l’on publioit un état exafî des revenus de tous
les hôpitaux, avec des liftes périodiques de la dé-
penfe Sc de la recette, on connoîtroit le rapport des
fecours & des befoins ; & ce feroit avoir trop mau-
vaif'e opinion des hommes, que de croire que ce fût
fans effet : la commifération nous eft naturelle.
Nous n’entrerons point ici dans l’examen critique
de l’adminiftration de nos .hôpitaux ; on peut confitl-
ter là - deffus les differens mémoires que M. de
Chamouffet a publiés fous le titre de vues d’un ci-
toyen ; & l’on y verra que des malades qui entrent
à l’hôtel-Dieu, il en périt un quart, tandis qu’on
n’eri perd qu’un huitième à la Charité, un neuvième
& même un quatorzième dans d’autres hôpU
taux : d’où vient cette différence effrayante ? Voyeç
Us articles HÔTEL-DlEU & CHARITÉ.
Hô pita l m il it a ir e , c’eft un hôpital établi par
le Roi pour recevoir les officiers & les foldats malades
ou bleffés qui doivent y trouver tous les fecours
néceffaires, & qui les y trouveroient effe&i-
vement, fi les reglemens faits à ce fujet, étoient
exattement ôbfervés.
Il y a un grand nombre de ces hôpitaux en France ;
ils font fous la direction du miniftre de la guerre, qui
nomme aux places de médecins & de chirurgiens
que le Roi y entretient.
Il y a des entrepreneurs pour la fourniture des
fubfmances ; des comrrtiffaires ordonnateurs pour
veiller à ce que ces entrepreneurs fourniffent aux
troupes ce qu’ils font obligés de fournir, & queleS
alimens foient bons ; il y a auffi des infpeâeurs de
ces hôpitaux, &c.
Lorfque les armées font en campagne, il y a un
hôpital à la fuite de l’armée. Celui qui la fuit dans
tous fes mouvemens eft appellé par cette raifon,
l'hôpital ambulant. ( Q )
Hô pita l , (Marine.) c’eft un vaiffeau deftiné
pour mettre les malades, à la fuite d’une armée navale
ou efcadrë compofée de dix vaiffeaux , afin de
les retirer des vaiffeaux où leur nombre pourroit
embarraffer le fervice, & les foigner plus particulièrement.
L’ordonnance de la Marine de 1689 dit
que le bâtiment choifi pour fervir d'hôpital fera fous
la direélion de l’intendant de l’armée, ou du com-
miffaire prépofé à la fuite de l’efeadre.
Le bâtiment choifi pour fervir d’hôpital doit être
garni de tous les agrès néceffaires à la navigation.
Il faut que les ponts en foient hauts & les fabords
bien ouverts , que les cables fe virent fur le fécond
pont, & que l’entre-deux ponts foit libre , afin que
l’on y puiffe placer plus commodément les lits destinés
pour les malades. (Z )
HOPLITE , fub. f. ( Hijl. nat. Lithol.) nom pat
lequel les anciens naturalises défignoient des pierres
luifantes comme une armure polie, & de la couleur
, du cuivre jaune f telles quç font nos pyrites, quel-.
H O P ques coriies d’ammon pyritifées à la firrfkce, &c. -
HOPLITES , f. m, pl. (Hiß. anc.) nom que l’on
donnoit à ceux qui dans les jeux olympiques 6c les
autres combats 1acres eôurpient armés. Voye^ Jeu.
Ce mot eft grec, o«A/7hî , formé d’o^Xov, armurt.
Un des beaux ouvrages du fameux Parrhafius
étoit un tableau qui repréfentoit deux hoplites s dont
l’un couroit 6c fembloit fuer à groffes gouttes, 6c
l’autre mettoit bas les armes 6c fembloit tout effouf-
flé. Pline, lib: X X X V . cap. x. 6c Pafchal, de coronis>
Uv. VI. chap, xiv. Dict. de Trévoux.
HOPLITODROMES , f. m. pl. (Hiß. anc.) ôn
appelloit ainfi les athlètes qui eouroient armés dans
les jeux olympiques, 6c dont les armes étoient au-
moins le cafque, le bouclier, 6c les bottines. Paufa-
tiias, Ub. II. des iliaques, cap. x . dit que de fort tems
on voyoit encore à Olympie la ftatue d’un hoplito-
drome. Elle portoit, dit-il ,un bouclier tout fembla-
ble aux nôtres ; elle avoit un cafque fur la tête &
des bottines aux piés. Théagenes leur donne auffi
la cuiraffe, mais légère. La courfe des hoplitodromes
avoit toujours fait partie des jeux néméens ; mais
ils ne furent admis aux olympiques que dans la foi-
xante-cinquieme olympiade , 6c ce fut Damarete
qui remporta le premier prix. Cinq olympiades
après ils eurent entrée aux jeux pythiques , & T i-
menete fut le premier qui fe diftingua par la vîtefle
de fa courfe. Pindare fait auffi mention de ces coureurs
armés , 8c l’on en conjeâure qu’ils avoient
place aux jeux ifthmiques. Dans la fuite, les Eléens,
lelon Paufanias , retranchèrent de leurs jeux cette
forte de courfe, 8c les autres Grecs en firent autant.
Mém. de l'acad. tom. I I I . (G)
HOPLOMAQUES, f. m. pl. (Hiß. anc.) étoient
des efpeces de gladiateurs qui combattoient armés
de pié en cap, ou du-moins du cafque 6c de la cuiraffe.
Ce mot eft compofé de deux autres mots grecs,
tpXov, armes ; 8c fxa.xopuu , je combats. Diclionn. de
Trévoux. (G)
H O QU E T , f. m. (Médec.) Xuyp,oc ^ßngultus ; c’eft
une forte de léfion de fon&ion, qui eft de la nature
des affeâions convulfives ; elle confifte donc dans
une contra&ion fubite ôc plus ou moins répétée des
membranes mufeulaires de l’oefophage qui fe raccourcit
par cet effet 6c foûleve l’eftomac 6c le diaphragme
; tandis que celui-ci entrant en meme tems
en convulfion, opéré une prompte 8c courte infpi-
ration, avec une forte de vibration fonore des cordes
vocales, fe porte par conféquent en en-bas avec
effort violent, 6c comprime d’autant plus fortement
l ’eftomac qu’il couvre, que celui-ci eft plus tiré en
en-haut par le raccourciffement de l’oefophage : en
forte qu’il fe fait là des mouvemens oppofés , qui
tendent à rapprocher ôc à éloigner les deux extrémités
de ce conduit ; entant que l’orifice fupérieur
de l’eftomac auquel il fe termine, 6c le haut de la
go rg e , deviennent comme les deux points fixes de
l’oefophage tiraillé douloureufement dans toute fon
étendue, qui éprouve d’une maniéré fimultanée un
raccourciffement dans toutes fes membranes, par fa
contra&ion convulfive, 6c une violente tenfion en
fens contraire de toutes ces mêmes membranes, par
la dépreffion de l’eftomac qu’opere la contraâion du
diaphragme.
Le hoquet n’eft donc autre chofe qu’un mouvement
convulfif de l’oefophage Ôc du diaphragme, qui
fe fait en même tems dans ces deux organes , avec
une prompte infpiration courte 6c fonore.
La caule efficiente du hoquet eft moins connue que
fes effets, qui font très-fenfibles 6c très-manifeftes,
félon l’expofition qui vient d’en être faite. Mais dans
quelque cas que ce foit, on ne peut le regarder que
comme un eftqct de la nature * qui tend à faire cef-
fer une irritation produite dans quelque partie du
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% r diaphragme, ou dans l’orifice fupérieur de l’eftomac.
qui donne lieu à l’aûion combinée des fibres mufeu-
laires , dont les fecouffes peuvent détacher ou ex-
pulfer la matière irritante. Voye^ Effo r t.
Le hoquet eft à 1 eftomac ou au diaphragme ce
qu’eft l’éternument par rapport à la membrane pituitaire,
la toux pour les voies de l’air dans les poumons
> le tenefme pour le boyau reûum, &c. Voyez Et ernum ent* T o u x , T énesme.
Cet effort de la nature dans le hoquet peut être
fympt orna tique ou critique, félon que la caufe irri-
tante eft de nature a pouvoir être emportée ou non î
mais il dépend toujours d’une irritation dans quelques
uns des organes principalement affeaés • & il
doit être attribué effentiellement à celle du diaphrag-
me, qu’il foit affe&é immédiatement ou par communication.
1 o ------î — « uumv.113 , «mena aouloureulement
les parois de ce vifeere, für-tout à fori
orifice fupérieur, lorfque le refte de fes tuniques
ont affez de force pour réfifter ^Ia diftenfion qu’ils
f,PJPuvent‘ ^ irritation de l’eftomac peut auffi êtrè
1 effet de l’acrimonie des matières qui y font contenues
, ou de celles des médicamens évacuans d’une
nature trop violente; des poifons qui dépouillent
les tuniques nerveufes du glu naturel, de la muco-
fite dont elles font enduites, ôc les expofent à des
impreffions trop fortes ; ou de l’aâion méchaniqua
cartilage xiphoide enfoncé ; ou de toute autre
qui peut avoir rapport à celle-ci.
La caufe irritante peut auffi être appliquée aux
parties nerveufes du diaphragme, par une fuite de
l’inflammation, de l’engorgement de ce mufole, ou
par un dépôt, une métaftale d’humeurs acres dans
fa fubftance, c eft-à-dire dans le tiffu cellulaire qui
pénétré dans l’interftice de fes fibres, ou entre les
membranes dont il eft comme tapiffé, ou par extenfion
de l’inflammation du foie , de l’eftomac, Ôc de
l’irritation de ce dernier.
Un grand nombre d’obfervations concernant les
differentes caufes qui donnent lieu au hoquet, ne
laiffent pas douter que le diaphragme ne fou l’organe
qui eft principalement mis en jeu dans cette léfion
de fondions ; tant lorfqu’il eft affeété immédiatement
, que lorfqu’il ne l’eft que par communication.
Ce qui le prouve d’une maniéré convaincante y
c cft que 1 on peut contrefaire le hoquet à volonté ;
ce qui ne peut avoir lieu qu’autant qu’il eft l’effet
d un mouvement mufculaire que l’on peut exciter
volontairement. Mais il n’eft pas moins vrai que
1 eftomac eft le plus fouvent le fiége de l’irritation
qui fe communique aifément au diaphragme , fur-
tout lorfque c’eft l’orifice fupérieur , c’eft-à-dire le
cardia, qui eft principalement affeélé ; d’autant plus
que ces deux parties reçoivent des nerfs de la même
diftribution, qui eft celle de la huitième paire.
Les enfans éprouvent affez fréquemment le hoquet
à caufe de l’irritabilité du genre nerveux , qui eft
plus grande dans le bas âge que dans les adultes, &
de la difpofition qu’ils ont à ce que les alimens contrarient
une acrimonie acide dans leur eflomac. Les
remedes délayans , adouciffans, les abfbrbans, do
légers purgatifs, peuvent fuffire pour emporter la
caufe du hoquet dans ces différens cas, ou le chan*
gement de nourrice, s’il y a lieu de foupçonner la
mauvaife qualité du lait.
Pour trouver un grand nombre d’obfervations fur
les différentes caufes du hoquet & fur des caufes fin-
gulieres rares de cet accident, il faut eonfulter les
oeuvres de Marcel Donat, hiß, mirab. Ub. I I . celles
de Skenkius, obferv. lib. I II. Bartholin:, obferv. centt
2. fait mention d’un hoquet entr’autres, qui n’avoit
pas discontinué pendant quatre ans.