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vres argent de France. I ly en a que le préjugé afalt
acheter encore beaucoup plus cher. Voyei BÉ-
2 °HV VcfüRAHÉ , {. m. (Hift. nat. Boum.) grand
arbre du Bréfil, dont Fécorce eft blanche & luifantc
comme de l’argent, fon bois eft rougeâtre ; quand
on fend l’écorce, il en fort un foc laiteux d’un goût
falin, affez femblable à celui de la régliffe. On dit
que cet arbre ne porte des fruits que tous les quinze
ans ; fon fruit eft d’un beau jaune , de la groffeur
d’une prune moyenne, tendre, d’un goût très-doux
& d’une odeur fort agréable ; il renferme un petit
noyau. L’écorce de cet arbre excite la tranfpiration,
& on s’en fert au Bréfil pour guérir le mal vénérien.
1 FF S
fill
1 }• u
i ü
1
‘ f. m. c’eft la neuvième lettre
de l’alphabet latin. Ce cara&ere
avoir chez IesRo'mains deux valeurs
différentes ; il étoit quelquefois
voyelle, &t d’autres fois
confonne.
I. Entre les voyelle s, c’étoit
la feule fur laquelle on ne met-
toit point de ligne horifontale pour la marquer longue
, comme le témoigne ScauruS. On allongeoit le
corps de là lettre , qui par-là devenoit majufcule,
au milieu même ou à la fin des mots p I s o , r l v u s ,
æ d I l i s , Scc. C ’eft à cette pratique que, dans l’Ait-
lulaire de Plaute, Staphyle fait allufion, lorfque
voulant fe pendre, il dit : ex me unam faciam litteram
longam.
L ’ufage ordinaire, pour indiquer la longueur d’une
voyelle,étoit,dans lescommencemens,delà répéter
deux fois, St quelquefois même d’inférer h entre
les deux voyelles pour en rendre la prononciation
plus forte ; de-là ahala ou aala, pour ata, & dans
les anciens mskecum pour mecum ; peut - être même
que tnihi n’eft que l’orthagraphe profodique ancienne
de mi que tout le monde connoit, vehemens de ve-
mens y prehendo de prendo. Nos peres avoient adopté
cette pratique, & ils écrivoient aage pour âge, roole
pour rôle, fépareement pour/épurement, Scc.
Un 1 long, par fa léule longueur,, valoit donc
deux zi en quantité ; ’& c’eft pour cela que fouvent
on l’a employé pour deux i i réels, m a n u Bis pour
m a n u b j ls , D is pour d u s . De-là l’origine de
'pliifieurs contrarions dans la prononciation, qui
n’avoient été d’abord que des abréviations dans
l’écriture.
Par rapport à la v o y e lle / , les Latins en mar-
quoient encore la longueur paf la diphthongue oculaire
ei , dans laquelle il y a grande apparence que
Ve étoit abfolument muet. Poye{ fur cette matière
le traité des lettres de la Méth. lat. de P. R.
II. La lettre / étoit auffi confonne chez lés Latins
; & en voici trois preuves, dont la réunion
combinée avec les témoignages des Grammairiens
anciens, de Quintilien, de Charifius, de Diomede,
de Térencien, de Prifcien, & autres , doit difîiper
tous les doutes , & ruiner entièrement les objeûions
des modernes.
i° . Les fyllabes terminées par une confonne, qui
étoient brèves devant les autres voyelle s, font longues
devant les i que l ’on regarde comme confond
e s , Comme on le voit dans âdjüvat, âbJdve,StC.
Scioppius répond à ceci, que ad & ab ne font longs
que par position, à caufe de la diphthongue lu. ou io,
qui étant forte à prononcer, foutient la première
lyllabe. Mais cette difticulte de prononcer ces pré*-
tendues dipnthongues, eft une imagination fans fondement
, ôc démentie par leur propre brièveté. Cette
brièveté même des premières fyllabes dejüvat St de
JSve prouve que ce ne font point des diphrhongues,
puifqtie les diphthongnes font & doivent être longues .
de leur nature, comme je l’ai prouvé à l’articlé
H i a t u s . D ’ailleurs fi la longueur d’.une fyllabé :
pouvoit venir de la plénitude & de la force de la :
ïuivante, pouiquoi la première fyllabe ne feroit-ellé -
pas longue à&xiïâdaüclus, dont la leconde eft uné
diphtongue longue par nature, & par fa politiôn
devant deux confonnès ? Dans l’exaûe vérité, le .
principe de^ Scioppius doit produire un effet tout
Contraire, s il influe en quelque çhofe fur la pronpn-
Tome K l II\
I
cxàtion de la fyll'abé précédente ; lès efforts de l'organe
pour la prôduâion de la fyllabe pleine St forte,
doivent tourner au détriment de celles qui lui font
contiguës foit avant foit après. '
, 2P. Si les i , que l’on regarde comme Confonnès,
etoient voÿelles ; lorfqu’ils foht au commencement
du mot, ils càiifèroient l’élifiOn de la voyelle ou de
Vm finale du mot précédent, & cela n’arrive point :
Audacesfortunâ jïivàt ; interprés divûm Jove miffus àb
ipfo.
3°. Nous apprenons de Probe & de Térencien,
que l’i voyelle fe changeoit fouvent en confonne ;
& c’eft par-là qu’ils déterminent la mefure de ces
vers : Arietat. in portas , pa'rielibufque premunt arclïs ,
Ou il faut prononcer arjetat St parjeùbus. Ce qui eft
beaucoup plus recevable que l’opinion deMacrobe,
félon lequel ces vers commenceroiertt par un pié de
quatre brèves : il faudroit que ce fentiment fût ap-
puye fur d’autres exemples, où l’on ne pût ramener
la loi générale, ni par la contra&ion, ni par la fyn-
crefe, ni par la transformation d’un i ou d’un u en
conlonne.
Mais quelle étoit la prononciation latine de l’i
conlonne ? Si les Romains avoient prononcé, comme
nous, par l’articulation j e , ou par une autre
quelconque bien différente du fon i ; n’en doutons
pa s, ils en feroient Venus, ou ils auroierit cherché
à en venir à l’ihftitütion d’un caraûere propre. L ’empereur
Claude voulut introduire le digammà F oii j
à la place de Vu conforme, parce que êet u avoir
fenfiblement une autre valent dans uinum, par exemp
t que dans unum : & la forme même du digamnut
indique affez clairement que l’articulation déftgnée
par Vit cOnfonne, approchoit beaucoup de celle que
repréfente la confonne F , & qu’apparemment les
Latins prononçoient nnum, comme nous le prononçons
nous mêmes, qui ne fentons entre les articulations
ƒ & v d’àutre différence que celle qu’il y a du
foi t au foible. Si le digatnma de Claude ne fît point
fortuné, c’eft que cet empereur n’avoit pas en main
un moyen de communication auffi prompt, auffi fûr,
& auffi efficace que notre imprelfion : c’eft par-là
que nous avons connu dans les derniers tems, & que
nous avons en quelque maniéré été Contraints d’adopter
les cara&eres diftirtfts que les Imprimeurs ont
affe&és aux voyelles i St u , & aux conlonnes j St v.
Il féiflble donc néceffaire de conclure de tout ceci
que les Romains prononçoient toujours i de la même
maniéré, aux différences profodiques près. Mais
fi cela étoit, Comment ont-ils cru & dit eux-mêmes
qu’ils avoient un i confonne ? c’eft qu’ils avoient fur
cela les mèmès principes, o u , pour mieux dire, les
mêmes préjugés que M. Boindin, que les auteurs du
diûionnàire de. T révoux, que M. du Marfais lui-
même, qui prétendent difcerner un i conlonne different
de notre/’ , par exemple, dans les mots aïeux,
foyer, moyen, payeur, voyelle, que nous prononçons
a ïeux, fo-ïer, rriçlïm, pai-ieur, voï-ïelle : MM. Boin-
din & du Marfais appellent cette prétendue confond
e un mouillé foible. Foye{ C O NS G Nne . Les Italiens
& les Allemands n’appellent-ils pas qonfonne un |
réel qu’ils prononcent rapidement devant une autre
Voyelle, St ceux ci n’ont-ils pas adopté à peu-près
notre i pour le repréfenter?
Pour moi, je l’avoue, je n’ai pas l’oreille affez
délicate pouf apperCevoir, dans tous les exemples
que l’on en cire, autre chofe que le fon foible St rapide
d’un i -, je ne me doute pas même de la moindre
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