Dépens d'holletage font les frais & falaites dûs aux
hôteliers pour le logement & nourriture qu ils ont
fournis aux voyageurs & à leurs chevaux. V ey'l la
coutume de Paris, art. iy5. (A ) ..
HOSTIE, 1'. f. ( Antiq. ) ce mot vient de nojtis,
ennemi, à caufe que, dans les premiers fiecles de
barbarie, on en facrifioit avant la bataille, pour le
rendre les dieux propices, ou après la viftoire, pour
les en remercier.
Les auteurs mettent de la différence entre les
mots h o f tie y lM w , & vifrime * victime. Ilidore dit
que la vtûime lervoit pour les grands facrifices,, St
V/iofiic pour les moindres ; que la vifrime ne le pre-
noit que du gros bétail, au lieu que Vkojhe Ce tiroit
des troupeaux à laine i c’ eft à quoi Horace femble
faire allulion dans H -7 - M B B °ù 11 exhorte
Mécene à s’acquitter de fes voeux pour le recouvrement
de fa famé, & à facrifier des vifrimes., tandis
que de Ion côté il veut immoler un agneau s
. . . . Reddere viclimas
JEdemque votivam memento,
Nos humilem feriemus agnam.
Ifidore dit encore, quîon.appelloit proprement
koflie , l’animal que le général d’armee lacrihoit
avant de combattre, mais que les vifrimes etoient
des facrifices qu’il offroit apres la vifroire : hoftie ut
hotlire, frapper ; victime, a v0 is toftibus. , ■
Aùlu-Gelle ajoute cette diftinfoon entre Uo^«
1 la viûime, que Vhojlie pouvoir être lacnfiee indifféremment
par toutes fortes de prêtres; mais c[u il
n’en étoit pas de même de la vifrime. Maigre ces
différences que les purifies mettoient entre ces deux
mots, plufieurs auteurs anciens les ont confondus
dans leurs,écrits, & les ont pris mdifftnaement 1 un
P°i! v avoiten général de deux fortes d'hofties qu’on
offroit aux dieux f i e s unes par les entrailles^ desquelles
on-cherchoit à, connaître leür volonté, &
fes autres dont on fe contentoit de leur offrir 1 aine,
qui par cette raifon étoient appellees des hofties animales
, hoftie nnimelis. Virgile a parlé de ces deux
hofties !dnéide, nv. i v . y- « y & to- n
v. *8 r . Ce 48g, , -
Ces deux fortes A’hofties recevoient des noms dif-
férens fuivant les motils des facrifices, la qualité ■$
râge des animaux qu’on immoloit, les circQnuances
de tems, & cent autres combinaifons pareilles.
LesRomains nommoient hofties p ures, hoftie pu.
m , des agneaux ou dé petits cochons de dix jours,
comme nous 1’apprenons de Feftus. ,
Les hofties biennales, hofiics bidentes, etoient celles
des animaux de deux ans, âge ordinaire deftine
pour leur facrifice, & celui auquel lisent deux dents
plus élevées que les fix autres ; ainfi bidentes eft la
même chofe que tiennes.- ,
On entendoit par hofties precidanees, hoftie procidence
, celles qu’on immoloit la veille, des fetes fo-
lenncilcs ; mais Aulu-gelle, Feftus & Varron appellent
truie précidanée , porta procidence, celle que
facrifioient à Céràs par forme d’expiation, avant la
moiffon, ceux qui n’avoient pas rendu les derniers
devoirs à quelqu’un de leur famille, ou qui n’avoient
pas purifié le logis d’un mort.
Les hofties indomtées, hoftie injuges , defignoient
celles qui n’avoient jamais été fous le joug ; Virgile
dit la chofe plus noblement, intacte totidem cervice
juvencoe. _ . , Les hofties d’élite,hoftioe lectce, eximioe, marquoient
les plus belles bêtes d’un troupeau qu’on féparoit
du refte pour le facrifice.
Les hofties fuccidanées ou fucceflives, hoftioe fuc-
cidaneoe, fignifioient celles qu’on immoloit consécutivement
après d’autres pour réitération du façrifice,
lorfque le premier n’avoit point été favorable, ou
qu’on avoit manqué à quelque cérémonie effen-
tielle ; Paul Emile fit un pareil facrifice étant fur le
point de livrer bataille à Perfée, roi de Macédoine.
On appelloit hofties cancares ou caviares, des victimes
qu’on immoloit de cinq en cinq ans pour le college
des pontifes, c’eft-à-dire, qu’on en prefentoit
la partie de la queue nommée caviar.
Les hofties ambarvales, hoftioe ambarvales , vou-
loient dire celles qu’on làcrifioit, après les avoir
promenées autour des champs, dans une proceffion
qu’on faifoit pour la confervation des biens de la
terre.
Elles fe diftinguoient des hofties amburbiales, qui
car&érifoient celles qu’on menoit autour de limites
de la ville de Rome.
Les hofties d’holocaufte, hoftioe prodicoe, tiroient
ce nom de ce qu’elles étoient toutes confumées par
le feu, fans qu’il en reliât rien pour les facrifica-
teurs, ou pour le peuple. V Holocauste.
On conçoit bien que les hofties des particuliers,'
dites expiatoires, hoftioe piaculares, s’immoloient
aux dieux, pour fe purifier d’un crime, ou de quel»
que mauvaife aâion. Ce moyen commode de tran-
quillifer fa confcience, s’eft gliffé fous toutes fortes
de faces dans la plûpart des religions du monde.
Les hofties ambiégnes, hoftioe ambiegnoe, déno-
toient les brebis ou vaches qui avoient eu deux
agneaux ou deux veaux d’une portée, & qu’on fa-
crifioit à Junon avec leurs petits.
Les viélimes noires , qu’on immoloit en plein midi
, s’appelloient hoftioe mediales ; & celles dont les
arufpifces examinoient les entrailles pour en tirer,
des préfages , fe nommoient hoftioe harugoe.
Ce n’e f t - là qu’une lifte des principaux noms
à'hofties qu’on trouve le plus fréquemment dans les
auteurs latins; & fans cette confédération, je l’au-
rois entièrement fupprimée, car on fe prête avec
peine à entendre des mots qui n’offent à l’efprit que
des puérilités ou des extravagances. ( D . J .)
Hostie , ( Théologie. ) fe dit de la perfonne du
Verbe incarné, qui a été immolé comme une hoftio
en facrifice à fon pere fur l’arbre de la croix pour,
les péchés des hommes.
Hoftie fe dit aufli, dans l’Eglife, du corps de N. Si
Jefus-Chrift renfermé fous le;s efpeces du pain & du
v in , que l’on offre tous les jours comme une nouvelle^
hoftie dans le facrifice de la meffe. Voye^
Messe.
C ’eft le pape Grégoire IX. qui ordonna qu’on
fonneroit une cloche pour avertir le peuple d’adorer,
X!hoftie. Voyt{ ADORATION.
Le faint-ciboire eft le vaiffeau où l’on garde les
hofties ; c’eft une efpece de grand calice couvert*
Voye{ Calice & Ciboire. Dict, de Trév. (G)
HOSTILIA, (Géogr. anc.) ancien village d’Italie,1
entre Vérone & Modene, illuftré pour avoir donné
le jour à Cornélius Nepos, qui floriffoit fous Jules-
Cefar. Il étoit ami d’Atticus & de Cicéron ; &c com-
j pofa plufieurs ouvrages, dont il ne nous refte que
les vies des plus célébrés capitaines grecs & romains
: on pourroit en rendre la leâure très-inté-
reffante par un commentaire hiftorique & critique,
auquel on n’ a point encore fonge. Hoftilia fe nomme
à préfent Oftiglia. (fj-*7*)
HOSTILINA f. f- ( Mythologie. ) deefle adorée
chez les Romains, & que l’on invoquoit pour la
fertilité des terres, & pour obtenir une moiffon
abondante. > .
* HOSTILITE, f. f. \ Art. milit. & politiq.) ce mot
vient du latin, hoftis , ennemi. Une hoftilité eft une
aétion d’ennemi.
Les hoftilités ont un tems pour commencer & pour
finir, & l’humanité n’en permet pas de toutes les ef;
peces. II y a des allions qu’aucun motif ne peut ex-
eufer.
Les hoftilités commencent légitimement Iorfqu’un
peuple manifefte des deffeins violens , où lorlqu’il
refufe les réparations qu’on a le droit d’en exiger.
Il eft prudent dé prévenir fon ennemi ; & il y au-
roit bien de la maladreffe à l’attendre fur fon pays,
quand on peut fe porter dans le fien.
Les hoftilités peuvent durer fans injuftice autant
que le danger. Il ne fuffit pas d’avoir obtenu la fatif-
faélion qu’on demandoit. II eft encore permis de fe
précautionner contre des injures nouvelles.
Toute guerre a fon but, & toutes les hoftilités qui
ne tendent point à ce but font illicites. Empoifonner
les eaux ou les armes, brûler fans néceffité, tuer celui
qui eft defarmé ou qui peut l’être, dévafter les-
campagnes, mafl'acrer de fang froid les otages ou les
prifonniers, paffer au fil de l’épée, des femmes & des
enfans, ce font des allions atroces qui deshonorent
toujours un vainqueur. Il ne faudroit pas même fe
porter à ces excès, lorfqu’ils feroient devenus les
ieuls moyens de réduire fon ennemi. Qu’a de commun
l’innocent qui bégaye , avec la caufe de vos
haines ? '
Parmi les hoftilités il y en a que les nations policées
fe font interdites d’un c'onfentement général;
mais les loix de la guerre font un mélange fi bizarre
de barbarie & d’humanité , que le foldat qui p ille,
brûle , viole, n’eft puni ni par les liens, ni par l’ennemi.
Cependant il n’en eft pas de ces énormités ,
comme des allions auxquelles on eft emporté dans la
chaleur du combat.
On demande s’il eft permis de tuer un général ennemi.
C ’eft une aélion que les anciens fe font per-
mife, & que l’Hiftoire n’a jamais blâmée ; & de nos
jours, le feul point qui foit généralement décidé,
c ’eft que l’exécration feroit la jufte récompenfe de
la mort d’un général ennemi, fi elle étoit la fuite de
la corruption d’un de fes foldats.
On a proferit toutes les hoftilités qui avoient quel-
qu’apparence d’atrocité, & qui pouvoient être réciproques.
HOSTIZE, f. f. (Droit coutumier.) c’e ft , dit Ra-
gneau , un droit annuel de géline, que le vaffal paye
à fon feigneur à caufe duténement. Il en eft fait mention
dans la coutume de Blois, art. 40. Galand dérive
ce mot de hôte, qui lignifie quelquefois l’homme
de corps du feigneur : mais le plus fouvent il exprime
tous les tenanciers d'un feigneur, habitans, levans &
couchans dans fa cenfive. La cenfive où ils demeurent eft appellée dans les anciens titres hoftifia ; ainfi la
redevance que l’on paye par rapport au logement
que chacun occupe , a pris le même nom en latin,
& celui d'hoftice en françois. (Z?. /.)
H O TE , l. Grammaire?) terme relatif & réciproque
, qui fe dit tant de ceux qui logent, que de
ceux qui font logés.
Celui qui prend un logis à louage dit qu’il a un
bon hôte y en parlant du propriétaire ; & réciproquement
le propriétaire dit qu’il eft bien fatisfait de fes
hôtes , en parlant de fes locataires, ou foulocataires.
Il faut donc fa voir que la coutume des anciens
é to it , que quand quelque étranger demandoit à loger
, le maître du logis & l’étranger mettoient chacun
de leur côté un pié fur le feuil de la porte, & là
«s juroient de ne fe porter aucun préjudice l ’un à
\ f utre’ C ’étoit cette cérémonie qui donnoit tant
d horreur pour ceux qui violoient le droit d’hofpita-
h te , car ils étoient regardés comme parjures.
Au lieu à'hofpes, les anciens latins diloient hoftis.
C eft Cicéron lui-même qui nous apprend cela. Depuis
hoftis a lignifié ennemi ; tant l’idée de l’bofpita-
ahcree. DiBionnaire de Trévoux.
HOTEL, f. m. ( Grammaire.) les habitations des
particuliers prennent différens noms, félon les diffé-
rens états de ceux qui les occupent. On dit la maifon
d’un bourgeois , Vhôtel d’un grand, le palais d’un-
prince ou d’un roi. L ’hôtel eft toujours un grand bâtiment
annoncé par le faite de fon extérieur, l’étendue
qu’il embraffe, le nombre & la diverfiré de fes
logemens, & la richeffe de fa décoration intérieure.
On en trouvera un modèle dans nos Planches d'Architecture.
Hôtel de ville, ou Maison de ville, ou
Maison commune de ville AJurifpmd.') eftle
lieu public où fe tient le confeil des officiers & bourgeois
d’une ville pour délibérer fur les affaires com-
munes.
L’établiffement des premiers hôtels de ville remonte
au tems de l’établiffement des communes, & confé-
quemment vers le commencement du xij. fiecle. ^pye^ Communes. (^)
. Hôtel d’un ambaftadeur, ( Droit des gens. ) c’eft
amli qu’on nomme toute maifon que prend un am-
baffadeur ou miniftre, dans le lieu oii il va réfider
pour y exercer fa fonéion.
On regarde par toute l’Europe les hôtels d'ambaf-
fadeurs comme des azyles pour eux'ôc pour leurs do-
meftiques. En effet, un ambaffadeur & fes gens ne
peuvent pas dépendre du fouvetain chez lequel il eft:
en vo yé, ni de fes tribunaux ; aucun obllacle ne
doit l'empêcher d’aller, de venir, d’agir librement ;
on pourroit lui imputer des crimes, dit fort bien M.
de Montefquieu, s’il pouvoit être arrêté pour des
crimes ; on pourroit lui fuppofer des dettes, s’il pouvoit
être arrêté pour dettes ; fa maifon eft donc fa-
c ré e, & l’on ne peut l’accufer que devant fon maître
, qui eft fon juge ou fon complice.
Mais on demande fi leurs hôtels font aufli des azyles
pour les fcélérats qui s’y réfugieroient. Quelques-
uns diftinguent la nature des crimes commis par
ceux qui viennent à fe retirer chez un ambaffadeur;
mais une diftinûion arbitraire , & fur laquelle on
peut contefter, n’eft pas propre à décider la quef-
tion propofée. On écrivit en France plufieurs brochures
dans le dernier fiecle , en faveur de l’azyle
fans exception ; mais c’eft qu’ alors il s’agiffoit de la
grande affaire arrivée à Rome pendant l’ambaffade
de M. de Créquy. On tiendroit aujourd’hui un tout
autre langage , fi la conteftation s’élevoit à Paris ,
avec quelqu’un des miniftres étrangers.
Grotius croit qu’il dépend du fouverain auprès duquel
l’ambaffadeur réfide , d’accorder ou de refufer
le privilège, parce que le droit des gens ne demande
rien de femblable.
Il eft du moins certain qu e l’extenfion des prérogatives
des ambaffadeurs à cet égard, ne peut qu’être
nuifible, en entretenant l’abus des azyles, qui
eft toujours un grand mal. Mais pour abréger, voyeç
fur cette matière, Thomafius, de jure a\yli legato-
rum oedibus competente, & Bynkershoëk du juge compétent
des ambajfadeurs , ch. x x j. Je ne nomme pas
M. de Wicquefort, parce qu’il n’a point traité ce
fujet fur des principes fixes. (D . J.)
Hôtel des Invalides, voyeç Invalides.
Hôtel de la Monnoye, voye^ Monnoye.
Hôtel-Dieu , (Hft- tnod.) c’eft le plus étendu^
le plus nombreux, le plus riche, & le plus effrayant
de tous nos hôpitaux.
Voici le tableau que les adminiftrateurs eux-mêmes
en ont tracé à la tête des comptes qu’ils rendoient
au public dans le fiecle pafie.
Qu’on fe repréfente une longue enfilade de falles
contiguës , où l ’on raffemble aes malades de toute
efpece, & où l ’on en entaffe fouvent trois, quatre ,
cinq & fix dans un même lit ; les vivans à côté des
moribonds & des morts ; l’air infe&é des exhalaifons
de cette multitude de corps mal fains, portant des